Nous ne choisissons pas.

Chapitre 3 : "Je suis là."

1242 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 19:40

Hermione était allongé sur son lit. Les yeux fixés au plafond, elle ne pensait à rien. C'était comme-ci son esprit avait cessé de fonctionner. Elle resta des heures ainsi, immobile, seules ses paupières clignant quelques fois. Elle finirent par se fermer pour de bon, plongeant la jeune femme dans un sommeil de courte durée. La nuit lui promettait d'être longue.

 

La vie lui promettait d'être longue.

                                                   ~

 

A 6h30 le réveil sonna mais elle ne lui prêta guère attention. En boule dans son lit, ses cheveux collés sur ses joues humides Hermione se sentait faible. Fatiguée, vulnérable, vidée. Elle avait perdu ses parents. Eux, qu'ils l'avaient tellement aimé. Elle se retrouvait seule. Orpheline. Hermione Granger, 17 ans, 7ème année de magie, sûrement la plus douée en sortilège de défense avait laissé ses parents mourir. A cette pensée ces sanglots redoublèrent et elle s'enfonça un peu plus sous la couette. A cette heure-ci habituellement elle aurait bondi de son lit après une bonne nuit de sommeil, aurait pris sa douche en hâte et serait descendu déjeuner muni de son sac rempli de livre, la moitié souvent inutile. Mais elle n'en fit rien.

A 7h00, elle repoussa la couette épaisse bien décider à se lever et à faire comme si tout allé bien durant toute la journée. Trois quart d'heure après elle sortit du dortoir, essayant d'afficher un air neutre. Elle ne prit pas la peine de faire un détour à la grande salle. De toute façon elle n'avait certainement pas faim etétait déjà en retard. Elle se rendit devant la salle de métamorphose et alla s’asseoir sur une marche en pierre à bonne distance d'un petit groupe de Poufsouffle attendant, lui aussi, le début du cours.

Soudain, Harry et Ron lui apparut au loin, se dirigeant eux aussi vers la porte. Harry fut le premier à l'apercevoir, et à peine arrivé à sa hauteur mitrailla Hermione de question.

« Mione, où était-tu ? On t'a attendu pendant une heure ! Pourquoi n'es-tu pas venu dîner hier soir ? Et ce matin hein ? »

Hermione le regarda avec un petit sourire, triste mal-grès toute l'énergie qu'elle essayait d'y mettre.

« Pas très faim. Je crois que je suis un peu malade. »

Son ami brun l'a regarde gravement avec une petite grimace. Ron, quant à lui, se contenta de hausser les épaules et lui annonça qu'elle avait loupé le plus délicieux cake à l'orange de toute l'histoire de Poudlard. Elle eut envie de lui répondre que face au fait de perdre ses deux parents d'un seul coup s'en ne rien pouvoir y faire avoir loupé un cake à l'orange au petit-déjeuner semblait malheureusement ridicule.Mais elle n'en fit rien et feigna d’être terriblement déçue.

Ils ne devaient pas savoir. Personne ne devait savoir.

Hermione, installé au coté du célèbre Harry Potter, perdit le fil du discours du professeur Mc. Gonnagal. Elle regardait par la fenêtre, l'air perdu. Son voisin lui donna un léger coup de coude.

« Ça va Hermione ? Tu as l'air bizarre, il y a quelque chose qui ne va pas ? »

Elle tourna la tête vivement comme prise de panique. Sa surprise passée elle afficha un petit sourire coupable. Le reste du cours se passa en silence. Quand (enfin!) le professeur annonça la fin de l'heure, la jeune sorcière rangea ses affaires avec empressement et sortit sans même attendre ses amis. Elle marchait rapidement, la tête levée mais tout au fond d'elle elle était effondrée.

Et pour la 1ère fois de toute sa scolarité au collège Poudlard l'idée de sécher un cours lui vint à l'esprit. Elle s'en voulu immédiatement. Elle n'abandonnerait pas ses études, elle savait qu'ils n'aurait pas voulu ça. Elle se concentra pour ne pas laisser couler les larmes qui lui picotaient les yeux.

Elle marcha, toujours seule jusqu'à la salle de sortilège. Harry l'ayant vu partir devant avait retenu Ron de la rejoindre lui faisant comprendre que quelque chose n'allait pas. Il avait donc décider de la laisser seule. Il s'assit pourtant une nouvelle fois à coté d'elle, mais n'osa rien dire de peur de sa réaction. L'heure démarra comme la précédente, Hermione toujours silencieuse et l'air préoccupé. Elle remarquait tout de même les regards que se lançaient ses deux amis et l'air indécis de Ron. Elle avait envie de se retourner et de lui hurler dessus. S'en était trop pour la jeune rouge et or, elle leva un doigt hésitant et demanda au professeur si elle pouvait sortir. Le (petit) professeur en question accepta peu habitué à voir la miss dans cet état.Elle quitta la salle presque en courant et dès que la porte se referma poussa un énorme soupire. Elle fut prise d'un sanglot et s'éloigna rapidement du couloir où elle se trouvait. Elle ne retournerait pas en classe. Elle erra un petit moment, ne sachant que faire, où aller. Et soudain elle sut.

Ses pas la menèrent jusque devant la salle de potion. Curieusement la porte était ouverte. Elle la poussa doucement et n’aperçut aucuns élèves. Un peu soulagée elle l'ouvrit complètement et le vit de dos, occupé à ranger quelques fioles dans les étagères. La porte grinçant, Severus se retourna surpris de la voir elle, le regardant désespéramment. « Miss Granger que faîtes-vous içi ? ». Une expression de douleur s'afficha sur son visage et d'un coup elle se mit à courir dans sa direction. Il ne bougea pas d'un poils la voyant s'avancer à grande vitesse vers lui. Elle agrippa de ses petites mains la veste noire de son professeur et sa tête vient se coller contre son torse.

Elle se remit à pleurer mais cette fois-ci, ce fut de soulagement. Elle ne se sentait plus seule.

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