Haïr l'amour

Chapitre 4 : Danser

4870 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 26/01/2016 14:06

L’hôpital Ste Mangouste était calme en ce dimanche matin. Seul un homme dont le bras semblait s’être transformé en tentacule attendait à l’accueil près de sa femme qui semblait furieuse. Lily apparut alors dans l’hôpital où elle avait travaillé pendant 2 ans après sa formation et s’avança vers le comptoir. Une infirmière de garde s’occupait de l’accueil et la jeune femme s’adressa à elle :

« -Bonjour, je souhaiterai rendre visite à Mr et Mme Londubat.

-Quand ont-ils été admis ?-demanda la jeune employée.

-Hier soir. »

L’infirmière chercha parmi les dossiers et finit par en sortir un.

« -Vous êtes de la famille ?

-La marraine de leur fils.

-Oh, dans ce cas j’imagine que vous pouvez les voir. Je vous préviens leur état est critique, cela peut être choquant.

-Ne vous inquiétez pas, je suis médicomage.

-Bien, dans ce cas ils sont chambre 675, service pathologies des sortilèges.

-Merci !-dit Lily »

Alors qu’elle s’éloignait du comptoir, elle entendit quelqu’un l’appeler :

« -Lily Potter !! »

La rousse se retourna en songeant qu’il fallait décidément qu’elle change de nom et se retrouva face à Peter Hill, un de ses anciens collègues et son ex-chef de service.

« -Peter ! Comment vas-tu ?

-Très bien et toi ? Que deviens-tu ?

-Oh, je travaille à Plymouth, à l’hôpital Ste Marie.

-Vraiment ? Tu sais que tu nous as manqué ici ! Beaucoup d’entre nous ont été étonné de ton choix de partir. Tu es douée Lily et Ste Mangouste est l’hôpital qui offre le plus de possibilités.

-Je sais, mais la vie est ainsi faite !

-En effet, en effet. Cependant je ne désespère pas de te revoir un jour dans mon service, des éléments comme toi on en veut tous, je ne lâcherai pas !

-Fais comme bon te semble, je suis très bien où je suis.

-Je n’ai pas le moindre espoir alors ?-demanda Peter la mine défaite.

-Et non pas le moindre-rigola Lily

-Bon dans ce cas… ! Je te laisse Lily, j’ai des patients à voir. C’était un plaisir.

-Au revoir Peter. »

Le médecin s’éloigna vers l’escalier et Lily attendit Emeline qui arriva cinq minutes plus tard. Après s’être saluées les deux amies se dirigèrent vers la chambre des Londubat. Arrivées devant la porte, elles prirent une grande inspiration et Emeline poussa le battant. Ce qu’elles virent les stupéfièrent, leurs amis étaient méconnaissables. Frank avait le visage entièrement bandé, seuls ses yeux fermés et sa bouche étaient visibles. Alice elle, avait une balafre qui s’étendait sur toute la longueur de sa gorge, elle était d’une pâleur cadavérique. C’était un coup dur de voir leurs amis ainsi.

Alice avait toujours été celle de leur trio qui avait le caractère le plus doux. Il n’était pas rare à Poudlard qu’elle tempère les ardeurs de Lily ou d’Emeline. Mais sous cette gentillesse, une véritable battante se cachait. Alice avait prouvé plus d’une fois son courage, il ne fallait pas s’arrêter à son statut de Poufsouffle. Frank, lui, les filles ne l’avaient fréquenté qu’après Poudlard. Il était de quatre ans leur ainé et jamais elles n’avaient eu l’occasion de lui adresser plus de deux mots à l’école. Mais il avait été le formateur d’Alice durant ses études d’aurore, et de fil en aiguille, les deux jeunes gens avaient fini par se fréquenter puis par se marier il y a trois ans, Neville était arrivé rapidement après. Frank était un homme d’une maladresse touchante, qu’il ne perdait que lorsqu’il était sur le terrain. Au fur et à mesure de sa relation avec Alice il avait appris à connaitre Lily et Emeline et les avait vite considérées comme des amies. Sentiment réciproque de la part des jeunes femmes.

Mais les voir si faible, c’était…horrible. Beaucoup de gens disent qu’on prend pleinement conscience d’une guerre quand on est touché personnellement. Lily ne pouvait qu’être d’accord. Du coin de l’œil, elle vit Emeline s’assoir sur une chaise, près du lit d’Alice et lui prendre la main. Lily se plaça sur l’autre siège de la pièce près de Frank. Elles restèrent toutes deux plongées dans le silence, remuant de sombres pensées, quand un médicomage entra. Il salua Emeline et se tourna vers Lily :

« -Docteur Potter ! J’aurai du me douter que vous viendriez les voir, comment allez-vous ?

-On fait aller John… Que pouvez-vous nous dire sur leur cas ?

- Et bien, je ne vous le cache pas, c’est inquiétant. Ils ne sont pas en danger de mort immédiat. Leurs séquelles physiques sont soignable. Mr Londubat gardera à vie des marques de brulures sur le visage où il a reçu un sortilège cuisant mais nous allons tout faire pour qu’elles soient minimes. Quant à madame Londubat, son épaule était déboitée et elle a héritée de quelques belles cicatrices mais rien de grave.

-Alors qu’est-ce qui vous inquiète tant ? Pourquoi ne sont-ils pas conscients ?-demanda Emeline »

Lily observa l’homme. Il hésitait à leur répondre. Elle connaissait cette mimique pour la servir elle aussi à ses patients.

« -Dites-nous tout, s’il vous plait-demanda-t-elle »

Le médicomage soupira et continua ses explications :

« -Ce qui m’inquiète mesdames, ce sont les séquelles psychologiques. Vos amis sont actuellement sous sommeil artificiel. Ils ont reçu des sortilèges impardonnables, des doloris en l’occurrence. Mais ceux qui ont fait ça n’y ont pas été de main morte. Je ne serai pas inquiet si ils n’en avaient reçu que quatre ou cinq, car étant aurores ils sont résistants, mais mes observations ont montré qu’ils en ont reçu bien plus…

-Combien ? Combien pensez-vous qu’ils en ont reçu ?-demanda Emeline.

-Vu leur état d’hier soir, pas moins de quinze chacun.

-Oh mon dieu !-dit Lily

-Oui docteur Potter, vous savez les suites qui peuvent résulter de genre de torture. »

Lily acquiesça. Emeline, qui n’était pas médicomage observa les deux personnes face à elle et demanda d’une voix faible :

« -Et quelles sont ses suites ? »

Ce fut Lily qui lui répondit :

« -Une personne qui reçoit des doloris à répétition peut avoir deux réactions possibles. Il peut soit mourir de douleur, ce qui n’a pas été le cas d’Alice et Frank, ou alors… ou alors si ils ont tenté de résister à la douleur, de la refouler au fond d’eux pour continuer à se battre, il peut arriver que le cerveau subisse des dommages irréparables, le peu de patients à qui cela est arrivé sont pour la plupart devenus…fous-expliqua-t-elle

-Mme Potter a tout à fait raison, vos amis sont pour l’instant endormis. Mais quand nous les réveillerons, nous saurons tout de suite si leur cerveau a été endommagé ou non. Cette démence peut se traduire sous différentes formes : désorientation, perte de mémoire, de parole, parfois même d’autonomie.

-Attendez ! Vous voulez dire qu’il est possible qu’il ne se rappelle plus de leur vie ? Qu’ils nous oublient, qu’ils oublient qu’ils ont un fils ?

-Nous ne pouvons pas savoir quels symptômes seront manifestent chez Mr et Mme Londubat, mais il est en effet arrivé que certains patient ne retrouvent jamais la mémoire, où que seules certaines sensations reviennent.

-C’est atroce-dit Lily

-Mais cela arrivera-t-il forcément ? Après tout vous n’êtes pas sûr du nombre de doloris qu’ils ont reçu, peut-être est-ce moins !-dit Emeline

-Peut-être oui, il est possible que je me trompe mais ne vous attendez pas à un miracle. »

Emeline se prit la tête entre les mains, abattue.

« -Quand allez-vous les réveiller ?-demanda Lily

-Nous avons prévu de le faire demain, les bandages de Mr Londubat seront enlevés, cela lui évitera le choc supplémentaire de ne pas voir son visage. »

Lily hocha la tête. Demain. Demain ils sauraient comment se passerait le futur de leurs amis. C’était à la fois tellement proche et tellement loin.

Le médicomage vérifia quelques constantes des deux époux et sortit de la pièce laissant les deux jeunes femmes seules.

« -Qu’allons-nous faire Emeline ?-demanda Lily

-Je ne sais pas Lil’, je ne sais pas…c’est tellement horrible, je n’arrive pas à intégrer.

-Moi non plus, ce n’est pas juste. Ils ne méritaient pas cela !

-Et s’ils oubliaient Neville ?

-Je…non, ils ne peuvent pas, je ne peux pas croire une chose pareil !

-Moi non plus…

-Nous serons fixées demain au moins.

-Je vais vivre les pires vingt-quatre heure de ma vie !-affirma Emeline.

-Oui mais après nous pourrons essayer de tout faire pour les soigner, je suis sure qu’il existe des essais pour guérir les pertes de mémoires, je me lancerais là-dedans. Je ne les abandonnerai pas, jamais !

-Plutôt mourir en effet. Tu as raison, nous devons être fortes pour eux, pour Neville et quoiqu’en disent les médecins, les miracles existent non ?

-Peut-être, qui sait ? »

Sur ces paroles les deux amies se turent à nouveau, les yeux fixés sur leurs amis, adressant des prières silencieuses à tous les dieux de la terre. Tout à coup Lily brisa une nouvelle fois le silence :

« -Emeline ?

-Oui.

-Je vais divorcer. »

La brunette leva ses yeux gris vers Lily. Elle était on ne peut plus sérieuse. Emeline s’en réjouit, ce que James avait fait était impardonnable et son amie avait bien trop souffert, il était temps qu’elle tourne la page. Mais en même temps la réaction de James hier soir l’avait étonnée. Jamais en un an et demi elle ne l’avait vu évoquer Lily, à aucune des réunions auxquelles Emeline avait assistée. Mais hier soir son ancien ami avait semblé… peiné que Lily fuit. Ce que cela signifiait Emeline aurait été incapable de le dire. Mais bien sûr elle ne dit pas cela à Lily, car elle restait persuader que la pousser de nouveau vers James serait la mener à sa perte. Elle dit donc :

« -J’imagine que les félicitations ne sont pas d’usage, mais… toutes mes félicitations Lily !

-Il était temps hein ?-demanda la rouquine.

-Plus que temps en effet ! Qu’est ce qui t’a fait prendre cette décision ?

-Hier soir, quand je l’ai revu. J’ai su que je ne pourrai jamais avancer si je restais attacher à ce nom. Je ne l’aime plus, j’en suis sure. Il faut que cela finisse.

-Bravo Lily, c’est la dernière étape vers ta guérison. »

Lily sourit faiblement. Après quelque secondes, Emeline ajouta :

« -Alice aurait été furieuse…

-C’est sur- approuva Lily avec un petit rire nerveux.

-Elle était tellement persuadée que vous étiez faits l’un pour l’autre…

-Oh oui, elle me l’a répété et répété !!

-Et Frank la faisait taire en lui rappelant que t’énerver était très dangereux et pourrait potentiellement mener à l’explosion de la maison !

-C’est vrai… et il n’avait pas forcément tort d’ailleurs !  

-Je ne peux pas te contredire là dessus…-dit Emeline

-Tu veux venir chez moi ce soir ? Je ne sais pas si je me sens d’être toute seule avec Neville et Harry.

-Bien sûr, je t’avoue que passer la nuit toute seule ne m’emballe pas non plus. »

Lily et Emeline quittèrent bientôt la chambre des Londubat le cœur lourd. L’après-midi venait de commencer et Lily retourna chez ses parents pour profiter encore un peu d’eux, pendant qu’Emeline se rendait chez son frère. Elles se donnèrent rendez-vous le soir chez Lily.

Lorsque Lily transplana dans l’entrée de la maison, elle eut la mauvaise surprise d’entendre la voix de sa sœur. Celle-ci partait en voyage de noce le lendemain en France et devait surement dire au revoir aux parents. Elle entra dans le salon et ne put retenir un petit sourire en voyant Neville, assis sur un tapis, tout barbouillé de chocolat faire des grimaces à Harry qui gazouillait dans son transat. Puis elle fit un sourire factice avant de se tourner vers sœur et son désormais beau-frère :

« -Pétunia, Vernon, encore félicitations pour votre mariage. La fête était très réussie.

-Merci-lui répondit Vernon en serrant sa main. »

Pétunia se contenta d’un hochement de tête avant de se retourner et de continuer sa conversation avec sa mère. Lily était étonnée, elle n’avait même pas lancé de pique cinglante sur son propre mariage raté! Choses assez rare pour être notée. Lily ne s’intéressa pas à la conversation et préféra se rendre près des enfants. Elle prit Neville sur ses genoux, fit quelques grimaces à Harry et leur lut une petite histoire. Un quart d’heure plus tard, sa sœur se leva pour prendre congé. Quand elle s’approcha de Lily elle lui dit :

« -Alors ça y est, tu divorces ? Ton mari s’est rappelé de ton existence et a décidé de te jeter ? Tu es vraiment la honte de cette famille Lily. »

Elle retirait ce qu’elle avait dit. Sa sœur n’avait pas oublié sa petite pique légendaire…

« -La décision vient de moi, Pétunia, répondit-elle en ignorant le reste de la phrase. »

Sa sœur la toisa des pieds à la tête, mais voyant que Lily ne semblait pas disposée à répondre à sa provocation elle tourna les talons et partit aux côtés de son mari. Une fois le jeune couple sorti, Lily s’assit sur le canapé près de son père alors que sa mère demandait :

« -Alors ? Comment cela se présente-t-il ?

Lily passa une main sur son visage fatigué et répondit :

-Mal, très mal même.

-Comment cela chérie ? Sont-ils en danger de mort ?-demanda son père

-Non, c’est pire. Ils risquent la démence. Différents symptômes sont possibles : perte de mémoire, perte d’autonomie, d’intelligence, de parole…

-Oh, c’est affreux !-dit Rose

-Mon dieu !- ajouta Marc- Pauvres jeunes…Lily tu dois me promettre d’arrêter de prendre part à cette guerre c’est bien trop dangereux !

-Je ne peux pas faire cela papa, tu le sais parfaitement !

-J’aurai essayé au moins…mais promets-moi au moins que tu seras prudente. Les malheurs arrivent si vite…

-Je serai prudente ne t’en fait pas-promit Lily en souriant à Marc. »

Lily reconnaissait bien son père dans ces paroles, toujours à s’inquiéter pour les autres. Le caractère fougueux et téméraire de sa cadette lui avait frôlé plus d’une crise cardiaque.

Les trois Evans continuèrent de discuter durant l’après-midi. Marc et Rose profitaient au maximum de leur fille qu’ils voyaient trop peu à leur gout. Lily réussit  à refouler l’image d’Alice et Frank  au fond de ses pensées pendant quelques heures en faisant un compte rendu du mariage. Avec sa mère elle analysa les comportements de beaucoup d’inviter avec l’humour qui leur était caractéristique sous l’œil réprobateur de Marc qui refusait toujours de dire du mal des autres.

Quand vint l’heure pour Lily, Harry et Neville de partir Mme Evans serra fort sa fille dans ses bras et lui dit :

« Lily, quoiqu’il se passe nous seront là, n’hésite pas si tu as besoin de quoique ce soit, que ce soit pour garder les garçons ou pour parler. Bon courage. »

Son père lui embrassa simplement le front en lui disant :

« Soi forte ma fleur de lys »

Lily fit un dernier sourire rassurant à ses parents avant de disparaitre dans ‘poc’ sonore. Elle arriva sur le palier de son appartement. Elle y entra et se rendit dans le salon où elle déposa le transat d’Harry qui s’était endormi. Son appartement était assez petit. Il comportait une pièce principale qui servait de salon et de salle de séjour, une petite cuisine, une salle de bain et deux chambres. Elle prit la main de Neville et commença à lui expliquer :

« -Ecoute moi bien mon grand, tu vas rester un peu de temps chez moi d’accord ?

-Ou papa ?-demanda le petit garçon.

-Ton papa va revenir bientôt Neville, et ta maman aussi. Mais pour l’instant tu vas rester ici, tu comprends ?

-Oui-répondit le petit. »

Lily lui sourit, son filleul  avait toujours été un enfant très calme à l’image de sa maman. Il n’était pas très bavard.

« -Bien, dans ce cas, je vais te montrer certaines choses. Ici tu vois, il y a des jeux, ce sont ceux d’Harry mais tu peux y jouer quand tu veux. »

Les jeux en question étaient peu adapter à l’âge de Neville et Lily se promit d’aller un jour ou l’autre récupérer des affaires à lui chez Alice et Frank. L’enfant resterait surement un certain temps ici et Lily voulait qu’il se sente le mieux possible.

« «-Ici continua-t-elle en prenant Neville dans ses bras, c’est la chambre d’Harry, je vais te rajouter un lit pour que tu puisses y dormir ce soir. Et là, c’est ma chambre, si jamais tu as besoin pendant la nuit, tu peux venir me voir. « 

Le petit garçon ne dit rien mais écouta attentivement les paroles de sa marraine. Quand elle le posa par terre il se dirigea vers les jeux d’Harry et commença à jouer. Lily le regarda faire tristement puis prit son fils pour aller le coucher dans sa chambre. Elle posa délicatement le bébé sur la table à langer et entreprit de changer sa couche. Il était tellement calme quand il dormait… Alors que dès qu’il était réveillé on entendait que ses babillages joyeux qui faisaient à chaque fois fondre Lily. Ses petits yeux verts si semblables aux siens avaient cette étincelle de malice qui caractérisait James. Elle ferait tout pour son bébé, tout pour qu’il garde à jamais cette joie de vivre, pour qu’il vive dans un monde en paix.

Alors qu’elle finissait d’enfiler la turbulette de son fils, un bruit se fit entendre dans le salon. Paniquée, elle posa Harry dans son lit et accourut dans le salon pour découvrir Neville qui en tentant d’escalader le fauteuil avait fait tomber le vase de la table basse. Elle soupira de soulagement, elle avait eu peur ! Elle avait surtout oublié à quel point son filleul était cascadeur. Il ne fallait pas se fier à son attitude posée, car même s’il le faisait en silence le petit garçon partait à l’aventure. La jeune femme se dit qu’il allait falloir qu’elle revérifie tout l’appartement. Un enfant de deux ans était à surveiller étroitement…

Elle répara le vase d’un coup de baguette, vérifia que Neville ne s’était pas coupé et métamorphosa la table en parc pour enfant où elle mit Neville pour qu’il ne puisse pas sortir pendant qu’elle lui préparait le diner.

Moins d’une heure plus tard, le petit garçon était couché. Elle avait métamorphoser un coussin en matelas pour qu’il puisse dormir et l’avait installé dans la chambre de son fils. Lily rangeait la cuisine quand on frappa à la porte. Elle ouvrit à Emeline qui l’enlaça.

Lily alla chercher des bièraubeurres dans la cuisine pendant que son amie s’installait sur le canapé :

« -Alors ? Comment vas ton frère ?-demanda Lily de la cuisine 

-Comme d’hab, toujours aussi stupide…-répondit la jeune femme d’un air blasé.

-Si ça peut te rassurer ma sœur est toujours aussi…perfide, dit Lily

-Il faut croire que certaines choses ne changent jamais !-rigola Emeline en attrapant la bouteille que lui tendait Lily.

-C’est bien parfois de voir que des repères ne bougent pas…-soupira Lily »

Emeline acquiesca et leva sa bouteille.

« -Bon Lily, nous allons boire ce soir, boire à la guérison de nos amis…

-…à mon futur divorce

-…à mon imbécile de frère

-…au mariage pourri de ma sœur

-…à ce stupide Benji qui ne m’a toujours pas remarqué

-en résumé boire à nos vies pourries. »

Les deux jeunes femmes trinquèrent et burent une grande gorgée de bière.

« -Ah ça fait du bien !-dit Emeline

-Oui j’en avais bien besoin.

-C’est fou quand même, on doit avoir fait quelque chose à Merlin pour qu’il nous en veuille ainsi.

-Mmhh, quelque chose d’affreux à mon avis !-renchérit Lily

-Oui, parce que là on est voué à déprimer pour le reste de notre vie.

-Et Neville, lui qu’a-t-il fait pour mériter ça ?

-C’est la question à mille gallions- répondit Emeline. »

Les deux jeunes filles se turent quelques instants et Emeline reprit :

« -Lily ? Tu te rappelles nos années à Poudlard ?

-Oui bien sûr, pourquoi ?

-Tu te souviens quand nous étions déprimées parce que Potter t’avait encore demandé de sortir avec lui ou parce que j’avais encore réussi à obtenir une retenue en divination ?

-Je me souviens bien de ce crétin et de tes retenues en effet mais je ne vois pas où tu veux en venir…

-Ces soirs là où nous nous morfondions toutes les deux dans le dortoir-dit Emeline- Alice venait dans la tour de Gryffondor, en trouvant le mot de passe par je ne sais quelle moyens d’ailleurs, et elle virait Emma et Lucy du dortoir. Et alors elle mettait la musique à fond avec sa baguette et nous dansions, nous dansions jusqu’à en perdre haleine, il n’y avait pas de rythme, pas de chorégraphie, c’était du grand n’importe quoi ! Mais ça faisait un bien fou !

-Oui je me souviens, Alice a toujours aimé danser, et a toujours su nous remonter le moral… Depuis quand n’avons-nous pas fait ça toute les trois ?

-Depuis bien trop longtemps si tu veux mon avis, et il est temps d’y remédier ! Veux-tu danser Lily ?-demanda Emeline en se levant et tendant la main à la jeune femme. »

La rouquine regarda son amie avec étonnement. Puis finalement elle sortit sa baguette, lança un sort de silence sur la porte de la chambre et des enfants et alluma la radio.

« -Et bien dans ce cas dansons ! »

Les deux jeunes filles commencèrent doucement à se mouvoir au rythme de la musique, d’abord timidement puis avec de plus en plus d’énergie. Leurs mouvements étaient totalement désordonnés mais elles s’en fichaient. Ce soir elles dansaient, ce soir elles oubliaient. Et demain serait un autre jour. 

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