Haïr l'amour
3-Se mentir
Rose Evans berçait sa fille. Pour la première fois depuis bien longtemps Lily pleurait. Rose ne savait pas qui avait déclenché cette réaction chez Lily, mais elle en était reconnaissante. Il y a un an elle était arrivée chez eux, leur apprenant qu’elle avait quitté son mari depuis trois mois et qu’elle était enceinte. Elle n’avait pas expliqué, n’avait pas pleuré, ni montrer aucun sentiments. Les époux Evans s’étaient regardés étonnés et choqués, s’il y avait bien un couple qui promettait de durer c’était celui formé par Lily et James. Rose et son mari avaient vu les sentiments de leur fille évoluer tout au long de ses années à Poudlard. A chaque vacances, le nom de Potter revenait. Au début simple camarade de gryffondor, il était devenu ce ‘maraudeur immature’, puis ce ‘crétin arrogant’, cet ’abruti de Potter’. En sixième année les deux parents avaient sourient en entendant la phrase de leur fille : ‘Cet apollon de pacotille pense m’attraper avec ses qualités, sa loyauté sans borne et sa persévérance mais il se trompe !’. Le temps n’avait pourtant pas donné raison à la jeune fille puisqu’à la fin de l’année, c’est une Lily resplendissante, tenant la main d’un James Potter enchanté qu’ils avaient récupéré à la gare de King Cross. Leur relation avait été tumultueuse. Leurs deux caractères forts et leur obstination avaient créé bien des mésententes et des disputes. Rose avait rapidement compris que James Potter serait l’homme qui ferait à la fois le plus de bien et le plus de mal à sa fille. Et les évènements lui avaient donné raison. Sauf qu’elle ne s’attendait pas à ce que cette dispute dure tant de temps. La blessure semblait plus profonde, plus vive. Rose ne savait pas ce que son gendre avait fait, mais sa fille en avait été brisée. Brisée au point de ne même pas lui dire qu’il avait un fils ! Mme Evans aimait beaucoup son gendre, le jeune Potter avait un franc parler et une joie de vivre qui l’avait conquise et qui se mariait très bien avec le caractère de sa fille. Il avait des défauts aussi mais la non loyauté et la lâcheté n’en faisaient certainement pas partie. Et Rose se demandait donc depuis un an pourquoi James n’avait pas tenté de récupérer sa Lily.
Quand elle leur avait annoncé cette séparation, ses parents n’avaient rien dit, rien demander et s’étaient contentés de soutenir leur fille, de l’aider durant sa grossesse, puis avec le petit Harry. A chaque fois qu’elle le gardait, Rose ne pouvait que constater la ressemblance avec son père et se disait que Lily ne pourrait pas éternellement renier ce fait, qu’un jour elle devrait dire tout cela à James.
Rose continua de caresser les boucles rousses de sa fille en soupirant, elle détestait voir ses enfants malheureux. Lily avait été forte, du moins en apparence, mais cette fois sa mère comptait bien avoir une conversation avec elle. Peut-être pourrait-elle lui donner des conseils si elle connaissait les tenants et les aboutissants de toute cette histoire. Depuis quinze que sa fille avait intégré ce monde merveilleux de la sorcellerie à la grande fierté de ses parents, ils avaient tout fait pour la supporter dans ses choix, pour comprendre son monde. Ils n’avaient pas toujours réussi, mais le problème actuel de Lily, l’amour, était universel, et pour cela Rose pouvait aider sa fille.
Voyant que les sanglots de Lily s’espaçaient elle dit d’une voix douce :
-Lily, que se passe-t-il ?
-Je… c’est Alice… Frank, je… l’ai…revu et le … mariage-sanglota Lily
Mme Evans tenta de comprendre le discours décousu de sa cadette :
-Tu as revu Alice et Frank ? Mais pourquoi cela te met-il dans des états pareils !
Lily releva la tête, essuya misérablement ses joues avec le dos de sa main et regarda sa mère :
-Non non, ce n’est pas Alice et Frank que j’ai revu, oh désolée maman, je suis pathétique !
-Ttttt, pas de ça avec moi Lily, tu ne me déranges pas du tout, allez raconte-moi ce qui te tracasse.
-Je l’ai revu- dit simplement Lily.
Elle l’avait revu ? Mais qui donc ? Rose ne comprenait pas de qui sa fille parlait.
-Qui ça, Lily ? Qui as-tu revu ?
-c’est James maman, j’ai revu mon mari.
-Oh !
Alors comme ça, Lily ne l’avait jamais revu avant ? En un an ?
-Et le mariage de Pétunia, tout ça, cette mascarade, c’était trop pour moi. Trop de souvenirs, trop de bons souvenirs. Et ça m’a fait mal. Comment avais-je pu croire que l’amour existait ?-continua Lily
-Je sais que cela n’a pas dû être facile pour toi ma chérie. Mais est tu sure que l’amour n’existe pas, que tout cela n’est qu’une ‘mascarade’ comme tu le dis ?
-Comment cela peut-il en être autrement maman, j’ai ma propre vision des choses, je ne crois plus en l’amour, point final.
-Observe autour de toi ! Tu as pourtant nombre d’exemples qui t’entourent, non ? Ne crois-tu pas que Pétunia aime Vernon ?
Lily lança un regard sceptique à sa mère, ce n’était pas l’exemple le plus convaincant à ses yeux ! Rose rigola légèrement à la tête de sa fille.
-Bon d’accord, peut être que ce n’est pas le meilleur exemple pour toi. Mais il s’agit pourtant d’amour tu sais, pas dans le sens où tu l’entends peut-être, mais Pétunia et Vernon s’aiment à leur façon. Et tu as d’autres exemples ! Ton père et moi ? N’est-ce pas de l’amour ? Frank et Alice ?
Lily sembla réfléchir un peu et déclara :
-Peut-être maman, mais il faut croire que cela n’arrive que chez les autres alors !
-Parce que ce que tu as vécu avec James n’était pas de l’amour ?
-Non-explosa Lily- non ! Ce n’était que purement et simplement une belle illusion, j’ai cru que s’en était maman, je ne vais pas te mentir, mais avec le recul, je me rends compte que nous ne nous sommes jamais aimé, nous sommes trop différents.
-Alors dans ce cas Lily, peux-tu m’expliquer pourquoi tu es dans cet état juste parce que tu l’as revu ?
Lily sembla quelques instants déstabilisée par la question de sa mère mais finit par répondre :
-C’est une pure question de fierté, le voir m’a juste rappelé l’échec de ma vie conjugale, mais ce n’est en aucun cas parce que je le regrette.
-Alors il ne te manque même pas un peu ?
-Non-répondit Lily avec aplomb
-En est-tu sure ?
-Je…-soupira Lily- le revoir ce soir a été un coup dur, je ne m’y attendais pas. Mais cela m’a ouvert les yeux, je ne l’aime pas, ou plus en tout cas. Le revoir, si inchangé m’en a convaincu, c’est ce qu’il me fallait je pense. Maintenant, je peux tourner la page, définitivement.
Rose scruta le visage de sa fille, n’y décelant que de la sincérité. Mais si elle se croyait elle-même, sa mère savait que ce discours était totalement faux… Mais elle savait qu’il faudrait également du temps pour que sa fille reprenne confiance en ses sentiments, pour qu’elle arrête de se voiler la face. Et Mme Evans comptait bien l’aider.
-Lily, je peux te poser une question personnelle ?
-Oui je t’écoute.
-Tu dis que tu n’aimes plus James, que ton mariage est une mascarade, alors pourquoi n’as-tu jamais divorcé ?
Lorsque le regard colérique de sa fille se posa sur elle, Rose su qu’elle avait touché là une corde sensible. Et elle fut sure de ce qu’elle avait soupçonné, Lily n’avait pas encore totalement mis sa vie avec James derrière elle.
Lily se leva brusquement et commença à partir de la pièce ne souhaitant aucunement répondre à cette question.
-Il n’y a pas si longtemps Lily, tu serais restée pour exposer tes arguments, pour défendre ton point de vue avec aplomb, et aujourd’hui tu fuis. Cela ne te ressembles pas ma fille.
Lily s’était arrêtée en entendant les paroles de sa mère. Elle avait raison, elle fuyait, constamment. Elle avait fui James il y a un an sans chercher à comprendre, elle avait fui l’ordre du phénix, elle avait fui encore une fois les explications avec James ce soir, et elle fuyait sa mère. Elle était une lâche. Mais elle n’y pouvait rien, c’était au-dessus de ses forces ! Alors elle reprit sa marche, monta les escaliers et s’enferma dans sa chambre.
Une heure plus tard, Lily se tournait et se retournait dans son lit, à coté de Neville qui dormait à poings fermés. Elle n’arrivait pas à dormir. L’inquiétude pour les Londubat la travaillait et ses problèmes personnels n’y arrangeaient rien. La question de sa mère la tourmentait. Divorcer ? C’était une question qu’elle avait abordée plus d’une fois avec Alice ou Emeline. Au début elle ne l’avait pas fait car au fond d’elle, un espoir persistait. Mais les mois avaient passé et Emeline lui avait reproché de garder ce nom qui ne faisait que lui rappeler chaque jour sa vie passée. Alors elle avait invoqué son fils comme argument, arguant qu’elle souhaitait tout de même qu’il porte le nom de Potter, juste par respect pour lui, avait-elle avancée. Alice et Emeline l’avaient regardée d’un air condescendant. Puis après elle n’en avait pas vraiment reparlé. Mais aujourd’hui elle y repensait sérieusement. Peut-être était-il temps qu’elle le fasse ? Oui elle allait montrer à tous qu’elle était capable de passer le pas, de laisser tout son mariage derrière elle. Plus rien ne la retenait après tout. Elle allait quitter le nom Potter pour reprendre celui d’Evans. Cette pensée la fit frissonner mais elle n’y prit pas garde. Sur cette résolution, elle finit par s’endormir.
La nuit fut courte car malheureusement les deux enfants dont elle avait la garde n’avaient aucune notion de ce que pouvait être une grasse matinée ! Vers huit heures c’est Neville qui se réveilla, un peu déboussolé et perdu. Le pauvre petit ne savait pas où il se trouvait. Quand il reconnut sa marraine il s’avança à quatre pattes sur le lit et la secoua :
-Ily…Ily ??
La jeune femme se réveilla brusquement pour tomber dans les yeux sombres de son filleul.
-Ou maman ?-demanda le petit garçon.
Le cœur de Lily se serra et elle prit Neville contre elle en lui assurant que sa maman et son papa reviendraient bientôt. L’enfant ne comprenait pas grand-chose aux paroles de l’adulte mais se sentit rassuré par les bras connus de Lily. Tous deux se levèrent pour prendre le petit déjeuner. Prenant Neville par la main, Lily se saisit également de son fils qui se réveillait. Quand ils arrivèrent dans la cuisine, Rose, éternelle lève-tôt était déjà présente.
-Bonjour Lily !- dit-elle alors que sa fille lui mettait Harry dans les bras pour pouvoir s’occuper de Neville. –Qui est cette enfant ?-demanda-t-elle étonnée.
Lily la regarda le visage triste et lui expliqua toute la soirée d’hier, son inquiétude pour Alice et Frank. Rose se sentit affreusement triste pour ce petit dont la vie des parents ne tenait qu’à un fil, le monde était bien injuste. Elle regarda avec tendresse sa fille préparer le petit déjeuner de son filleul pendant qu’elle-même préparait le biberon d’Harry. Lily n’avait décidément pas une vie facile. Rose ne connaissait pas tous les tenants et les aboutissants de cette guerre mais elle savait que Lily se battait pour la justice et elle s’inquiétait souvent pour la vie de sa fille.
-Maman, tu m’écoutes ? Le biberon va dans le nez d’Harry !-l’interrompit Lily
Rose secoua la tête et se tourna vers sa fille.
-Qu’y a-t-il chérie ?
-Je te demandais si tu pouvais garder Neville et Harry ce matin. Je vais aller rendre visite à Alice et Frank à l’hôpital. Je ne connais pas leur état mais j’ai déjà vu des gens après une attaque et j’imagine très bien. Je ne peux me permettre d’emmener des enfants voir ça.
-Bien sûr que je vais garder ces petits, il n’y a aucun problème.
-Merci, tu me sauves ! Je reviendrai cet après-midi puis nous rentrerons à Plymouth, je travaille demain.
Rose hocha la tête. Sa fille était impressionnante. Il y a moins de six heures elle était en larmes dans ses bras comme une enfant et voilà que ce matin elle repartait conquérante, sûre d’elle, s’occupant seule de deux enfants. La conversation d’hier semblait avoir été oubliée. Rose osa timidement une dernière question :
-Lily, est-ce qu’un jour tu me raconteras ce qui s’est vraiment passé avec James ?
Lily regarda sa mère qui la fixait, c’était la première fois qu’elle osait lui poser cette question. Sa première pensée fut de ne pas répondre bien entendu, mais la conversation de la veille lui revint en mémoire. Elle ne pouvait pas fuir une nouvelle fois. Elle regarda sa montre, il lui restait une heure avant l’heure des visites à Ste Mangouste. Alors, elle planta ses yeux verts dans ceux bleus de sa mère, et raconta.
C’était ce soir-là, le dix-huit décembre, après la réunion de l’ordre du phénix. Quand elle était sorti quelques minutes plus tard que James, elle s’était avancée dans une petite ruelle pour transplaner jusque chez elle, à Godric’s Hollow. Et là elle l’avait vu, et toutes ses convictions s’étaient effondrées. Devant ses yeux se jouait la fin de son couple. James Potter, ce traitre, embrassait à pleine bouche Mary Mcdonald. C’était une jeune femme blonde, deux ans plus jeune que Lily qui avait rejoint l’ordre à sa sortie de Poudlard il y a un peu plus de trois ans. Elle s’entendait bien avec les Potter et il n’était pas rare que ceux-ci l’invite à diner. Mais à ce moment-là toute l’affection que Lily avait pu un jour ressentir pour cette femme s’envola. Elle observa son mari écarter sa bouche des lèvres de Mary et lui murmurer des mots doux à l’oreille avant de lui embrasser la tempe. Ce fut trop pour Lily, qui fit demi-tour pour sortir de la ruelle. Les deux amants ne l’avaient pas vu. Une colère immense s’était emparée d’elle. Seul James était capable de la faire sortir de ses gonds, cette fois il avait fait très fort. Le visage rouge de colère elle transplana jusque dans leur maison. Elle ouvrit la porte d’entrée d’un geste rageur. Et dans un élan de colère mis tous le salon sans dessus-dessous. Les bibelots, les photos, les manteaux, tout fut jeté par terre avec hargne. Même le précieux balai de James reçut quelques coups. Ah elle lui aurait bien enfoncé dans le… son foutu balai ! Quand le salon fut bien redécoré elle monta dans leur chambre et recommença. Elle saisit la photo de leur mariage qui trônait fièrement sur la table de nuit. Elle contempla un instant les sourires qui ornaient leur visage, les mimiques de Sirius en arrière-plan, tout cet étalage de bonheur, et finit par jeter le cadre à terre en criant : ‘Mensonge !’. Alors que la vitre du cadre se brisait en mille morceaux contre le sol, Lily s’effondra sur le lit. Elle savait que James ne rentrait pas tout de suite, il devait passer chez Sirius, d’ailleurs était-ce bien ce qu’il faisait… Elle ne savait plus. Cela lui laissait en tout cas le temps de réfléchir.
Elle s’était lâchée, avait extériorisé sa colère et le résultat était…intéressant ! Mais cela l’importait peu. Son cerveau se repassait en boucle la scène de la ruelle. Elle avait du mal à croire, à accepter le fait que son mari l’ait embobinée, bernée de la sorte. Mais malheureusement les faits étaient plus que parlant. James l’avait trompée. Ca faisait mal, elle avait l’impression que son cœur avait été percé et que tout l’amour de James s’en déversait. Comment avait-il pu ? Ce qui lui faisait le plus mal c’était qu’il ne lui ait rien dit. S’il voulait tout arrêter avec elle, il aurait dû lui dire au lieu d’aller voir ailleurs derrière son dos. Elle lui en aurait voulu mais au moins les choses auraient été claires et franches. Mais non, James avait continué à être auprès d’elle, à lui parler d’enfants, alors que par derrière il couchait avec une autre. Quel hypocrite ! Il avait en tout cas très bien joué le jeu. Elle y avait cru à l’amour qu’il revendiquait pour elle. Et elle s’était faite lamentablement trompée. Elle était brisée. Elle, elle avait tout donné à son mari, tout ! Son amour, sa confiance, son cœur, ses qualités et ses défauts. Et il lui avait tout pris. Aujourd’hui elle se retrouvait vide. Elle ne souhaitait même pas savoir pourquoi il était allé voir ailleurs, elle ne voulait pas d’explications, elle ne tenait pas à découvrir ce qui clochait chez elle pour qu’il ait envie d’une autre. Non, elle avait encore une fierté et James ne la verrait pas à terre, brisée et sans défense. Alors elle prit ce qui lui restait de courage à deux mains, se leva, enjamba les débris qui jonchaient le sol et se dirigea vers le placard pour prendre quelques affaires qu’elle enfouit dans un sac. Une fois cela fait elle descendit les marches jusqu’au salon et se rendit dans la cuisine. Elle prit un parchemin et une plume qui trainaient et écrivit un mot :
James Potter,
Je te hais. Bravo pour cette si belle illusion à laquelle j’ai cru et où je me suis fait piéger pendant plus de cinq ans. Tu peux être fier !
Adieu
L.Potter
PS : Si tu as la moindre parcelle de respect pour moi, ne me cherche pas. C’est tout ce que je demande et c’est bien peu de choses.
Elle posa le mot bien en évidence sur la table de la cuisine, et se dirigea vers la porte d’entrée. Elle observa avec un pincement au cœur la maison dans laquelle elle avait vécu ses deux dernières années : le salon qu’elle avait totalement retourné, le sapin de noël qu’ils avaient décoré il y a peu de temps et dont les petits anges voletaient en psalmodiant des cantiques de Noël. Elle prit conscience qu’en partant sa vie serait à jamais différente, mais que si elle restait elle ne serait pas capable de le détester. Elle l’aimait trop. Mais ce n’était visiblement pas réciproque. Alors Lily sortit de la maison, ferma une dernière fois la porte et sans se retourner transplana.
« J’ai transplaner jusque chez Alice qui m’a accueillie pendant quelques mois, puis j’ai appris que j’étais enceinte. La suite tu la connais maman…-finit Lily.
La jeune femme avait raconté son histoire d’un ton calme et mesuré. Sa mère l’avait écoutée attentivement tout en nourrissant son petit-fils. Elle était…choquée. Oui, choquée que son gendre ait pu faire cela. Mais étonnée aussi, cette description d’un mari infidèle lui semblait tellement peu correspondre à l’image de James Potter. Elle ne jugea cependant pas le choix de sa fille de ne pas avoir attendu d’explications même si elle n’en pensait pas moins. Lily n’avait pas besoin que l’on soit contre elle, elle avait besoin de soutien. Alors Rose ne sachant que dire, lui prit la main et la serra de toutes ses forces.
Aucune des deux femmes n’avaient entendu Mr Evans arriver dans la cuisine. Le père de Lily avait entendu tout le récit de sa fille :
-Hum Hum…-dit-il pour se faire remarquer
-Papa !-sursauta Lily- Tu as tout entendu ?
-Oui Lilou… je… je ne sais pas quoi dire.
-Vous n’êtes pas d’accord avec ma décision de partir sans explications n’est-ce pas ?-demanda Lily, son regard alternant entre ses deux parents.
-Non ce n’est pas ça Lily-dit son père- Je pense que quand tu as appris ce qu’il s’est passé il était normal que tu partes. J’aurai agis exactement de la même façon. Tu étais en colère, blessée et une conversation aurait été veine. Mais après quelques jours Lily n’as-tu jamais eu envie de comprendre ?
-Non papa, jamais. J’ai trop de fierté, tout comme lui. Je… je ne voulais pas connaitre les raisons pour lesquelles il m’avait trompée. J’avais déjà perdu toute confiance et le voir me regarder avec des yeux désolés en m’expliquant pourquoi c’était fini entre nous était au-dessus de mes forces, tu comprends ?
-Je comprends chérie, je respecte ton choix mais je te vois depuis deux ans, tu n’es pas heureuse…
- Si, je suis heureuse papa. Je vous ai vous deux, j’ai des amis sur qui je peux compter, un filleul adorable et j’ai Harry. Je suis heureuse, seulement je le montre moins. Je suis moins expansive. Oui James y ait pour quelque chose, forcément cette rupture m’a changée, un petit bout de moi est parti avec lui. Mais c’est une épreuve comme une autre, et maintenant je vais de l’avant, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.
-Qui comptes-tu tromper avec ces paroles Lily ?-demanda son père en fixant sa fille.
Vert contre vert, émeraude contre émeraude, le père et la fille se scrutèrent de longues secondes avant que Lily ne réponde d’une voix douce :
-Mais je ne trompe personne papa, c’est la simple vérité. Je suis différente, il faut vous y faire. Mais je suis heureuse. J’ai d’ailleurs décidé de tourner complètement cette page de ma vie. J’ai réfléchi à ta question maman, et je pense qu’il est temps que nous divorcions.
Rose et Marc Evans se lancèrent un regard affolé. Si la mère de Lily avait posé cette question à sa fille hier ce n’était pas pour qu’elle le fasse mais pour lui ouvrir les yeux, lui montrer que si elle n’avait pas divorcé c’était parce qu’elle avait encore James dans la peau.
-Lily…commença sa mère-Est-tu…
-Non maman, j’ai bien réfléchi. Alice et Emeline m’en avait déjà parlé et je connais votre avis mais je suis grande, j’ai vingt-six ans et je suis capable de prendre une décision seule. Il est grand temps que je reprenne le nom d’Evans-sourit Lily- Bien, merci de m’avoir écoutée, je dois aller à l’hôpital. Je repasse chercher les garçons tout à l’heure. Bonne journée, je vous aime.
Elle embrassa son fils, son filleul et transplana.
Rose et Marc soupirèrent. Leur fille tentait tellement de se convaincre d’oublier James qu’elle allait se noyer dans ses propres mensonges.