Luna Lovegood et la Prophétie de Traverse

*La majeure partie des personnages et l’univers présentés dans cette histoire appartiennent à J. K. Rowling, auteure de la saga Harry Potter. Je n’ai aucun droits sur cet univers et je ne fais que les emprunter humblement afin de divertir d’autres passionnés des aventures d’Harry Potter.*

La rentrée était dans trois jours. Luna mourait d'impatience de revoir les vieux murs de Poudlard et ses amis. En attendant, elle était clouée dans sa chambre à compter les heures avant cette rentrée en étudiant des sorts dans un vieux bouquin. Son père, Xenophilius, tenait à ce qu'elle apprenne par cœur tous les sorts d'autodéfense possibles et imaginables, étant donné les «circonstances du moment». Il parlait du retour de Voldemort. Luna n'avait pas peur de prononcer ce nom. Elle connaissait le pouvoir des noms, et ne sous-estimait pas leur puissance, mais elle trouvait ridicule de s'agenouiller aux pieds de Voldemort en le laissant prendre place par la terreur avant même qu'il n'arrive réellement. «Voldemort», chuchota-t-elle à son bureau. Son bureau ne répondit pas. Pas étonnant, d'ailleurs. Il la boudait délibérément depuis quelques jours.

Ennuyée, Luna décida d'aller fouiller dans ses boîtes de vieux gris-gris. Peut-être en découvrirait-elle un avec une nouvelle utilité... L'an passé, elle était tombée par hasard sur ces boucles d'oreilles en forme de radis, qui avaient démontré une incroyable efficacité pour différencier des jumeaux. Depuis ce temps, Luna les portait en permanence.

Elle ouvrit son placard en tirant la poignée avec ses orteils. Il exhala nuage de poussière qui la fit tousser.

- Saleté de poussière, grommela-t-elle.

Se hissant sur la pointe des pieds, elle parvint à attraper du bout des doigts une boîte en carton défoncée, qui faillit lui faire perdre l'équilibre. Elle la posa sur son lit, collé au mur, et s'assit près de la fenêtre ouverte. Il avait plu le matin, et l'eau qui s'évaporait sous l'effet de la chaleur dégageait une odeur douce. Luna renifla l'air extérieur. Trop chaud pour sortir.

D'un mouvement délicat, elle ôta le couvercle de la boîte rectangulaire. Un nouveau nuage de poussière la fit toussoter. À l'intérieur, elle découvrit un fouillis de morceaux de métal et de bois, de plumes, de parties d'animaux, et d'autres choses encore non-identifiables. Beaucoup d'objets étaient accompagnés d'une étiquette manuscrite décrivant ses utilités, mais Luna préféra s'intéresser aux inconnus. Un reflet doré au fond de la boîte capta son attention. Précautionneusement, elle dégagea de l'amas ce qui avait attiré son regard. C'était un talisman qui semblait fait de cuivre, et dont la forme faisait penser à une main ouverte. Une cordelette était passée dans un minuscule trou. Luna étira le bras pour attraper sa baguette magique, et la pointa sur pendentif en ferment les yeux. L'objet était ancien, moldu, et quelqu'un l'avait plus tard chargé de magie. Luna le passa autour de son cou, avec son collier en bouchons de Bièraubeurre. On verrait bien si ça serait utile.

Soudain, une déflagration suivie d'un grand cri la fit sursauter. C'était son père! Il était au sous-sol, en train de faire des expériences, il avait dû se passer quelque chose. Luna poussa la porte de sa chambre, dévala l'escalier en colimaçon jusqu'à la cave. Penché au-dessus d'un chaudron bouillonnant, il murmurait des incantations. Une mèche de ses cheveux était en flammes. Luna s'empressa d'étouffer la flammèche avec la manche de son t-shirt. Xenophilius ne sembla même pas le remarquer. Tout à coup, il se releva, et, voyant Luna à côté de lui, lui cria: «Cours!»

Sans attendre, ils se mirent tous les deux à remonter les escaliers à toute vitesse. Luna suivit son père à vive allure hors de la maison. Le hibou de Luna, alerté, s'envola lui aussi à tire-d’aile. Ils dévalèrent la colline avant de s'arrêter, à bout de souffle.

- Qu'est-ce qui se passe? demanda Luna.

- Le mélange était trop instable, il risquait d'exploser encore, et je n'ai pas réussi à le stabiliser, souffla son père.

En effet, quelques secondes plus tard, le bruit d'une petite explosion se fit entendre du haut de la colline. Luna commença à remonter la pente.

- Non, Luna, le gaz dégagé est extrêmement toxique. On ne peut pas rentrer, ça va prendre plusieurs jours à se disperser.

En effet, une aura de gaz jaunâtre entourait déjà la maison, s’échappant par les fenêtres du rez-de-chaussée.

- Qu'est-ce qu'on fait?

- Je ne sais pas, avoua son père, dépité.

- On va aller au Chaudron Baveur louer une chambre pour les nuits qui restent avant la rentrée.

- Et tes manuels?

Luna saisit la baguette de son père.

- Accio manuels!

La pile de ses affaires scolaires s'avança vers eux en flottant.

- Allons-y! lança-t-elle en souriant à son père.