Luna Lovegood et la Prophétie de Traverse
(Désolée d'avoir disparu si longtemps, mais vous savez, l'école...)
Un soleil radieux chatouillait le terrain de Quidditch, un de ces soleils roux d’automne à la chaleur douce et réconfortante — en dépit du vent froid. Les deux filles montèrent les gradins encore vides et s’assirent au premier rang, juste en face de la tribune des commentateurs. Malgré son écharpe de Serdaigle et son manteau, Luna frissonnait. Gabrielle et elle commencèrent à discuter de choses et d’autres, alors que les spectateurs emplissaient peu à peu les estrades. Elles étaient en plein débat à propos de la Bièraubeurre versus le jus de citrouille lorsqu’Harry, Ron et Hermione arrivèrent. Ron affichait, en outre du chapeau-tête-de-lion de Gryffondor, un air fuyant et honteux. À la vue du trio, Luna éclata d’un rire sonore qui fit se retourner la tête des élèves présents. Ron baissa encore plus la tête et enfonça ses mains dans ses poches. Hermione tourna la tête vers Luna, puis vers Ron, perplexe.
- Pourquoi tu ris ? lança-t-elle à Luna.
- Hermione est encore plus drôle quand elle ne comprend pas ce qui est drôle que quand elle essaie d’être drôle, ricana Gabrielle à l’intention de Luna.
Mais Luna était bien trop occupée à rire, le souffle court, pour réagir aux commentaires de Gabrielle.
Hermione, pendant ce temps, montait les marches à leur rencontre, suivie de près par Harry et de loin par Ron.
- Pourquoi suis-je obligé de porter cette horreur ? C’est ridicule ! se plaignit Ron.
Ce ne devait pas être la première fois, à en juger par l’expression d’Hermione.
- Écoute, Ron, c’est ce qu’on appelle la solidarité pour son équipe.
- Mais je ne suis solidaire à personne, je suis le seul à subir cette honte de perruque ! geignit-il.
Cet échange ne fit qu’aggraver l’hilarité de Luna, qui, pliée en deux, se tenait les côtes à deux mains.
Harry s’interposa avant qu’Hermione ne renchérisse.
- Je ne fais que vous saluer, je dois aller me préparer pour le match ! On se revoit tout à l’heure ! dit-il en leur adressant un petit signe de la main, déjà prêt à redescendre.
- Bonne chance, Harry, répondit Gabrielle d’une voix désespérée.
Luna parvint à peine à le saluer en retour. Ron et Hermione s’assirent à côté d’elle. C’est alors que Fred apparut dans la loge des commentateurs, accompagné de l’incomparable Lee Jordan. Luna, dans un hoquet, arrêta immédiatement de rire.
- Bon, t’as fini d’attirer l’attention sur nous ? grommela Gabrielle, d’excellente humeur depuis son arrivée sur le terrain.
À l’autre bout des estrades, Lee et Fred s’installaient en rigolant sur leurs sièges surplombant le terrain, installant leurs feuilles et préparant leurs sorts d’amplification de voix. La voix de Lee Jordan retentit soudain dans l’enceinte extérieure.
- Test de micro, un, deux, un, deux.
Luna n’avait toujours pas bougé : elle se tenait droite, les yeux écarquillés vers la tribune.
- Arrête de le fixer comme ça, tu as l’air d’une statue hypnotisée, lui glissa Gabrielle.
Luna réagit enfin.
- Les joueurs vont bientôt arriver, articula-t-elle pour changer de sujet.
- Bonjour, bonsoir tout le monde ! explosa de nouveau la voix amplifiée. Ici Fred Weasley, en direct du terrain de Quidditch que vous avez sous les yeux, accompagné de mon ami Lee Jordan ! Bonsoir, Lee ! Comment pressens-tu le match de ce soir ?
- Bonsoir, Fred. Je vais très bien, merci de poser la question, enchaîna Lee, faisant pouffer les deux garçons. Ce soir, nous allons donc voir s’affronter l’équipe de Serdaigle (des hourras se firent entendre dans une partie des gradins) et l’équipe de Gryffondor (nouveaux hourras) ! Un match qui s’annonce incroyable pour le début de saison ! Eh bien, comme je remarque que la foule est en délire, je propose de ne pas attendre plus longtemps et d’accueillir les joueurs de Serdaigle, menés par leur capitaine Roger Davies !
Les joueurs en vêtements bleus sortirent sur le terrain sous les cris de leurs supporters.
- Et maintenant, Gryffondor, sous le commandement d’Olivier Dubois ! Pour finir, acclamez chaleureusement notre arbitre, l’unique Mme Bibine !
Alors que se faisait la mise au jeu, Luna remarqua avec plaisir que Gabrielle s’était laissée emporter par l’enthousiasme collectif.