Neville Londubat et le fantôme maudit

Chapitre 6 : Chapitre 6 : Mobilibra

1519 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 12/04/2017 21:09

Neville n'aurait jamais pensé que prendre le thé avec un des amis de sa grand-mère puisse ne pas trop être ennuyant et même être amusant. Mr Bower lui avait raconté comment ils s'étaient rencontrés, lui et Augusta, un récit palpitant au cœur de la grande ville de San Francisco qui mettait en scène des trafiquants de cornes de licornes et des cambrioleurs d'une usine de Poudre de Cheminette.

Au bout d'une demi-heure, la grand-mère de Neville revint les bras chargés de livres et quand elle arriva dans la cuisine, son visage sembla se détendre lorsqu'elle vit dans la cuisine Neville, suspendu aux lèvres de Mr Bower, ce dernier se faisant un plaisir de lui raconter des histoires plus extraordinaires les unes que les autres.

Mme Londubat ne dit rien quant à l'étrangeté de la scène considérant la dispute qui avait éclaté entre le garçon et le vieil homme un peu plus tôt. Elle se dit qu'il ne servait à rien de ressasser le passé et qu'elle était fière du courage dont son petit fils avait fait preuve en se rendant dans cette maison pour affronter la colère de Mr Bower en face.

« - Hum, il serait peut-être temps que nous y allions...

Les paroles de sa grand-mère semblèrent tirer Neville de sa torpeur liée à la voix captivante dont usait Grégory Bower pour insuffler du vivant à son histoire rocambolesque et délirante mais pourtant si crédible aux yeux du jeune garçon. Le garçon se tourna vers sa grand-mère et elle lui dit en indiquant un petit sac posé sur la pile de livres qu'elle portait dans ses bras :

- Tu veux bien attraper ce sac sil-te-plait ? J'y ai mis les affaires que tu devais acheter, on va mettre les livres dedans, je n'ai pas tellement envie de les porter jusqu'à St-Mangouste...

Neville acquiesça et content de ne pas se faire crier dessus par sa grand-mère encore une fois, il se mit sur la pointe des pieds et récupéra la sacoche en laine verte clair qui trônait sur la haute pile de manuels de cours. Il la déposa sur le carrelage froid et l'ouvrit le plus grand qu'il pouvait mais il ne voyait pas comment les livres allaient pouvoir entrer dedans. Il savait bien qu'Augusta avait ensorcelé le sac-à-main pour qu'il puisse contenir des dizaines d'objets sans s'alourdir mais si l'ouverture n'était pas assez large, cela ne servait à rien.

- Bon c'est quand tu veux Neville, je ne vais pas rester comme ça indéfiniment ! avertit Augusta, le dos cambré, la vieille femme était à bout de souffle, ses mains tremblaient et elle semblait à bout de force.

Contre toute attente, c'est Monsieur Bower qui s'approcha pour venir en aide au garçon, il incanta un Reducto tout en faisant un geste du poignet avec sa baguette dans la main en direction du livre posé au sommet de la pile qui commençait à tanguer dangereusement.

Le manuel d'herbologie rapetissa d'au moins la moitié de sa taille originale et après que le vieil homme ait lancé un Mobilibra, le petit livre vola jusque dans la sacoche.

- Maintenant Neville, c'est à toi. La réduction est un sort très simple que les premières années étudient dans les premières semaines de cours à Poudlard.

- Mais je ne suis pas sûr que je vais y arriver...

Augusta qui commençait à s'impatienter intervint :

- Bon vous vous dépêcher de m'enlever ces bouquins ! Je vais attraper un mal de dos pas possible comme ça !

Grégory qui sembla remarquer pour la première fois qu'Augusta était présente malgré le fait qu'elle soit cachée derrière les livres, réagit enfin en bredouillant un bref pardon et d'un tour de main en prononçant : Mobilibras ! Et les livres se mirent à voler et puis se posèrent délicatement sur le sol en une pille bien formée.

Augusta, libérée du poids des manuels, soupira de soulagement ; elle se massa les épaules et grogna :

- Vous en avez mis du temps, si avec ça je n'ai pas un lumbago je suis prête à manger mon écharpe en poil de furet !

Mr Bower lui indiqua qu'il connaissait un apothicaire qui faisait des remèdes miracles sur les courbatures et rhumatismes mais la vieille le coupa :

- Ce n'est pas le moment, nous allons être en retard pour le rendez-vous à St Mangouste. Il est fixé à onze heures dans la matinée ; d'ailleurs, quelle heure est-il Gregory ?

- Il est... commença-t-il en regardant sa montre en argent. Il est dix heures trente !

Neville regarda sa grand-mère d'un air affolé, prévoyant déjà la tempête que sa fureur allait provoquer mais il ne se passa rien de tel. Elle se contenta d'hocher la tête d'un air pincé et de dire à son petit-fils de se dépêcher de faire le sort pour réduire la taille des livres afin qu'ils puissent y aller.

Le garçon ouvrit grands les yeux, il était sûr qu'elle allait le punir pour avoir autant traîné mais elle n'en fit rien. Monsieur Bower prit la parole :

- Tu vas faire comme moi Neville, je vais te montrer, ne t'inquiètes pas, c'est très simple.

Ne voyant aucune réaction de la part du garçon, le vieil homme prit cela comme un encouragement, alors qu'en fait, Neville était tétanisé. Sa grand-mère l'encouragea du regard et lui ordonna de prendre la baguette qu'elle tenait dans la main.

Neville saisit le morceau de bois de frêne, la baguette qui avait appartenu à son père et qui lui faisait si peur. En fait, il se disait que son paternel pouvait sentir quand Neville l'utilisait alors il avait peur de ne pas lui faire honneur en agissant de travers ou en n'arrivant pas à jeter un sort. Une boule de stress se coinça dans la gorge du petit brun, elle lui était familière, à chaque fois qu'il voyait cette baguette, la boule de stress revenait et Neville était pris d'une atroce envie de vomir.

- Donc regarde mon garçon, dit Bower d'un ton doux, tu dois tourner ta baguette dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, comme ça...

Et il fit un mouvement circulaire avec sa baguette magique et Neville l'imita, timidement d'abord puis une fois qu'il avait bien compris il refit le geste à la perfection.

- C'est très bien ça Neville, bravo ! Maintenant prononce après moi... Reducto !

- Reducto ! incanta le garçon en faisant le geste de baguette vers le livre du haut de la pile.

L'ouvrage de métamorphose réduisit d'au moins deux centimètres de longueurs et trois de largeur, Neville était fier de lui-même s'il s'attendait à que le livre rapetisse un peu plus.

- Excellent mon petit, le félicita Gregory d'une voix chaude.

En regardant sa grand-mère, le garçon vit bien qu'elle aussi elle était contente et fière de lui, la lueur brillait dans ses yeux qui ne pouvait pas le tromper.

Gregory prononça alors la formule pour réduire de taille tous les livres en même temps et les fit entrer un par un dans la petite besace qui changea de couleur une fois tous les livres rentrés. Augusta leur indiqua que lorsqu'elle était verte cela signifiait qu'il y avait encore de la place à l'intérieur alors que maintenant en rose bonbon, elle était presque pleine ; même la magie avait ses limites.

- Très bien, merci Gregory, nous avons tous ce qu'il nous faut, nous allons devoir te quitter, dit Augusta avec une pointe de regret dans la voix.

Neville jura entendre une pointe de regret dans la voix de sa grand-mère, comme si le fait de dire au revoir à son ami était plus dur qu'elle ne le laissait paraître. Le garçon réfléchit, et si elle était amoureuse de lui ?! Plus il y pensait, plus cela lui paraissait crédible ; si longtemps restée seule après la mort de son mari, Augusta, aurait bien le droit d'avoir un homme dans sa vie. Et le vieil homme ici présent semblait pouvoir parfaitement lui convenir, ils avaient ce même air froid et insensible qui cachait un cœur martelé par la vie.

- Je crois qu'en effet vous avez tout ce dont vous aviez besoin. Ma cheminée est à votre disposition ! déclara Gregory. Venez me revoir vite, et Neville, bonne chance pour ton entrée à Poudlard. Ta grand-mère m'a parlé de tes anxiétés quant à ta répartition et saches que j'ai été à Poufsouffle et que cette maison ne mérite pas la méchante réputation qu'on lui attribue. Quel que soit l'endroit où le Choixpeau décidera de te placer, tu réussiras à trouver ta voie, ne t'en fais pas. Courage mon garçon, courage. 


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