Au Gré des Vents

Chapitre 9 : Flashback et Quidditch

2069 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 06/05/2017 13:47

Chapitre 9 : Flashback et Quidditch



Un flashback, un souvenir

m'a remise en doute

ai-je raison, je soupire

en protégeant cet homme en déroute ?

Qui part, qui fuit,

Qui s'oublie ?


Merkee – Un nouveau mage noir ?

 

Encore une fois, le terrible Karlenir Merkee a frappé dans un lieu public. Heureusement, cette fois, il n’y a pas eu de morts, mais les blessés sont nombreux ; l’école de magie d’Ilvermorny, en Amérique du Nord, a été attaquée hier soir mais l’assaillant a été repoussé. Il s’est pourtant bien défendu et est parvenu à amocher un grand nombre de gardes ; comment a-t-il traversé les systèmes de surveillance, pourtant vigoureux ? Comment a-t-il réussi à déjouer les sortilèges puissants qui protègent l’établissement ? Le mystère qui entoure le mage noir s’épaissit. Ses parents continuent à affirmer qu’il n’est pas dans son état normal et qu’il a disparu d’un jour à l’autre pour aller commettre ces horreurs, que ce n’est pas net et que…

 

-        Quels abrutis ! s’écria Alizée en se levant, renversant son jus de citrouille sur Ambar, sa chouette, qui venait de lui apporter la Gazette du Sorcier et qui, courroucé, s’envola dans un tourbillon de plumes. Pourquoi ils le cherchent ?

-        Mais allons, Lizzie, essaya de la raisonner Kathy en lui attrapant le bras. Il a tué tous ces gens ! Et ces blessés, tu as vu l’estimation qu’ils ont du nombre de blessés ?

-        C’est pas lui ! insista Alizée en se rasseyant et en mordant avec fureur dans un toast. Ça peut pas être lui !!!

-        Mais pourquoi tu le défends ?

-        Parce qu’il…

Elle réfléchit à une réponse. Que dire ? Lorsqu’elle entendait le nom de Karlenir Merkee, son cerveau pensait aussitôt à « Karl » et à « Felix Felicis », ainsi qu’à une douce impression de chaleur, de joie, tandis qu’un éclat de rire enfantin explosait dans ses souvenirs. Cette fois-là, elle se souvint même de toute une scène. Dans une brume dorée, un garçon aux grands yeux noirs et rieurs se penchait sur elle et lui faisait un sourire resplendissant avant de l’entourer de ses bras et de dire d’une voix pleine de douceur ; « Alors, mon Étincelle ? Pas vrai que je te porte chance ? Je suis comme ton petit flacon de Felix Felicis ! »

Alizée secoua la tête. Elle avait connu ce Karlenir, elle en était persuadée. Et il l’avait aimée et choyée, il avait très, très longtemps.

-        Je ne sais pas. J’ai l’impression de le connaître.

-        C’est un meurtrier, Lizzie, soupira Kathy. Un assassin !

-        Ce n’est pas un assassin, rétorqua Alizée au tac au tac. C’est… C’est comme un flacon de Felix Felicis. Il te porte chance.

-        Et aux personnes qu’il a tuées, il leur a porté chance ? gronda la jeune fille aux cheveux caramel parcourus de reflets impeccables. Arrête, Alizée. Tu me fais peur.

-        Désolée, marmonna-t-elle, loin de l’être. Mais… Dans ma tête, c’est quelqu’un de bien qui me parle et qui me porte chance.

-        Dans ta tête, peut-être, soupira son amie. J’envie ta confiance. Tu vois le bien chez tout le monde.

« Pas tout le monde » songea-t-elle. « Juste Karl. »

Pendant tout le cours de Potions, elle rêvassa, la tête entre ses bras posés sur la table, les yeux fermés. Dans les volutes de fumée colorées et aux senteurs douces, elle commença à somnoler. Normal – ils travaillaient ce jour-là les potions de sommeil. Lentement, elle sentit ses paupières s’alourdir…

 

-        Alors, mon Étincelle ? Pas vrai que je te porte chance ? Je suis comme ton petit flacon de Felix Felicis !

-        Mon Fe’ik Fe’ici ! approuva Alizée en riant. À moi !

-        À toi, pouffa Karl en la serrant tout contre lui. Tu parles de mieux en mieux, mon Étincelle…

-        Ze parle comme les gants !

-        Les gants ? fit Karl qui pleurait presque de rire. Tu veux dire les grands, comme moi ?!

-        Les gants, s’écria Alizée en tapant dans ses mains. Fe’ik Fe’ici !

-        Felix Felicis, répéta le garçon, qui semblait bien plus jeune que sur la photo de la Gazette du sorcier. Je t’aime, mon Étincelle, tu sais ça au moins ?

 

-        Mlle Neigea ! cria le Pr. Slughorn.

-        Je vérifiais que la potion de sommeil marchait, et elle marche très bien ! s’exclama-t-elle en redressant la tête, sonnée. Très très bien !

Il y eut des rires. Un garçon appelé Kenric Morys lui adressa un clin d’œil rieur. Le professeur de Potions, lui, semblait beaucoup moins hilaire. Il passa devant Alizée et Kathy en levant les yeux au ciel, l’air agacé, et alla s’asseoir derrière son bureau, les sourcils froncés. Alizée poussa un soupir mi-soulagé, mi-honteux, et entreprit de touiller la potion en y ajoutant des herbes tandis que son amie, amusée, pilait des scarabées qu’elle fit ensuite mariner dans de la bile de souris pour les verser dans la potion. Elle ne put s’empêcher de rire de plus belle lorsque la jeune fille aux yeux bleus entreprit de barbouiller le fond du chaudron de concentré de jus de rose et faillit tomber dedans ; Alizée eut un rictus mais ne put pas s’empêcher de rire, elle aussi.

 

°O°o°O°o°O°

 

Zéphyr était étendu sur le fauteuil de la salle commune, un livre entre les mains, et lisait sereinement lorsqu’il y eut un petit déclic ; lentement, le portrait de la grosse dame pivota, et une jeune fille, vêtue de noir, entra sur la pointe des pieds, une énorme montagne de livres dans les bras. Il la reconnut aussitôt ; c’était Alizée, la jeune fille qui venait d’entrer en deuxième année, celle avec qui il avait parlé un an auparavant. Sans s’expliquer pourquoi, il ne pouvait s’empêcher de la fixer ; elle avait un chat sur l’épaule, un chat noir aux yeux jaunes, svelte et à la fourrure lustrée, jeune mais plus chaton. « Bien sûr ! C’est Fitz, son chat, songea Zéphyr. Comme il a grandi ! » Apparemment, Alizée ne l’avait pas vu. Ne pouvant résister à l’envie de lui faire une petite frayeur, il se redressa, et elle se retourna vivement, répandant ses manuels sur le sol, tandis que Fitz feulait, toujours solidement accroché à l’épaule de sa maîtresse.

Lorsque la jeune fille le reconnut, elle rougit brusquement et resta immobile, comme paralysée, incapable de formuler un mot ou de se pencher pour ramasser les bouquins répandus sur le tapis moelleux. Impatient, Fizwizbiz sauta de son épaule avec souplesse et alla se lover dans les coussins qui ornaient un fauteuil, à côté du feu. Zéphyr eut un petit sourire.

-        Euh… Salut ! fit-il sans lâcher son sourire.

-        Salut, souffla Alizée.

-        Tu as fait tomber quelque chose, remarqua-t-il, et il se leva pour venir l’aider à ramasser les livres. Je t’aide ?

-        Oh, ce n’est rien, fit la jeune fille en reprenant ses esprits, se redressant avec dignité. Je peux le faire.

Elle ne se pencha même pas, faisant s’envoler les livres d’un coup de baguette. Zéphyr remarqua que sa baguette était ornée d’un fil d’argent qui s’enroulait tout autour, et il trouva ça très joli. Les manuels à la reliure de cuir vinrent s’empiler sur la table ronde. Fitz, le chat, se redressa alors des coussins et s’approcha de Zéphyr à petits pas méfiants, avant de reconnaître son odeur et de s’approcher de lui en ronronnant, en quête de caresses.

-        Il te reconnaît ! s’exclama Alizée. Ça fait un an qu’il ne t’a pas vu, pourtant !

Il eut un sourire et caressa la petite tête toute douce du chat.

-        Que fais-tu là, au fait ? demanda la jeune fille, curieuse.

-        Je lis, répondit-il. Ça s’appelle Les Elfes et les Moldus ; étude légère. Et toi ? Tu étais où ? l’interrogea le jeune homme de quatorze ans.

-        À la bibliothèque, expliqua Alizée avec un petit sourire coupable.

-        À cette heure ?

-        Hier, il y a eu les sélections de Quidditch… Je n’ai pas pu faire mes devoirs – aujourd’hui, du coup, j’en profite…

-        Oh, tu fais du Quidditch ? demanda Zéphyr, agréablement surpris.

-        Oui, maintenant, fit-elle en se gonflant de fierté. J’avais postulé pour être attrapeuse… mais apparemment, j’étais mieux en poursuiveuse, alors, bon, voilà…

-        Normal, rétorqua le jeune homme avec un sourire. C’est moi, l’attrapeur de Gryffondor ! Tu n’as aucune chance contre moi !

-        Oh, détrompe-toi ! pouffa la fille en rejetant en arrière ses longs cheveux noirs et en caressant son chat qui avait à nouveau sauté sur son épaule. J’ai failli avoir le poste, quand même ! Gwenn a été impressionnée ! Mais j’ignorais que tu étais fan de Quidditch. C’est quoi ton équipe préférée, à toi ? Tu en as une ?

-        Bien sûr, fit Zéphyr avec un nouveau sourire. Le Club de Flaquemare, évidemment ! Et toi ?

-        Les Appleby Arrows, et les Holyhead Harpies, répondit-elle fièrement. C’est les meilleurs !

Ils continuèrent à parler Quidditch durant un moment, puis Alizée prit ses livres et entreprit de monter les marches qui menaient au dortoir des filles sans faire tomber la pile de manuels. Avant d’entrer dans les habitations, elle se retourna et, Fitz toujours perché sur son épaule, elle lui fit un petit signe de la main. Zéphyr le lui rendit avec un sourire ; décidément, cette jeune fille était très sympathique !


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