Au Gré des Vents

Chapitre 13 : L'épouvantard

1421 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 07/05/2017 18:00

Chapitre 13 : L'épouvantard

 

Une fois dans la Grande Salle, ils allèrent s’asseoir à leurs places préférées, près des fenêtres, et se servirent généreusement de tout ; Alizée prit de la salade de fruits, du jus d’orange, du lait et, comme c’était la rentrée, elle s’autorisa une ration supplémentaire d’œufs au bacon. Sa meilleure amie avait un énorme bol de yaourt aux céréales sans lequel elle trempait sa cuiller avec bonne humeur et Kenric s’amusait à répandre des miettes de biscottes sur la table pour attirer les hiboux censés distribuer le courrier des autres, les détournant de leur destinataire. L’un d’entre eux tomba même dans une énorme soupière de chips, au point qu’Alizée donna un coup de coude à son ami.

-        Ben quoi ? s’étonna-t-il en prenant un air innocent.

-        Tu empêches les chouettes de faire leur boulot !

-        Ouais, fit-il. C’est chouette hein ?

Elle pouffa.

-        Arrête ça, tu veux ?

-        Elle a raison, lança Kathy avant de replonger dans son yaourt.

-        Vous êtes pas drôles, marmonna Kenric en lançant en l’air les restes de sa biscotte, qui furent rattrapées par un hibou qui les avala goulûment. Ambar n’est pas là ?

-        Mes parents m’envoient rarement des lettres, grogna Alizée en mordant dans son bacon. On a cours de Défense, on y va ?

-        Attends une minute ! s’écria son amie en finissant son yaourt à grandes cuillérées. Voilà, prête ! Tu viens Kenric ?

-        Je vous suis !

Ils arrivèrent rapidement devant le cours de Défense contre les Forces du Mal, où les attendait Potter, occupé à nettoyer une grande armoire qui bougeait de temps à autres. Les élèves prirent place derrière les bureaux, et le professeur leur expliqua ce qui se trouvait dans l’armoire ; c’était un épouvantard. Il leur expliqua que cette bête fantastique prenait la forme de la plus grande peur de celui qui lui fait face et que le sortilège pour le paralyser était « Riddikulus ». Il leur dit qu’ils passeraient un par un devant l’animal.

Certains virent des proches morts, eux morts, des zéros, des trolls, plusieurs se retrouvèrent devant Voldemort ou Bellatrix…

Lorsque ce fut le tour de Kenric, il vit une personnification de la mort, un grand homme affublé de vêtements noirs en haillons et tenant une faux, qu’il élimina facilement ; Kathy vit un énorme lombric, Annie une espèce de brume d’argent, Gwenn la directrice qui lui annonçait sa défaite… puis ce fut le tour d’Alizée. De quoi avait-elle peur ? De ne pas devenir Auror ? Elle s’avança. L’épouvantard, encore sous la forme de McGonagall, se tourna vers elle et commença à se transformer, lentement, en autre chose. Des yeux noirs – les yeux de sa mère ; des cheveux noirs, ceux de Karellia et d’Alizée. Des traits doux d’une grande beauté. Karlenir Merkee, grand, une baguette à la main.

« Je n’ai pas peur de Karl ! » s’étonna la jeune fille.

Mais il leva alors sa baguette. Ses yeux d’un noir bleuté virèrent au rouge sombre, couleur sang séché. Il sembla changer, ses traits se firent plus durs. Ce n’était plus son cousin adoré, son Felix Felicis. C’était l’assassin qui avait condamné tant de personnes innocentes. Alizée recula. S’était-elle trompée ? Était-il vraiment le meurtrier décrit par les médias ?

« Allons, lui criait sa raison, c’est un épouvantard, tu peux l’affronter ! »

Elle prit sa baguette et la leva, mais l’épouvantard se sépara en six. D’un côté, il y avait lui, Karlenir, les yeux fous ; de l’autre se tenaient Kathy, Kenric, Annie, Gwenn… Et Zéphyr.

-        Avada Kedavra ! hurla Karl.

Les cinq jeunes gens s’effondrèrent. Alizée n’entendait plus les encouragements du Pr. Potter, ni les cris de Kathy ; elle n’entendait plus qu’un son aigu et horrible. Il lui fallut du temps avant de comprendre que c’était un hurlement issu de sa propre gorge.

 

°O°o°O°o°O°

-        RIDDIKULUS !

Le Pr. Potter avait bondi devant elle et foudroyait le Détraqueur qu’était devenu l’épouvantard d’un coup de baguette. Il alla se réfugier dans l’armoire sans demander son reste. Le professeur de Défense contre les Forces du Mal se pencha sur Alizée, qui, assise par terre, la tête entre les mains, sentait des larmes en quantité couler sur ses joues rougies.

-        Mlle Neigea…

Karl était un assassin. Kathy était morte. Kenric était mort. Gwenn était morte. Annie était morte. Zéphyr était mort…

-        Alizée.

Elle releva la tête.

-        Ils sont morts ! Ils sont tous morts ! C’est ma faute !

-        Non, non, ils sont là. Calme-toi, Alizée. C’était un épouvantard, rien de plus.

-        Kathy, Kenric, Annie, Gwenn, appela-t-elle en essayant de se relever.

Ils s’approchèrent et l’entourèrent en un cercle d’amitié et de chaleur ; à part Kenric qui riait en disant qu’il était tellement important pour elle que sa pire peur était de le voir mort, les trois autres semblaient graves.

-        On est là, Alizée, on va bien. Tu veux aller à l’infirmerie ?

-        Non, balbutia la jeune fille en se dégageant de l’étreinte de Kathy. Je vais bien. Vous… ? Vous n’avez vraiment rien ?

-        Mais non, dit aussitôt Annie. On va bien, on te dit !

-        Et Zéphyr ?

-        Il va bien aussi, j’en suis sûre, fit Gwenn en lui prenant le bras.

-        Il est où ?

-        C’était un épouvantard, je te dis, il va bien !

-        Je veux vérifier !

-        Mais arrête, Lizzie, insista Kenric. On t’a dit que c’était un épouvantard…

-        Laissez-la aller le voir, elle ne croira que ce qu’elle verra par elle-même, annonça le Pr. Potter.

Alizée hocha la tête et sortit en courant de la salle de classe. Où pouvait bien être Zéphyr ? S’il allait bien, évidemment… Elle savait que c’était un épouvantard, mais c’était si réel ! Si convainquant ! Elle arriva dans la salle commune de Gryffondor, mais il n’était pas là. Elle sortit à toute vitesse et parcourut des couloirs à l’aveuglette. Et s’il n’était nulle part ? C’était si réel, si réel, si réel ! Et s’il était mort ? Et s’il…

Elle vit alors sa tignasse brune au bout d’un couloir.

-        Zéphyr !

Il se retourna. Pleurant de soulagement, sans réfléchir, elle se jeta dans ses bras.


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