La haine a souvent été la préface de l'amour

Les rayons du soleil, filtrés par les rideaux de la chambre d'une jeune femme, vinrent doucement la réveiller. Il était neuf heures lorsqu'Hermione Granger ouvrit péniblement les yeux. C'est aujourd'hui qu'elle devait reprendre le Poudlard Express.

Hermione

   Je ne tardai pas à me lever, j'étais tellement excitée de retourner à Poudlard. Je devais avouer que durant la quête des horcruxes, Poudlard m'avait manqué. Tout m'avait manqué, l'ambiance studieuse, le stress des examens, les cours, les bons petits plats préparés par les elfes de maison, les soirées auprès du feu dans la salle commune, et j'en passe...

   Il y avait déjà maintenant un mois que j'ai reçu la lettre, qui était posée en évidence sur ma table de nuit, au-dessus du livre des enchantements niveau 7. La lettre que je recevais depuis maintenant sept années et qui avait bouleversé ma vie en m'annonçant que j'étais admise à Poudlard et que je suivrais un enseignement de sorcellerie. Je me rappellais encore la fois où j'avais reçu cette lettre. Je n'y croyais pas, effectivement étant une personne plutôt rationnelle, je n'avais jamais pensé qu'un monde parallèle puisse exister, ni quoi que ce soit qui s'y rapproche de près ou de loin.

   Seulement, cette année la lettre était accompagnée d'un autre morceau de parchemin qui m'indiquait que j'avais été choisi par le Choixpeau magique pour être Préfète-en-chef. Je me rappelais encore l'émotion lorsque j'avais appris la nouvelle, j'avais littéralement explosé de joie.

Chère Mademoiselle Granger,

Tout d'abord, je suis ravie de pouvoir vous compter parmi nous cette année, vu les circonstances dramatiques de l'année passée. Mais je suis également très heureuse de vous annoncer que cette année le Choixpeau Magique vous a désigné « Préfète-en-chef ». Cette décision est irrévocable mais je suis intimement convaincue que cette fonction ne vous apportera aucun souci. Je vous expliquerais clairement les modalités de ce statut de Préfète-en-Chef dans le Poudlard Express.

Veuillez-vous présenter au compartiment 03 à 11h10.

Je dois d'ores et déjà vous dire qu'il y aura un autre Préfet-en-chef, comme le veut la tradition de Poudlard. Ce Préfet-en-Chef sera Mr Malefoy Drago, maison Serpentard.

Pr. McGonagall, directrice de l'école de sorcellerie Poudlard

   Préfète-en-Chef, j'en avais toujours rêvé, c'était mon but ultime, et enfin, j'allais l'atteindre.

Le seul problème, car comme le dit le proverbe moldu est qu'une bonne nouvelle n'arrive jamais seule. Et dans ce cas précis, mon problème était ce petit crétin de Malefoy. Je n'arrivais absolument pas à saisir comment le Choixpeau Magique avait pu le désigner. Il y avait certainement une erreur, ou peut-être était-ce une blague ? En tout cas si ça l'était, elle était de très mauvais goût. La fonction de Préfet-en-Chef requérait certaines qualités que je ne retrouvais décidément pas chez Malefoy, comme par exemple le courage, la bravoure, l'intelligence, la patience ou encore la diplomatie. Non mais plus sérieusement un ancien mangemort Préfet-en-Chef, et pourquoi ne pas nommer des détraqueurs pendant qu'on y était ? Je trouvais que la fonction de Préfet-en-Chef assurait un certain prestige mais peut-être que je m'étais trompée, car je trouvais les critères de sélection plutôt légers.

   Une douce odeur de pancakes me sortit de ma réflexion, cette odeur vint délicieusement chatouiller mes narines et très vite mon estomac cria famine. Ma mère vint toquer à ma porte, m'invitant à venir petit déjeuner. Ma mère, qu'est-ce qu'elle m'avait également manqué ! J'avais été contrainte, avant que la guerre n'éclate, de faire oublier certains souvenirs à mes parents, en l'occurrence les souvenirs m'impliquant. J'avais été les rechercher en Australie dès que la bataille fut terminée. Malheureusement le sortilège que je leur avais lancé était puissant et laissait toujours des traces. Je dû totalement modifier leurs souvenirs, leur faire oublier leur escapade en Australie et leur réinsérer quelques souvenirs de moi à l'aide de la Pensine de Poudlard. C'était un retour à la réalité très difficile pour eux, ils avaient l'impression d'avoir un énorme trou noir dans leur mémoire même si je leur avais expliqué tous de mes agissements. Ils avaient énormément de mal à se familiariser avec la magie et c'est pour cela que j'évitais d'aborder le sujet en leur présence. Parfois je me demandais même si je n'avais pas été un peu égoïste en étant allé les arracher à leur nouvelle vie, et en leur revolant ces souvenirs. Ma mère avait l'air de prendre cela plutôt bien, mais concernant mon père c'était différent, je le voyais dans ses yeux. Ce n'était plus le même, il avait l'air souvent déboussolé et il évitait le plus possible de rester seul dans la même pièce que moi. Cela me touchait réellement, car j'avais toujours entretenu une relation plutôt fusionnelle avec mon père, c'était d'ailleurs de lui que je tenais le goût des études et de l'assiduité.

   Décidément cette nouvelle année à Poudlard ne pouvait donc me faire que du bien.

  L'heure de mon départ arriva, ma mère me conduisit à la gare, mon père était déjà parti travailler dans son cabinet. Ma mère, dans un élan d'affection me prit dans ses bras. Je respirai son délicat parfum de fleurs d'été qui m'avait tant manqué, et c'est avec le cœur lourd que je desserrai son étreinte et m'éloignai entre les quais 9 et 10. Je me retournai une dernière fois vers ma mère qui me regardait pleins de tendresse et je fonçais dans le mur de la voie 9 ¾, une voix invisible aux moldus. Le Poudlard Express était déjà là, prêt à partir.

J'aperçus une famille aux têtes rousses, je m'approchai d'elle. Ginny me vit et vint m'enlacer ainsi que Molly et Harry. Ron, quant à lui fut plus froid et hocha la tête en guise de bonjour.

   Molly mit rapidement fin à cet échange, pour le moins glacial, en me bombardant de questions.

    - Bonjour Hermione, comment vas-tu ? Mais qu'est-ce que tu as changé, je t'ai vu il y a moins d'un mois et j'ai l'impression que cela fait une éternité, tu es absolument radieuse. Mais dis dont, tu n'aurais pas maigris ? Ma chérie, il faut que tu manges !

   Molly était une femme adorable, toujours aux petits soins. Elle me faisait un peu penser à ma mère, en plus extravertie et un peu plus maladroite. 

   - Ne vous inquiétez pas Mme Weasley, je mange comme il faut. Seulement, le climat australien était insupportable et je ne pouvais avaler que des fruits, et des glaces.

   Je vis que Ron me regardait de la tête aux pieds avec un regard dédaigneux. Harry le vit, et lui mit un coup de coude dans les côtes. Je remerciai intérieurement Harry. J'étais vraiment mal à l'aise.

  L'horloge sonna 11h00, mettant un terme à cette situation, pour le moins tendue. On devait rentrer dans le Poudlard Express.

Ron

   Après ce qui s'était passé cet été, je ne savais pas trop comment réagir vis-à-vis d'Hermione. Elle faisait comme si rien ne s'était passé, comme si l'on n'était jamais sorti ensemble. Notre relation n'avait duré qu'un mois mais tout de même ! Je ne pouvais pas l'oublier. Je l'aimais encore, d'ailleurs je n'avais jamais cessé de l'aimer. J'aimais tout chez elle, que ce soit intellectuellement ou physiquement. Aucun homme ne pouvait nier le fait qu'elle était divine. Et les vacances qu'elle venait de passer en Australie lui avaient réussi. Sa peau était colorée d'un joli bronzage et ses cheveux s'étaient éclaircis. Peut-être que je pouvais espérer la reconquérir cette année...malgré tout. Cette distance entre nous deux était difficile mais je ne savais plus comment me comporter auprès d'elle.

Hermione

   - Trouvons-nous un compartiment avant que les petits cons de Serpentard se les approprient, dit Harry.

   - Eh bien moi, je dois vous laisser, je dois aller dans le compartiment réservé aux Préfets-en-chef. Bon voyage, les saluais-je.

  Je les quittais et me dirigeais à l'avant du train. J'arrivais devant le compartiment et pris une grande inspiration avant d'ouvrir la porte.