Hellbound Sonata (Tome 1)

Chapitre 1 : Le Mur de la Vie 🦖

582 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 14/08/2025 14:52

Nord de la Russie.


Le vent hurle dans les plaines gelées. Le sol, fendu par les anciennes attaques, ne porte plus que le poids de la peur. Et pourtant, l’homme continue de construire.

Un mur.

Gigantesque. Haut de vingt-cinq mètres. Épais de dix.


Un mur que les ingénieurs appellent « Mur de la Vie ». Il est censé protéger ce qu’il reste de l’humanité des Kaijus. Des monstres surgis de la Brèche. Des créatures titanesques capables de raser des villes entières en moins d’une heure.


Alastor s’arrête un instant. Il essuie la sueur glacée sur son front, jette un œil vers la ligne d’horizon. Rien à signaler. Juste des camions, des grues rouillées et le martèlement régulier des ouvriers en combinaison orange. Cela fait cinq ans qu’il est ici. Cinq ans qu’il n’a pas mis les pieds dans un Jaeger.


Il n’est plus pilote.

Il est ouvrier.

C’est comme ça qu’on survit.


Il baisse la tête, continue à souder une plaque d’acier sur le blindage du mur. Il ne croit pas à ce projet, pas vraiment. Mais il n’a plus foi en rien. Pas depuis Isabelle.

Le monde a changé.


— Hé ! cria l’un des chefs de chantier. Mettez les infos !


L’écran géant central s’allume, bourdonnant sous le vent. Une voix tremblante annonce une attaque de niveau 4 à Sydney. Tout le chantier s’arrête. Tous les regards se figent.

Le Mur de la Vie de Sydney… a tenu huit minutes.

Pas plus.


Les images diffusées montrent des flammes, un Jaeger britannique en action, massif et rapide. Deux pilotes dans le cockpit : Vox V et Velvette V. Leur réputation les précède. Froids. Impitoyables. Efficaces.


Alastor détourne le regard, le cœur serré. Ce n’est pas suffisant. Les murs ne tiendront jamais. Il le savait. Il l’a toujours su.


— Alastor.


Il se retourne brusquement. Une silhouette imposante s’avance vers lui, escortée par deux soldats. Manteau noir. Gants de cuir. Visage fermé.

Azraël.

L’homme qui l’avait envoyé dans un Jaeger pour la première fois. L’homme qui l’avait regardé droit dans les yeux le jour où Isabelle est morte.


— Monsieur ? Que faites-vous ici ? murmure Alastor.


— J'ai besoin de toi. Tu vois tout comme moi les infos ? C'est pas bon du tout, il ne nous reste plus beaucoup de temps.


Alastor rit, un rire sans chaleur.


— Vous m'avez viré quand je suis devenu "obsolète" à vos yeux. Je n'oublierai jamais ce que vous avez fait. Vous avez besoin de moi, mais moi j'ai pas besoin de vous.


Le silence claque, le froid devient glacial.


— Nous allons bombarder la Brèche. dit Azraël d'un ton étrangement calme.


— Vous avez largué des bombes dans la Brèche pendant des années. Ça n’a jamais marché. Vous avez envoyé des dizaines de Jaegers. Ils sont tous tombés. Ma soeur avec. Et vous pensez que moi… que je pourrais faire la différence ?


Azraël ne cille pas.


— Parce que cette fois, on a un autre plan. On a besoin de toi. À Hong Kong. C'est une opération très risquée, mais tu es la dernière chance qu'il nous reste.


Un silence.

Puis le regard d’Alastor s’assombrit.


— Qu’est-ce qu’il y a là-bas ?


Azraël esquisse un sourire presque triste.


— L’espoir.

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