Juste la montagne, toi, et moi.

Chapitre 24 : Stupeur

2370 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/12/2023 20:59

Marinette et Peter sont ainsi partis loin de leurs montagnes, à la rencontre de leurs familles respectives, ce qui est une première pour Peter qui n'avait jamais quitté ses montagnes. Il ne peut s'empêcher d'observer autour de lui tant de nouveauté, tout en pensant à ce que Heidi a dû ressentir lorsque elle aussi avait quitté ses précieuses montagnes. Heidi justement, a accepté durant les quelques jours de leur absence de s'occuper du troupeau de Peter. Ce ne sera pas de tout repos, mais à défaut d'être reposant, ce ne sera pas bien compliqué pour elle. Elle s'occupe des chèvres de son grand-père depuis qu'elle est petite. Et quelques jours sont vite passés. 


Dans le train les menant là où jadis Marinette a vécu, les deux amis sont silencieux. Les enjeux des quelques jours à venir sont colossaux pour eux. Leur espoirs peuvent se voir réalisés, ou bien réduits proche du néant. 


En arrivant, Marinette est anxieuse. Remettre les pieds dans cette gare, où la dernière fois, elle était entrée pour fuir et ne jamais revenir, à quelque chose de perturbant. Elle sait que, même si le risque est mince, elle peut croiser ses géniteurs d'un moment à un autre. Il ne peuvent certes plus rien contre elle, en théorie du moins ; mais elle a beau avoir pris la décision de ne plus les laisser influencer sa vie, ses peurs sont ancrées et tenaces. Elle ne peut s'empêcher de regarder sans cesse de tous côtés si elle les voit, ce qui n'échappe pas à Peter. 


- T'en fait pas, même s'ils te voyaient, ils ne peuvent rien contre toi. Et de toutes façons, je ne les laisseraient pas t'emmener comme ça. 

- C'est vrai ? interroge Marinette, touchée, en se tournant vers lui.

- Ben, oué. T'es mon amie, je vais pas laisser des gens te rendre malheureuse, répond-il, perturbé par son regard. Bon et j'ai besoin d'aide moi pour mon troupeau. Les vêlages vont bientôt commencer. 

- Ça c'est si j'accepte de continuer à te supporter. 

- Oui. Bien sûr. 

- Fait pas cette tête, tu vois bien que je te charrie. 


Marinette rit, elle ne saurait plus se passer de tous ses petits moments en sa compagnie, et de son humour, même quand il est douteux. Il arrive à lui faire oublier le temps d'un instant ses angoisses. Mais ils sont trop tenaces pour ne pas revenir au galop dans un lieu autant ancrée de souvenirs. 


- Bon, je veux pas traîner dans le coin. Je dépose la bouteille, et je file.

- Comme tu veux… Enfin, ça va être dur de partir avant le prochain train.

- Je sais bien, mais on peut attendre en pleine forêt. Là bas c'est de bons souvenirs que j'ai. Et je ne risque pas d'y faire des rencontres que je ne veux pas faire. Allez suis moi. 

 


Marinette conduit Peter à travers ces lieux qu'elle connaît bien pour les avoir tant parcourus. Après une traversée désagréable de la ville pour Marinette, ils arrivent en bordure de la ville, et pénètrent dans la forêt. 


- Viens, c'est pas loin. 


Après quelques minutes à travers bois, où Marinette semble tout de suite plus à son aise, elle fait halte. Elle relève le regard vers Peter, puis lui désigne une grosse pierre. Ils sont arrivés. Sans un mot, Marinette sort alors de son sac une bouteille bouché hermétiquement avec un bouchon en liège, afin de préserver son précieux contenu de l'humidité. Le contenu, justement, est composé d'une lettre manuscrite contenant tout l'espoir de son écrivaine. 


Solennellement, elle dépose la bouteille précieusement comme elle avait fait tant de fois. Elle se tourne ensuite vers Peter qui ne sait décrypter son regard, où tant d'émotions différentes se mêlent. 


Finalement elle se retoyrne doucement, avant de s'adresser à Peter. 


- On y va ? 

- Comme tu veux. 


Au dernier moment, avant de perdre de vu, au millieu des arbres, le rocher où son précieux message est caché ; Marinette se stope brusquement. 


- Attend. 


Peter s'arrête à son tours, interrogatif.


- Et si l'ami de mon frère passait aujourd'hui ?

- Tu penses que c'est possible ? 

- Qui sait ?


Peter ést septique. Vraiment. Mais il n'a pas le cœur à briser ses espoirs. 


- On peut attendre un peu ? 

- Autant que tu veux. Tant qu'on loupe pas le train. 


Elle ne se fait pas prier, et s'assoit aussitôt, scrutant avec espoir une arrivée pourtant bien hypothétique. 


- Avant il passait très souvent. Qui sait s'il n'a pas continué malgré tout ? Mon frère lui a peut être demandé. 

- Je sais pas. Peut être. 


Peter à son tours, s'asseoit. Il espère vraiment que les espoirs de son amie ne seront pas vain, et qu'elle finira par recevoir une réponse un jour ou l'autre, même si il doute fort que ce soit aujourd'hui que cela se produira. Il espère pratiquement autant qu'il espère un résultat positif pour lui-même. 


- C'est là haut qu'on bivouaquaient avec mon frère, explique Marinette en désignant avec s'enthousiasme le haut de la forêt. Tellement de bons souvenirs !

- J'aimerais vraiment le rencontrer ton frère. J'espère sincèrement que ça arrivera. Je te le souhaite vraiment. 

- Tu lui plaira. Je suis sûr que vous vous entenderez bien. 

- J'en doute pas, répond il avec un sourire. 


Marinette fait ensuite le récit de ses souvenirs d'enfance, et décrit son frère jumeau à son ami. Les minutes, pluis les heurs s'écoulent, sans qu'aucun d'eux ne voit le temps passer. 


- Ça fait longtemps qu'on est là. On va finir par manquer notre train. 

- Il va peut-être arriver. Ça serait bête de le manquer à si peu. 

- Je suis désolé Marinette. Mais on n'as pas les moyens ni l'un ni l'autre de se repayer un autre billet. On doit vraiment y aller. Le soleil descend. Et je doute qu'il arrive maintenant. T'en fais pas. Allez viens. Tu as laissé tout ce qu'il faut dans ta lettre pour pouvoir être recontacté. 


C'est a regrets que Marinette amboite le pas à Peter, mais elle doit bien admettre qu'il a raison. Elle espère seulement que leur trajet n'aura pas été vain, et qu'elle recevra tôt où tard une réponse. Elle ne supporte plus l'éloignement de son frère, et ne voit pas ce qu'elle pourrait faire d'autre pour retrouver sa trace. 


Quand ils arrivent quelques minutes plus tard à la gare, leur train se met à siffler, annonçant son départ himinant. Tout deux, sans avoir besoin de se concerter, se mettent à courrir. Ils doivent vraiment monter à bord avant que les portes ne se referment. 


Peter s'accroche à la rampe du train au moment où il amorce un mouvement. Il a tout juste le temps de se pencher pour saisir la main tendu de Marinette et la tirer à bord, avant que le train n'accelere. Celle-ci atterrit sur lui, et se redresse vite, gênée. 


- Ça va ?

- Oui oui, elle lui répond vivement, en se retournant pour cacher ses joues rougies.


Peter s'en apercevant, se demande si c'est un effet de son imagination. 


- Désolée.

- De ?

- Un peu plus on loupait le train à cause de moi. 

- On l'a eu. Ya pas d'importance, il lui répond avec un clin d'oeil. On rentre ?


Ils s'installent, puis s'endorment très vite sur leur siège, fatigués par leur journée et ses émotions. 


***


C'est le siflet du train avertissant qu'il arrive en gare, qui reveille nos deux amis. Le voyage jusqu'à la ville d'arrivée fut long. Mais en dormant, on ne voit pas le temps passer. Les premiers rayons du soleil vont bientôt se montrer, et il est dur pour Peter d'émerger. Marinette, elle, est déjà prête à attaquer la journée. 


- Alors ? Prêt à revoir ta cousine et sa choupinette ? 

- On s'arrête pour grignoter un peu déjà. On a rien mangé hier soir. 


Elle fait la moue, plus pressée de voir la réaction de son ami en revoyant sa petite cousine, que de remplir son estomac, mais celui-ci émet un grognement sonore qui donne raison à Peter. 


Après un rapide petit déjeuné, nos deux amis se mettent en route. Ils ont la moitié de la ville à traverser à pieds avant d'arriver. Peter n'en reviens pas de voir autant de bâtiments regroupés en un si petit espace, ainsi que de voir la hauteur de ceux-ci. Il trouve tout ceci oppressant, et comprend que Heidi ne voudrais vivre pour rien au monde dans un tel endroit. Comment a-t-elle fait pour rester à Francfort si longtemps ? C'est la première ville aussi grande qu'il voit, puisque celle de Marinette était bien plus petite, et qu'ils n'ont fait que passer sur les extérieurs. En plus de ça, il était plus occupé par les inquiétudes de Marinette, que par l'observation de blocs de béton. Il espère que ce sera la dernière fois qu'il aura à venir ici, et compte bien en arracher Lexie, pour qu'elle aussi puisse vivre en plein air, dans ses magnifiques montagnes qu'elle a tant aimées. 


Durant leurs traversé qui parait interminable à Peter, son exaltation et son angoisse croitent en même temps à l'idée de ce qui va suivre. Il a bien fahi se faire reverser plusieurs fois, malgré les avertissements de Marinette. Les gens ici semble toujours pressés. Mais il n'y prête pas beaucoup attention, il ne veut rien retenir de ce lieu ignoble, et prefert pensser à ses retrouvailles prochaines. Il ignore ce qu'il va découvrir, et l'accueil qu'il recevra ; à près tout, il n'a jamais eu de réponse. Maladresse de la poste, ou omission volontaire de sa cousine ? Il sera bientôt fixé. 


En arrivant devant la porte qui fait office d'arrivée, Peter est atterré, il ne s'attendait pas à ça. La masure où figure l'adresse de Sophia est tout sauf en bon état. C'est vraiment là que vivent Lexie et sa mère ? Il hésite avant de frapper à la porte, que risque-il encore de découvrir ? Quel accueil aura-t-il ? 


- Allez ! Vas y l'encourage son amie. Tu va quand même pas avoir fait toute cette route pour rester planter devant une porte. 


Enfin il se lance, et il ne tarde pas à avoir une réponse. 


- C'est qui ? Si c'est pour le loyer j'ai déjà expliqué que je paierai mon retard le mois prochain ! Le mois prochain ! 


Peter et Marinette se regardent, perplexes. Est-ce vraiment la bonne adresse ?


- Qui c'est bon sang ? C'est si difficile de repon— s'interrompt Sophia en ouvrant la porte. Peter ? Qu'est ce que tu fais là ?


Sophia a les cheveux en bataille, et les vêtements en désordre, mais surtout, elle semble ne pas avoir dormi depuis une éternité, tant ses cernes sont profondes. Elle paraît 10 ans de plus qu'à sa dernière visite. 


- Tu as pas répondu à ma lettre, je me suis inquiété. 


Peter avait préparé ce qu'il allait dire, mais devant la vision de sa cousine dans un tel état, il a tout oublié, et a seulement répondu ce qui lui est passé par la tête. 


Il avait imaginé beaucoup de réaction, mais pas à ce qu'elle éclate en sanglots, et tombe dans ses bras en s'excusant. 


- Je suis tellement désolée. Tu ne peux pas imaginer ce qu'est ma vie. J'ai tellement honte. Je n'ai pas eu le courage de te répondre pour t'expliquer tout ça, exprime-t-elle entre deux sanglots, une fois qu'elle parvient à peu près à reprendre son souffle. 


Il ne voit pas Marinette, s'écarter pour se mettre en retrait.


Finalement Sophia essuie ses larmes et se redresse. 


- Viens. Je vais t'expliquer, mais pas ici. Je ne veux pas que Lexie entende. 


Seulement, avant que les cousins aient le temps de faire le moindre mouvement, un crie suraiguë se fait entendre. 


- Tontonn Pet !! 


La petite, interpellée par le bruit, est descendue voir ce qui se passait, et elle s'est mise à courir dans sa direction en voyant celui qu'elle appelle son oncle. Aussitôt, il s'accroupit pour accueillir dans ses bras sa petite cousine, au comble de la joie. Les explications attendront, d'autant qu'elle ne s'annoncent pas des plus joyeuses. 


- Tu m'as trop manqué ! Quand on repart dans les montagnes ?? 


Peter, embarrassé, regarde sa cousine, pour savoir quoi répondre. Mais il n'est pas plus avancé devant son air contrit. 


- Ma puce. Il est tôt là. Va te recoucher. Tu verras tonton Peter plus tard. 

- Noon ! Je veux rester avec tonton Pet ! 


Sophia regarde Peter, contrite. Les explications devront attendre.




♧♧♧♧♧♧



Petite note de l'auteure (ou l'autrice, comme tu préfères).



Je ne me souviens pas si je l'ai déjà dit, mais je suis aussi sur Wattpad. J'ai deux histoires originales publiés sur la plate-forme (dont un en cours, et bientôt terminé).

C'est des contemporains jeunesse. Si quelqu'un est intéressé pour les découvrir, mon pseudo est le même qu'ici. Si j'ai des demandes, je pourrais les publier ici sous fixions originales.


Voilà voilà. Merci beaucoup à ceux qui lisent ma ff sur Heidi !!! Ça fait tellement longtemps que je l'ai commencé (d'ailleurs j'ai un peu modifié le début sur Wattpad). Hésitez pas à laisser un com ou un MP. promi je mort pas, et je serai ravie. 😉









Laisser un commentaire ?