Hunter x Hunter - Somewhere x Else

Le tout était de ne pas se faire dérober son butin. En théorie un plan simple, pour ne pas dire une évidence, l'idée même d'être dérobé ne semblait pas effleurer l'esprit de bien des candidats, c'était une tare du genre humain, croire que l'improbable n'arrive qu'aux autres, un manque d'empathie tel que la simple hypothèse que cela puisse arriver à soi ne vient en tête d'aucune personne. En psychopathe achevé, Josip n'avait bien évidemment aucune empathie pour le genre humain en général, et quoi que réfléchi, étant aussi idiot que tous ces candidats, il n'envisageait pas la possibilité de se faire doubler comme il en aurait doublé d'autre. Et ainsi l'imprévisible en théorie devînt l'envisageable et l'envisagé en pratique, l'apprenti hunter fut doublé au court de la seconde épreuve. Un lot relativement faible de candidats savaient que s'improviser prédateur et subtiliser le bien d'autrui était plus simple que de rechercher des chimères sur un îlot tenant plus du caillou que d'un archipel. Certains s'étaient même arrangés en groupe. Celui qui tomba sur Josip était seul, perché en haut d'un arbre, il avait tenu à rester discret, attendant que sa proie se soit enfoncée suffisamment loin pour descendre de son perchoir et le prendre à revers. Josip ne l'avait pas vu, et n'avait pas non plus senti une quelconque présence jusqu'au moment où un bruit de bottes tombant lourdement au sol dans son dos lui indiqua la menace. Là dessus le psychopathe se figea.

- Je n'ai rien vu venir...

Ses yeux toujours larges ouverts rendaient difficile la perception de ses sentiments, seulement sa bouche le trahit, il mordait sa lèvre inférieur, anxieux et amer, se sachant plus faible que le commun des mortels présents ici, il se doutait qu'il n'avait aucune chance.

- Je vous serais gré, très cher, de me remettre un certain document convoité par certaines personnes. Soyez assuré que le cas échéant, je n'aurais pas à vous tuer, après tout, je ne suis pas encore Hunter, je ne peux pas me le permettre.

L'homme rit de bon coeur, il faisait environ 20 centimètres de plus que Josip, d'une corpulence assez svelte, il demeurait néanmoins imposant et assuré dans ses mouvements. Sa proie ne tarda pas à comprendre qu'il était trop fort pour la confrontation frontale d'autant plus qu'il était dos à lui. Quelqu'un capable de cacher sa présence comme il l'avait fait devait être redoutable, c'est tout du moins ce que se dit Josip. Ce dernier sortit son certificat, les mains en l'air, il tendait le morceau de papier, toujours dos tourné à son ravisseur. "Bavard comme il est, sûrement un prétentieux, fort, mais trop sûr de lui, je ne peux compter que là-dessus", pensait-il. C'est ce que se dit le hunter amateur avant que son concurrent ne lui prenne la feuille avec précaution, s'éloignant à pas de félin, prudent en cas de contre attaque. Mais il n'en fut rien, Josip se contenta de ricaner avant de se retourner, mains toujours en l'air.

- J'ai bien fait de garder une garantie au cas où cela arrivait. Vois-tu, certaines mentions dont m'a fait part celle qui m'a remis ce document n'ont pas encore été notées. Comme tu l'as remarqué, le stylo utilisé a une encre très liquide, contrairement aux stylos-à-billes communs, même si tu venais à falsifier le document en sachant quelles formalités remplir, cela se verrait.

Bien évidemment, Josip bluffait, le document était valide en l'état. Aussi il décida de manier habilement le mensonge et la fourberie, premièrement en indiquant que celui qui lui a remis le document serait une "celle", une femme, pour l'empêcher de trouver l'apothicaire afin d'éviter que son adversaire n'apprenne de la part du vieillard que le document est valide. Alors, le menteur, faux sourire satisfait en coin risqua une main dans son costume trois pièce qui n'avait pas été lavé depuis avant son arrivée sur le continent, et en sortit un stylo.

- L'écriture sur le document est la mienne.

L'écriture sur le certificat était celle de l'apothicaire.

- Je doute que tu saches l'imiter parfaitement. Et je doute que tu parviennes à me forcer à écrire ce qui doit être manuscrit.

Le candidat se contenta de baisser la tête pensif, puis basculer la tête, réfléchissant toujours, avant d'adresser un regard terrifiant ponctué d'un sourire malsain adressé à Josip.

- On va voir si on ne peut pas te forcer à écrire !

Il avait marché au mensonge, le plus dur avait été accompli, maintenant, il allait falloir subir une torture, paraître plus que vulnérable pour la suite du plan de Josip si il voulait récupérer son certificat. Paraître vulnérable fut facile, puisqu'il ne put faire autrement lorsque son ravisseur devînt son agresseur, assénant d'abord un violent direct à l'estomac faisant vomir le psychopathe sur le coup. S'ensuivirent de violents coups portés au visage et partout sur le corps à l'exception du bras droit. Le plus dur était de ne pas abdiquer à la torture trop vite, car si Josip déclarait trop vite forfait étant donné le semblant de détermination dont il avait fait preuve, cela aurait pu paraître suspect, aussi, il encaissa avec douleur ce qui venait à lui. Son calvaire dura bien 3 minutes, avant qu'il ne se mette à hurler.

- J'abandonne, pitié !

Il lui fallait alors grimacer pour avoir l'air terrifié, en vérité, il jubilait comme un chien se lécherait les babines devant un steak presque à portée de mâchoire. Le grand homme s'agenouilla face à ce qu'il restait de sa victime à qui il tendit le papier.

- Une petite dédicace allez ! Tu me dois bien ça !

L'homme dit cela sur un ton léger, un air candide, de toute évidence, Josip n'était pas le seul psychopathe à s'être présenté à l'examen. Ce dernier s'assied du mieux possible, tremblant, visage faussement terrifié, stylo en main, il l'approcha doucement de la feuille, et c'est à cet instant précis, lorsque le voleur de certificat remarqua à un moment donné une once de malice dans le regard de sa proie, qu'il comprit qu'il avait fait une erreur en s'approchant de lui. En effet, sans même lui laisser le temps de réagir, Josip lui planta d'un coup sec le stylo dans l'oeil, avant d'enchaîner avec une série de gauches et de droites dans le visage, certaines enfonçant le stylo plus profondément encore. L'homme chut, mort, lui, qui de toute évidence devait au moins être 5 à 6 fois plus puissant pourtant que celui qu'il venait de torturer. Dans le plus grand des calmes, enfin débarrassé d'une gêne, le hunter amateur se redressa avec tant de bien que de mal.

- Ce vicieux m'a blessé de sorte à ce que je puisse rester valide pour signer, ça à beau faire mal, je guérirais en peu de temps, et avec des blessures pareilles, j'envoie le signal aux autres pillards que j'ai déjà perdu mon certificat. Nickel.

Il cacha alors son trésor plié dans sa chaussette, là où peu iraient voir, boitant légèrement vers les examinateurs. Arrivé à eux, visage légèrement tuméfié par les coups, il sortit son laissez-passer pour la troisième épreuve et le tendit à Juni qui, en regardant à peine le morceau de papier lui dit :

- Validé, patiente avec les autres encore trois quarts d'heure.

A côté, déjà cinq participants assis à se prélasser avaient remporté l'épreuve.

- Sixième, c'est juste assez pour me flatter dans mon estime, et juste trop peu pour ne pas attirer l'attention.

Se susurrait-il pesant à chaque fois avantages et inconvénients pour mieux s'adapter à la suite des événements.