Hunter x Hunter - Somewhere x Else

Chapitre 3 : La seconde épreuve commence ! À quel point sera-t-elle difficile ?

3391 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 19:15

Nuit noire.

Succédant au bruit de la ventilation, un bruit de fond qui finissait par se confondre dans l'atmosphère, tout le monde y étant habitué depuis un moment. C'était la dépressurisation. Bientôt, le sous-marin sortirait des profondeurs aquatiques, mais avançant à allure constante, personne ne s'en rendait encore compte. Il ne restait alors que 10 minutes avant la seconde épreuve, tout le monde avait largement eu le temps de se réchauffer. Au loin, sur une petite île rocailleuse où la végétation se faisait rare, attendaient les examinateurs en attente du second sous-marin, le premier s'étant amarré il y a peu. Les candidats s'y trouvant observaient de long en large l'île, s'estimant heureux que le froid ne soit plus si intense, certains se hasardant même à rester en manches courtes, moyennant échauffement musculaire. Le second sous-marin arriva et tous débarquèrent enfin. L'examinatrice Juni souriait en coin. Elle s'avança pour se démarquer des autres examinateurs et prendre la parole.

- Vous vous êtes assez reposés. Ramenez-moi vite un fossile chacun, une fois cela fait, trouvez outre-mer le continent le plus proche, il s'y trouve une ville dynamique, débrouillez vous pour vendre votre trouvaille à un apothicaire et empressez vous de ramener le certificat d'authenticité.

Jetant au loin sa cigarette, elle annonçait ainsi le début de la seconde épreuve. Fargola la regarda intrigué. Il lui susurra quelque chose en mettant la main devant sa bouche pour ne pas qu'on lise sur ses lèvres.

- Je ne suis pas un expert mais.... Il n'y a jamais eu signe de vie sur cette île, il n'y a aucun fossile ici.

C'est ce qui amusait Juni. Son caractère sadique était plus que satisfait de la situation. Du côté des participants, Siana se tourna vers Honyan. Elle, qui avait quitté l'école à douze ans, n'avait des connaissances en sciences naturelles que très limitées. Elle le questionna, l'air naturel, comme si personne ne savait ce que c'était.

- À ton avis, qu'entendent-ils par « fossile » ?

- Bah, je suppose qu'ils parlent d'animaux fossilisés dans la roche, c'est à dire des bestioles mortes il y a des milliers d'années et qui ont été recouvertes d'une boue qui s'est progressivement transformée en roche. C'est un trésor de base pour les Hunters. Par contre, ça ne se trouve pas sous le sabot d'un cheval. Je me demande même s'il y a moyen d'en trouver sur cette île...

Cela fit réfléchir Siana. Cela aurait certainement été trop facile s'il suffisait de retourner des cailloux pour s'en procurer un. Il devait y avoir une astuce quelque part. Elle regarda autour d'elle. L'île sur laquelle les candidat se trouvaient était assez petite et recouverte de sable. Cela lui rappelait l'archipel de Mâ-Deir sur la côte de son pays natal. Eric, sa nourrice, bien qu'il fut un homme, lui avait un jour dit que ces îles avaient été crées par la dérive de banc de sables, que le sol y était très instable et qu'il y était impossible d'y construire quoique ce soit de solide. Siana comprit. Il n'y avait pas de roches sur cette île susceptible de contenir ces précieux fossiles. Il fallait les trouver ailleurs. Pour cela, il fallait donc quitter cet archipel de sable blanc et atteindre le continent. Elle jeta un coup d'oeil à Honyan qui partait de son côté, plongé dans ses propres pensées. Elle devait réfléchir toute seule. Le jeune homme avec qui elle formait une sorte de duo craignait la pression. Le fait qu'il n'ait pas le droit à l'échec le faisait stresser. Il n'osait même pas imaginer ce qu'il ferait de sa vie s'il échouait. Il songeait à faire des contrefaçons. Mais pas assez d'information pour s'y laisser tenter. Il décida donc d'examiner l'île. Au plus grand étonnement de tous, le centre de l'île possède une forêt très dense. La végétation semble vouloir pousser coûte que coûte. Siana s'y était dirigée. Elle décida que sa priorité était d'arriver sur le continent. Tout ce qu'il fallait pour réussir cette épreuve était de ramener le certificat d’authenticité d'un fossile et cela ne pouvait pas s'obtenir sur cette île visiblement déserte. Elle s'éloigna du groupe, pénétra dans la forêt et grimpa à l'arbre le plus haut. Elle voulait repérer le continent. Dans la nuit, il n'y avait rien de plus facile. Le continent, au large, brillait de mille feux, les villes étant éclairées vivement. Dans son dos, le soleil commençait à se lever. Il devait être aux abords de six heures du matin.

Honyan avait également pénétré la forêt. Elle était surprenante. Aucun bruit, si ce n'est celui du vent. Même les oiseaux étaient muets. Et invisibles, d'ailleurs : on n'en voyait aucun. Toutes les plantes, de différentes tailles, étaient de la même espèce. D'âges différents, ils avaient la même forme, les mêmes feuilles, tout était similaire. Le revers de chaque feuille était recouvert de petits points jaunes. Très observateur, Honyan décida d'y jeter un coup d’œil. Il arracha une feuille. C'était des spores ! Mais alors, pas d'oiseau. Pas d'insecte. Pas de trace animale au sol, ni même de selles. Une seule espèce végétale.

Des spores. Il n'y avait donc jamais eu d'animal sur cette île ! Cette conclusion fit tilt dans son esprit. Les plantes n'avaient pas besoin de ces insectes qui butinent leurs fleurs et les fécondent : le vent le faisait pour elles. Mais, comment trouver des fossiles ? Si aucune espèce animale n'existait? Soudain, une idée le traversa. Les plantes aussi forment des fossiles ! La question était maintenant de savoir comment les trouver. Ce n'était pas chose aisée. Il ne suffisait pas de creuser pour tomber dessus. Les plantes se décomposent si facilement que les fossiles se font rares. En fait, ils ne se fossilisent quasiment que sous l'eau. Quant à Siana, perchée sur son arbre, elle décida de prendre le large pour rejoindre le continent. Mais c'était trop loin pour y aller à la nage. Elle allait devoir prendre une embarcation. Elle devrait récupérer le sous-marin pour s'y rendre. Et ce fut alors qu'elle remarqua des bâtiments de bois dans la forêt. Ils se trouvaient à l'autre extrémité de l'île et était grossièrement déguisés en rochers. elle remarqua même un petit bateau entrer dans ce qui ressemblait à une caverne, mais qui était certainement un port de contrebandiers. Elle sourit. Elle se retrouvait en terrain connu. Pendant sa guerre civile, les rebelles devaient souvent traiter avec ce genre de personnes pour s'approvisionner en armes. C'était sûrement pour ça qu'elle était la seule à pouvoir les remarquer aussi facilement. Elle se dit qu'une soixantaine de candidats à l'examen de hunter devaient être capable de neutraliser cette bande de trafiquants. Était-ce ce que les juges attendaient d'eux? Est-ce que ces contrebandiers étaient dans le trafic d’œuvres d'arts et de fossiles ? Elle descendit de son poste d'observation. Elle ne pourrait pas s'emparer d'un bateau ou des trésors toute seule. Elle devait se constituer une équipe de choc. Elle repartit à la recherche de Honyan. Elle trouverait bien trois ou quatre autres personnes suffisamment qualifiées pour l'accompagner dans cette opération commando. En revanche, elle ne souhaitait pas rameuter tout le groupe. le butin serait alors beaucoup plus difficile à partager.

Plus tôt, lorsque les directives de la seconde épreuve furent données, Josip avait eu en tête de trouver un candidat de choix, le suivre, et lui subtiliser sa prise. Mais les murmures finirent par atteindre ses oreilles, beaucoup doutaient de l'existence de fossiles sur l'archipel. N'ayant pas dans l'idée de se lancer dans la spéléologie, il n'en fut pas découragé, quelqu'un finirait par trouver un moyen pensait-il, il suffisait de le retrouver avant qu'il n'atteigne le continent. Aussi, en bon chasseur, il fallait anticiper le mouvement de ses proies, en chemin, il vit quelques candidats se hasarder à une tentative de contrefaçon de fossiles, on ne s'improvisait pas faussaire ainsi, mais force était de constater qu'avec un couteau et des pierres, le résultat semblait saisissant pour certains. Pour anticiper le mouvement des proies en question, il attendait non loin des embarcations camouflées, le premier à s'y présenter serait sûrement celui disposé à obtenir le certificat pensait-il.

Alors il attendit presque une heure avant qu'un individu sur de lui finisse par trouver à son tour les bateaux et se diriger vers la ville visible au loin. Le soleil s'était levé. Josip lui laissa un peu d'avance, puis embarqua à son tour et le suivi avec précaution jusqu'à toucher terre. Là, il ne tarda pas à retrouver sa trace malgré la foule dans la rue, sa future victime avait trouvé un apothicaire, mais était ressortit pas loin de cinq minutes après, dépité.

- L'abruti... Il n'a pas eu son certificat.

C'était prévisible mais pas bon à savoir, il restait alors à faire le guet non loin de chez l'apothicaire, aucun des candidats ne le reconnaîtrait depuis qu'il n'était plus recouvert de la tête au pied pour se tenir chaud lors de la première épreuve, restait juste à cacher sa plaque. D'autres candidats vinrent avec ce qui semblait être des fossiles. Josip commença à se ronger l'ongle de son pouce, pensif et anxieux.

- Merde, ils l'ont fabriqué ou ils l'ont vraiment trouvé là-bas ?

Après tout les racontars étaient peut être faux, l'épreuve pouvait éventuellement viser à découvrir les talents cachés de certains à s'adapter à un travail qu'ils n'ont jamais exercé.

- Non, inenvisageable.

Les sirènes de voitures de police retentirent, il y avait eu un braquage. Les voitures de fonction fusaient, on aurait dit que cela se reproduisait chaque fois au même endroit. Excédé, en montant dans sa voiture de fonction et en fonçant à son tour, un policier hurla : " Encore le musée ?! "Josip ne tarda pas à comprendre.

- Malin, il fallait y penser. 

Assis à la terrasse d'un café, attendant une proie pour lui subtiliser son droit de passage à la prochaine épreuve, il sirotait un thé.Les braquages à répétition devaient être le fait des candidats qui pour trouver un fossile, avaient cambriolé le musée, là où il ne fallait pas creuser pour obtenir des fossiles.Le premier candidat à être entré chez l'apothicaire sortit fier de lui, certificat en main. C'était un individu corpulent, celui qui avait mené l'assaut pour s'emparer du premier sous-marin. 

- Celui-ci est venu directement du quai jusqu'à l'apothicaire, il a vendu un fossile fabriqué de ses mains, tout aussi impressionnant. Ce #57 est vraiment une sacrée bête.

Josip se dit alors que les candidats regorgeaient de ressources. En tout cas, il ne s'attaquerait pas à celui-là, il fallait se rendre à l'évidence, il n'en avait pas du tout le niveau.Alors il fut temps pour lui aussi de faire preuve de ressource, il paya sa consommation puis se dirigea là où il pouvait obtenir une authentification.L'apprenti hunter n'avait ni fossile ni candidat à voler, il y allait avec une idée en tête.Entrant, c'était un homme d'un certain âge qui s'occupait du commerce, il semblait étonné, jamais il ne voyait tant de clients en si peu de temps sans doute. Cela conforta Josip dans l'idée que c'était bien un commerçant ici depuis longtemps et pas un hunter qui avait prit sa place pour l'occasion, cette pensée lui extirpa un grand sourire terrifiant dévoilant ses dents de charognard.L'apothicaire était vieux et faible, aussi, il ne fallu pas grand chose pour l'effrayer, en le tenant à la gorge pour exiger de lui un certificat d'authenticité même si rien n'avait été remis.La police tarderait sûrement à le chercher après son forfait, ils étaient tous trop affairés au musée.Ainsi, le certificat fut remis bien vite par le vieillard effrayé.

- Merci mon brave Monsieur, pour votre amabilité, je vais vous prédire l'avenir, je vois beaucoup de fréquentation dans votre commerce aujourd'hui, et des ennuis avec la police, héhé.

Puis, Josip retourna au quai et embarqua à nouveau sur l'île. Le tout, pour lui, était de ne pas se le faire tirer sur le chemin du retour. En réalité cette épreuve avait pour but de déterminer quels hunters avaient suffisamment de ressources pour atteindre un but au demeurant impossible et savoir réfléchir à d'autres solutions que celle proposée. En somme, une épreuve de perspicacité et de débrouillardise.

 

Sur l'île rocailleuse d'où a démarré l'épreuve, Siana ne tarda pas à retrouver Honyan. Ils ne s'étaient pas bien éloignés l'un l'autre et Honyan ne dissimulait pas sa présence. Elle vint l'accoster afin de lui expliquer ce qu'elle avait vu.

- Il y a des contrebandiers de l'autre côté de l'île. Ce genre de types possèdent souvent de véritables cavernes aux trésors. Je ne serais pas étonnée qu'on y trouve notre bonheur... Par contre, je ne peux pas te promettre que ce sera une partie de plaisir. Il faudra peut-être tuer...

Et elle tapota la sacoche contenant son revolver fétiche, indiquant qu'elle n'allait pas hésiter à s'en servir.

- Je ne serais pas contre un peu d'aide si jamais il fallait se battre. C'est pour cela que je suis venue t'en parler. Tu n'es pas obligé de m'accompagner. Mais si cela peut te rassurer, je peux te dire que je m'y connais plutôt bien, en infiltrations discrètes.

Il accepta. Ce qu'ils ne savaient pas, c'est que les contrebandiers du récifs volaient toutes sortes de bien sur les quais et même en mer, ils étaient un vestige de la piraterie. Leur méthode étaient néanmoins plus méticuleuses, faisant moins de morts, leur attirant bien moins l'oeil des autorités ainsi.Mais de toutes leurs conquêtes, c'était des armes acquises dont il fallait se méfier, les convois d'armes de précisions coûteuses et destinées à la guerres voyageait entre pays, et pouvaient être dévastatrices entre de mauvaises mains.Leur complexe n'était un secret pour personne, mais si la police ne s'y attardait, c'était tout simplement car trop bien gardé.En tout l'organisation comptait prêt de 40 membres, tous armés, ils occupaient un vaste hangar non loin des quais, deux gardes à chaque entrée, plusieurs autres en haut des passerelles pour surveiller la totalité du bâtiment de l'intérieur.Entraient et sortaient acheteurs de marchandises volées, entraient sans sortir les voleurs trop téméraires.Le vent de terre soufflait à l'heure de la seconde épreuve, rendant l'accès par la mer déjà difficile.Mais au sein du hangar, c'était des centaines de containers énormes regorgeant de trésors de toutes sortes qui s'y trouvaient.

Techniquement, il était impossible de rentrer sans être repéré, et il était improbable, si ce n'est suicidaire d'espérer entrer par la force et ressortir indemne faute de l'avantage numérique et armé de l'organisation.

Siana et son allié temporaire examinaient le port d’un peu plus près. Ces gens n’étaient pas des novices. Ils avaient installé un système de surveillance assez efficace et étaient bien équipés. Pour seulement deux personnes, c’était assez risqué, voire impossible. Ce fut alors que les deux candidats remarquèrent du mouvement pas loin de chez eux. D’autres participants avaient eu la même idée et avaient réussi à former un commando de dix personnes. Ils allaient se préparer à tenter une infiltration par l’ouest, ce qui, à priori, était un choix logique car c’était l’endroit le moins surveillé du complexe. Cependant, il était évident qu’à l’instant où l’alerte serait donnée, plus de la moitié des contrebandiers rappliqueraient dans leur direction, ce qui laisserait d’autres endroits beaucoup moins surveillés.La jeune fille se retourna vers Honyan et lui dit :

- Avec ces zozos faisant diversion de leur côté, nous avons nos chances. Tout sera une question de timing. Il y aura certainement de la baston, mais en choisissant bien notre point d’attaque, nous devrions pouvoir passer sans trop de casse. Ça te va, comme plan ?

Laisser un commentaire ?