Une vie

Chapitre 6 : LE SOUHAIT DE RIN

3745 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 27/01/2024 15:09

CHAPITRE 6

LE SOUHAIT DE RIN

 

En somme, Rin n’avait subi que très peu de modifications au grand soulagement de Sesshoumaru. Elle gardait l’apparence d’un humain de par sa couleur de cheveux et d’yeux. Seuls les crocs et les griffes venaient altérer son physique. En revanche ce qui la rapprochait davantage d’un hanyou, étaient sa rapidité, ses sauts et sa capacité de régénération. Ses habitudes alimentaires n’avaient pas énormément varié quoique, de temps en temps, il la surprenait en train de saliver légèrement à la vue d’un cerf ou d’un bœuf et son caractère n’avait pas changé d’un iota. Après les inquiétudes dues aux premiers changements, elle avait rapidement retrouvé le sourire, carnassier, et … sa victime préférée. Elle faisait encore plus tourner Jaken en bourrique maintenant qu’elle avait davantage d’agilité. Le pauvre serviteur la supportait à peine quand elle était humaine mais une fois, comment fallait-il dire ? « hanyou » ?, c’était encore pire …

 

Même les rares fois où il l’avait menacée de recourir à son Nintojo pour la calmer, elle se sentait toujours protégée par Sesshoumaru. D’ailleurs, la seule et dernière occasion où Jaken avait osé la frapper sur la tête, avait-il fini contre un arbre, le corps à l’envers, d’un simple revers de la main du youkai. Elle avait poussé Jaken dans ses derniers retranchements et elle savait qu’elle avait mérité une punition. Aussi n’avait-elle pas bronché quand il l’avait touchée ; tout juste avait-elle émis un petit « Aïe ! » plaintif. Mais Sesshoumaru avait corrigé le batracien. Si lui ne levait pas la main sur elle, pourquoi Jaken qui était son subordonné se permettait-il ce que lui ne s’autorisait pas ?

 

Sesshoumaru-sama ! Toujours là à veiller sur elle, à la protéger même quand elle se mettait toute seule en danger. Il ne l’avait jamais sermonnée à ce sujet ni ne lui avait demandé si elle allait bien une fois qu’il l’avait libérée. Il lui avait simplement recommandé de ne pas s’éloigner de lui. De son côté, Rin se demandait ce qui pouvait bien motiver Sesshoumaru à la tirer sans arrêt des griffes de ses ennemis. Elle savait qu’il exécrait la race humaine, alors pourquoi la protéger, elle ? Que lui avait-elle fait pour mériter autant d’attention ou, au contraire, qu’attendait-il d’elle en échange ?

 

A force de le voir se mettre constamment en danger pour sauver l’inconsciente qu’elle était, Rin se considéra différemment et en vint même à plaindre le youkai. Elle en avait assez d’être une charge, un fardeau pour lui. Que savait-elle faire pour le soulager de son poids à part réaliser des couronnes de fleurs ? Rien ! Le regard qu’elle posait sur son protecteur se mit à changer. Il devait sûrement en avoir assez de son comportement puéril même s’il ne disait rien. Son propre père, s’il était encore vivant, lui aurait déjà servi des remontrances comme Jaken, ou mieux, l’aurait giflée. Peut-être qu’après tout, Sesshoumaru se souciait peu de son propre sort et si elle devait se faire tuer … c’est qu’elle l’avait bien mérité. Le visage de Rin devint grave et pensif.

 

« Ca y est, pensa Jaken, quelle autre transformation nous prépare-t-elle cette fois ? »

 

Comprenant qu’elle avait plus intelligent à faire qu’à jouer les victimes consentantes, Rin osa un jour demander l’inconcevable :

 

—          Sesshoumaru-sama ?

—          Hmm ?

—          Et bien … j’aimerais … enfin … est-ce que vous …

—          … 

 

Sa demande allait être décisive. Aussi, pour faire meilleure impression et être certaine de remporter un « oui », Rin se prosterna, face contre terre devant le youkai, au début abasourdi. Jaken considérait ce spectacle comme dégradant.


—   Les humains ! marmonna-t-il. Prêts à toutes les bassesses pour obtenir ce qu’ils veulent !

 

Puis, Rin se lança à toute vitesse craignant d’être interrompue par un « non » irrévocable :

 

—   S’il vous plaît, Sesshoumaru-sama ! Est-ce que vous voulez bien m’apprendre à me défendre et à me battre ?

 

Si Sesshoumaru ne disait rien, Jaken fut surpris pour deux : les yeux faillirent lui sortir des orbites et sa mâchoire se décrocher.

 

—   Mon Dieu ! Mais qu’est-ce qu’elle raconte ? Est-elle devenue folle ?


Le nabot se mit à gigoter dans tous les sens brandissant son Nintojo dans l’espoir de se défouler. Mais Rin ne prêta pas attention à ses paroles ou à ses actes. Elle se redressa et joignit les mains devant elle. Elle osa cette fois regarder le youkai assis contre un arbre droit dans les yeux et se prépara à essuyer un refus.

 

—   S’il vous plaît !

—   Pourquoi ?

—    Rin ne veut plus que vous vous fassiez du souci pour elle. Et … elle sait bien que vous vous mettez toujours en danger et que cela vous ennuie. Rin ne veut plus être un fardeau pour vous. 

—   Petite impertinente ! hurla Jaken. Si tu ne veux plus être un fardeau pour Sesshoumaru-sama qui a été plus que patient, disparais ! Pourquoi devrait-il encore t’apprendre à toi, une HUMAINE, à se battre ? A-t-on jamais entendu pareille hérésie ?

—   Jaken ! coupa une voix de baryton.

 

Le crapaud se tut immédiatement mais n’en pensait pas moins. Cette sale gamine avait une audace incroyable !

 

Rin maintenait sa position de suppliante. Son avenir se jouait sur un seul mot. Sesshoumaru parut considérer sa demande. Elle avait acquis une certaine habileté, il est vrai, mais pourquoi tout à coup un tel souhait ? Depuis quand voulait-elle abandonner les fleurs pour l’épée ? Qui avait bien pu lui mettre une idée aussi saugrenue en tête ? Etait-ce Jaken ? Il était indigne d’être son serviteur. Rin ne voulait plus le mettre en danger ? C’était bien la première fois que quelqu’un se préoccupât de son sort ! Mais ce n’était pas maintenant qu’on allait l’épauler. Il défendait uniquement Rin car elle était … elle était … quoi au juste ? Une de ses possessions ? Sa protégée ? Sa servante ? Sa pupille ? Oui, c’était cela : Rin était sa pupille ni plus ni moins. Et il se chargerait de lui faire reprendre sa place parmi ceux de son espèce. Il eut pourtant une petite hésitation ; elle pourrait bien, à l’âge adulte, se retourner contre lui à l’instar de … Mieux valait ne pas penser à cette plus qu’improbable hypothèse. Elle le regardait toujours avec des yeux brillants et admiratifs mais Rin était foncièrement différente.

 

—       Rin, Jaken, alons-y ! Nous rentrons dans la demeure de mon père.

—       Hein ? Mais …

 

Jaken décida de ne pas poser la question qui allait lui être fatale.

 

—   Rin commencera son entraînement après demain … en plus de l’instruction que tu lui fourniras.

—   QUOI !? émirent de concert Rin et Jaken.

Si Rin s’était réjouie une seconde plus tôt, elle fut dépitée quasi instantanément. Le batracien, lui, ne revenait pas que le rôle de précepteur lui échouât. Jamais elle ne l’écouterait ! Comment lui apprendre à lire, écrire et compter ? Elle ne tenait pas en place deux minutes et bafouait constamment son autorité. Mais Sesshoumaru avait parlé : c’était un ordre.

 

—   Bien, Sesshoumaru-sama ! reprirent-ils à l’unisson.

 

Ils arrivèrent le lendemain, en soirée, dans l’immense demeure familiale. La fin de l’automne se faisait sentir et, à bien y réfléchir, la proposition de Rin tombait à point nommé. Elle retrouva donc pour la seconde fois la demeure du père de son maître et de ses ancêtres. Quand elle arriva, néophyte dans le palais, appelé modestement « demeure » par Sesshoumaru, elle n’en revenait pas et dut même se frotter les yeux pour s’assurer qu’elle ne rêvait pas.

 

Elle fut accueillie par une immense cour autour de laquelle s’alignaient de charmants « petits » pavillons à perte de vue. La cour, quant à elle, consistait en un jardin parfaitement entretenu bien qu’elle ne vît ni serviteurs ni jardiniers s’affairer dans les lieux. Un grand cerisier trônait majestueusement au centre, des magnolias étaient plantés en suivant la direction de ses branches et des parterres de fleurs et quelques carrés de sable fin bien tassé terminaient le tableau enchanteur. Une allée de gravier serpentait dans ce petit coin de paradis et l’on pouvait même entendre un léger clapotis d’eau : un petit lac se trouvait au bout du sentier. Cet endroit reflétait parfaitement la personnalité de son maître : calme et raffiné.

 

Après s’être partiellement remise de cette vision féerique, Sesshoumaru lui demanda de la suivre. Il l’amena devant une porte qu’il désigna comme sa chambre. Elle avait sa « propre » chambre ?! Du temps de ses parents, ils vivaient tous dans une seule et même pièce qui servait tour à tour de cuisine et de chambre à coucher. Aucune intimité possible ! Puis Sesshoumaru s’éloigna vers le bout du couloir fait de bois de merisier. Il ouvrit la dernière porte et s’engouffra dans la pièce : c’était sûrement « sa » chambre. Son emplacement était facile à mémoriser en dépit des dédales de couloirs qu’elle avait dû traverser précédemment.

 

Rin posa délicatement ses mains sur la porte et la fit glisser. La pièce qui se présentait devant ses yeux était partiellement éclairée mais, par tous les dieux ! elle avait la taille de son ancienne maison ! Non ! Elle faisait au moins deux ou trois fois sa taille ! Au fond, elle pouvait distinguer un futon mais de taille impressionnante. Sesshoumaru était-il vraiment sûr que cet endroit était sa chambre ? A droite, un paravent, une commode et une autre porte coulissante qui devait certainement dissimuler la garde-robe. Au milieu et bien en évidence, une table basse du même bois précieux avec lequel toutes les fournitures et le palais avaient été créés. Elle mit du temps à entrer, craignant de profaner un lieu sacré.

 

Sesshoumaru tira Rin de ses souvenirs :

 

—   Demain matin, au lever du soleil, tu seras dans le dojo.

—   Oui, Sesshoumaru-sama ! 

 

Sur ce, Rin reprit ses quartiers d’hiver. Sa chambre était impeccablement propre et rangée : pas le moindre grain de poussière. Pourtant, personne à part Jaken, Ah-Un et son maître n’avait mis les pieds dans le palais depuis des mois ! Qui oeuvrait dans l’ombre ? Le maître devait probablement le savoir. Et puis après tout, peu importe. Tant qu’elle pouvait se coucher dans des draps aussi doux et soyeux que la fourrure de son maître…

 

Quand Rin se réveilla, il faisait encore nuit. Elle était tellement excitée à l’idée que Sesshoumaru allait l’entraîner personnellement qu’elle ouvrit l’œil avant l’heure prévue. Il valait mieux en profiter pour prendre un bon bain et avaler quelque chose même si son estomac était noué. Lorsqu’elle revint quelques instants plus tard, quelle ne fut pas sa surprise de trouver sur la petite table des vêtements pliés : un haori et un hakama d’un blanc crème, parfaitement assortis. Qui avait bien pu les déposer ? Jaken ? Elle déplia le haori : des fleurs de cerisier tirant sur le mauve ornaient les extrémités des manches. On dirait que ces vêtements appartenaient à son maître quand il avait son âge (pour peu qu’on puisse lui donner un âge !). C’était certainement lui-même qui les avait déposés dans sa chambre : Jaken ne se serait jamais permis de fouiller dans la garde-robe du youkai. Elle regrettait de ne pas avoir l’odorat aussi performant que celui de Sesshoumaru pour confirmer ses pensées. Mais elle était sûre que par ce geste apparemment anodin, il venait de se trahir. En tout cas c’était terriblement grisant !

 

Sans plus attendre, elle enfila sa nouvelle tenue bien plus pratique, pour ce qui allait l’attendre, que son habituel kimono. Dans un excès de coquetterie féminine, elle ne put s’empêcher de se regarder dans la psyché. Un vrai garçon ! On aurait dit Sesshoumaru-sama enfant avec un visage … humain, le comble de l’insulte pour le youkai ! Elle se surprit à sourire. Un détail pourtant ne la satisfaisait pas : ses cheveux. Elle défit le nœud qui attachait d’ordinaire la petite couette qu’elle avait sur le côté et rassembla sa chevelure en une queue de cheval portée assez haute sur la tête. Parfait ! Maintenant, il fallait rejoindre le dojo.

 

Les premiers rayons du soleil venaient tout juste d’apparaître. Rin fit glisser le panneau :

 

—   Bonjour, Sesshoumaru-sama !

 

Il était déjà sur place avant l’heure indiquée. Ce ne pouvait être que lui qui lui avait fourni sa tenue, elle en était sûre ! Mais si elle avait complètement changé d’apparence, lui conservait toujours son armure et ses deux épées. Il avait l’air redoutable, elle venait d’en prendre conscience. Qu’allait-il lui faire ? Tiendrait-elle seulement le coup ? Sesshoumaru n’était pas quelqu’un qui plaisantait en matière de combat … et pas uniquement dans ce domaine d’ailleurs ! Il la salua d’un léger hochement de tête et lui demanda de refermer la porte. Sans qu’il eût dit quoi que ce soit, elle s’agenouilla par respect pour son « professeur » et attendit, le cœur gonflé d’émotions qu’il commence la leçon.

 

—   Lève-toi, Rin.

 

Surprise, elle s’exécuta et Sesshoumaru vint se planter devant elle. Puis, il lui tendit quelque chose ; elle ne put savoir quoi au début puisque son regard se noyait dans l’ambre de ses yeux.

 

—   Prends.


Rin refocalisa son attention sur la main de son maître. Un katana dans son fourreau ! Pas un vulgaire sabre en bois, ni une épée d’adulte mais une lame à la taille d’un enfant. Mais Sesshoumaru n’avait pas d’enf … Et si c’était … ? Cette même épée qu’il avait eu étant jeune aussi ? D’abord le kimono et maintenant le katana ! Il y avait de quoi bomber le torse. Ensuite, Sesshoumaru s’éloigna une fois que Rin se saisit du précieux objet et la regarda faire pour voir dans un premier temps comment elle appréhendait cette arme.

 

Lentement, avec une infinie délicatesse, elle effleura le fourreau. Avait-elle peur de le casser ? Ce n’était pourtant pas une fleur qu’elle avait entre les mains ! Elle retourna l’objet dans tous les sens pour l’inspecter dans ses moindres détails. Après une demi-heure de première prise de contact, elle sembla à nouveau s’intéresser au youkai. Le regard de Rin se fit implorant ; elle demandait quelque chose et attendit la réaction de Sesshoumaru. Ce dernier, ayant compris sa prière, hocha à nouveau la tête. Rin lui sourit et s’agenouilla. Toujours aussi lentement, elle dégaina cette fois l’épée de son fourreau. Un léger « clac » lui fit comprendre qu’elle venait de la débloquer. Elle la fit glisser hors de son étui avec moult précautions, considéra le métal et osa même le toucher, le plat comme le tranchant.

 

Sesshoumaru se délectait de l’expression du visage de la fillette. Ce n’était pas la crainte d’une arme que ses traits exprimaient mais plutôt le respect et l’admiration. Comme c’était la première fois qu’elle possédait un objet de mort entre les mains, il était normal qu’elle éprouvât ce genre de sentiment. Quoique d’aussi loin qu’il se souvienne, Sesshoumaru n’avait pas manifesté autant d’émerveillement quand son propre père lui avait donné cette épée. Cette réaction devait être purement humaine après tout. Une autre bonne demi-heure passa sans qu’aucun des deux ne parle. Un silence quasi religieux régnait dans l’immense pièce.

Quand Rin finit d’examiner son bijou, Sesshoumaru parla :

 

—   Il est à toi. Je t’apprendrai à t’en servir et à l’entretenir.

 

Au lieu de se mettre à babiller joyeusement ou à sauter dans tous les sens pour manifester sa joie, Rin rougit profondément, baissa la tête et se liquéfia.

 

Son katana ! Il me l’offre ! LE katana de SESSHOUMARU-SAMA ! C’est un rêve ! Quand je pense que je viens de mettre mes mains là où il a certainement dû poser les siennes ! Mon Dieu ! Moi, une insignifiante humaine, je viens de recevoir une partie de ce qui a appartenu au plus grand des youkai !

 

Rin eut du mal à redescendre sur terre. Il lui semblait se rapprocher un peu plus de son dieu car il lui permettait d’avoir accès à une partie de lui-même. Jusqu’au moment où le soleil se coucha, elle resta dans le dojo avec lui. Il lui enseigna dans un premier temps à tenir l’épée correctement et à la dégainer rapidement. Ensuite il lui indiqua de quelle manière ce genre « d’outil » s’entretenait. Bien que la journée ne fut apparemment pas riche au niveau de la diversité des activités, le temps avait passé de façon fulgurante et elle était restée seule, rien qu’avec lui. Maintenant qu’elle y pensait, même Jaken n’avait pas une seule fois fait irruption ; Sesshoumaru devait avoir donné des consignes très strictes. Sesshoumaru acheva leur tête à tête en lui donnant l’autorisation de partir mais rajouta une contrainte très déplaisante lorsqu’il évoqua le contenu de son futur emploi du temps :

 

—   Le matin, Jaken s’occupera de ton instruction dans la bibliothèque. Tu me rejoindras ici après ton repas. 

 

Rin fit une petite moue de dépit mais fut bien obligée de se plier à ses ordres.

 

—   Bonsoir, Sesshoumaru-sama ! Passez une bonne nuit.


Elle quitta le dojo pour filer à toute vitesse, son katana en main vers le bain puis se rassasier dans la cuisine et manger goulûment ; elle avait été tellement absorbée par sa leçon qu’elle en avait oublié son repas. Enfin, elle se dirigea au pas de course vers sa chambre.

 

Quand Sesshoumaru retourna vers ses quartiers quelques minutes plus tard, il sentit que Rin occupait bien sa chambre mais s’aperçut qu’elle avait oublié de refermer la porte derrière elle. Il entra dans la pièce pour constater une éventuelle anomalie. La fillette s’était affalée sur son futon et revêtait encore son kimono. En guise de peluche, elle serrait précieusement contre son cœur, telle une relique sacrée, la katana qu’il lui avait donné. Sesshoumaru la recouvrit d’une couverture et quitta la pièce en refermant soigneusement la porte derrière lui.

 

Le lendemain démarrèrent les cours dispensés par Jaken et auxquels Rin ne prenait part qu’à contre cœur ; l’après-midi était nettement plus stimulante ! Mais plus les jours et les semaines passaient, moins Sesshoumaru était présent et ce furent d’interminables journées sous la férule du batracien et placées sous le signe de l’intellect que Rin dut subir. Le comble du malheur se produisit quand Sesshoumaru et Jaken s’absentèrent tous les deux pendant plus de quinze jours. Elle vécut seule dans l’immense palais avec pour seule compagnie Ah-Un. Interdiction formelle lui avait été faite de mettre le nez dehors car la situation devenait extrêmement dangereuse. A leur retour, Rin leur fit un accueil mémorable en leur montrant qu’elle n’avait jamais omis de pratiquer ses exercices physiques et intellectuels. Mais maintenant que Naraku était enfin vaincu au prix d’efforts et de sacrifices considérables, tout allait rentrer dans l’ordre.

 

La perle de Shikon était désormais reconstituée et Inuyasha … ne souhaitait plus devenir un démon ! De plus, entre les deux frères ennemis, un accord tacite avait été conclu : ils s’engageaient tous les deux à respecter une réconciliation ou plutôt un traité de non agression. Sesshoumaru ne s’acharnerait plus à obtenir Tessaïga et Inuyasha resterait sur son territoire, c'est-à-dire le village de Kaede et la forêt qui porte son nom. A cette époque, où la paix semblait acquise, Rin avait huit ans et demi.


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