Is it or is it not ?

Chapitre 7 : Décéption

3707 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 26/12/2018 22:59

J’ai passé la plus difficile de mes nuits, à me tourner dans tous les sens, prise de sueur froide à cause de frayeurs nocturnes. Mon pouvoir m’effraie de plus en plus, et je ne sais pas encore bien maîtriser. Ce qui me stress d’autant plus, si jamais il venait encore à se manifester en public, ou dans d’autres situations gênantes. Puis, je n’ai reçu aucun message de toute la nuit de la part mon professeur ce qui a eut le don de m’inquiéter. Je sais bien qu’on n’est pas mariés, et même pas en couple, il n’a donc aucun compte à me rendre : mais je n’aime pas la façon avec laquelle on s’est quitté la dernière fois. Rien pour me rassurer en somme, mais il ne faut pas que je me morfonde davantage. C’est donc avec difficulté que je me réveille ce matin.

Pendant tout le chemin jusqu’à l’université, j’hésite à ne pas sécher. Et finie par conclure que ce ne serait vraiment pas bon pour moi de commencer à louper les cours. Surtout pour éviter quelqu’un, je ne pense que ce soit une bonne raison. Lorsque j’entre dans l’amphithéâtre pour mon cours d’Histoire Contemporaine, je rejoins Peter à côté de qui je m’assoie. N’arrivant pas à me concentrer, je tente une approche auprès de mon ami vampire. Mais Peter n’est pas le plus bavard de mes camarades, et l’histoire étant son cours favori, j’abandonne toute initiative de discussion avec lui…

Ensuite j’ai cours de Littérature. Le cours que je redoute le plus depuis hier soir, comment va réagir Mr Baumann, maintenant que je suis au courant pour son secret ?! Va-t-il me regarder bizarrement ? Cherchera-t-il à m’éviter ? J’imagine que je serais encore plus bizarre que lui… Mais c’est le loup quand même… Je ne sais vraiment pas quoi penser. Je suis tellement dégoûtée à l’idée que j’ai été en contact physique avec lui. Comprenez-moi : son hygiène n’est pas des plus soignées,  son allure des plus raffinées, et sa ressemblance physique avec le loup réside surtout dans son aspect sauvage, sa grande taille et sa pilosité. Je m’apprête à entrer dans l‘amphithéâtre lorsque je tombe nez-à-nez avec le sujet de mes peines. Je manque de bousculer Mr Baumann qui ne m’avait pas vu du haut de son 1m90 :


« Ah, pardon ! » M’empresse-je de m’excuser.


« C’est rien voyons, c’est moi qui suis maladroit ! Dépêchons-nous d’entrer, que je puisse vous faire cours, jeunes gens ! » Lance-t-il, avant de reprendre son air taciturne.


Oh mon dieu, pourquoi le karma s’acharne spécialement sur moi ?! Il fallait que je tombe sur lui. Mais c’est étrange tout de même… Il ne m’a pas évité, et il ne m’a pas regardé bizarrement. Comme prévu, je devais avoir l’air d’une folle à côté. Je m’installe dans les derniers rangs, ce qui est plutôt inhabituel : Sarah me rejoint, les yeux plissés, mécontente de mon positionnement.


« Qu’est ce qu’il t’arrive aujourd’hui à te placer aussi loin ? » Me demande-t-elle.


« Envie de changement ? » Je réponds, peu sûre de moi.


« Tu es bizarre en ce moment, tu me caches un truc ? » Avances-t-elle.


« Hein ? Euh non… » Répliquais-je, peu convaincante.


« Tu es une piètre menteuse, Helena ! » se moque-t-elle.


« J’aimerai juste ne pas en parler ici… » Conclue-je.


Je ne fais que retarder ma conversation avec mon amie. Finalement, elle finit toujours par arriver à me tirer les vers du nez, et je finis toujours par me confier auprès d’elle : en revanche, pour arriver à avoir des informations sur elle, c’est plus compliqué… Sarah n’insiste pas, elle se focalise sur le cours. Je place ma tête entre mes mains, désespérée. Mr Baumann continue son cours comme à l’accoutumée : pas un regard, pas d’attention particulière à mon égard. Il s’en fiche peut-être que j’ai découvert son secret. Le cours se termine sur les consignes pour le prochain partiel. Je suis soulagée et en même temps anéantie. Nous ferons donc comme si de rien n’était. Je ne sais pas si j’arriverais à oublier un jour le fait d’avoir été aussi proche de cet homme… rien que cette idée m’horripile.

Nous nous rendons au distributeur de la cafétéria avec Sarah. Je prends un café noir, j’en ai besoin pour le reste de la journée. Surtout que j’ai cours avec Monsieur Jones après… Rien que d’y penser, je redeviens triste : je regarde mon écran, des fois qu’il se rappellerait que j’existe… On dirait que non, puisque je n’ai aucune réponse.


« Tu comptes me raconter ce qui s’est passé ? » Demande Sarah.


Mon amie me sort de mes pensées, mais comment lui résumer les événements d’hier soir sans qu’elle me prenne pour une folle… Il faudra bien que je lui dise un jour que j’ai des pouvoirs étranges, que les Bartholy sont des vampires, et Mr Baumann un Loup… me croirait-elle seulement ? Je ne pourrais pas me permettre de le lui dire tout aujourd’hui. Je me contente de lui dire ce qu’elle veut entendre.


« Bah, hier soir, j’ai quitté le bureau du professeur, et on a croisé Loan… Et depuis, j’ai aucun messages de Jones. » Lui avouais-je enfin.


« C’est ça qui te perturbe ? » s’inquiète-t-elle, dubitative.


Mon amie me regarde, une expression d’inquiétude arbore son visage. Je pose une main sur son épaule, pour la rassurer. Je sais que je ne suis pas seule à faire face à mes problèmes, j’ai le soutien des mes amis. Sans réelle ambition, je finis mon café d’une traite. Cette action surprend ma comparse.


« Tu as encore du mal à dormir ? » m’interroge-t-elle.


Je hoche la tête pour confirmer ma réponse. Je me dis que j’aurais peut-être du m’abstenir, puisque Sarah fronce les sourcils d’un air encore plus inquiet, et moralisateur.


« Tu devrais peut-être aller consulter un médecin, c’est pas normal que tu n’arrives pas à dormir à ce point là… » M’avertie-t-elle.


« Non, je n’aime pas les médecins. Et puis, c’est juste qu’en ce moment il m’arrive un tas de choses que j’ai du mal à appréhender. Mais t’inquiètes pas, ça ira mieux avec le temps »


« Oui, je suppose… Tu sais que tu peux m’en parler ? »


J’acquiesce pour réponse. Elle étire ses lèvres en un sourire radieux. Malgré nos secrets, nous restons de très bonnes amies. J’aimerai qu’il en soit autrement, et que nous nous confiions plus l’une à l’autre…


« Sébastian, il m’a expliqué pour l’histoire avec ta famille… » Lui confie-je.


Tout à coup, elle quitte son beau sourire pour une expression de surprise incontrôlé. Sarah semble sidérée, ébahie, elle me regarde, réfléchissant à quoi dire. Elle ouvre la bouche dont il sort quelque sons mais pas de mots. Finalement, elle s’approche de moi pour chuchoter :


« Tu es au courant de quoi au juste ? » m’inquisitionne-t-elle.


« Eh bien, qu’il est allé sur un de vos terrains sans autorisation à l’époque, et que vous lui en voulez toujours pour son comportement. Mais tu sais, tu ne me parle pas beaucoup de ta famille. J’espère que tu ne m’en veux pas d’avoir demandé ? »


« C’est tout ce qu’il t’a dit ? » insiste-t-elle.


Pourquoi me répond-t-elle par d’autre questions. Décidément, Sarah me rend vraiment les choses plus compliquées. Les conversations où j’essaie d’en apprendre plus sont toujours à sens unique. Si je me laisse faire, elle va encore retourner la situation, et je ne saurais rien de plus.


« Il y a quelque chose que je devrais savoir ? Parce que je t’avoue que j’en ai un peu marre de me faire remballer par ma meilleure amie lorsque je veux juste apprendre à te connaître. »


« Crois-moi, je ne fais pas ça de guetter de cœur, c’est pour te protéger, Helena. »


« Il va falloir que vous vous mettiez dans la tête que je n’ai pas besoin qu’on me protège. Mais continues à me cacher des choses. Je ne me confierai pas plus. » Rétorquais-je.


Ma dernière réplique a eut l’effet d’un coup de couteau dirait-on. L’expression de Sarah a encore changée, elle est maintenant en colère contre moi. Elle se recule, remet une mèche de cheveux derrière son oreille. Dans un grand soupire elle ferme les yeux, croisant ses bras sur sa poitrine. Mon but n’était pas de la contrarier, mais si je dois en arriver là pour qu’enfin on avance, je ne regrette pas. Ce qui m’embête le plus, c’est l’idée de perdre ma seule amie ici…


« Écoutes,… » Commence-t-elle. « Ma famille est… complexe. Ses histoires sont aussi anciennes que compliqués. Mais j’imagine que si Mr Jones t’as confié pour lui, et que tu ne t’es pas échappé, c’est que soit tu es folle, soit tu es suicidaire. »


Je ne comprends pas ce qu’elle dit. Qu’insinue-t-elle à la fin ? Que je prends des risques à essayer de me rapprocher d’elle, ou de Sébastian ? J’en ai juste marre des secrets. Pourquoi faut-il qu’elle soit aussi dense. Elle ne veut rien partager avec moi. Je serais plus patiente si elle me donnait au moins quelque chose.


« Toi écoutes-moi, j’en ai marre qu’on me cache des choses. Tu n’es pas capable de me faire confiance ? Qu’est ce qui m’oblige à le faire pour toi ? Je pensais qu’on était de bonnes amies, je tiens beaucoup à toi. Mais visiblement, ce sentiment n’est pas réciproque. Tu ne veux pas m’en dire plus ? Grand bien t’en fasse, je préfère être seule. »


Sur ces paroles, je me lève, prend mes affaires et part. Je n’écoute pas les appels de Sarah qui tente de me retenir. Je sors précipitamment de la pièce et part me réfugier dans la prochaine salle de cours. Je sais que je ne suis pas parfaite non plus. Je ne confie pas tout à mon amie. Mais je lui ai confié pour ma famille, et pourtant ce n’est pas un sujet facile à aborder avec autrui. J’ai toujours l’impression d’être la seule à faire des efforts.

L’heure du cours approche, les étudiants commencent à se rassembler à l’intérieur. Tous sont bientôt réunis, et attendent le commencement du cours. Je vois Sarah entrer et me chercher du regard. Lorsqu’elle me remarque, elle baisse les yeux, finalement elle choisie une place à l’autre bout de ma rangée. Étrange, Samantha n’est pas là aujourd’hui, elle qui d’habitude arrive en avance pour admirer la démarche de notre professeur de Mythes et Légendes. Ses suiveuses sont là, en revanche, et c’est fort regrettable : nous ne seront pas épargnés de leurs gloussements incessants.

Sébastian pénètre la salle. Alors qu’il vient juste d’arriver, mon regard ne se détourne pas de lui. Il ne me prête aucune attention, ce qui me désespère… Je me morfonds quelques secondes, lorsque le professeur relève la tête de ses notes et nous fait face. Il toise l’assemblée quelques instants avant de prononcer :


« Bonjour à tous, j’aimerai vous parler de notre future évaluation sur laquelle vous serez aussi sélectionné ou non pour l’expédition : elle concernera les différents cours que nous avons eut jusque là. Aussi, je vais vous introduire aujourd’hui aux légendes nordiques : comme l’expédition portera sur un site potentiel en Norvège. »


Pas un regard pour moi. Je dirais même que le professeur Jones évite carrément de me regarder, détournant les yeux de moi de manière peu discrète. M’en voudrait-il pour la dernière fois ? Aurait-je fais quelque chose qui explique son comportement ? Il continue son cours sans plus d’attention à mon égard. Je le trouve différent des autres cours, il est plus froid aujourd’hui… Le cours est intéressant comme d’habitude mais je n’arrive pas tant à me focaliser sur le contenu que sur la forme : le professeur a l’air tendu. De plus, je connais déjà le folklore nordique sur le bout des doigts. Je jette un regard discret à Sarah et remarque que Peter, qui est juste derrière elle, la fixe d’un air particulier que je ne reconnais pas au jeune homme. Aurait-il des sentiments pour elle ? Ça expliquerait pourquoi il ne réagit jamais lorsque Drogo la critique, ou qu’il n’en parle jamais en mal malgré les tensions entre les deux familles. J’arrête de m’imaginer des choses entre eux et recommences à me morfondre sur le manque d’attention de mon professeur.


« Quelqu’un peut me dire qui est Freyja dans la mythologie Nordique ? » questionne Mr Jones.


« Il s’agit de la déesse de l’amour, et de la beauté. » M’empressais-je de répondre.


« En effet, elle a été la première Valkyrie, et c’est pour cela que Odin lui a insufflé la tâche d’accueillir les guerriers morts aux combats tandis qu’il recevait l’autre moitié. » continue-t-il sans prêter un regard à Helena.


Il ne m’a même pas regardé lorsque je répondais à sa question… Il baisse la tête sur sa copie. Je suis déçue… moi qui pensait que ça le réjouirait de voir que je m’investie de nouveau dans son cours. Je pense que je vais le voir après le cours dans son bureau. Je suis quand même celle qui l’a aidé à travailler sur la carte, et si il veut qu’on avance bien, on a intérêt à se considérer lui et moi. Je ne comprends vraiment pas cette froideur soudaine. D’abord, il ignore mes messages, et maintenant il m’évite presque.

Le cours se termine avec la conclusion de Sébastian sur les divinités secondaires. Il s’excuse auprès de nous car il doit vite partir, il range ses affaires dans sa besace et repart en furie. Sarah a déjà remballer ses affaires et repart pour son prochain cours. Peter la suit, ils ont cours ensemble. Finalement, je dispose à mon tour. Parcourant les couloirs en direction du bureau de mon professeur. Ma marche est soudainement interrompue :


« Mademoiselle Meyer ! » m’interpelle une voix d’homme.


Je me retourne et reconnais la stature de notre directeur. Un grand homme Blond, avec une barbe de quelque jour très bien taillée. Je reconnais les traits des Prescott sur son visage. Il me rejoint :


« Bonjour Monsieur Prescott ! Vous voulez me voir ? »


« Oh, oui, je voulais savoir si tout allait bien pour vous avec Mr Huxley. Je sais qu’il est venu vous voir je l’avais pourtant prévenu de ne pas le faire. » Dit-il.


« Ne vous en fait pas, j’ai eut peur mais je n’étais pas seule. Il s’est excusé, mais je ne sais pas comment réagir. » Lui avouais-je.


« Je sais que ce n’est pas de votre faute. Mais j’ai cru entendre certaines choses vous concernant, aussi j’aimerai savoir si je dois m’inquiéter davantage que vous côtoyer un enseignant en la personne de Mr Jones ? »


Qu’insinue-t-il au juste, que j’essaie de sauter tout le personnel enseignant ? On dirait que ça gêne pas mal de monde que je sois proche de Sébastian. De quoi les gens se mêlent à la fin ? Je lui inflige mon pire regard. Je sais bien que son opinion n’est pas la sienne, mais celle de sa chère fille. Aussi je choisie mes mots prudemment. Il serait bête de se mettre le Directeur à dos, et causer des problèmes à Mr Jones qui plus est.


« Je ne veux pas vous inquiétez, Monsieur. Je vous remercie de votre considération pour une simple étudiante. Toutefois, mon but est d’avoir mon diplôme, pas d’être appréciée des étudiants. J’apprécie le cours de Mr Jones, et il est très avenant et professionnel : tout comme moi. »


« Bien sûr, je sais que vous vous êtes rapprochés avec cette histoire d’expédition notamment… Mais voyez –vous, nous tenons beaucoup à Sébastian, j’aimerai qu’il reste concentré. Et une étudiante charmante comme vous, avec toute votre ‘’motivation’’… pourrait l’éloigner de cette belle carrière. » Réplique Mr Prescott.


Je me sens insulté par cette dernière remarque. Décidément, moi qui m’attendais à rencontrer quelqu’un d’aussi agréable que le vieux Prescott, je tombe sur un parfait macho, qui ne manque pas de culot ni d’opinions toute faites à mon sujet. Et on repassera pour la subtilité de ses allusions horribles : comme si j’étais intéressée, que l’appas du gain d’une telle relation avec un professeur réputé me ‘’motivais’’… Je sens que ma prochaine réplique ne sera pas aussi fine.


« Je ne vois pas du tout de quoi vous parler, Monsieur. Aucune intention de la sorte ne m’a jamais effleuré l’esprit. Et essayer de justifier les actes de violences par le caractère d’une femme s’appelle du sexisme : Bien entendu, je sais que ce n’est pas ce que vous vouliez dire, aussi je ne le prends pas personnellement. » Lançais-je, incisive.


« Ah non, ne me pensez pas sexiste. J’ai juste peur que cela ne vous affecte, je sais que les jeunes gens peuvent être très durs parfois… » S’excuse-t-il.


S’il savait que sa fille était à la base de toutes ces rumeurs, que ferait-il ? La mauvaise foi est souvent l’option des parents qui chérissent trop leurs enfants. Je ne supporte toutefois pas ce genre de réflexions injustifiées, qui réduise mon genre à un simple trait de caractère : les femmes ne sont pas toutes intéressées, et pleine de ruse. Je soupire, fatiguée de devoir me justifier.


« Je suis désolée de vous avoir causé du soucis Mr Le Directeur, je voulais gérer le problème par moi-même et n’est jamais demandé à Mr Jones de vous prévenir de l’incident. » l’informais-je.


Il me regarde, une expression de totale compassion : je vois rarement les traits des Prescott tirés de cette manière. Il met une main sur mon épaule et la tapote légèrement :


« Je vois. Je ne vous embêterai plus avec cela, mademoiselle. Mais en tant que directeur, si quelque chose vous arrive, n’hésitez pas à venir m’en parler. » S’enquit-il avant de partir.


Je m’apprête à toquer à la porte du bureau mais alors que je m’exécute, je frappe dans le vide. La porte s’ouvre en grand sur une tignasse blonde :


« Roh, encore toi Meyer ! Tu ne veux pas laisser Sébastian un peu tranquille ? » Inflige Samantha.


Elle sort du bureau, toute fière : je rêve ou elle l’a appelé ‘’Sébastian’’ ? Elle referme la porte derrière elle comme pour me montrer que je ne suis pas la bienvenue à entrer. Elle me dévisage de tout son long.


« Tu vas encore lécher le cul du beau professeur ? » Demande-t-elle, sarcastique.


« J’allais justement te demander si tu avais bien tâté le terrain ? » répliquais-je, cassante.


Elle fronce les sourcils d’un air outragé. Je veux juste l’étriper, mais réalise que je devrais peut-être l’ignorer comme d’habitude.


« Contrairement à la gentille Helena Meyer, je ne cache pas mes intentions : je voulais juste m’assurer que ma candidature pour l’expédition avait bien été prise en compte, et j’ai apporté mon CV. Aussi, une fille ignorante comme toi, ne le sait peut être pas, mais Sébastian a été mon tuteur pendant des années avant ma licence. »


« Ce qui explique que tu sèches son cours peut-être ? »


Levant les yeux au ciel, elle détourne la tête et me dévisage une dernière fois avant de me quitter, ne sachant sûrement pas quoi me répondre. Je m’en fiche ! Je suis bien contente pour elle, qu’elle a une relation si privilégiée comme elle la décrit. J’entre dans le bureau de Sébastian bien déterminée à comprendre pourquoi il m’a ignoré… Je veux juste savoir où j’en suis avec lui. 

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