Aimer à Mort
Chapter 5 : le hasard ? Vraiment ?
- Je vous jure, voyons ! Ce matin-même ! Nous avons reçu une lettre du Roi Arthur qui nous dit exactement ca!
- Seigneur Bohort…
- Père Blaise, veuillez lire la lettre s’il vous plaît.
- “Chevaliers de la Table Ronde,
Lors de ma traversée du Pays de Galles, j’ai rencontré Lancelot, qui, a la suite d’un combat qui aurait pu être mortel, m’a dit où était Dame Mevanwi. J’aurais besoin d’un ou deux chevaliers pour partir à sa recherche. Je vous attendrai au centre du Pays, après-demain à l’aube. Vous avez intérêt à vous bouger les miches.
Le Roi Arthur.”
Ça semble assez clair, non?
- Oui, mais qui se dévoue ?
- Ah bah, lança Léodagan, on va lui mettre des gens avec qui il s’entend bien, même si il s’énerve contre tout le monde tout le temps… vous deux, vous irez, dit il en pointant deux chevaliers.
- Nous ?
- Mais oui, et puis vous pourrez rentrer dans votre pays, vous.
Deux jours plus tard, à l’aube comme convenu, Arthur attend ses chevaliers. Qu’elle ne fut pas sa surprise en voyant arriver… PERCEVAL & KARADOCK !
- Quoi ? C’est vous les deux guerriers qu’on m’a envoyé ?
- Bah, on m’a dit que vu que je venais d’ici…
- Ah non hein, je refuse qu’on aille voir votre famille de cretins ! Vous allez pas me dire que c’est un hasard, quoi !
- Mais Sir… On va pas VRAIMENT aller retrouver Mevanwi?
- DAME Mevanwi! Et puis vous pensiez quand même pas qu’on allait cueillir des fraises ?
- Non, mais je pensais pas qu’on allait vraiment la chercher ! Genre j’pensais qu’on allait faire un peu la fête, après tout ça fait un mois qu’on s’est pas vus !
- Croyez bien qu’ça m’aie manqué… Et bien désolé de vous décevoir, seigneur Perceval, mais on a du chemin à faire ! Allez, en route !
2 jours plus tard…
Le soleil se couche. Comme chaque soir, Mevanwi approche le lac où elle a vu Arthur et Guenièvre s’embrasser en espérant croiser celui-ci. Mais chaque fois qu’elle se penche au-dessus de l’eau mouvante, ses souvenirs se ravivent et une peine sans fond assaille son cœur.
Ses larmes, tranchantes douloureuses et bouillonnantes tombent sans pitié sur le sol, heurtant l’herbe et sa peine. Rien ne pourrait lui remonter le moral. Elle est perdue, seule, triste. Dépourvue désormais de moyens de survie.
Car récemment, elle s’était faite virer. Elle n’avait plus de nourriture. Son ventre gronda à cette pensée.
Elle était très maigre et sa peau était plus salle que jamais. Ses haillons étaient déchirés et froids. Ses cheveux étaient emmêlés et des branches et des feuilles coincés entre eux. Elle était en piteux état.
A bout de forces, elle s’empara des deux dernières baies qu’elle avait dans sa poche, et les goba sans hésitation. Elle se pencha au-dessus de l’eau et se frotta avec celle-ci une des nombreuses blessures qu’elle avait sur son corps.
Mais celle qu’elle frottait (sur sa taille, par un large trou sur son vêtement) était très profonde, elle ne savait pas si elle y survivrait.
Et ce fut sur cette pensée… qu’elle s’évanouit au milieu du sang. Son sang.