Mites et légendes : Provençal le Gaulois
Chapitre 12 : Le Graal et la baguette
3066 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 07/12/2025 16:09
A Zoé, qui me détestera pour le massacre.
Le lendemain matin, la salle de la Table ronde baignait dans une lumière étrange. Les chevaliers réunis bavardaient, Léodagan râlait, Karadoc mâchait un morceau d'on-ne-sait-quoi, et Bohort récitait des vers pour « élever le débat ». Rien ne laissait présager ce qui allait suivre.
L'air vibra. Une brume épaisse s'insinua par les fenêtres, comme si le brouillard avait décidé de s'inviter à la réunion. Arthur fronça les sourcils. Perceval, lui, cligna des yeux, intrigué.
— Sire... y a du nuage qui rentre dans la salle. C'est normal ?
— Non, Perceval. Ce n'est pas normal du tout.
Puis, sans prévenir, une silhouette émergea du brouillard : une femme, drapée dans une robe qui semblait faite d'eau et de lumière. Ses yeux lançaient des éclairs, son visage était grave. Arthur se figea. Perceval ouvrit la bouche, fasciné.
— Oh... c'est joli. On dirait une dame... mais en plus mouillée.
— Perceval... taisez-vous.
La Dame du Lac venait d'apparaître. Mais personne d'autre ne la voyait. Les autres chevaliers, Provençal excepté, continuaient leurs bavardages, inconscients de la présence spectrale. Arthur sentit son cœur battre plus vite. Il se leva, raide comme une épée.
— QUI a osé parler de la prophétie ? gronda-t-elle, sa voix résonnant comme un tonnerre que seuls Arthur et Perceval pouvaient entendre. Ce n'est pas un conte, c'est un portail ! Et vous, bande de crétins, vous avez failli l'ouvrir sans moi !
Arthur déglutit. Perceval leva la main, l'air innocent :
— Quelle porte ?
La Dame du Lac s'avança, ses pieds ne touchant pas le sol. Sa robe ondulait comme une vague furieuse. Elle pointa Arthur du doigt :
— Vous croyez que le Graal est une coupe ? Une relique ? Une gamelle pour vos ragoûts ? Un récipient ou un bocal à anchois ? Eh bien non ! C'est une clef. Une clef vers un autre monde. Et ce monde... est en train de vous appeler.
Arthur tenta de garder son calme :
— Et... qu'est-ce qu'on est censés faire ?
— Suivre le passage. Mais attention : seuls ceux qui croient verront la voie. Les autres... ne verront qu'un lac.
Perceval hocha la tête, sérieux.
— Moi, je crois. Surtout quand c'est joli.
La Dame du Lac claqua des doigts. Un silence pesant s'abattit. Puis, au centre de la salle, le sol se mit à trembler. Les chevaliers reculèrent, stupéfaits, tandis qu'un lac, miniature, apparut, ses eaux miroitantes comme un miroir vivant. Les autres ne voyaient qu'un reflet étrange, comme une flaque. Arthur et Perceval, eux, voyaient un portail vibrant d'énergie.
— Voici le passage, dit-elle. Mais il ne s'ouvrira qu'avec la Table.
Arthur fronça les sourcils :
— La grande ?
— Non. La vraie Table est trop lourde pour vos bras de poulets. Merlin a ce qu'il faut sur lui.
Comme pour confirmer ses paroles, Merlin sortit de sa manche une Table ronde miniature, sculptée avec soin, à la demande d'Arthur. Il la posa sur le bord du lac, fier comme un enfant avec un jouet neuf.
— Elle est enchantée. Elle maintiendra la cohésion du groupe. Ou servira à jouer aux cartes, je sais plus.
Arthur soupira :
— Bon... On y va. Mais si ça tourne mal, je vous jure que je vous pends tous avec des ficelles de saucisson.
Le lac au centre de la salle miroitait comme un miroir vivant. Les chevaliers s'agglutinaient autour, perplexes. Pour eux, ce n'était qu'une flaque étrange. Pour Arthur, Provençal et Perceval, c'était un portail vibrant d'énergie, une porte vers l'inconnu.
La Dame du Lac, toujours invisible aux autres, s'adressa à Arthur :
— Placez la Table miniature sur l'eau. Elle est la clef. Sans elle, vous serez dispersés dans le néant.
— Et après, on va où ?
— Tout droit, puis vous verrez bien.
Arthur hocha la tête, grave. Provençal, lui, souriait comme un enfant devant une mare aux grenouilles, comme celle qu'il avait pu voir dans ses aventures.
— On peut faire des ricochets avant ?
— Non, Provençal. Pas de ricochets. Pas de bêtises. Posez la Table.
Merlin, ignorant la conversation spectrale, posa la Table ronde miniature sur la surface. Elle s'illumina aussitôt, projetant des cercles de lumière qui s'étendaient comme des ondes magiques. Les chevaliers reculèrent, bouche bée.
— C'est joli, dit Bohort, ému. On dirait une métaphore de la pureté.
— On dirait surtout qu'on va finir noyés, marmonna Léodagan.
Arthur prit une grande inspiration. Il fit signe à tout le monde d'avancer.
— Allez, on traverse. Et si quelqu'un tombe, je le repêche... peut-être.
Karadoc hésita.
— On peut emporter du saucisson ? Parce que si c'est un voyage long, moi je prévois.
— Emportez ce que vous voulez, mais bougez, grogna Arthur, alors que Karadok exhibait fièrement trois saucissons de bonne taille.
Les chevaliers posèrent un pied sur l'eau. À leur surprise, la surface les soutint, comme un sol liquide. Ils avancèrent, un peu raides, comme des chats qui marchent sur des coussins mouillés. Puis, soudain, la lumière s'intensifia. Un tourbillon les happa. Ils basculèrent dans le vide.
***
Le monde se déforma autour d'eux. Des éclairs verts, des spirales violettes, des bruits étranges comme des grenouilles qui récitent des poèmes. Perceval cria :
— C'est beau ! On dirait un rêve avec des légumes !
Arthur serra les dents.
— Si on survit, je vous interdis de parler pendant un mois !
Puis, d'un coup, le sol réapparut sous leurs pieds. Ils s'écrasèrent dans une cour pavée, au milieu d'un décor qui semblait tout droit sorti d'un conte ou d'un délire de Merlin.
Des tours élancées se dressaient autour d'eux, reliées par des ponts aériens. Des escaliers en colimaçon serpentaient partout, comme des serpents de pierre. Des bannières flottantes portaient des symboles étranges : des baguettes croisées, des hiboux, et une marmite qui souriait.
Karadoc cligna des yeux :
— C'est quoi ce château ? On dirait Camelot... mais avec des trucs qui bougent tout seuls.
— Ca dépend de comment on est tournés, en plus, ajouta Perceval, fasciné par un escalier qui changeait de direction sous ses yeux. Et pour rentre, j'ai pas de clé. J'ai une chemise, mais c'est mou.
Soudain, une porte s'ouvrit avec fracas. Un garçon surgit, l'air paniqué. Il portait une cape trop grande et des lunettes rondes, ainsi qu'une cicatrice en forme d'éclair sur le front.
— Vous êtes en retard pour le cours de potions ! Ou de pâtisserie, je sais plus ! cria-t-il en courant.
Arthur fronça les sourcils :
— Et vous êtes qui ?
— Moi ? Henry. Henry Poterre. Et vous ? Vous êtes bizarres. On dirait des figurants d'un vieux manuel d'histoire.
Avant qu'Arthur ne réponde, une jeune fille apparût à son tour. Elle tenait un livre énorme, couvert de notes. Ses cheveux bouclaient comme des parchemins froissés.
— Henry, tu confonds encore les impératifs et les subjonctifs dans tes incantations ! soupira-t-elle.
Elle se tourna vers les chevaliers :
— Bonjour. Je suis Hermoine. Et je vous préviens : ici, on respecte la grammaire magique. Sinon, c'est la catastrophe.
— C'est quoi un subjonctif ?
Hermoine fixa Perceval, horrifiée.
— Oh... mon pauvre. On a du travail.
— Bon sang... On est tombés où, là ?
Hermoine referma son livre avec fracas.
— À Poudlord. L'école de magie la plus prestigieuse du monde. Et si vous êtes là... c'est que vous avez une mission.
— Évidemment. Toujours une mission, soupira Arthur.
— Si vous êtes ici, ce n'est pas un hasard. Poudlord n'accueille pas les touristes en armure. Vous avez été appelés par la prophétie.
— Encore une prophétie... On en a déjà une qui nous pourrit la vie.
Avant qu'elle ne poursuive, une voix grave, théâtrale, s'éleva derrière le groupe :
— La prophétie... c'est moi.
***
Tous se retournèrent. Provençal venait d'apparaître dans ce monde, silhouette cabossée, cape qui sentait la chèvre et sa passoire sur la tête. Il avançait lentement, comme un héros qui a raté son entrée, mais qui fait semblant que c'était voulu.
— Messires... Dames... Je suis Provençal le Gaulois. Stratège. Visionnaire. Sauveur des auberges et des chèvres. Et je viens... pour le Graal.
Hermoine cligna des yeux.
— Vous êtes... qui ?
— Celui qui a vaincu les gobelins avec une louche. Celui qui a négocié avec un dragon végétarien. Celui qui a lancé un menhir comme un pigeon qui fait du ballet.
Provençal posa la main sur la Table miniature, comme un général sur une carte.
— Le Graal n'est pas une coupe, ni une pierre incandescente, ni un récipient, ni un bocal à anchois. C'est une baguette. Une baguette géante, forgée dans la lumière des étoiles. Et je vais la trouver. Et si je sais tout ça, c'est parce que je suis déjà venu ici.
Arthur en avait la tête qui tournait.
— Et vous savez où elle est, peut-être ?
— Oui. Dans la Salle des Sorts Perdus. Gardée par une créature redoutable.
Hermoine acquiesça.
— Un Basilic.
— Est-ce que c'est plus dangereux qu'un lapin adulte ? demanda Bohort.
Provençal sourit, mystérieux.
— Je connais son genre. J'ai déjà négocié avec un dragon qui mange des navets. Je peux gérer un serpent géant qui a mauvaise haleine. Surtout que je ne suis plus seul.
***
Guidés par Henry et Hermoine, le groupe traversa des couloirs mouvants. Les portraits aux murs les insultaient copieusement. Une grosse dame peinte parlait de tête de dragon et un spectre à la tête mi-coupée, mi-tenante et mi-coupée derrière passa au-dessus d'eux. Provençal marchait en tête, la passoire brillant sous les bougies qui flottaient en l'air. Il parlait sans cesse, comme un prophète en pleine illumination.
— Les menhirs sont des antennes. Le fromage, c'est la clef. Et le pigeon borgne... c'est le messager.
— Si on survit, je le fais enfermer avec Merlin dans un tonneau, ainsi que la poule et le fromage...
Enfin, ils atteignirent la porte massive. Hermoine posa la main dessus.
— On ne peut pas entrer ici, parce que... Au-delà... le Basilic. Soyez prêts.
Karadok bomba le torse.
— Je suis né prêt. Enfin... prêt à manger. Mais ça revient au même.
***
La porte s'ouvrit dans un grondement. Une salle immense se dévoila, baignée d'une lumière verte. Au centre, une créature gigantesque ondulait et murmurait des paroles incompréhensibles : un serpent aux écailles luisantes, ses yeux brillants comme des émeraudes. Autour de lui, des lianes magiques serpentaient, et des bouquets de persil pendaient du plafond.
Le Basilic leva la tête, majestueux. Hermoine rappela qu'on ne devait pas croiser le regard du Basilic sous peine d'être pétrifié. La voix de ce dernier résonna, grave et mélodieuse, en Breton.
— Qui ose troubler ma quiétude chlorophyllienne ?
Arthur dégaina son épée. Provençal leva la main.
— Stop. Laissez-moi faire. J'ai une stratégie.
— Une stratégie ? répéta Léodagan, sceptique.
— Oui. Diplomatie végétale.
Provençal s'avança, brandissant... une botte de persil qui pendait quelques instants auparavant, tout en détournant le regard.
— Noble reptile... Je viens en ami. Je connais vos goûts. Les fibres. Les poèmes. La paix.
Le Basilic cligna des yeux, intrigué.
— Tu... comprends... mes passions ?
— Bien sûr. J'ai moi-même écrit un vers sur la salade : « Quand la feuille tombe, le vent se tait. »
Hermoine écarquilla les yeux et sortit sa baguette, prête à intervenir.
— C'est filiforme, murmura Perceval.
Mais Léodagan, impatient, lança son épée en direction du Basilic. Le Basilic rugit, furieux. Les lianes s'animèrent, fouettant l'air. Le combat éclata. Hermoine lança le sort « Wingardium Leviosa » sur de la caillasse qui finirait par s'écraser contre les murs, Merlin lança en l'air une poudre jaune qui fit éternuer tout le monde, et Provençal... Provençal improvisa.
Il saisit un chaudron traînant au sol, le brandit comme un bouclier pour esquiver le regard pétrifiant et hurla.
— Pour les seize-mille-cent-trente pierres et les huit-mille-trois-cents-soixante-dix manquantes !
— Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
— Ça veut dire : on vise grand !
Provençal bondit, esquiva une liane, et planta son persil dans la gueule du Basilic.
— Mange ça, poète !
Le Basilic recula, surpris. Provençal enchaîna avec une louche qu'il avait sous son plastron, frappant comme un héros de cuisine.
— Omelette du fromage ! cria Perceval, pour l'encourager.
Karadoc tentait de mordre une liane « pour goûter », et Merlin fit exploser un vieux tonneau « pour la science ». Arthur ne savait que faire face à autant d'amateurisme.
Enfin, Provençal grimpa sur le Basilic, brandit la passoire comme une épée, et déclama :
— Je suis Provençal ! Stratège des plantes et des flammes ! Et je réclame la baguette !
Provençal bondit sur une colonne, escalada les ruines comme un acrobate en armure cabossée. Le Basilic claqua des crocs, mais Provençal sauta directement dans sa gueule ouverte.
Un silence horrifié parcourut la salle. Bohort lâcha son alexandrin en plein milieu.
— Ô ciel... Il s'immole pour la gloire !
Mais Provençal n'était pas fou. Enfin, pas complètement. À l'intérieur du Basilic, il dégaina un saucisson volé discrètement à Karadok pendant que ce dernier goûtait aux lianes magiques. Il le planta dans les crocs, escalada la langue comme un héros de cirque, et planta la passoire sur la glotte du monstre.
— Unagi ! put-on entendre dans un son sourd, comme si c'était un sort.
Le Basilic s'étouffa, bascula, et s'effondra dans un fracas titanesque, les yeux révulsés. Provençal jaillit de sa gueule, couvert de bave mais triomphant, brandissant une baguette géante qu'il avait arrachée au passage. Une lumière éclata, aveuglante.
— Il... il vient de vaincre un Basilic... en l'étranglant avec un saucisson et une passoire ?
— C'est... techniquement... brillant, lança Hermoine, stupéfaite.
— C'est la puissance du Unagi ! On l'a toujours clamé haut et fort !
Karadok acquiesça. Provençal posa la baguette au sol, haletant, mais avec ce sourire idiot qu'on voit chez ceux qui viennent de réinventer la chevalerie.
— Voilà. Le Graal... ou sa version pâtissière. Et moi... je suis prêt pour la suite.
Henry s'avança, solennel. Il avait essayé tout du long du combat de sortir sa baguette, mais elle était restée coincée dans sa ceinture.
— Cette baguette... elle n'est pas qu'un artefact. Elle est une clef. Une clef qui ouvre le passage entre les mondes. Et maintenant qu'elle est entre vos mains... la prophétie peut s'accomplir. On a lu ça dans un livre pour vaincre les forces du mâle, je crois. On a beaucoup de cours sur le masculinisme pour le moment.
— Non. Pas de prophétie. Pas de passage. On rentre à Camelot, on boit un coup, et on oublie tout ça.
Mais la baguette vibra, comme pour se moquer. Une lumière verte jaillit, projetant des ombres étranges sur les murs. Une voix s'éleva, grave, mystérieuse :
— Perceforest ubi omnia coeperunt et ubi desinent...
Bohort porta la main à son cœur.
— Ô miracle des langues anciennes !
— Ô miracle des conneries, oui.
Provençal se redressa, reprit son casque de fortune hors de la gueule du Basilic. Elle brillait comme si elle était neuve, grâce à la bave du monstre.
— Je sais ce que ça veut dire. Ça veut dire qu'on n'a pas fini. Que le cercle... est ouvert.
— Quel cercle ?
— Moi je sais, moi je sais ! scanda Hermoine.
Perceval prit la baguette, la fit tourner, la secoua avec vigueur, la lança en l'air et la laissa tomber sur le sol avec maladresse. Un cercle de lumière se forma, trop parfait au goût des aventuriers de fortune.
— Celui-là. Et il mène... ailleurs.
Hermoine et Henry reculèrent, inquiets.
— Ce n'est pas prévu. Ce n'est pas dans les livres. Il faut demander à Dumbeldoure !
Provençal sourit, sourire idiot qu'on voit chez ceux qui viennent d'inventer une bêtise.
— Alors on va écrire le prochain chapitre. Avec du fromage. Et des menhirs.
Le cercle s'élargit, aspirant l'air comme une bouche affamée. Au loin, un roucoulement se fit entendre. Un pigeon borgne, majestueux, traversa la lumière et se posa sur la baguette. Provençal leva les bras, exalté.
— Le messager est là ! Le fromage est la clef ! Le vent connaît la vérité !
— NON ! Pas encore ! hurla Arthur.
Mais il était trop tard. Le cercle s'illumina, et une voix résonna, plus forte que jamais :
— Prochaine étape : le monde des rêves... et des pigeons borgnes.
Provençal bomba le torse.
— Unagi !
Arthur se frotta le visage, désespéré.
— On va jamais s'en sortir...
Mais soudain, la lumière vacilla. Le cercle, au lieu de s'ouvrir davantage, se contracta. Les runes gravées au sol par la baguette se mirent à se fissurer, comme si la prophétie elle-même se fatiguait de ses propres absurdités. Hermoine s'avança, le regard grave.
— Ce n'est pas une ouverture... c'est une fermeture. La prophétie... s'achève.
Un souffle puissant balaya la salle. Les chevaliers furent projetés en arrière, leurs capes claquant comme des étendards. Provençal, au centre, tenait la baguette levée vers le ciel, ses bottes plantées dans la pierre. La lumière se concentra autour de lui, puis explosa dans un silence assourdissant.
Quand leurs yeux s'ouvrirent, ils étaient de retour à Camelot. La salle de la Table ronde les accueillait dans son calme familier. Plus de brume, plus de voix, plus de cercle. Juste la pierre froide et le crépitement des torches.
Arthur avait le regard vide.
— Bon... On a survécu. Et on a le Graal... enfin, sa version baguette.
Presque tout le monde était de retour dans la salle. Mais aucune trace de Provençal, ni de la baguette.
— Mon... frère ? Je dois le retrouver !
Avant même que quiconque puisse réagir, Perceval s'enfuit dans les couloirs pour retrouver son quasi-jumeau.
Et dans la salle, sous la lumière des torches, la Table ronde retrouva son calme. Pour un temps.