Kingdom Hearts III : La quête des Cœurs perdus

Chapitre 1 : Le renouveau - Promesse perdue

8060 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 07/02/2024 12:12

Après de nombreux problèmes de mise en page, voici enfin le premier chapitre de "La quête des Cœurs perdus".

Je dédie le chapitre 1 à Nsperis pour les "cinématiques" XD

Vous inquiétez pas Lirae, Azalea et Sirius, vous aurez vos chapitres dédiés, promis ! ;P


Dans le prologue, nous avions suivi Sora durant son entraînement au Colisée de l'Olympe, où l’Élu s'était retrouvé tout seul contre une horde de Sans-cœurs dans un temple qui a fini par s'effondrer sur lui. Donald et Dingo ont aussitôt accouru au secours de leur ami et sont parvenus à le sortir des ruines ; mais ils semblent être arrivés trop tard pour le sauver…

Sora : Pourquoi je suis mort dès le premier chapitre ?

Arrête ça tout de suite et retourne dans la fic !

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 Refusant de croire qu'ils avaient perdu leur ami pour toujours, Donald saisit à nouveau Sora et le secoua aussi fort qu'il le pouvait, ignorant sa blessure à la tête et son absence de réaction :

- Sora ! Réveille-toi, c'est pas le moment de dormir ! Réveille-toi, je te dis !

Hercule, hésitant, leva une main vers lui pour tenter de le raisonner alors que Dingo, trop choqué pour réagir, resta figé, mains sur la bouche :

- Donald…

- Tu es l’Élu de la Keyblade, tu dois te réveiller ! Tu ne peux pas nous faire ça, tu ne peux pas abandonner !

- Donald, on… on ne peut plus l'aider maintenant…

- Sora ! SORA !

L'ancien camarade de Sora finit par lâcher ses vêtements, les mains tremblantes. Il refusait toujours de croire que c'était fini, que l’Élu qu'ils avaient accompagné depuis si longtemps ne se relèverait pas cette fois-ci. Il se disait que l'adolescent leur faisait une farce, qu'il allait rouvrir les yeux en s'écriant "Bouh ! Je vous ai fait peur, pas vrai ?", leur sourire et se relever comme si de rien n'était…

Mais il ne bougea pas. Tout resta figé, comme si le Temps lui-même s'était arrêté avec le cœur de l’Élu. Alors, tête basse et enfin résigné, le magicien soupira une dernière fois le nom de son ami :

- Sora…

Sora… Réveille-toi. Réveille-toi, maintenant.

Et d'un seul coup, comme si le Temps s'était remit à tourner, une soudaine convulsion agita le corps de l'adolescent alors qu'il inspirait brusquement une bouffée d'air. Presque aussitôt, une puissante toux saisit le jeune homme et le poussa sur le flanc, à bout de forces. Le garçon toussa, crachota et rejeta avec force l'eau qui avait pénétré ses poumons, essayant désespérément de respirer.

Surpris par ce réveil miraculeux, les trois compagnons restèrent un instant figés avant de se précipiter auprès de Sora, toussant toujours :

- SORA ! SORA RÉVEILLE-TOI, RESPIRE ! cria le canard en le secouant presque.

- Calme-toi Donald, tu vas lui faire mal ! fit Dingo en tentant de l'écarter, avant de finir par l'attraper pour le calmer.

- Sora, tu m'entends ? Est-ce que ça va ? demanda Hercule en maintenant le jeune homme sur le flanc, s'assurant qu'il continuait à reprendre son souffle.

Le garçon toussa encore un moment, haletant et épuisé ; puis sa respiration se calma, son souffle devint plus lent et régulier, et ses paupières s'ouvrirent enfin, dévoilant deux iris bleus et sans éclat. Sora fixa le sol un moment, avant de lever son regard hagard et vide vers Donald et Dingo. À leur vue, ses yeux brillèrent et s'écarquillèrent lentement, alors qu'un faible murmure s'échappait de ses lèvres :

- L… Les amis…

- Ç-Ça va pas de nous faire une peur pareille ? explosa Donald en sautant des bras de Dingo. On était morts d'inquiétude ! Ne refais plus jam-

Le magicien s'arrêta net lorsque l'adolescent, à peine redressé, le saisit avec le capitaine pour les attirer vers lui, les serrant dans ses bras comme on enlace un ami perdu depuis longtemps. Le canard, surpris mais non moins en colère, allait répliquer quelque chose quand il sentit le garçon gémir en tremblant de tout ses membres, alors qu'il étreignait ses deux amis comme s'il ne voulait plus jamais les lâcher. Et il comprit.

Le mage, tremblant, serra les poings comme s'il voulait le frapper, encore partagé entre la colère et le soulagement ; il céda finalement à ce dernier et serra fort l'adolescent en retour, tout comme Dingo qui n'avait pas attendu pour rendre le geste.

- Oh, Sora…

- Tout va bien maintenant, Sora, on est là… fit doucement le chevalier en tapotant gentiment le dos de son ami.

Le garçon trembla encore un moment, renifla, puis relâcha enfin son étreinte et regarda ses amis dans les yeux, un faible sourire venant éclairer ses traits fatigués.

- M… Merci… tout les deux…

- C'est normal entre amis, acquiesça Dingo en souriant.

- Sora, commença Donald d'un air entre le sérieux et l'inquiet… tu ne nous refait plus JAMAIS une peur pareille, c'est compris ?

Le jeune homme sourit un peu plus, les yeux humides, puis hocha faiblement la tête :

- C-C'est promis…

Puis subitement, son sourire disparut, son visage s'assombrit et ses yeux devinrent tristes et sérieux comme ils ne l'avaient jamais étés. Sora dit alors, d'une voix faible et cassée :

- Je… je suis désolé, les amis…

- N-Non, t'excuse pas Sora, on t'en veux plus, c'est pardonné ! fit le magicien, choqué par la soudaine tristesse de son ami.

- Tout va bien, l'important c'est que tu ailles bien ! renchérit le chien d'un sourire rassurant. Rentrons au colisée, maintenant.

Le jeune homme acquiesça faiblement et se mit rapidement sur ses deux jambes ; un peu trop rapidement, peut-être, car il chancela et se retint de justesse lorsqu'il fit quelques pas. Ses deux amis se précipitèrent pour le rattraper et le soutinrent, inquiets :

- Sora ! Ça va, tu te sens bien ?

- O… Oui, je vais bien, je… j'ai été un peu vite, c'est tout… souffla l'adolescent qui semblait plus dans les nuages que sur terre. Une bonne nuit de sommeil et tout sera comme avant…

- Évitons de rentrer à pied dans ton état, fit alors Hercule en désignant Pégase qui semblait impatient de les prendre sur son dos. Et on sera plus rapide par les airs.

Sora sembla considérer la proposition un instant, puis hocha la tête en souriant doucement, et enfourcha le cheval ailé, suivit de ses amis. L'équidé s'envola alors d'un bond dans les airs, laissant derrière eux les ruines du temple semblables à un champ de bataille qu'éclairaient les dernières lueurs du crépuscule.


Un rayon de soleil perça la fenêtre et caressa le visage paisiblement endormi de l’Élu. Dérangé par ce changement de luminosité, le garçon fronça le visage en grommelant et se retourna dans son lit, enfonçant sa tête dans l'oreiller.

Mais, prit d'un doute soudain, le jeune homme ouvrit des yeux ensommeillés et leva le nez du traversin : où était-il ? Il détailla ses environs, une simple pièce en pierres qu'il reconnue comme étant le dortoir qu'il partageait avec Donald et Dingo depuis leur arrivée au colisée. Tournant la tête de l'autre côté, il vit sa veste et ses chaps séchant à côté de son lit, ainsi que ses chaussures traînant non loin. L'adolescent s'aperçut qu'il avait manifestement dormi tout habillé, et se rappela alors les évènements de la veille : la horde de Sans-cœurs, l'effondrement du temple… puis son réveil auprès de ses amis, le retour au colisée, et… C'était tout. Il se souvint juste d'être allé se coucher dès leur arrivée.

Levant alors les yeux vers la fenêtre, le brun comprit qu'il faisait jour depuis longtemps, ce qui ne voulait dire qu'une chose : il était en retard pour l'entraînement matinal. Sautant du lit, il s'habilla en vitesse et fila en direction des terrains de combat, priant pour que Phil ne lui demande pas de faire des tours de piste supplémentaires.

- Bonjour Sora !

Le jeune homme s'arrêta net et se tourna vers Dingo, qui marchait tranquillement vers lui.

- Dingo ! Il est quelle heure ? Qu'est-ce que j'ai raté de l'entraînement ? demanda le garçon si vite qu'il en fut à bout de souffle.

- Ça va ? Tu as bien dormi ?

Sora ouvrit de grands yeux étonnés, prit au dépourvu, et bredouilla un :

- Ben… oui, normal… Pourquoi ? Et qu-

- Il est neuf heures, et t'inquiète pas pour l'entraînement, c'est jour de repos aujourd'hui ! fit le chevalier en lui souriant.

Devant l'air totalement ébahi de l'adolescent, le capitaine lui expliqua qu'après avoir appris ce qu'il était arrivé au temple, Philoctète avait insisté pour leur donner un jour libre. L’Élu, bien que soulagé d'avoir échappé aux courses et exercices exténuants qui faisaient leur quotidien, n'eut pas pour autant envie de gâcher un jour sans s'entraîner. Il avait déjà tant de mal à récupérer ses pouvoirs, c'était pas le moment de prendre des vacances ! Dingo, voyant sa mine déçue, lui proposa d'aller s'exercer ensembles, une fois que le jeune homme aurait prit son petit-déjeuner. Le garçon accepta tout de suite et fila sans attendre au réfectoire.

Le capitaine le regarda s'éloigner, alors que son expression passait du sourire à une mine soucieuse. Il avait remarqué depuis longtemps à quel point l'adolescent s'acharnait à l'entraînement, et surtout à quel point cela l'épuisait sans qu'il ne retrouve sa force. Le chevalier avait voulut en parler avec Donald ou Sora, mais entre leurs exercices et leurs combats, il n'avait jamais trouvé le bon moment. Et puis, le jeune homme semblait malgré tout tenir la cadence sans en souffrir, alors ça devait aller, se disait le chien.

Enfin, ça c'était avant que Sora ne manque de mourir au temple de Zeus.

Dingo n'avait pas oublié le regard qu'avait eut son ami quand il avait reprit connaissance ; ses yeux étaient remplis de surprise, d'affolement, mais surtout d'un soulagement immense. Celui que l'on ressent lorsque l'on retrouve quelqu'un qu'on pensait ne plus jamais revoir. Le chevalier n'avait pas oublié ce regard, pas plus que la réaction de Sora à son réveil. Le capitaine pouvait encore le sentir le serrer dans ses bras comme s'il ne voulait plus jamais le lâcher.

L’Élu avait clairement vu la mort en face ce jour-là, de bien plus près qu'il ne l'avait jamais été. Et pourtant, il continuait d'agir comme si rien ne s'était passé.

Le connaissant, il faisait sans aucun doute semblant d'aller bien pour ne pas inquiéter ses amis. Mais Dingo craignait que cela n'aggrave encore plus les choses ; surtout si son ami finissait par craquer au pire moment possible. C'est pourquoi il se résolu à évoquer le sujet avec lui, lorsqu'ils s'entraîneraient. Bien sûr, il n'allait pas forcer le garçon à tout lui dire s'il ne le voulait pas, cela risquait de le braquer. Mais il devait le pousser à en parler un peu. Car, même s'il ne disait pas grand-chose, évoquer les évènements l'aiderai. En tout cas, c'était ce que le capitaine avait toujours fait et pensé. Ainsi attendit-il avec impatience l'arrivée de son camarade, qui étrangement mettait un bon moment à venir.

- Qu'est-ce que tu fais ? fit derrière lui une voix nasillarde qu'il ne connaissait que trop bien.

Le chien se retourna vers Donald, qui était étonné de le voir sur le terrain de combat :

- J'attends Sora, il a tenu à ne pas arrêter l'entraînement pour aujourd'hui.

- On a ENFIN un jour de repos, et lui il veut ENCORE s'entraîner ? s'étrangla le canard.

- Tu le connais : quand il a une idée en tête, on peut vraiment pas l'arrêter, sourit le capitaine tandis que son compagnon soupirait. Au fait, tu ne l'as pas vu ? Il devait me rejoindre ici après le petit-déjeuner.

Devant la réponse négative du magicien, le chien songea que l’Élu mettait un peu trop de temps, et les deux camarades décidèrent d'aller le chercher. C'est alors qu'ils virent Sora débouler d'un couloir et courir à perdre haleine en direction du hall, visiblement très pressé. Le duo le suivit, étonné, et le virent s'arrêter brusquement dans la cour de l'entrée, juste devant Pégase. Le garçon dû lui dire quelque chose, car le cheval pencha la tête d'un air interrogateur. Le chevalier en profita pour appeler son ami ; l'adolescent sursauta, comme un fautif surpris la main dans le sac, et se retourna lentement vers ses deux camarades :

- …Salut les gars… fit-il avec la voix de quelqu'un prit en flagrant délit.

- Ça va Sora ? Il y a un problème ? demanda gentiment Dingo une fois arrivé à son niveau.

- N-Non…

Un hennissement répliqua aux propos de l’Élu, qui jeta aussitôt un regard de reproche à l'équidé. Sentant que le jeune homme avait un souci assez personnel, le chevalier reposa sa question plus doucement :

- Tu es sûr ? On peut garder ça secret si c'est ça qui t'embête, tu sais…

L'adolescent fixa le sol un instant, toujours hésitant, puis finit par murmurer :

- Il… Il faut que je retourne là où… où on était hier. C'est important.

- Pourquoi ? demanda aussitôt Donald.

- Parce que j'ai perdu quelque chose, voilà ! T'es content ? répliqua sèchement Sora, fusillant le magicien du regard.

Ce brusque changement d'humeur surpris ses deux compagnons. Le garçon réalisa l'ampleur de sa réaction et détourna le regard, honteux.

- Je… désolé… J'aurai pas d-

- C'est pas grave Sora, dit aussitôt le capitaine pour le rassurer. On comprend. Allons récupérer ton "quelque chose", si c'est si important.

L'adolescent osa lever les yeux vers ses amis, puis fit un petit sourire reconnaissant :

- Merci…

- Alors, on va le chercher ton "truc important" ? lança le canard impatiemment.

Le jeune homme lui fit une moue exaspérée, puis monta sur le cheval. Sitôt installés, Pégase rua joyeusement, au grand dam de ses cavaliers qui s'accrochèrent de leur mieux pour ne pas finir par terre. Juste quand l'équidé s'élança dans les airs, le trio vit du coin de l’œil Hercule et Mégara passer devant eux ; Sora eut juste le temps de leur crier qu'ils reviendraient bientôt avant que le colisée ne disparaisse derrière eux à l'horizon.


Moins d'une heure plus tard, le cheval atterrit enfin devant l'entrée du temple, toujours à moitié effondrée. Le trio sauta à terre et se dirigea vers le bâtiment ; l’Élu s'arrêta un instant et leva les yeux vers l'immense trou qu'on apercevait au dessus de l'ouverture. Il contempla la fissure un moment, comme perdu dans ses pensées. Dingo remarqua son air soucieux et lui dit gentiment :

- Ça va, Sora ? Il y a un problème ?

Le jeune homme secoua aussitôt la tête en faisant un petit sourire un peu forcé :

- Non, tout va bien. Je réfléchissais.

- Alors, c'est quoi que tu cherches ? demanda alors Donald.

- C'est… un petit objet. Plat et fragile. Pas plus grand que ma main, fit son camarade après une légère hésitation.

- Tu peux pas plutôt nous dire ce que c'est, cet "objet" ? s'impatienta le canard.

- J… Je peux pas vous le décrire plus, c'est tout ! s'écria l'adolescent d'un ton énervé.

- Mais qu'est-ce que t'as, avec ton "objet" si important ? répliqua le magicien, mains sur les hanches.

- C'est important, c'est tout ! cria presque le garçon en se tournant vers le temple.

Et sans rien ajouter, Sora enjamba une colonne et pénétra dans le sanctuaire en ruines. Ses deux amis se regardèrent un moment, l'air inquiets, puis se dépêchèrent de le suivre à l'intérieur.

Le jeune homme se fraya un chemin à travers les débris encore dans le passage, et arriva finalement au centre de la salle gigantesque. Quelques torches ayant survécu à l'effondrement éclairaient les lieux, dévoilant sur le mur d'entrée les restes d'une fresque représentant un soleil se couchant sur la mer. Le garçon contempla ce qui avait été une magnifique fontaine, puis son attention se reporta vers une large fissure dans un coin de la pièce, de laquelle s'écoulait de l'eau. Ses mains se mirent à trembler, mais s'arrêtèrent lorsqu'il serra les poings. Respirant à fond, il s'avança vers l'angle inondé et chercha du regard parmi les décombres, avant de finalement fouiller dedans avec précaution. Mais il n'y trouva rien, à part des débris de mosaïque et de colonnes détrempés.

L'adolescent se redressa et se dirigea vers le centre de la pièce, avant de se tourner vers l'énorme point d'impact qui fissurai un mur ; pendant un instant, son regard resta figé sur la lézarde noire, le visage froncé comme s'il se rappelait un mauvais souvenir. Mais le garçon secoua rapidement la tête et se retourna vers une porte au fond de la pièce, décorée d'un soleil en dessous de nuages. Il s'y engouffra rapidement, sous le regard perplexe et inquiet de Donald et Dingo.

Sora fixa les marches devant lui, hésitant à avancer. L'escalier lui paraissait bien plus lumineux que lors de son dernier passage ; l'absence de Sans-cœur y était sans doute pour quelque chose. Il n'y avait aucune trace des créatures, et pourtant… l’Élu n'osait pas avancer, comme s'il redoutait qu'une ombre ne surgisse dès qu'il aurait fait un pas. L'espace d'un instant, il sembla vouloir faire demi-tour pour fouiller à nouveau la grande salle ; mais la raison de sa venue lui revint en mémoire, et il finit par descendre les marches une à une, lentement.

Pour une raison étrange, le chemin jusqu'à la petite salle aux arbustes fut beaucoup plus court que lors de son dernier passage. Et il avait pourtant prit soin d'inspecter minutieusement chaque marche ! Mais ce n'était pas ça qui le perturbait le plus ; malgré ses recherches, il n'avait toujours pas trouvé ce qu'il cherchait si désespérément. Pas le moindre indice, rien.

Un affreux doute l'envahi soudain ; et s'il ne l'avait pas perdu lors de sa confrontation monstrueuse de la veille… mais avant ? Et si cela s'était passé lors de la poursuite entre lui et ces Sans-cœurs satyres ? Et… et si ils l'avait piéti

Sora secoua la tête, ne voulant pas penser au pire, mais le mal était déjà fait ; l'image de l'objet tant aimé, réduit à un tas d'éclats brisés, envahi son esprit et lui donna des sueurs froides.

Qu'est-ce que je vais faire, maintenant ? Qu'est-ce que je vais lui dire ? Comment je vais…

Alors qu'il errait de long en large dans la salle en remuant ces sombres pensées dans sa tête, un petit point blanc au coin de sa vision attira son regard. Il baissa les yeux vers l'objet, et son cœur rata un battement.

Là, juste à l'angle de la porte, dans une des fosses remplies de fleurs, le petit porte-bonheur en coquillages était caché.

Sora se précipita sur l'amulette et la serra contre lui comme si c'était le trésor le plus précieux du monde. Il relâcha son étreinte et inspecta l'objet sous toutes les coutures, cherchant le moindre défaut, la moindre égratignure ; mais il n'y avait rien. Le porte-bonheur était intact, à peine sali par la terre ; le petit visage dessiné lui souriait toujours, comme s'il ne s'était rien passé. Le garçon était si soulagé de l'avoir retrouvé intact. Il avait eut tellement peur de ne pas retrouver le porte-bonheur de Kairi, ou même de le retrouver abîmé. Il n'aurait pas su quoi faire, quoi dire à son amie. Perdre cette amulette, ç'aurait été comme trahir la promesse qu'il lui avait faite de revenir. L'adolescent était heureux que le précieux objet soit de nouveau entre ses mains, et par dessus tout, intact.

C'était un miracle qu'il ai échappé à la horde des Ténèbres.

À cette pensée, le cœur de Sora se serra en se rappelant les évènements de la veille. Il se souvint de la peur qui l'avait envahi lorsque la marée de créatures le poursuivait sans relâche dans l'escalier, de l'angoisse de se retrouver seul à vaincre cette armée alors qu'il avait encore si peu de pouvoirs, et de la terreur de se voir mourir sans pouvoir se sauver.

Il se souvint de son dernier cri désespéré avant que l'eau ne le submerge, de cette sensation d'être écrasé par les pierres et la peur, de l'asphyxie provoquée par le liquide dans les poumons, de sa lutte désespérée pour ne pas s'évanouir, de son impuissance lorsque son propre corps refusa de répondre alors que sa conscience mourait avec lui…

Et puis, une douleur brûlante dans sa poitrine avait remplacé la froide léthargie de son corps, les sensations lui revinrent en même temps que le souffle, et il avait rouvert les yeux pour découvrir les visages inquiets mais soulagés de ses amis. Ils l'avaient sauvé. Il avait survécu. Il était vivant.

C'était un vrai miracle.

Le souvenir des évènements fit trembler Sora, alors qu'il serrait le précieux porte-bonheur contre son cœur. Il avait cru ne plus jamais revoir ses amis, avoir brisé sans le vouloir la tendre promesse que symbolisait l'amulette… Mais grâce à Kingdom Hearts, ou allez savoir quelle entité, il s'en était sorti. Il avait gardé sa promesse.

Il reviendrait vers elle.

- Tu as trouvé ce que tu cherchais, Sora ?

Subitement tiré de ses pensées, le garçon sursauta et essuya précipitamment les larmes échappées de ses yeux avant de se tourner vers celui qui avait parlé. Il vit alors Dingo et Donald, debout dans l'encadrement de la porte menant à l'escalier. Le jeune homme se releva en remettant discrètement le porte-bonheur dans sa poche, tout en la refermant avec précaution, et se tourna vers ses compagnons :

- Ou-oui, c'est bon, on peut rentrer au colisée, dit-il en essayant de ravaler la boule d'émotions dans sa gorge.

- C'était quoi ce que tu cherchais ? redemanda le canard.

- R-Rien.

- Ne t'inquiète pas, on ne dira pas à Kairi que tu as égaré son porte-bonheur, fit alors le chevalier en souriant.

- C-Comment tu sais pour… E-Et qui te dis que c'est ça que j'ai perdu ? bredouilla l'adolescent.

- J'ai vu le porte-bonheur dans ta main, expliqua le chien… et aussi tu viens juste de confirmer ce que j'ai dit.

Le visage de Sora devint subitement rouge tomate et il détourna les yeux, gêné et honteux.

- Mais pourquoi tu ne nous as pas dit plutôt que c'était ÇA que tu cherchais, au lieu de faire des mystères ? s'écria le magicien.

Le jeune homme se mordit la lèvre, mais osa finalement se confier :

- Parce que, justement… j'ai promis à Kairi de le lui ramener, et j'avais peur que… qu'il se soit cassé ou quelque chose. Et puis j'espérais l'avoir juste oublié dans nos affaires au lieu de l'avoir perdu, je… je voulais pas croire que je l'avais perdu.

- Mais tu l'as retrouvé en bon état, alors tout va bien, non ? ajouta Dingo.

Le garçon leva les yeux vers lui, le regard encore humide mais brillant de reconnaissance, et finit par déclarer en souriant doucement :

- Oui, tout va bien. Rentrons au colisée maint-

Avant qu'il n'ait pu finir sa phrase, une immense secousse ébranla le temple en manquant de faire tomber les trois amis à la renverse. L'esprit soudain en panique, Sora chercha le moindre danger potentiel, avant que Donald ne l'attrape brusquement pour l'entraîner sans réfléchir par la porte la plus proche, qui se trouva être celle que l'adolescent avait découverte la veille dans la fissure. Une fois à l'extérieur, le groupe décida que, quelque soit la chose ayant provoqué le tremblement, il valait mieux rentrer au colisée au plus vite avant que ça n'empire.

Le groupe s'engagea sur un chemin de montée, alors que de petites Ombres et des Soldats apparurent et commencèrent à les poursuivre. Le trio élimina sans problème les quelques Sans-cœurs qui approchaient trop près et continua leur course jusqu'à arriver à un croisement que Sora reconnut ; ils y étaient arrivés pendant leur exploration de la veille, et avaient décidés de continuer l'ascension qui les avaient menés jusqu'au trône de pierre. Cela devait être à cet endroit qu'il avait accidentellement bifurqué lors de la poursuite.

Reconnaissant le chemin, le groupe voulut s'engager sur la descente pour rejoindre le colisée, mais un véritable mur de Rondouillards doublés de Sans-cœurs volants leur barra le passage. Bon gré, mal gré, ils durent continuer leur ascension, toujours talonnés par les créatures démoniaques dont les rangs continuaient de grossir.


Après plusieurs minutes de montée éprouvante, le trio atteignit enfin la clairière où ils avaient été séparés la veille. Épuisés, essoufflés, ils s'arrêtèrent un instant au pied de la statue géante, incapables de faire un pas de plus. Sora chercha une Potion dans ses poches, avant de se rappeler qu'il était parti sans rien, pressé comme il était de retrouver le précieux porte-bonheur.

Juste à ce moment-là, la même troupe de Sans-cœurs qui les avaient attaqués la veille surgit devant eux, mettant fin à leur courte pause.

- Mais c'est pas vrai ! Vous pouvez pas nous ficher la paix ? s'écria le jeune homme, à la fois épuisé et exaspéré.

- Les gars, moi j'en peux plus ! fit Dingo en se mettant en position défensive.

- Il faut qu'on s'en aille d'ici ! renchérit Donald en déclenchant une série d'éclairs sur les Sans-cœurs.

L’Élu faisait travailler ses méninges pour trouver un plan tout en repoussant les monstres, lorsqu'il remarqua un passage étroit caché dans un renfoncement de la clairière, semblant mener au dessus de leur position. Sans plus attendre, il fit signe à ses deux camarades de le suivre dans le défilé. Les natifs du Château Disney se précipitèrent à la suite de leur ami, et tous grimpèrent quatre à quatre la pente raide alors que les créatures tentaient en vain de les poursuivre.

Le groupe se retrouva rapidement sur un balcon naturel en amont de la clairière, mais continua sa course un moment pour mettre le plus de distance entre eux et les monstres. Ils daignèrent enfin s'arrêter dans un cul-de-sac pour reprendre leur souffle, après avoir vérifié qu'aucune créature n'avait pu les rattraper.

- Ça… ça va les gars ? haleta l’Élu, s'appuyant d'une main contre une paroi étonnamment lisse et verticale.

- Je… je crois que oui, répliqua Dingo qui s'était écroulé au sol, hors d'haleine.

- Moi aussi… ajouta Donald tout aussi essoufflé et affalé par terre que lui.

- …Mais qu'est-ce qu'il se passe pour qu'il y ait autant de Sans-cœurs par ici ? finit par lâcher Sora.

- J'en sais rien, mais je pense qu'on devrait rentrer au colisée très vite avant qu'on en rencontre encore plus ! conclu le magicien en se relevant.

Ses deux compagnons acquiescèrent et se dirigèrent vers la sortie. Juste à ce moment-là, une ombre menaçante recouvrit lentement la clairière, arrêtant net le trio qui leva lentement la tête vers la falaise, redoutant le pire.

Et c'est là qu'ils le virent.

Un immense colosse de roche basaltique, doté de deux têtes dont les yeux et la bouche rougeoyaient d'une lueur volcanique démoniaque, venait d'apparaître au sommet de la montagne. Figés de terreur, les trois amis dévisagèrent la créature alors que celle-ci baissait les yeux vers eux ; remarquant leur présence, le monstre poussa un cri d'épouvante qui fit trembler le trio :

- Un Titan ! s'écrièrent-ils en chœur, alors que Donald se cachait derrière Sora et que Dingo se tenait la tête comme s'il avait peur qu'elle ne lui tombe des épaules.

Ledit Titan arracha alors un énorme morceau de la montagne, et, comme s'il eut s'agit d'une botte de paille, la lança sur les trois compagnons terrifiés.

- Fichons le camp, vite ! réalisa soudain l’Élu en courant vers leur sortie.

À peine quelques instants plus tard, le rocher géant s'écrasa derrière eux, obligeant le groupe à esquiver les énormes éclats résultant de l'impact. L'un d'eux vola au dessus du trio et finit sa course sur la sortie du cul-de-sac, coupant toute retraite.

- Non ! C'est pas vrai ! s'écria Sora.

- Qu'est-ce qu'on fait ? Qu'est-ce qu'on fait ? s'agita Donald en courant dans tous les sens pour éviter d'autres débris.

- On a pas le choix, fit le garçon en grinçant des dents, regard tourné vers le géant… Il faut qu'on monte !

- Quoi ? T'as pas un meilleur plan ? s'étrangla le canard.

- Si toi t'en as un, je t'écoute ! Sinon on y va avant de se faire réduire en bouillie ! répliqua le jeune homme en cherchant des yeux un endroit pour grimper.

Il regarda partout sur la paroi, espérant trouver à leur portée une corniche, un rebord auquel s'accrocher. L’Élu serra les poings de frustration, repensant au pouvoir de Fluidité propre au Domaine du Sommeil ; avec ça, il se serait déjà sorti de leur pétrin en deux temps trois mouvements ! Mais la gravité étant, il restait bloqué au fond de ce cul-de-sac.

Le Titan, voyant que les intrus avaient survécu à l'attaque, leva le pied et frappa lourdement le sol, faisant trembler toute la montagne. Des rochers venus de nulle part apparurent dans les airs et chutèrent vers les trois amis. Roulant sur le côté pour éviter un roc qui le frôlait, Sora remarqua enfin un rebord suffisamment bas pour eux ; à peine fut-il sur ses pieds qu'il fonça vers la paroi, grimpa dessus avec l'élan et atteignit l'encoche. Sentant qu'il allait assez vite pour continuer, il prit appui sur le rebord et se propulsa plus en hauteur, arrivant sur un petit balcon rocheux.

Un des rochers percuta alors un pan de la falaise, provoquant un éboulement à quelques mètres devant l’Élu ; ce dernier campa sur ses jambes et résista, alors que les rochers finissaient leur course en contrebas. Une fois stable, le garçon longea sa corniche et arriva devant un autre mur aussi lisse et vertical que celui qu'il venait d'escalader. Sans plus attendre, il se rua dessus et courut le long de la paroi aussi vite que possible pour ne pas perdre son élan.

À ce moment-là, le Titan de Roche provoqua à nouveau un séisme qui fit se détacher tout un pan de la falaise sous ses pieds ; les débris tombèrent droit sur Sora, qui eut le temps de remarquer la menace. Comme mû par une impulsion soudaine, l'adolescent bondi sur le rocher le plus proche, se propulsa sur le suivant, sauta sur un troisième qu'il escalada en courant, évita un quatrième roc en se catapultant sur un cinquième, se réceptionna sur un sixième pour s'élancer sur un septième qu'il gravit tout aussi vite, avant d'esquiver un huitième rocher beaucoup plus gros que les autres et de rebondir dessus pour atteindre le haut de la falaise en un saut maladroit, mais sûr ; le jeune homme atterrit souplement au sol, et s'arrêta enfin.

Sora resta figé un instant, clignant des yeux comme s'il sortait d'un rêve, puis regarda tour à tour le précipice derrière lui et sa position. Ses yeux s'écarquillèrent lentement lorsqu'il réalisa, et un petit rire s'échappa de ses lèvres, avant de se muer en véritable cri de bonheur :

- OUAIS ! C’ÉTAIT TROP GÉNIAL ! fit-il en sautant de joie sur place. Attends, comment j'ai fait ça moi ?

Mais il n'eut pas le temps de se poser plus de question qu'un nouveau cri du Titan retenti dans la montagne, poussant le garçon à ne pas s'attarder. Cherchant un couvert pour éviter d'autres éboulements, le jeune homme vit une ouverture dans la roche à sa gauche, éclairée par des torches. L’Élu fonça dans la fissure et se retrouva dans une grotte à moitié creusée dans la roche. Poursuivant son chemin, il escalada une paroi plus haute que lui et arriva dans une partie beaucoup plus ouverte de la caverne, où se trouvait une large ouverture dans le mur gauche laissant voir un lourd ciel d'orage, une grande fosse profonde d'environ trois mètres devant lui et, entre les deux, un passage menant vers une sortie.

Alors qu'une pluie battante s'infiltrait par la brèche, Sora s'avança sur le chemin de pierre, se faisant aussitôt accueillir par des Ombres et des Sans-cœurs volants qui engagèrent le combat. Les créatures terrestres furent rapidement éliminées, mais les autres étaient bien plus difficiles à toucher :; en tentant d'atteindre l'une d'entre elles en sautant, l’Élu dérapa sur le sol trempé par la pluie et tomba lourdement dans la fosse. L'atterrissage, quoique douloureux, ne le blessa pas, mais ce fut sa patience qui céda :

- Ça commence à bien faire ! s'écria le jeune homme, lançant des sorts à tout va. Fichez-moi la paix, j'ai un Titan à battre !

Les Sans-cœurs l'ignorèrent et continuèrent leurs attaques, lui laissant à peine le temps de respirer. L'adolescent esquiva autant que possible, mais la fatigue du combat et des coups reçus commençaient à se faire ressentir. Voyant les créatures éviter aisément ses assauts en remontant dans les airs, Sora se surprit à souhaiter avoir des ailes pour aller les poursuivre et se battre à armes égales.

Et il n'y a pas si longtemps, il aurait très bien pu le faire ! Il lui suffisait d'appeler un de ses Esprits volants pour une Attaque Fusion, et foncer joyeusement dans le tas ! Son Examen avait peut-être été un échec, mais l’Élu gardait de précieux souvenirs des combats passés avec ses Avale-Rêves ; ce n'était pas la même chose que de se battre avec Donald et Dingo, mais ça lui procurait autant de joie.

L'adolescent secoua brusquement la tête pour se sortir de ses pensées nostalgiques, évitant de justesse l'assaut d'une créature. C'était pas le moment de rêvasser, même pour des souvenirs aussi chaleureux ! Profitant de l'avoir à portée, le garçon envoya un Brasier sur le Sans-cœur, le pulvérisant sur le coup. Content d'avoir enfin réussi à en éliminer un, il enchaîna les coups de Keyblade sur les autres, mais ces derniers furent plus réactifs et repartirent en hauteur. Le jeune homme marmonna un juron, et s'apprêtait à retourner à une séance de "saute-et-laisse-moi-te-taper" quand un cri doux se fit entendre dans son dos. Il se retourna vers le bruit, s'attendant à une nouvelle menace, quand quelque chose de gros, rond et bleu-blanc-rose le percuta doucement, rebondit sur lui et se mit aussitôt à lui lécher affectueusement la figure.

Sonné à la fois par le choc et la marque d'affection inattendue, Sora resta un instant interdit, tenant ou plutôt soutenant la grande boule de poils dans ses bras, avant d'enfin baisser les yeux vers elle pour aussitôt les écarquiller :

- Bl… BLUEBERRY ? C-C'est toi ? s'écria-t-il en reconnaissant l'Esprit Miaou Waou, son tout premier compagnon dans les mondes du Sommeil.

Ledit "Blueberry" répondit par un jappement adorable et se remit à lécher le visage de son partenaire en remuant la queue. L’Élu, partagé entre une surprise et une joie immenses, finit par céder à cette dernière et se joignit aux retrouvailles en caressant la créature. L'Esprit interrompit soudain ce moment en lui sautant des bras et donna un grand coup de patte à un Sans-cœur venu d'un peu trop près, avant de revenir se blottir contre son maître en grognant méchamment contre les monstres volants.

Le garçon tourna son regard vers son Avale-Rêve toujours le poil hérissé, puis vers les Sans-cœurs, et un sourire malicieux étira ses lèvres :

- Dis Blueberry… ça te dis de combattre avec moi ? Comme au bon vieux temps ? fit-il en reportant son attention vers l'Esprit.

La créature mi-chat mi-chien le regarda à peine une seconde avant de se remettre à japper joyeusement en sautillant. Satisfait de cette réponse, l'adolescent sourit encore plus, une étincelle de bonheur dans le regard :

- Alors c'est parti ! s'écria-t-il en lançant son compagnon dans les airs.

L’Avale-Rêve retomba au sol en provoquant une onde de choc, et Sora monta sur son dos tandis qu'il rebondissait joyeusement dans tous les sens. L’Élu s'agrippa fermement à l'Esprit, le laissant percuter quelques Sans-cœurs surpris par les sauts du nouvel arrivant ; cependant les monstres reprirent très vite de l'altitude, se mettant hors de portée du duo. À ce moment-là, le Miaou Waou bondit en tournoyant sur lui-même, créant une tornade qui attira les ennemis à lui. Les créatures des Ténèbres furent violemment touchés par la puissante onde de choc qui parvint à en détruire quelques uns dans la foulée. Les Sans-cœurs encerclèrent le duo, mais l'Esprit parti soudainement en arrière à la manière d'un ballon qu'on dégonfle, se mettant hors de portée des monstres en percutant quelques uns au passage.

Sora fut surpris par ces deux nouvelles attaques, mais n'en perdit pas moins son sourire :

- C'est génial ça ! Continue comme ça, Blueberry ! encouragea-t-il son Avale-Rêve.

Obéissant aux ordres de son maître, l'Esprit engendra une nouvelle tornade qui élimina nombre d'adversaires, et enchaîna avec deux nouvelles "percées en dégonflage" qui leur fit esquiver plusieurs assauts des Sans-cœurs. Le Miaou Waou s'envola une deuxième fois en toupie et retomba au sol dans une énorme onde de choc, avant de soudainement disparaître dans un nuage de lumière ; Sora resta une demi-seconde en l'air, se demandant ce qu'il se passait, avant que son compagnon ne réapparaisse en dessous de lui, à présent vingt fois plus gros que sa taille normale. Sans vraiment comprendre ce qu'il se passait, le garçon s'accrocha au dos de son ami alors que ce dernier faisait un lent salto arrière, atterrit lourdement sur les Sans-cœurs et s'évapora en un nuage de fumée violette étincelante d'où surgirent des dizaines d'Esprits courant dans toutes les directions, chargeant les ennemis restants.

L’Élu retomba souplement et observa, émerveillé, la myriade d'Avale-Rêves colorés autour de lui, parmi lesquels il reconnu nombre de ses camarades de l'Examen. Alors qu'ils disparaissaient tour à tour, l'adolescent leva les bras pour saluer ses chers amis du Domaine du Sommeil, quelques larmes d'émotion et de reconnaissance aux yeux :

- Merci les amis, merci ! Blueberry, Purfly, Cottunbby, Eatty, Sicesalt, Spiky, Kaeluu, Punchlight, merci, merci à vous tous ! leur cria-t-il en agitant les bras en signe d'adieu, appelant les quelques Esprits qu'il avait pu identifier. Au revoir, à bientôt ! Au revoir !

- BRASIER !

Sursautant suite au cri nasillard, le jeune homme se retourna prestement pour voir, à juste un mètre de lui, un Sans-cœur se faire exploser par une boule de feu sortie de nulle part. Regardant dans la direction du tir, il vit alors accourir Donald et Dingo qui sautèrent dans la fosse pour le rejoindre. Sora n'eut même pas le temps de parler que le canard explosa de colère :

- MAIS ÇA VA PAS DE PARTIR COMME ÇA TOUT SEUL ? QU'EST-CE QUI T'AS PRIS ? CE SANS-CŒUR A FAILLI TE BLESSER !

L'adolescent resta figé, à la fois surpris par l'apparition de ses amis et l'accès de colère du magicien, avant de bredouiller un simple :

- Ben, Donald… tu vas bien ?

- COMMENT ÇA, "JE VAIS BIEN" ? TU MANQUES DE TE FAIRE VOLER TON CŒUR ET TU ME DEMANDE SI JE VAIS BIEN ?

- Donald, calme-toi, Sora va bien… fit Dingo en mettant une main sur l'épaule de son camarade emplumé.

- JE SUIS TRÈS CALME ! hurla ce dernier à plein poumons.

Un ange passa, pendant lequel les deux compagnons du magicien regardèrent avec stupeur ce dernier alors que celui-ci avait enfin arrêté de s'agiter en tout sens, semblant reprendre son souffle. Finalement, Donald remarqua leurs airs perplexes et bredouilla :

- Euh… Ça va Sora, tu n'as rien ?

- Hein ? Ah, non, juste un peu fatigué avec tout ces Sans-cœurs, répondit l’Élu… Mais sinon vous avez vu ?

- Vu quoi ? fit le chevalier, l'air intrigué.

- Vu comment Blueberry et moi on a vaincu tout ces Sans-cœurs ? Il m'a prit sur son dos pendant qu'il sautait pour les écraser, puis il a fait des tornades et des charges, et là il s'est changé en Miaou Waou géant et il a éclaté comme un ballon et il y avait plein d'Esprits qui sont apparus dans tout les sens et qui ont détruit les Sans-cœurs et… et pourquoi vous me regardez comme ça ?

- Euh… Sora ? T'es SÛR que tu te sens bien ? répondit Donald en lançant un Soin X sur le garçon, l'air de croire qu'il avait prit un sale coup sur la tête.

- Mais… Mais oui je vais bien ! Je me suis pas senti aussi bien depuis super longtemps ! Mais vous n'avez rien vu ? Vraiment ?

Dingo secoua la tête, l'air attristé de n'avoir pas assisté à ce que décrivait son ami, alors que le canard croisa les bras, le regard empli de reproches :

- Et TOI, tu n'as pas vu que tu nous avais un peu oubliés en bas, par hasard ?

- Je v… Oh… OH NON ! s'écria l’Élu en se plaquant une main sur la figure lorsqu'il réalisa qu'il avait carrément laissé ses camarades au fond du cul-de-sac.

Sora se maudit intérieurement pour sa totale inconscience qui l'avait fait oublié ses amis, alors qu'ils étaient tous dans une situation périlleuse. Et même si c'était explicable parce qu'il était sous adrénaline lorsque ça s'était produit, le garçon savait son comportement inexcusable. Que se serait-il passé s'ils étaient restés coincés là, en bas, avec tous ces rochers qui tombaient du ciel ?

- Bon sang, fit-il en allant de droite à gauche, honteux… je suis vraiment désolé les gars, je sais pas ce qui s'est passé, je…

- Sora, est-ce que tu vas bien ? Lui demanda alors Dingo.

- M-Moi ? Ben ça va, mais…

- Alors tout va bien, affirma le chevalier avec un sourire. Nous ne sommes pas blessés, et toi non plus. Tout ira bien.

Le jeune homme resta muet un instant, puis lui sourit doucement en retour, rassuré.

- C'est pas une raison pour nous laisser tomber pendant que tu t'amuses à grimper les murs en courant ! le réprimanda Donald, toujours en colère.

- Mais j… attends, j'ai fait QUOI ?

- Tu es monté jusqu'ici en courant sur la paroi, ajouta calmement Dingo. C'était vraiment impressionnant !

Sora resta un moment figé, comme si son cerveau avait subitement cessé de fonctionner. Puis un immense sourire éclaira son visage, et il se mit à faire une petite danse de la victoire sous le regard amusé du capitaine et celui agacé du magicien.

Ce fut à ce moment-là que la montagne se remit à trembler. Le trio décida qu'il ne valait mieux pas s'attarder ici et se précipitèrent vers la sortie, s'aidant les uns les autres pour s'extraire de la fosse ou éliminer quelques Sans-cœurs sur leur chemin.

Alors qu'ils émergeaient de la grotte sous la pluie battante et le vent, le bruit de l'orage couvrit les pas lourds du Titan qui apparu lentement quelques centaines de mètres plus haut. Voyant que les intrus étaient toujours là, la créature lança un énorme rocher dans leur direction. Inconscients du danger, le trio continua d'avancer sans remarquer la menace. Ils ne levèrent la tête que lorsque l'ombre du roc entra dans leur champ de vision.

L'imposant bloc rocheux percuta le sentier, à tout juste quelques mètres de Sora. L’Élu sursauta et manqua de perdre l'équilibre, alors que la roche se fissurai sous ses pieds. Par réflexe, il fit un pas en arrière, évitant de justesse de tomber dans le précipice qui s'ouvrait devant lui. L'éboulement provoqué par le choc fit tomber des débris qui s'abattirent sur la sortie de la grotte, coupant toute retraite.

Le trio grinça des dents en voyant le Titan bloquer leurs issues, mais continuèrent à avancer, bien déterminés à en finir au plus vite. Ils se retrouvèrent très vite devant un nouveau cul-de-sac provoqué par les nombreux éboulements du colosse qui les surplombait. Levant la tête vers ce dernier, l'adolescent se rendit compte qu'il était de nouveau en train de les bombarder de rochers, dont certains s'écrasaient déjà près d'eux.

- On est encore coincés ! s'exclama Donald en tentant d'exploser les rocs avec sa magie, alors que Dingo brandissait son bouclier pour se protéger lui et ses camarades.

Sora fixa la paroi devant eux, lisse, luisante de pluie et menant directement aux pieds du géant. Dans la tempête et l'orage qui se déchaînaient autour d'eux, son regard incertain s'écarquilla soudain, avant de luire d'une intense détermination.

- Non… On peut y arriver, dit-il lentement d'une voix confiante, les yeux rivés sur le monstre au sommet.

Ses deux amis le regardèrent, surpris. Avant qu'ils n'aient pu lui demander ce qu'il voulait dire, l'adolescent se tourna vers eux, les yeux brillant d'une volonté inébranlable :

- Je peux y arriver. Je vous emmène.

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Quelle tactique Sora compte-t-il utiliser pour battre le gigantesque Titan de Roche ? Et est-ce que le trio en viendra à bout ?

Sora : Ah ben finalement je suis pas mort ! *danse de la victoire*

T'as fini de faire le clown ?

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