Les Lumières dans les Ténèbres : La Réalité de la Fée Noire

Chapitre 49 : Re:Commencement III (Maxwell)

4383 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 27/02/2022 15:05

-         Riku, tu n’aurais pas dû dire ça à Araen.

Face au reproche de Kairi, l’expression de l’argenté s’est adoucie un peu. C’est vrai qu’Araen avait été assez pénible depuis notre arrivée ici, mais Riku ne l’avait pas ménagé non plus. Comme nous tous, Araen avait été séparé d’un être cher ; par chance, il me restait Lydia donc l’absence de Thomas me paraissait – un peu – moins difficile à supporter, mais pour lui…

-         Je suis d’accord avec Kairi, ai-je ajouté. Il n’en a pas l’air comme ça, mais je suis sûr qu’il est aussi attristé que nous.

Riku, se sentant un peu coupable, a répondu :

-         Vous avez peut-être raison. Cela dit, on devrait sans doute le laisser un peu seul pour le moment.

Je dois vous dire que le jeune homme m’intriguait (et m’intrigue encore aujourd’hui) beaucoup. Il a cette énergie calme et posée des gens sûr d’eux. C’est rassurant et un peu effrayant d’être avec lui, enfin, je crois qu’il s’agit des sentiments que ça devrait donner. Riku n’a pas l’air dangereux, mais il peut vraiment le devenir si on touche à ceux auxquels il tient. Pour résumer, j’ai l’impression qu’il mène un combat perpétuel contre les Ténèbres en lui. À ce niveau, il me rappelle beaucoup Thomas.

Riku n’est pas méchant, mais juste un peu dur parfois, pensais-je. Araen va finir par s’en rendre comp…

C’est là que je l’ai vu.

Lydia, Raya et les autres me regardaient, certains inquiets, d’autres intrigués.

-         Qu’est-ce qu’il y a ? m’a demandé Donald.

Une petite partie de moi aurait bien voulu lui répondre, mais j’en étais incapable. J’espérais que mes yeux m’avaient joué un tour, pourtant j’étais sûr que non. Et je crois…

Que je voulais que ce que j’avais vu soit réel.

-         Maxwell, m’a appelé Lydia, vraiment inquiète. Ça va ?

-         Il… Il est ici.

-         De qui est-ce que tu parles ?

Pris dans une sorte de transe, j’ai ignoré la question de Raya et me suis lancé à sa poursuite.

 

Je me souviens avoir couru un long moment en regardant frénétiquement autour de moi. Souvent, je le perdais de vue, mais, à chaque fois, je savais où aller, comme si mon être entier était attiré. Non, pas comme si. C’était le cas. Il fallait que je le retrouve.

Ma cible, posée contre un mur en bois, attendait que je la regarde. Ensuite, elle m’a fait signe d’approcher avant d’entrer dans une ruelle sombre et sans doute déserte. Je savais pertinemment que c’était un piège, cependant, je l’ai suivie quand même.

Une fois dedans, je me suis enfin arrêté.

Il m’attendait, avec son long manteau noir qui recouvrait la totalité de son corps et si bien son visage qu’on ne voyait rien. Le Numéro III de l’Organisation XIII.

Comme à chaque fois que je me retrouvais en sa présence, j’ai commencé à me sentir bizarre ; comme si mes forces me quittaient pour le rejoindre lui. Le simple fait qu’il soit là me tuait. Et le plus étrange, c’était que l’effet semblait bien plus puissant cette fois-ci.

Si on était lié d’une certaine manière lui et moi, pourquoi est-ce qu’il ne ressentait rien ?

Le Numéro III a applaudi.

-         Tu sais que ce n’est pas franchement malin de me suivre… tout seul ?

Bien sûr que je le savais, et mon comportement me surprenait moi-même. Le truc, c’est que je n’arrivais pas à réfléchir face à lui. Pas du tout.

-         Je parie que tu ne comprends pas du tout ce qu’il se passe, hein ? a-t-il continué. Laisse-moi t’aider.

Bizarrement, il avait vraiment l’air sincère, comme s’il se souciait de moi. Pourtant, ça n’avait aucun sens.

Il a avancé d’un pas, et Arsenal de l’Aube est apparue instantanément dans mes mains.

-         N’essaie pas de m’avoir avec tes ruses. (Malgré mon corps faible, j’ai essayé de me mettre en garde.) Je vais te battre, t’obliger à répondre à mes questions et à rendre le fragment de la Pierre Angulaire de Lumière que tu as volé.

-         Maxwell, tu sais bien que l’environnement t’es défavorable, non ?

Il avait raison. J’avais besoin de lumière pour me battre, or on était en pleine nuit dans une ruelle sombre, bien loin des lieux les plus éclairés du village. Cependant, tout ça était parfait pour lui. Et il le savait.

-         Pour commencer, je n’ai pas le fragment avec moi. Ensuite, je ne suis pas là pour me battre contre toi.

C’est bizarre, il a vraiment l’air différent de nos dernières rencontres. Pourquoi ?

-         Exact, a-t-il répondu.

Je l’ai regardé, interloqué.

-         Attends une seconde, tu peux lire dans mes pensées ?

-         Tes pensées ? (Il a croisé les bras, en pleine réflexion.) Il avait donc raison. Tu ne te souviens vraiment pas.

Aucune idée de quoi il parlait. Sur le moment, je pensais juste qu’il préparait un coup fourré.

Le Numéro III a haussé les épaules.

-         Pas grave. Je vais corriger ça.

Avant d’avoir le temps de lui demander ce qu’il voulait dire par là, il a claqué des doigts et aussitôt, me vue s’est troublée.

-         Qu’est-ce que…

Mon corps entier refusait de m’écouter. C’est à peine si je parvenais à rester debout. Quelle était cette technique au juste ? Il pouvait faire ça, avant ?

-         Reste calme, Maxwell. Tout sera plus clair si tu me laisses faire.

-         Dégage !

J’ai donné un faible coup de Keyblade dans le vide, le ratant complètement. Ce faisant, mon arme s’est échappée de mes mains pour ricocher quelque part au loin. J’ai titubé avant de finalement tomber à genoux. J’avais l’impression que mon corps allait imploser.

En levant les yeux, j’ai vaguement vu le Numéro III à quelques pas devant moi.

-         Finissons-en.

Une lumière sortie de nulle part m’a aveuglé et, soudain, le décor n’était plus le même.

Je me trouvais à présent sur un immense vitrail circulaire lumineux, composé de morceaux de verres colorés qui, si on les regardait dans l’ensemble, formait une image que j’ai reconnue tout de suite : moi. J’y étais représenté, yeux fermés, avec ma Arsenal de l’Aube à la main.

J’étais déjà venu dans cet endroit. J’étais déjà venu dans mon cœur. C’était il y a quelques années de cela, quand j’étais encore très jeune. Il y a eu, disons, certaines circonstances qui m’ont conduit dans cet endroit. Lorsque j’en avais eu le plus besoin, mon cœur a été reconnu digne et, après quelques épreuves, j’ai obtenu le droit de manier la Keyblade. Je m’en rappelais (et m’en rappelle toujours) comme si c’était hier. C’est pourquoi j’ai vite remarqué que deux choses n’allaient pas.

Premièrement, le vitrail avait un problème : il clignotait sans arrêt. Je ne parle pas de la lumière qu’il dégageait, mais du vitrail lui-même, comme si ce dernier pouvait s’arrêter d’exister à tout moment. Au moins, je ne tombais pas dans le vide.

Autre chose : je n’étais pas tout seul.

-         Tiens ? a fait le Numéro III sur un ton de surprise. Tu résistes encore ?

Je n’ai pas répondu. Pendant qu’il parlait, je me suis rendu compte qu’il n’avait pas du tout l’air étonné d’être ici. Aussi, mon corps allait mieux ; je n’étais pas en pleine forme, mais assez pour me battre si besoin. Je n’avais pas la moindre idée de ce que nous faisions dans mon cœur, et encore moins pourquoi il était dans cet état, mais je me suis forcé à rester calme. Thomas et Lydia m’attendaient. J’allais juste devoir battre ce type, et ce serait réglé. Avec tout ce qu’il s’est passé, je n’avais pas encore eu le temps d’expliquer à mes meilleurs amis qui j’étais réellement… alors hors de question de mourir ici.

J’ai respiré un grand coup.

Enfin parfaitement lucide, je me suis mis en garde.

Mon ennemi a soupiré.

-         Je le répète : l’environnement ne t’es toujours pas favorable.

Au-delà du vitrail, tout autour de nous, il n’y avait que de l’obscurité. La seule source de lumière, c’était le vitrail lui-même, mais il apparaissait et disparaissait constamment. J’en était tout à fait conscient.

Le Numéro III a semblé scruter mon visage. Quand il s’est enfin rendu compte que je ne changerai pas d’avis, il s’est résigné :

-         Très bien, Maxwell. Je t’ouvrirai les yeux par la force s’il le faut.

Il a été le premier à passer à l’attaque.

Le Numéro III a littéralement attiré l’obscurité à lui et cette dernière s’est modelée pour former une immense épée à deux mains : une claymore ténébreuse.

Il a abattu son arme et elle m’aurait fendu en deux si je ne l’avais pas esquivée.

Garde ton calme, me suis-je… dit ? Observe.

En quelques secondes, j’ai repris le contrôle de mes esprits. Je devais juste regarder, jusqu’à trouver le moment idéal pour attaquer.

Il a essayé plusieurs fois de m’atteindre, mais sans succès. C’est là qu’il a tenté autre chose. Quatre javelots de ténèbres sont apparus autour de lui pendant que son arme changeait de forme, devenant une dague. Pas de quoi se rassurer, une claymore est peut-être bien plus puissante mais prévisible. Ce qui n’est pas le cas d’une arme aussi légère qu’une dague. Quant à ces lances flottant à ses côtés, elles ne m’inspiraient pas confiance.

Le Numéro III s’est précipité vers moi avant d’essayer de me transpercer avec son arme. J’ai paré chacun de ses assauts en gardant bien en tête que les lances pouvaient m’attaquer à tout moment. Et j’ai commis une erreur.

En bloquant une énième attaque, j’ai jeté un rapide coup d’œil à ses autres armes pour m’assurer qu’elles ne bougeaient toujours pas. Mon adversaire l’a vu.

D’un geste rapide, il a tenté de m’éventrer mais sa dague a rencontré mon épée. Le problème, c’est que j’avais réagi trop tard pour la détourner. Nous sommes restés quelques secondes à croiser le fer, à nous regarder dans les yeux. Quoique, je ne devrais pas dire ça mais plutôt, l’un en face de l’autre. Je n’arrivais absolument pas à voir son visage. Chose étrange, vu à quel point j’étais proche.

J’utilisais mes deux mains pour manier la Keyblade, et mon corps était encore faible, alors impossible pour moi de faire autre chose que résister à la charge de l’ennemi.

Il l’a vu.

En un éclair, mon adversaire a saisi une des lances et a tenté de m’embrocher. S’il m’atteignait…

Reste calme. Comme d’habitude.

J’ai donné un coup de pied à mon opposant, le repoussant un peu plus loin. Pourtant, comme s’il s’y était attendu, ça ne l’a pas plus déséquilibré que ça. J’ai tout de suite enchaîné avec un coup de Keyblade qui l’a envoyé valser encore plus loin. Je croyais lui avoir fait assez mal, mais j’ai eu tort. Immédiatement, ses lances se sont toutes précipitées vers moi. Presque en même temps.

Elles n’étaient que quatre, alors j’ai pu les esquiver une par une sans trop de souci, les laissant se planter sur le vitrail ou carrément disparaître derrière moi. Pendant l’assaut de ses javelots, j’ai vu le Numéro III se rétablir avant de courir vers moi. Une lance s’est plantée juste à côté de ma jambe.

J’ai eu une idée folle. Je ne savais pas pourquoi, mais je savais que ça allait fonctionner.

J’ai pris la lance d’ombre la plus proche avant de la lui lancer en pleine tête.

Il n’a pas pu esquiver.

J’ai attendu, m’attendant à ce qu’il s’écroule. Mais au lieu de ça :

-         Bien joué, m’a-t-il félicité.

Je n’ai pas su quoi répondre, les mots ne pouvant sortir de ma bouche. J’étais pourtant sûr de l’avoir eu.

Lentement, la lance a disparu en se réduisant en poussière d’obscurité.

-         Je ne m’y attendais pas, a-t-il continué sur un ton admiratif. Pourtant, j’aurais dû.

Je ne comprenais pas. Il n’était pas censé survivre à ça.

-         Qu… Qu’est-ce que tu es au juste ? suis-je enfin parvenu à articuler.

Il a pris un petit instant avant de me répondre. J’aurais presque pu deviner un sourire sous l’obscurité de sa capuche.

-         Mauvaise question, Maxwell.

Sans me laisser le temps de réfléchir, il a invoqué une autre arme. Il s’agissait manifestement d’une longue hampe, se terminant par une pointe de lance mais aussi équipée d’une lame qui faisait dangereusement penser à celle d’une hache. Une hallebarde ; une arme polyvalente pouvant servir à la fois pour l’hast mais aussi le coup de taille. Il s’est précipité vers moi une nouvelle fois. Après m’être forcé à retrouver mes esprits, j’ai levé ma Keyblade et en me représentant bien mon objectif.

Je devais rester sur la défensive. Normalement, ce que j’avais en tête devrait fonctio…

-         Tu veux jouer à ça ? Très bien.

Le Numéro III a claqué des doigts et le sol autour de lui est devenu noir petit à petit jusqu’à finalement envahir tout le vitrail. Cette obscurité était inoffensive… mais le problème résidait dans ce qu’elle a fait apparaître.

Quand je disais que le vitrail était devenu complètement sombre, c’était faux. Du moins, en partie. Çà et là, parsemant le chemin qui nous séparait, des petits objets dégageant une lumière dorée étaient apparus. Des pièges hérissés de pointes dirigées vers le haut : des chausse-trappes. Et il y en avait beaucoup (bien plus que je n’aurais pu en invoquer sans mon épée, comme le soir où j’avais protégé Lydia avec, la veille de notre départ), bien assez pour blesser sérieusement mon vis-à-vis.

L’arme de ce dernier a disparu, et une multitude de lances ont surgi dans les airs avant de transpercer mes « mines ». Je l’ai regardé sans rien faire, abasourdis par sa capacité à lire mon esprit aussi facilement.

Tu ne vas quand même pas abandonner maintenant.

Oui, c’est vrai.

Pas maintenant.

Pas maintenant !

Profitant du fait qu’il n’ait pas encore récupéré son arme, j’ai chargé pendant que le vitrail reprenait peu à peu son aspect initial. J’ai tenté quelques attaques, malheureusement sans parvenir à l’atteindre. En plus, il récupérait sa hallebarde. J’ai donné un coup d’estoc, mais c’était trop tard ; l’arme avait fini de se reformer. Le Numéro III s’est écarté d’un pas avant d’essayer de me transpercer à son tour. Lors de mon esquive, j’ai remarqué que la lame de hache était orientée vers le haut. Heureusement, j’ai compris au dernier moment, juste avant qu’il n’attaque avec par un puissant coup ascendant.

Je pensais être tiré d’affaire, avoir une ouverture, or il m’a vite fait changer d’avis en m’attaquant avec la hampe.

Un assaut en trois coups, et j’ai été fichu de me prendre le dernier.

Pas maintenant.

J’ai fait appel à mon Essence une nouvelle fois, et un arc de lumière s’est dessiné. Utilisant ma Keyblade comme flèche, j’ai tiré vers mon adversaire… qui a réagi assez vite pour se mettre à l’abri. Arsenal de l’Aube m’est revenue et j’ai tout de suite invoqué des boucliers, des grands écus dorés, au-dessus du Numéro III.

Toujours pas, Maxwell.

Ils se sont tous abattus sur lui, un à un, mais toujours sans l’atteindre.

C’est là qu’il a commencé à multiplier les offensives. Voyant clairement que j’étais en position de faiblesse, l’ennemi a continué de m’attaquer sans relâche, tantôt avec sa hallebarde, tantôt une faux ou encore une épée. Je parvenais tout juste à survivre à tout ça en essayant de répliquer à mon tour, mais mon corps et mon esprit épuisés n’aidaient en rien. Sans oublier que l’adversaire semblait pouvoir prévoir absolument tous mes coups. Pour tout vous dire, c’était particulièrement pénible. Si nous étions connectés d’une façon ou d’une autre, s’il pouvait vraiment lire en moi comme dans un livre ouvert, pourquoi cela ne fonctionnait-il que dans un sens ?

Vraiment ?

Une pensée m’a traversée l’esprit. J’ai repoussé le Numéro III et fait une roulade sur le côté. Quelque chose a surgi de l’obscurité environnante pour venir se planter là où je me trouvais une seconde plus tôt. En regardant, j’ai vu une petite hache à double tranchant l’une des lames fissurait le verre : une francisque.

-         Oh ? C’est en train de fonctionner, on dirait, a commenté l’adversaire.

Je savais… Ou plutôt, je sentais que d’autres allaient venir. Et j’ai eu raison : d’autres haches ont essayé de me découper en deux, sans parvenir ne serait-ce qu’à me frôler. En bref :

Je voyais tout venir.

Voyant le Numéro III arriver, j’ai décidé de tenter autre chose. Un sort puissant ; une magie que je n’avais pas utilisée depuis des années, avant que le roi ne scelle mes pouvoirs.

Peu à peu, mon corps s’est recouvert de lumière pure, formant les différentes parties d’une armure. Ça a commencé par les jambières, avant de remonter jusqu’au torse avec la cuirasse en passant par toutes les autres protections des membres inférieurs et supérieurs. Enfin, je me suis retrouvé coiffé d’un casque lumineux. J’étais prêt à en découdre avec mon sort :

-         Le Chevalier Auroral, a déclaré le Numéro III. J’avais oublié. Ça pourrait me poser problème, seulement…

Seulement quelque chose clochait.

La lumière qui constituait mon armure n’était pas aussi puissante que d’habitude. Maintenant que j’y repense, c’était aussi le cas de tous les autres sorts que j’avais utilisé durant ce combat. Ce devait probablement être à cause de l’environnement, de mon corps fatigué… ou d’un mélange des deux.

Tu y es presque…

J’ai décidé de chasser cette pensée. Pas le temps de faiblir. Je devais éliminer ce type pour retrouver Tom et Lydia.

Je suis de nouveau passé à l’attaque, et le III en a fait autant.

J’ai brandi ma Keyblade en la serrant de toutes mes forces.

Mon ennemi a utilisé l’obscurité pour créer un long bâton sombre qui se terminait par une boule hérissée de pointes.

J’ai invoqué un sort Brasier droit sur lui. J’avais prévu qu’il évite la boule de feu, alors je me suis préparé à asséner ma Keyblade…

Rien.

Il n’était nulle part.

-         Bien tenté, a fait une voix au-dessus de moi. Mais n’oublie pas que tout ce que tu tentes contre moi…

J’ai immédiatement essayé de me protéger, mais j’étais bien trop lent.

-         … est complètement inutile.

Il a abattu son arme avec une force qui m’aurait sans doute tué si je n’étais pas protégé. Le coup était si puissant qu’il a détruit la totalité de mon armure sur le coup. L’explosion de ma propre magie m’a propulsé quelques mètres plus loin, au bord du vitrail.

J’étais au sol. Sans assez d’énergie pour lancer un sort, ou même me relever. Mon corps m’avait abandonné, trop épuisé pour faire quoi que ce soit.

Le Numéro III a commencé à marcher vers moi, sans se presser. Pas besoin : il avait gagné.

Je savais que je ne pouvais pas laisser tomber maintenant. Je savais aussi qu’à l’instant où il le déciderait, mon ennemi me tuerait et tout serait terminé pour moi. Je ne reverrais plus jamais mes amis.

Papa… Maman… Thomas… Lydia… Il faut agir.

Il avançait toujours. Son arme avait disparu. J’essayais de réfléchir, mais rien ne me venait. Ma maîtrise de soi habituelle m’avait abandonné.

Peut-être qu’avec plus de puissance…

-         … tu pourrais les protéger, c’est ça ?

Mon adversaire est arrivé juste devant moi.

-         Ne t’inquiète pas, a-t-il continué. Car cette force…

Est bien plus proche que tu ne le penses.

Bizarrement, la lumière du vitrail m’a semblé de plus en plus vive.

Celui qui se faisait appeler le « Numéro III » de l’Organisation s’est accroupi. Mon corps me brûlait, réagissant beaucoup plus à sa présence. Puis, doucement, retirant sa capuche, il a prononcé ces mots :

« Tu dois les sauver. »

 

 

-         Maxwell, ai-je entendu.

Quelqu’un me secouait par les épaules. Pensant qu’il s’agissait de mon imagination, je n’ai pas réagi tout de suite.

-         MAXWELL ! a fait la voix, un peu plus fort cette fois-ci.

C’est là que je me suis aperçu qu’il s’agissait d’une voix féminine. Et surtout : je la connaissais.

Lydia continuait de me secouer, jusqu’à ce que j’émette quelque chose qui ressemblait à un grognement.

-         Tu n’as rien ! a-t-elle fait, soulagée. J’ai cru que…

J’ai ouvert les yeux avant de constater que j’étais allongé sur le sol, le visage de ma meilleure amie juste au-dessus de moi. Quand nos regards se sont croisés, Lydia a écarquillé les yeux et eu un mouvement de recul.

-         Qu’est-ce qu’il y a ? lui ai-je demandé en me redressant.

Elle n’a pas répondu, me fixant toujours de cet air étrange.

-         Tu peux tout me dire, Lydia. Quel est le problème ?

Je ne comprenais pas pourquoi elle me regardait comme ça. Cette expression…

De la peur ?

-         Maxwell… a-t-elle commencé. Pourquoi…

Mon amie s’est relevée en reculant d’un pas. Elle tremblait, toujours en me dévisageant pour la première fois de toute ma vie.

-         Pourquoi est-ce que tes yeux sont dorés ?


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