Fight or die

Chapitre 9 : Plus personne ne doit mourir

4917 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 25/01/2017 22:12

POV Alex

« Vas-y, répète-lui ce que tu m’as dit. »


Le larbin de Yanken poussa violement le jeune homme par terre, lui arrachant un cri de douleur. Je n’étais pas vraiment experte mais j’en avais vu assez pour savoir qu’il avait plusieurs os cassés. Yanken haussa un sourcil. Il était assis nonchalamment sur la chaise et attendais la réponse. Enfin… c’est ce qu’il semblait faire. Depuis quelques jours, il n’était plus le même. Avant, tout ce qu’il avait en tête s’était de tuer ceux qui l’avaient trahi. Mais maintenant il semblait ailleurs. Ce qui m’énervais au plus haut point puisque je ne savais pas pourquoi.

L’homme blessé parvint tant bien que mal à se redresser et se mis sur ses genoux.


« Ils savent où nous sommes, combien nous sommes et notre projet. »


Mon cœur rata un battement. Ils savent ? Comment ça ils savent ? Et ils savent jusqu’où au juste ? Nan… Ils ne pouvaient pas savoir. Car s’ils avaient su, nous serions déjà morts. C’était un fait. Même si Yanken ne l’admettra jamais, la combinaison Ahomine et Alizée était dangereuse. Trop dangereuse. Je ne comprenais toujours pas pourquoi Yanken ne les avait pas tués quand ils ont voulu le quitter. Qui voudrais quitter Yanken ? Et, ce n’était pas comme si Alizée ou Ahomine avait les mains blanches. Yanken ne les a jamais forcés à faire quoique ce soit. Pourquoi était-il si obsédé par eux ? Alors que moi, moi… Dès le premier jour je suis restée avec lui. J’ai tout fait pour qu’il m’aime et il m’aime. Je serrais les dents. Je me fichais pas mal de ce que les gens pensaient de moi. Oui, j’étais une garce. Ce qui m’importait c’était Yanken et son amour.


Je l’entendis soupirer. Je levai les yeux vers lui. Il se massa les tempes. Je pouvais voir son agacement. Il tourna la tête lentement vers le messager. Les autres personnes s’écartèrent. Je laissai un soupir et fermai les yeux. Deux secondes plus tard, j’entendis un bruit sourd d’os se briser. J’ouvris les yeux. Le messager était par terre. Je détournai les yeux et couvris ma bouche avec ma main. Je ne me ferais jamais à la vue d’un crâne défoncé. Je pris une profonde inspiration pour ne pas vomir.


Yanken se massa les tempes et soupira une nouvelle fois. Il était à l’évidence très énervé. En même temps, s’ils savaient pour le plan… Même moi je ne savais pas quel était le plan hormis ce que je devais faire. Alors comment l’ont-ils su ? Perdu dans mes pensées, je ne remarquai pas de suite que Yanken me fixait. Je fronçais les sourcils. Un étrange sentiment s’empara de moi. J’avais peur. Je connaissais ce regard. Je l’avais vu des milliers de fois. Je détournai les yeux et me mordis l’intérieur de la joue. J’appréhendais ce qu’il allait faire. J’étais amoureuse de Yanken. Mais parfois j’en avais peur. Comme maintenant. Sans le voir, le l’entendis se rapprocher de moi. Tout doucement, comme un félin s’appétant à bondir sur sa proie. Je me crispai lorsque je sentis un courant d’air effleurer mon visage, signe qu’il avait levé la main. Je m’attendis à ressentir une douleur mais rien.


Un peu étonnée, je relevai les yeux vers lui. Il avait sa main dans ses cheveux et poussait un soupir. Je le regardais confus. Il hocha la tête en direction du couloir. J’avalai ma salive. J’étais saine et sauve. Je mis une mèche de cheveux derrière mon oreille et le suivis. Mon cœur battait encore la chamade. Normalement, il n’aurait pas hésité à fracasser le crâne de la personne n’ayant pas bien fait son travail. Mais c’était moi. Et il m’aimait. Il m’aimait moi. Même si le plan avait foiré avec Bakagami il me donnait une deuxième chance. Après tout, rien n’était perdu avec lui. Il était tellement stupide qu’il ne ferrait jamais le rapprochement entre Yanken et moi. Puis même s’il le fait il serait incapable de me tuer, ou même de me frapper.


Je penchais la tête vers le côté lorsque Yanken tourna pour prendre les escaliers. Ces escaliers menaient vers les salles de « détentes » comme ils aiment l’appeler. Je jetai un vif coup d’œil vers lui. Son visage était neutre… Je sentais que quelque chose n’allait pas. Mais je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus. Je le suivis en silence. En bas des escaliers, il y avait un couloir qui donnait sur 5 portes. Deux de chaque côté et une au fond. Toute personne travaillant pour Yanken, même le plus bas larbin, connaissait ces salles. C’était ici qu’ils extorquaient des informations à des personnes peu consentantes. Un frisson me parcouru l’échine. Il n’y avait personne dans ces salles au moment où nous traversâmes le couloir. Ou du moins, personne ne les interrogeait. Pour un effet d’efficacité, aucune des salles n’étaient isolées. De sorte que les autres personnes « interrogées » puissent entendre les autres ou pour dissuader les larbins de désobéir.


Nous nous dirigeâmes vers la salle du fond. C’était la salle la plus grande avec plus d’instruments que les autres. C’était également la seule à avoir une clé. Yanken la réservait pour des invités spéciaux. Je fronçais les sourcils. Qui pouvait-il y avoir là-dedans ? D’autant que je n’étais pas au courant. Il ouvrit la porte. Elle n’était pas fermée à clé. Donc on avait déjà commencé le travail. La salle était à peine éclairée, j’eus du mal à m’habituer. J’aperçus néanmoins une silhouette familière assis sur une chaise, plutôt mal en point en tout cas. En m’approchant, le visage féminin me parut de plus en plus familier. Je plissais les yeux. Je cherchais dans ma mémoire où je l’avais vu. Après quelques secondes je me suis souvenu.


« Mais que… » commençai-je.


Un bruit sourd m’interrompit dans ma phrase. En tournant la tête vers ce bruit, mon sang se glaça. Le bruit avait fait écho sur les parois des murs. Le silence revint enfin. Personne n’osait bouger ou parler. Seule la respiration rauque de l’interrogée, rendue difficile par un nez cassé et une accumulation de sang dans la gorge, trahissait le silence. Yanken se tenait debout, avec une batte de baseball dans la main droite. Un impact était apparu sur le mur à l’endroit où il avait frappé. Il remonta la batte à hauteur de son visage et l’appuya sur son épaule. Il se retournait vers moi. Je restai pétrifié. Il avait son regard de cinglé. Si je faisais quelque chose de travers, Yanken me défoncerais le crâne. Il s’avança vers moi mais resta à une bonne distance.


« Alex, Alex, Alex… » Sa voix était grave. « Tu sais, quand on s’est rencontré il y a quoi… 5 ans maintenant ? Je ne m’attendais pas à ce que tu sois la meilleure, surtout après que tu ais du prendre la place d’Alizée. » Il ricana légèrement et s’ébouriffa les cheveux. « Et bien, j’avais totalement raison. »


Il avait insisté sur les 4 derniers mots. J’avalai difficilement ma salive. Impossible de me justifier. Lorsqu’il était dans cet état là, il n’écouterait pas et ça ne ferait qu’empirer les choses. Il reprit en me fixant droit dans les yeux.


« Mais je dois avouer que la façon dont tu m’as déçue est remarquable. Même Seijuro lorsqu’il est tombé amoureux d’Alizée ne m’a pas autant dessus. Tu fais toujours tout de travers. Même quand tu dois répéter mes ordres aux larbins tu te trompes. REPETER DES ORDRES P*TAIN ! C’est si compliqué ? Je pense que oui. Parce que tu n’es pas capable de faire un p*tain de perroquet. Mais ce n’est pas grave. Finalement tu m’as quand même aidée. J’ai pu approcher une amie de Kagami. » Il marqua une petite pause. « Même…même ça tu n’as pas réussi. Séduire un idiot fini et le convaincre de détester Daiki. »


Il pris une profonde inspiration.


« Donc tu comprends, j’ai dû prendre les choses en mains. C’est pour ça que je l’ai ramenée ici. Pour qu’elle nous aide à trouver Daiki et Alizée. Hein Laurine. Pas vrai que tu vas nous aider ! »


Il prit sa batte de la même façon qu’un batteur. D’un mouvement vif il asséna un coup sur la tête de Laurine. Le coup était si violent qu’il avait coupé son visage.


« Où sont-ils ? »


Il lui prit les cheveux et lui releva le visage pour qu’elle le regarde. Je baissai les yeux. Laurine ne pouvait plus parler. Elle ne savait plus qui elle était pour être honnête. Ses yeux étaient dans le vague. Yanken sut qu’elle ne pourrait plus rien lui apporter. Il rabaissa sa tête violement. J’entendis un bruit d’os craquer. Surement sa nuque qui avait lâché. Yanken s’éloigna un peu de Laurine. Il passa ses mains sur son visage. Il était à l’évidence énervé. D’un coup, il revint à la charge et lui asséna encore un coup de batte.


« Vous êtes tous plus inutiles les uns que les autres ! » cria -t-il.


Il s’acharna ensuite sur le pauvre corps. Je ne voulais pas regarder mais je ne pouvais pas détourner les yeux. Au fur et à mesure des coups qu’il lui assénait à la tête, son visage se déformait. Une partie disparaissait dans les airs et recouvrait le plafond ou les murs. Une partie s’enfonçait avec les coups. C’était gore mais étrangement fascinant.


Absorbée par le visage, je ne me suis as rendu compte que Yanken s’était arrêté. Je m’en suis aperçu lorsqu’il me plaqua violement contre le mur. Une jambe entre les miennes, une main me serrant le cou et son autre main tenant le 9 millimètres contre ma tempe. La peur reprit le dessus. J’agrippais le bras qui tenait mon coup. En soit, il ne serrait pas fort mais il enfonçait ses ongles dans ma chair. Au bout de quelques secondes je sentis un liquide chaud couler de mon cou sur mes épaules. Je grimaçai. Il me faisait vraiment peur. Il approcha sa tête de mon visage.


« Ecoute Alex, si je t’avais choisie c’est à cause de ta folie meurtrière. Tu n’as pas peur de te salir les mains. Mais tu ne fais que me décevoir. » Sa voix était devenue plus douce « Tu ne sais pas dans quelle situation tu me mets. Tu aurais pu devenir une Alizée bis. En moins bien mais ça aurait pu marcher. » Un léger sourire apparu sur son visage « Tu comprends, tu ne m’es plus d’aucune utilité. Cependant, tu connais un peu trop de chose pour partir. Sans rancune hein, Alex. »


Je sentis mon cœur s’accélérer. Mes mains sont devenues moites. Non. Je ne voulais pas mourir. Pas ici. Pas avant de l’avoir épousé. En paniquant, je me mis à griffer le bras qui me tenait prisonnière. Ce n’a eu pour effet que d’accentuer la douleur. Mes yeux se remplir d’eau. Je ne voulais pas mourir ! NON. J’ouvris la bouche tremblante mais rien ne sortis. Il me sourit une dernière fois et appuya sur la détente… Rien. Je commençais à suffoquer. Il recommença. Rien encore. Il se mis à rire. Un rire aussi dérangé que lui.


« Enraillée… Alex, commence à prier Dieu. Il vient de te donner une dernière chance. »


Il lâcha prise d’un coup, ce qui me fis tomber par terre. Je tremblais de tout mon corps. Je recroquevillais mes genoux contre ma poitrine. Il poussa un long soupire. Il s’accroupit devant moi. Il posa sa main sur ma tête.


« Ne me déçoit plus, Alex » Il se releva et s’adressa aux autres larbins présents. « Découpez ses doigts et envoyez-les à Orianne. C’est elle qui a déniché Laurine, elle saura que c’est les siens. »


Mes yeux restèrent bloqués sur le corps inerte. Bien qu’elle ne vivait plus, elle avait l’œil restant ouvert. Elle me fixait. Elle me transperçait de son regard. Je ne l’avais vue qu’une seule fois. Elle rendait visite à Kagami. Il s’était enfermé dans la chambre pour parler. Je ne savais donc pas ce qui s’était dit ni qui elle était vraiment. Cependant, pour atterrir dans cette chambre. Mais je me doutais qu’elle possédait des informations dont Yanken avait besoin.


« Je vais le faire » Dit une voix qui venait d’arriver.


Je relevai la tête. Seijuro… Il avait un bras dans le plâtre et un atèle à une jambe. Pas besoin d’être médecin pour deviner que le bras et la jambe restant étaient également cassé. Il avait le visage boursouflé. Il ne pouvait ouvrir que l’œil gauche. Ma tête se tourna vers Yanken. L’épisode entre les deux était très récent.


« Dans ton état ? Hors de question. Tu es trop lent si des amis à Orianne sont là. Mais… Si tu as une idée d’où se trouve Daiki et sa bande, tu peux les tuer. Tous. »


« Je viens aussi. » M’exclamai-je en me levant d’un bon.


Yanken haussa les épaules. Il donna son accord en précisant que c’était notre dernière chance. Seijuro s’inclina légèrement à cause de ses côtes cassées. Je fis de même et suivis ses pas à l’extérieur. Je jetai néanmoins un dernier bref coup d’œil à Laurine. Je retins un soupir. Je regardai Seijuro monter les escaliers. Je restai à une distance raisonnable au cas où il tomberait. J’étais néanmoins sûre. Je connaissais la solution à tous mes problèmes. Alizée. Yanken l’adorait, comme sa petite sœur. Si je veux prendre sa place au sein de l’organisation, il faut qu’elle disparaisse.


POV Alizée


Je soupirai une énième fois depuis une heure. Après avoir aidé Riko à soigner Kise, je sortis de l’appartement délabré. Je me tournai sur la droite devant les escaliers montant. Je grimaçais déjà de douleur. Je ne me laissai cependant pas abattre. Je mis un pied sur la première marche et poussa sur la jambe. Une vive douleur me pris dans toute la jambe. Je toussai et crachai un peu. Il fallait dire que même avec Riko, j’aurais été mieux soignée à l’hôpital. Je forçai un sourire pour m’encourager. Je n’allais pas mourir pour 3 étages quand même.


Je commençai donc mon ascension marche par marche. J’avais l’impression que 10 minutes passaient entre 2 marches. En gros, un enfer. Au bout d’un moment, je m’étais habituée à la douleur. Je ne montais pas en 4ème vitesse mais quand même un peu plus vite.


C’est essoufflée que j’arrivais enfin à destination. Je pris le temps de reprendre ma respiration avant d’ouvrir la porte. Une fois passée, je regardai de gauche à droite. Un sourire apparu sur mes lèvres lorsque je vis la raison de mon ascension et de ma terrible douleur. En m’avançant vers lui, je réfléchissais déjà à la façon dont j’allais me venger. Il était allongé sur le dos et se couvrait les yeux avec son bras. Je savais pertinemment que ce qu’il s’était passé il y a une heure l’avait affecté. Bah… Je ne pouvais pas lui en vouloir. Je savais qu’il était mal en point lorsqu’il ne m’a pas remarquée venir alors que je boitais fortement.


« A-ho-mi-ne ! »


Il ne daigna pas soulever son bras pour me regarder. Il lâcha un soupir nonchalant pour me faire comprendre qu’il m’avait remarqué. Je soupirai encore. Il s’était allongé près du bord du toit. Je m’avançai donc vers celui-ci et me penchai vers l’avant dans l’optique de m’assoir. Le « NON MAIS T’ES PAS FOLLE » me fis sursauté. Si Ahomine n’avait pas bondit pour me rattraper, je serais une crêpe retournée carpé. Il m’engueula mais n’osa pas me toucher de peur de me faire mal. Il m’assista pour m’assoir. Je voulais que mes jambes pendent dans le vide. Je ne pus m’empêcher de sourire. Ahomine était aux petits soins avec moi. Pour la première fois en 13 ans qu’on se connaissait. J’allais en profiter, c’était sûr.


« Comment tu te sens ? » Me demanda -t-il 


« Je te retourne la question » répondis-je avec un sourire bienveillant.


Ahomine me regarda et sourit. J’eus un pincement au cœur. Je connaissais ce sourire. Ce n’était pas un sourire de bonheur. C’était un sourire qui disait « J’ai mal, mais ne t’inquiète pas, ça va aller ». Je détestais voir Ahomine comme ça. J’avais toujours su trouver les mots qu’il fallait. Je savais également engager la conversation. Sauf que là, il fallait que ce soit lui qui commence. Il nous avait tous surpris en déclarant sa flamme. La réaction de Kagami nous avait encore plus surpris. En effet, Mon cher Ahomine s’était pris un bon poing dans la figure. Je n’avais pas vraiment compris pourquoi d’ailleurs. D’accord, un mec avec qui tu t’engueule souvent te déclare soudainement sa flamme, ça peut choquer. Mais de là à réagir comme il l’a fait…


C’est la voix d’Ahomine qui me sortit de mes pensées.


« Tu te souviens du plan qu’on avait imaginé pour mettre Kise et Murasakibara ensemble ? » J’hochai la tête « Je pense que c’est à partir de ce moment que j’ai commencé à remarquer Kagami autrement que comme un idiot. Je pensais au départ que ça allait passer si je voyais d’autres filles… Mais je n’ai même pas eu envie de les voir. A chaque fois que j’ai envie de… Tu vois... Bah c’est Kagami qui apparaissait dans mon esprit. Je pensais que » Il se frotta le visage « Je pensais que je pouvais surmonter ça et attendre un peu. Puis, Alex est arrivée. Tu sais, quand je les ai vu tous les deux, il souriait. Il lui tenait les hanches en l’embrassant comme pour montrer au monde entier que c’était sa copine. Et moi ? Je suis qu’un con même pas capable de protéger ceux que j’aime. Et je suis un homme. Comment aurais-je pus avouer mes sentiments plus tôt ? Impossible. »


Un petit rire lui échappa, plus nerveux qu’’autre chose. Il poursuivit


« Quand il a dit que je me fichais de lui et qu’il allait quand même se battre, j’ai pas pu me retenir. Yanken est un enfoiré capable du pire. La personne que j’aime est en danger. En plus qu’elle me déteste, je ne peux pas la protéger. Qu’est-ce que je dois faire, hein ? Alizée ? Aide-moi. Je suis perdu. Je suffoque, je ne sais pas quoi faire… »


Je me mordis la lèvre inférieure. Yep, je détestais vraiment voir Ahomine comme ça. Je tendis ma main vers sa tête et l’attira vers moi. Il blottit immédiatement sa tête dans le creux de mon épaule. Sa respiration devenait saccadée. Il pleurait.


« Je ne veux plus que quelqu’un que j’aime meurt à cause de moi. Je veux les protéger. »


« Moi aussi… Moi aussi... »


Je lui caressais doucement le bras pour le calmer. Depuis que je connaissais Ahomine, je ne l’avais vu pleurer que deux fois. A la mort de sa famille et maintenant. Kagami ne se doutait même pas de ce qu’il avait fait.


Nous restâmes ainsi une bonne heure. Ahomine s’était calmé en 30 minutes mais il ne voulait pas que les autres voient qu’il avait pleuré. Le moment que je redoutais le plus arriva. Il fallait retourner en bas. Avec Kagami. L’enflure. Je commençai à pousser sur mes bras pour soulager mes jambes lorsque je sentis mon corps se soulever. Je laissai échapper un cri de surprise. Ahomine me porta en princesse. Nous reprîmes les escaliers. Sur le chemin, je remarquais une trace de sang sur mon bras. N’ayant pas de blessure à cet endroit, je balayais mon corps du regard à la recherche d’une blessure qui s’était rouverte. Je me rendis vite compte que la blessure ne venait pas de moi mais d’Ahomine. Cet andouille ne fait jamais attention à ces blessures.


Arrivée à bon port, je dénonçai Ahomine à Riko qui lui passa un savon. Je ris. Comme la vieille époque. Je jetai un regard à Kise. Il avait l’air d’aller mieux, même s’il pleurnichait de ne pas avoir Murasakibara avec lui. … Je penchais la tête sur le côté. Quelque chose ne collait pas. Cela faisait un peu plus de 2 heures que Kiseet moi-même avions quitté l’hôpital. Pourquoi personne ne nous cherchait ? Bon, moi je n’avais pas de famille... Mais Kise ? Bien qu’il se soit brouillé avec son père, Kise reste toujours un membre de la famille. Je secouais la tête. Mettant ça de côté, l’hôpital avait pour obligation de signaler à la police notre disparition. Surtout que nous n’avions pas payé.


Le puzzle ne s’assemblait pas et cela commençait vivement à m’énerver. Je m’assis par terre et m’adossai au canapé. Je grimaçai de douleur. Tout mon corps m’engueulait de ne pas en prendre mieux soins. Riko me fit une petite injection de morphine. Ce qui était bien avec cette drogue, c’est qu’elle agissait assez vite. La douleur devint vite supportable. En regardant la salle, je m’aperçus que Kagami et Floriane manquait. Tetsu servait d’assistant à Riko. Le pauvre… Lorsque je demandai où ils étaient, Riko m’informa qu’ils étaient descendus. Et beh, l’un préfère monter et l’autre descendre.


Une dizaine de minutes plus tard, les deux compères revinrent. Kagami croisa le regard d’Ahomine. Une tension immédiate se créa. On pouvait presque la toucher. Mais il n’y avait aucun dégoût dans cette tension. Je me retournai vers Ahomine et levai mon pouce. Tout n’était pas perdu… Le regard noir que je reçu me fis perdre mon sourire. Kagami soupira. Il ignora Ahomine et s’assit devant moi avec Floriane. Je sentais la question qui fâche arriver.


« Alex, elle est avec votre Yanken nan ? »


Je fermai les yeux et refoula un soupir. Un silence plutôt lourd s’installa. Je venais de consoler un cœur brisé, je ne voulais pas en consoler un deuxième. Mais bon, on avait déjà mis tout le monde dans la confidence avant que Kagami et Ahomine n’arrivent. J’ouvris la bouche pour parler mais mon ami me devança.


« Oui. »


« J’y crois pas… Vous le saviez tous ! Et vous ne m’aviez rien »


« Flo, Tetsu, et Kise ne l’ont su qu’aujourd’hui. Quant à Alizée et moi, ce ne sont pas nos affaires avec qui tu sors. »


« Tu t’écoutes des fois quand tu parles ? Alex est avec Yanken, c’est à cause d’elle que je ne suis pas allée chez Orianne quand ça a chauffé. Là elle m’appelle pour savoir où je suis et arrête d’appeler Tetsu Tetsu. »


Ahomine se leva. Je tournai la tête pour le voir. Il avait les poings serrés. Ça ne s’annonçais pas bien. Je m’apprêtai à me lever pour les séparés mais Ahomine desserra ses poings. Il me fit le sourire qu’il m’avait fait. Comme personne le connait, tout le monde fut berné. Enfin, sauf Riko.


« Tu sais quoi, fais ce que tu veux » commença -t-il d’un ton posé « Tu veux te battre contre Yanken ? Vas-y. Je ne te retiendrais pas. T’inquiètes, je viendrais sur ta tombe. Et celle de Kise, et celle de Floriane, et celle de Tetsu. »


Je lui jetai un regard noir et Riko lui asséna un coup dans les côtes. Mais il ne bougea pas. Il restait debout, à fixer Kagami. Il leva son doigt et le pointa vers ce dernier.


« Parce que si tu penses que tu peux stopper Yanken tout seul, tu te goures. Les seuls qui peuvent les stopper ce sont Alizée et moi. C’est tout. Je ne veux pas que d’autres personnes que j’aime meurt pour une raison aussi stupide. »


« Aussi stupide ? » répondit Kagami assez fort « Kise a failli mourir ! La police pourrait peut-être nous aider ! »


Mes yeux s’écarquillèrent. Je compris soudain ce que Yanken s’apprêtait à faire. Avant qu’Ahomine prenne la parole, j’intervins.


« Les mariés, je ne veux pas vous casser mais on a un problème plus important. »


Ayant toute leur attention, je leur exposai ma réflexion de tout à l’heure sur le fait que personne ne nous cherche. Kise remarqua que son père avait décidé de couper les ponts avec lui. Il était sûr que même s’il était sur le lit de la mort, son père ne viendrait pas. Je n’étais pas vraiment convaincu par cet explication. J’avançai le fait que l’hôpital avait le devoir d’avertir la police. D’autant plus qu’on avait rien payé. J’échangeais un regard avec Ahomine. Il avait compris. Je dus expliquer aux autres que Yanken avait la police dans la poche. Donc il savait que nous étions partis et que nous nous doutions de quelque chose.


Je m’ébouriffai les cheveux. Quelle plaie ce Yanken. Heureusement, ils ne connaissaient pas cet endroit. Riko me demanda quel était le problème.


« Aho, tu te souviens quand je t’ai dit que Yanken préparait quelque chose ? Je pense qu’il cherche à évincer les autres gangs pour contrôler la ville. Midorima était neutre. Il avait des connexions avec TOUS les groupes Yakusas. On a été trop égocentrique.  On pensait que l’attaque s’adressait qu’à nous mais non. En tuant Midorima il a adressé un message à tous les Yakusas. Il se fous des neutres et attaqueras tout le monde pour obtenir ce qu’il veut. »


Ahomine jura. Yanken était fou. S’il arrivait à prendre le contrôle de la ville, une guerre des gangs va éclater. Une comme le monde n’a jamais connu. Une guerre des gangs ou des tiers neutres pourront être en danger. Je me mordis la lèvre. Je me sentais stupide. J’aurais dû le savoir quand Seijuro était venu.


« Un instant… » commença Floriane « Si Alex sortait avec toi pour toucher Alizée et Ahomine, tu penses qu’elle a trafiqué ton téléphone ? »


Face à notre étonnement elle rajouta


« Bah votre Yanken là, il a l’air d’avoir de l’argent, il aurait pu mettre un truc de géolocalisation qu’on voit dans les films d’actions. »


Floriane eut à peine le temps de finir sa phrase que Riko, qui s’était déplacée jusqu’à la fenêtre, annonça la venue de deux voitures. Ahomine, Kagami et moi nous précipitâmes vers la fenêtre. Quatre personnes sortirent de chaque voiture. Parmi ces personnes se trouvaient Alex et…


« Sei..Seijuro » murmurai-je.


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