Fight or die

Chapitre 8 : ...Hein?

5926 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 09:41

POV Kise

 

Je me mordis les lèvres. Mes parents étaient debout, regardant l'autre personne à côté de mon lit. Je baissai le regard. Je ne pouvais pas affronter celui de mon père. Je sentais son dégoût. Je savais que ce moment viendrait un jour ou l'autre mais j'avais espéré qu'il arrive un peu plus tard. Je voulu me relever un peu mais une vive douleur au niveau de mon abdomen me radossa au lit. Je grimaçai de douleur. Je sentis une douce pression sur ma main. Un léger sourire étira mes lèvres. Cette sensation était plus agréable que ce que je pensais.

 

« Qu'avez-vous dis ? »

 

Je fermai les yeux fort. Le ton de mon père était glacial. A ce moment je sus que je l'avais déçu et qu'il ne me considérait plus comme son fils. Je levai les yeux vers l'homme qui me tenait la main. Il avait son visage lasse habituel. Il était impossible de savoir ce qu'il pensait à ce moment.

 

« Je suis amoureux de votre fils. »

« Vous êtes son professeur ! » s'énerva mon père

« Et alors ? »

« Et alors ?!? Cela est interdit ! Et c'est... eurk, dégoûtant. Ryôta. Tu me déçois vraiment. »

« En tant que parent vous devriez soutenir votre fils... »

« Mon fils ? Quel fils ? Mon fils est mort aujourd'hui. »

 

Cette dernière phrase me détruit intérieurement. Je regardais mon père, la bouche ouverte. Aucun son ne sortit. Je sentis mes larmes couler doucement sur mes joues. Je savais que mon père était homophobe mais…j'étais son fils. Je sentis mon professeur s'avancer en direction de mes parents. Je lui pris le poignet avant qu'il ne puisse agir. Il me regarda puis soupira avant de se reculer un peu. Je ne détachai pas mon regard de mes parents. Ma mère se pinçait les lèvres et mon père me rendait mon regard. D'un coup, il détourna son regard et partit de la chambre, suivit de ma mère.

 

Je pris une grande inspiration. Enfin je pouvais respirer. Mais une douleur intense me brûlait la poitrine. Je me recroquevillai sur moi-même. Ma respiration devint irrégulière. Plus mes poumons se remplissaient d’air plus la douleur s’intensifiait. Je serrai mes doigts sur la main de Mursakibara. Comme pour lui supplier de m’aider. J’ouvris la bouche mais encore une fois aucun son ne sortit. Je voulais crier. Ma bouche se referma. Je m’allongeai sur le lit. Je couvris mes yeux avec mon bras libre et me mordis ma lèvre inférieure.

 

« Pourquoi…pourquoi ça fait si mal ? Je le savais... Je le savais et pourtant… »

 

Je sentis soudain quelque chose de chaud près de moi. Je retirai mon bras et tournai la tête sur le côté. Murasakibara s’était allongé sur le lit à côté de moi. Il me regardait avec un visage qui m’était inconnu. Ses traits étaient fermés. Il avait mal. Je fronçai les sourcils. Pourquoi avait-il mal ? Que se passait-il ? Je levai ma main et la posai délicatement sur sa joue. Je frottai mon pouce contre sa peau et lui souris. Il poussa un grand soupir et me souris en retour. Le temps d’un instant, la douleur dans ma poitrine se transforma en douce chaleur. Il avait souris… Mes yeux dérivèrent sur toutes les petites parties de son visage. Ses yeux, son nez, ses sourcils, ses joues, ses lèvres… Ses lèvres… Ma main glissa sur sa joue pour que mon pousse puisse atteindre ses lèvres. Son regard sur moi se fit plus insistant mais cela ne me dérangeait pas. Il tira la main qu’il tenait toujours vers lui. Je souris. J’approchai ma tête de la sienne et fermai les yeux. Mon cœur s’accélérai. Enfin…

 

« Houlà.. Désolé les tourtereaux mais il faut y aller. »

 

Je sursautai et grimaçai de douleur. Aïe aïe aïe. Mon ventre… Je le caressai un peu pour l’apaiser. Je tournai la tête dans l’autre sens pour voir qui était apparue. Je me redressai légèrement. Je clignai des yeux. Alizée se tenait là, dans l’encadrement de la porte. Elle avait les mains sur les hanches et souriait fièrement. Pourquoi elle souriait ? Et d’abord qu’est-ce qu’elle fichait là ?! Je lui jetai un regard noir. J’allais réussir. Moi, Kise Ryota allais enfin réussir à embrasser l’homme de ma vie. J’eus soudain envie de pleurer. Alizée, je te hais. Elle porta la main à sa bouche et pris un air surpris.

 

« Oups, j’ai interrompu quelque chose ? »

 

Je serrai mon poing. Aaaaaaaah ! Je voulais tellement la tuer ! Je jetai un regard à sensei. Il avait repris son air las habituel. Okay, s’était finis. J !’avais raté ma seule chance d’avoir un baisé romantique.

 

« Haha, nan mais je ne déconne pas. Il faut vraiment bouger là. …. Aller mais bouger vos cul bordel ! »

 

Elle s’avançai vers moi d’un pas rapide. Cela me surpris un peu. Elle avait été sérieusement blessée. Comment pouvait-elle marcher comme ça ? Bref je m’en fiche. Je la hais je la hais je la hais. Elle ouvrit le placard et pris mon sac avec deux-trois affaires que Yukio m’avait apporté. Elle le posa lourdement sur le lit, créant une vibration qui réveilla ma douleur. Elle fouilla dedans pour chercher je-ne-sais-quoi. Elle regarda ensuite Murasakibara. Ils hochèrent la tête. Euh, il se passe quoi là ? Je remarquai soudain qu’Alizée était habillée. Donc elle voulait vraiment qu’on bouge. D’un coup tous les fils branchés sur moi partirent et je fus soulever du lit.

 

« Allez princesse » dit Murasakibara.

« Princesse ? Princesse ? Est-ce que j’ai l’air d’une princesse ?! Je suis un homme, un vrai ! Pose-moi tout de suite ! »

« T’es sûr ? »

« … Mon ventre me fait mal donc vas-y mollo »

 

Deux... Cela faisait deux fois que je voyais un visage de Murasakibara autre que son visage las. Et celui-là ne me déplaisait pas. Il m’avait regardé avec une telle autorité… S’il me regarde comme ça dans lit, il peut me faire tout ce qu’il veut. Alizée sortit de la chambre suivit de près par sensei et par extension moi. Alizée ne prit pas le chemin habituel. Elle tourna dans un petit couloir et ouvrit une porte. Nous tombâmes sur un espèce d’escalier que personne ne prenait plus depuis un certain moment. Je voulus demander comment elle connaissait l’endroit mais je me tus. D’abord parce que ce n’était visiblement pas le moment. Ensuite parce que j’étais trop préoccupé à regarder l’homme de ma vie sous cet angle. Qu’est-ce qu’il est beau…

 

Avant que je m’en rende compte, nous étions dehors. Visiblement l’escalier bizarre débouchait sur une ruelle en perpendiculaire à la route principale. Là, un van noir nous attendait. J’avalais difficilement ma salive. Ca faisait trop film de yakusa. C’était pas bon.

 

Alizée ouvrit la porte et alla se mettre à l’avant. Murasakibara me posa délicatement sur l’un des sièges, m’attacha et s’installa à côté de moi. Je jetai un œil sur la conductrice. S’était Riko… Mon regard se détourna sur Alizée. Elle était assise et attachée. Elle se tenait les côtes. Je la vis grimacer quelques secondes puis prendre un air sérieux. Je fronçais les sourcils. Elle était quoi ? Wonder Woman ? Déjà que moi, qui n’avait pas bougé, j’avais tellement mal que je pouvais m’évanouir à tout moment, mais alors elle !... Bref, je m’abstins de tout commentaire. Alizée et Riko échangèrent quelques mots que je n’entendis pas. Puis Riko démarra la voiture.

 

Nous arrivâmes dans un endroit que je ne connaissais pas. Je pense que s’était à l’ouest de Tokyo mais je n’étais pas sûr. Je tournai la tête pour regarder Murasakibara. Mon cœur rata un battement. Personne. Il n’y avait personne. La porte qui s’ouvrit brusquement à côté de moi me fit sursauter. Pour la énième fois je grimaçai de douleur. J’entendis un bref « pardon » et on me porta. Je clignai des yeux. J’étais comme dans les vapes. Mon cœur s’accéléra. Et si… Et si les personnes dont Alizée voulait me protéger nous avaient pris par surprise et étaient venu pour me tuer ???

 

Je tentai de me dégager mais en vain. J’étais vraiment trop dans les vapes, toutes mes forces m’avaient quitté. Je décidai donc de me laisser faire. Un léger sourire étira mes lèvres. Alors j’allais mourir comme ça ? Sans avoir pu l’embrasser une fois… Wow, attendez un peu. Je n’ai toujours pas embrassé Murasakibara. Je ne peux pas mourir. Impossible. Je contractai tous les muscles de mon corps d’un coup et me tortillai. Je tombai par terre. Je me retournai et rampai quelques centimètres avant de me trouver nez à nez avec des jambes. La personne s’accroupit. Je relevai la tête et fronçai les sourcils.

 

« Qu.. »

« Je peux savoir ce qui t’arrive Kise ? T’es pas en état de te débattre comme ça. Et puis t’as peur de qui ? »

« Alizée vite. »

 

Alizée poussa un long soupir et me souleva comme si je ne pesais que trois kilos. Je n’imaginais pas qu’elle avait une telle force. Je me laissai donc porter. Nous entrâmes dans un bâtiment. Alizée monta plusieurs marches et s’arrêta au premier étage. Elle me déposa doucement sur le sol. J’eu un petit moment de balancement avant de reprendre clairement mes esprits. Je suivis Alizée à l’intérieur de l’appartement.  Il n’y avait rien. Absolument rien. L’appartement était composé de trois pièces. Une assez grande à droite de l’entrée, une autre adjacente à la grande pièce et la troisième se trouvait au fond du couloir. Je m’avançais dans la sale à droite. Il y avait un canapé et deux fauteuils.

 

Je balayais la salle des yeux. L’endroit était assez glauque. A cause des immeubles hauts autour, il n’y avait peu de luminosité. Les murs étaient fissurés à de nombreux endroits. Un frisson me parcouru. Je n’aurais pas été surpris si un fantôme ou un meurtrier surentraîné apparaissaient dans la seconde. Je m’approchai du canapé en boitant et m’assis avec précaution. Tout mon corps me faisait souffrir. Sans compter ma tête.  Je me tins le ventre là où j’avais reçu les coups de couteau.

 

« Tiens, ça devrait de soulager un peu »

 

Je relevai la tête. Riko me tendait un verre et une pilule blanche. Je n’étais pas en état de réfléchir et pris ce qu’on m’offrait. Je mis la pilule dans ma bouche et l’avalai avec de l’eau. Une grimace de dégoût déforma un peu mon visage. La pilule avait un arrière-goût mauvais. Je retendis le verre à Riko et ouvris la bouche pour parler mais Alizée me devança.

 

« On l’a ramené chez lui. Il a râlé mais on ne peut pas l’embarquer là-dedans. Et vous non plus d’ailleurs »

 

Je voulus rétorquer quelque chose mais je n’en pouvais plus. Jamais je n’aurais imaginé qu’avoir mal pouvait fatiguer autant. Je pensai soudain à Floriane et Kagami et tetsu et tous les autres. Est-ce qu’ils vont bien ? Une autre question me brûlait les lèvres. Que se passait-il ? Tout s’était passé si vite… Je savais qu’Ahomine et Alizée avaient un passé pas très net mais de là à penser que ce soit aussi grave. Je lançai un regard vers Alizée. Elle était au téléphone et parlait. Elle avait encore son plâtre au bras droit.

 

Un sentiment de culpabilité me pinça le cœur. Si seulement j’avais été plus fort… J’aurais pu protéger Floriane et Alizée n’aurait jamais été blessé comme ça. Son visage portait encore les marques de ce soir-là. Il avait un peu dégonflé mais restait boursouflé au niveau des yeux. Je baissai mon regard. La voir comme ça me rendait malade. Je ne pouvais m’empêcher de penser que s’était de ma faute. Je m’étais juré de toujours protégé mes amis et là… un est mort, et l’autre supporte une douleur que je savais quasi insupportable. Je mordis l’intérieur de la joue pour ne pas pleurer. Challenge perdu d’avance. Des larmes chaudes coulèrent le long de mes joues.

 

Je me couvris le visage avec mes mains et tentai de les stopper. Je me penchais vers l’avant. Je sentis soudain une main se poser sur ma tête. J’ouvris les yeux et reconnus les chaussures d’Alizée. Elle devait sûrement savoir ce que je ressentais. Je sentis ses bras glisser autour de moi et me serrer. Je levai la tête pour l’enfouir dans son cou. Je ne me préoccupais plus d’arrêtait mes larmes. Je me laissai aller. Mes côtes me faisaient tellement mal. Je ressentais la douleur des coups de couteau, comme si on me les donnait encore une fois. Mon cœur me brûlait tellement. J’étais tellement faible.

 

Je continuai de pleurer quelques minutes avant de me calmer. Je me redressai légèrement, indiquant à Alizée que ça allait mieux. Elle me sourit tendrement. Je lui rendis un sourire assez faible. J’entendis la porte d’entrée s’ouvrir et regardai dans cette direction. Orianne apparut suivie de Laurine, Tetsu et Floriane. Mes deux amis se précipitèrent vers moi. Ils s’arrêtèrent devant moi et me prirent dans leur bras gentiment. Je ne pus m’empêcher de sourire. Ils m’avaient manqué même si cela ne faisait que trois jours.

 

« Tu as pleuré Kise ? Pourquoi ? Il s’est passé quoi ? Pfft je suis sûre que c’est Murasakibara. Tsk, attends que je le vois au bahut. Il va voir ce.. »

« Flo, calme toi, et Murasakibara n’a rien à voir là-dedans ! »

« Kise a raison » intervint Alizée « Il y a même eu une déclaration assez touchante. … Bref, il nous reste plus qu’à attendre les autres »

 

 

POV Kagami

 

« Aarg ! Mais ils voulaient dire quoi par disparu ? Et puis, pourquoi est-ce qu’ils n’ont pas appeler ses parents ? Je ne sais pas où il se trouve moi… KISEEEEEEEEE T’ES OU ???? »

 

Les gens se retournèrent. Je haussai les épaules et repris ma marche. Si je le croise je le trucide. Dans son état il doit rester au lit. Je poussai un long soupir. Si son cas s’aggravait, je ne me le pardonnerais jamais. Il fallait également que je trouve Ahomine. Nous n’avions pas eu l’occasion de se parler correctement encore. Je voulais m’excuser de ne pas avoir été là. Je doute qu’il me pardonne mais bon… c’est déjà ça. Depuis que j’avais rencontré Ahomine et Alizée, les problèmes s’empilaient dans ma vie. Là j’en avais trois. Kise, Ahomine et Alex. Un bruit sourd me sortit de mes pensées. Je tournai la tête vers ce bruit. Je vis un homme à terre et trois autres lui assener des coups de pieds. Je soupirai et m’engouffrai dans la ruelle.

 

« Hey ! »

 

Ce simple mot fit fuir la bande d’assaillants. Je levai les yeux au ciel. Encore une bande de voyous. J’arrivai à la hauteur du blessé. Je haussai les sourcils. Ses cheveux étaient rouge vif. Comme mes cheveux mais différent. Bref. Je me penchai vers lui et lui touchai l’épaule. Il émit un petit gémissement. Ok, il est vivant. Je le relevai doucement. Malheureusement je n’avais pas d’eau. Je serrai les dents. Il était vraiment salement amoché. Ses yeux étaient tellement boursoufflés que je me demandais s’il pouvait voir. Je voulais l’aider mais Kise restait ma priorité. Je sortis mon portable et composai le numéro des urgences. Une main s’appuya soudain sur mon bras. Je lançai un regard à l’inconnu. Je lus dans ses yeux qu’il ne voulait pas que j’appelle. Je m’ébouriffai les cheveux. Je ne pouvais pas le laisser comme ça.

 

« On s’en charge »

 

Je sursautai à moitié et me tournai pour faire face aux nouveaux arrivant. Ils portaient des masques qui couvraient la moitié inférieure de leur visage. Je clignai des yeux. Mais dans quelle merde je me suis encore foutu moi. L’un des hommes s’approcha. Sans vraiment comprendre, je me mis en position de défense. Quelque chose en eux me poussait à les croire et en même temps j’avais la sensation que je ne pouvais pas leur faire confiance. AAAAAAAAAH mais je suis censé faire quoi là ! Ça m’énerve. Je regardai l’homme blessé. Il hocha la tête légèrement. Je me frottai la nuque. Nan mais sérieux, laisser moi respirer… Je regardai une dernière fois le groupe d’hommes et partis.

 

Je ne retournai pas vers la rue principale. Cette ruelle ne semblait pas être une impasse et je voulais savoir où elle menait. Je marchai quelques mètres et m’arrêtai. Je me retournai. Ils avaient déjà tous disparu. Comme si ce n’était qu’un rêve. Je secouai la tête. Voilà que je devenais fou. Je continuai à marcher et à crier le nom de Kise à tout va. J’étais épris d’une sensation bizarre. Je n’arrivais pas à me faire du souci pour Kise. Au lieu, je réfléchissais à mes deux autres problèmes. Surtout Ahomine. Il fallait que je m’excuse. M’excuser devant cet abruti. Moi. Taiga Kagami m’excuser devant Ahomine. Je m’accroupis et m’ébouriffai les cheveux. Je n’en avais aucune envie.

 

Je continuai à errer pendant dix bonnes minutes. Je regardai autour de moi. Je n’avais aucune idée d’où j’avais atterri. Bah, je m’en fichai un peu. Kise, Kise, Kise….

 

« AAAAAH AHOMINE CR2TIN !!!! »

« J’ai fait quoi encore ? »

 

Je fis un bon. La voix venait de derrière moi. Je baissai mon regard. Je vis un homme ensanglanté. J’eus un mouvement de recul. Je ne fis pas de suite le lien entre la voix et l’homme. Je clignai des yeux plusieurs fois. En y prêtant plus d’attention, la personne semblait écorchée à plusieurs endroits. Je m’approchai doucement. … Erm-…

 

« A-Ahomine ? »

 

« Non sans blague ? »

Je restai debout sans rien faire quelques secondes. Wow, wow wow. La personne à moitié morte devant moi était Ahomine ??? Genre LE Ahomine. Je grimaçai un peu. Il était tellement dans un sale état que je n’avais pas le cœur à le taquiner. Je m’approchai encore plus de lui et m’accroupi devant lui. Je le fixai un instant. Ses yeux bleus foncés rendirent mon regard. Ce n’est que lorsque je vis une lueur de questionnement dans son regard que je me rendis compte que j’étais en train de caresser sa joue. A ma grande surprise, je ne retirai pas de suite ma main. Mon cerveau voulait la retirer mais ma main ne bougeait pas. Je fis comme si ce n’était rien.

 

« Et ben, t’es bien amoché… Tu peux te lever ? »

 

Il hocha la tête. Je lui attrapai le bras et le soulevai pour l’aider. Il s’appuya sur mon épaule et grimaça de douleur. Qu’Ahomie se repose sur moi n’était pas si désagréable que ça au final. Je lui fis part de mon problème. Il ricana un peu et me dit qu’il savait où Kise était. Je haussai les sourcils puis les fronçai. Il sait où est Kise ? Et il est dans cet état-là ? J’eus une frayeur. Ahomine serra ses mains sur mon épaule, je tournai la tête pour le regarder et ne pus m’empêcher de sourire. Okay, j’ai compris. Kise est sain et sauf. J’avais maintenant un nouveau problème. Comment bouger cette masse de muscles ensanglantés ? Ahomine murmura d’aller où il m’indique. Je ne cherchai pas à le contredire.

Je suivis donc ses instructions pendant 20 bonnes minutes. Nous arrivâmes devant un immeuble assez miteux. Je balayai les alentours du regard. Et en plus de ça on est loin de tout. Bah, plus rien ne m’étonne depuis que je connais les deux énergumènes.

 

« Mais qu’est-ce que tu fais là ? »

 

La voix forte et plus grave que d’habitude d’Ahomine me sortit de mes pensées. Je le regardai puis déviai mon regard sur devant moi. Je clignai des yeux sans vraiment y croire. Alizée courait vers nous. Mais genre courir courir. Elle avait une jambe et un bras cassé non ? Sans compter toutes les côtes. Elle arriva rapidement à notre hauteur avec Momo. Elle ignora les râles d’Ahomine et le pris avec l’aide de Riko. Elles coururent vers l’établissement. Je leur emboitai le pas rapidement.

 

Je les suivis jusqu’à un petit appartement au premier étage. Alizée et Riko tournèrent à droite. J’écarquillai les yeux. Kise était allongé sur le canapé, la main sur le ventre en tentant de respirer comme il fallait. Mes dents se serrèrent. Je regardais en direction d’Ahomine et des filles. Riko se dirigeait vers moi et ouvris la bouche pour parler.

 

« KAGAMIIIIIII »

 

Je n’eus pas le temps de réagir que Floriane me sauta dessus, nous faisant tous deux tomber par terre. Je grimaçai légèrement. Elle avait enfoui sa tête dans ma poitrine et sanglotait légèrement. Je soupirai et rigola un peu. Floriane était une tête dure mais dans ces moments elle était comme une enfant de quatre ans. Je levai ma main et lui caressai les cheveux. J’entendis une voix traiter Floriane de « bébé ». Je me recentrai sur le problème initial et poussai Floriane sur le côté. Je me levai et me tournai vers Alizée qui pansait les blessures d’Ahomine. Je commençai à parler mais elle me coupa la parole.

« Seijuro a reçu pour ordre de terminer le travail. Autrement dit, Kise était en danger. » Elle prit un bandage et l’enroula autour du bras de son ami « T’es blessures ne sont pas trop grave. Morgane a été plutôt gentille »

« D’accord mai… »

« Ouai je sais, c’est parce que Kazunari et moi avons gagner »

« GAGNE ??? MAIS POURQUOI ELLE… » cria Riko apparemment choquée.

« Les gars… »

« Yep, mais on avait besoin d’informations supplémentaires donc… »

« Oh hey je suis là… »

« Supplémentaire ? Par rapport à qui ? » demanda Alizée

« Par rapport à.. »

« BORDEL MAIS JE SUIS INVISIBLE OU MERDE » m’exclamai-je, un peu plus fort que voulu « Vous pouvez m’expliquer pourquoi ce Seijuro veut tuer Kise et pourquoi vous nous avez amener ici ? On est censé faire quoi nous ? »

Ahomine poussa un long soupir de dédain. J’eus un sourire irrité. Ca faisait longtemps. Qu’est-ce qu’il me tapait sur le système ce mec. Tout en allant chercher quelque chose à boire, il m’expliqua. Ce qui s’était passé chez Orianne n’était qu’un avertissement pour eux. Comme si Yanken les avait prévenus que quelque chose allait se passer. Une sorte de guerre… Plutôt sympas le mec. Le regard noir d’Ahomine me fit comprendre que j’avais pensé à voix haute. Il poursuivit en disant que Yanken n’avait jamais laissé un travail non fini. Si son but était de tuer Kisse, alors il fallait qu’il finisse. J’hochai la tête lentement. Je commençais à assembler les pièces du puzzle.

« Donc Alex… » Murmurai-je à voix basse.

Je secouai la tête. Il me manquait encore trop d’élément pour pouvoir faire le rapprochement. Je sentis soudain l’atmosphère s’alourdir. Je lançai un regard à Floriane. Elle me regardait avec un air assez triste. Je fronçai les sourcils. Le soupir d’Alizée me fit tourner la tête vers sa direction. Mes yeux rencontrèrent ceux d’Ahomine. Ce dernier détourna immédiatement le regard. Je clignai des yeux. Mais j’avais dit quoi ?? Je n’y comprenais rien.

« …. Woow quelle tension sexuelle »

Je sursautais en poussant un cri pas très masculin. Comme à peu près toutes les personnes présentes. Sauf Kise bien sûr. Tetsu se tenait à côtés de moi, l’air un penaud. Je tapotais ma poitrine pour tenter de me calmer un peu. Ce mec sera ma mort moi je vous le dis. Je soupirai. Devançant tout le monde, il dit qu’il était présent depuis que Floriane s’était jetée sur moi. Je regardai mon ami, incrédule. Cet homme m’étonnera toujours. Nous rîmes un peu. La tension avait totalement disparue. Même Ahomine avait souri. Nos regards se croisèrent une nouvelle fois. Je lui souris calmement. Il prit son air de dédain habituel et m’ignora. Nan mais il veut quoi maintenant !!!!

« Dans tous les cas » commença Ahomine « on ne peut pas rester avec vous. Pas dans la situation actuelle. Rentrer chez vous est trop dangereux aussi. Le mieux c’est que vous restiez là le temps que ça se tasse. Tetsu, essaye de t’arranger avec tes parents sans dire ce qui se passe. »

Tetsu, Tetsu ? Mais il se prend pour qui d’appeler mon pote par son prénom alors qu’il ne le connait pas aussi bien que moi ? Il m’avait mis en colère…

« Regarde-nous. On est déjà très impliqué dans ton histoire, que tu le veuilles ou non. Je me contre fiche de ce passé entre toi et Yanken. Il a touché à mes amis. »

« Bakagami, tu ne sais même pas à quel point il est dangereux. Et puis … »

Je l’attrapai par le col

« Ecoutes moi bien. Cet enfoiré a essayé de tuer mes amis et en a foutu un à l’hôpital. Et tu me demandes de rester passif face à ça ? Je m’en balance de ce Yanken. Fort ou pas je vais le défoncer. Sans toi ou avec toi. »

Il me repoussa assez violemment, me faisant lâcher prise avant de me plaquer contre le mur. 

« Mais t’es complètement con ? Yanken est un fou. Il est capable de tuer sa propre mère. Tu crois que t’es assez fort pour le battre. Tsk. Te surestime pas. Tu ne lui arrive même pas à la cheville. Ni à lui ni à moi. Si tu y qui vas protéger tes amis hein ? Si tu y vas-tu vas mourir bordel ! »

Sa dernière phrase me fit un drôle d’effet. J’avais cru percevoir une sorte de tristesse dans sa voix. Je serrai mes poings.

« Qu’est-ce que ça peut te foutre que je meure ou pas ? » moi voix était plus forte que je ne le voulais « Depuis le début t’en a rien à foutre de moi ou même des autres. Et maintenant tu veux me dire que tu.. »

« Je t’aime. »

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