Shingeki no Kyojin : A toi qui vis 2000 ans plus tard.

Ces derniers jours étaient devenues plus calmes, notamment depuis la capture d'Annie mais pour Erwin, ce n'était que le commencement de quelque chose qui les dépassaient. Erina était agenouillée dans l’herbe, devant une pierre tombale, un bouquet de lys blanches dans les bras. Elle fixait la photo qui était posée contre depuis plusieurs minutes maintenant. Il s'agissait d'un cliché de son frère, portant fièrement l’uniforme du Bataillon d’Exploration, grand sourire sur son visage. Un sentiment de tristesse vint soudainement l’écraser et l'ébranla. Avec tous les événements qui étaient arrivés après la 57ème expédition, elle n’avait pas eu le temps de souffler. Elle avait la sensation que le ciel lui tombait dessus, l'écrasait, l'étouffait.

– Pardon, j’aurai aimé venir plus tôt., dit-elle finalement.

Elle déposait lentement le bouquet contre la pierre. Un cercueil vide avait été mis sous terre car aucun reste de son corps n’avait été retrouvé. Sa pierre tombale avait été installée aux côtés de celles de Petra, Erd, Gunther et Auruo, vides elles aussi. Levi lui avait dit que lors de leur retour de missions, un groupe de Titans s'étaient mis à les poursuivre et que les cadavres des soldats tombés les ralentissaient, ils avaient alors du s'en débarrasser. Ce jour-là, ils avaient réellement vécus l'enfer et Erina n'était pas prêtes de l'oublier. Elle remarquait que des fleurs fraîches avaient été déposés près de leurs tombes. Elle esquissait un léger sourire en se disant qu’il était bien entouré. Elle baissait la tête, froissant le tissu de sa jupe entre ses doigts.

– Nous avons arrêté Annie Leonhart., reprit Erina. C’était elle qui était en possession du Titan Féminin. L’opération a été un succès mais au prix de nombreuses vies, tu t'en doutes. Mais… Elle s’est emprisonnée dans son cristal, on ne peut rien en tirer, c'est si frustrant., elle souffla. Je me demande si toutes ces pertes étaient nécessaires…

Elle relevait finalement la tête après quelques minutes, regardant la photo en souriant tristement, essuyant vivement ses larmes du bout des doigts.

– C’est dur, chaque jour., rajouta la jeune femme en haussant les épaules. J’ai été nommée Capitaine, tu sais. J’ai repris la 5ème escouade, j’essaye d’être à la hauteur, d'être comme toi., elle marqua une pause. Parfois, je me demande si les choses seraient plus simples, si je disais la vérité sur nous…

Elle se stoppa pour se pencher en avant pour remettre correctement le cadre-photo qui était entrain de glisser, ajustant ensuite délicatement le bouquet de fleurs. Elle remarquait quelques gouttes qui commençait à marquer la pierre dans un rythme irrégulier, il commençait à pleuvoir.

– Je dois partir pour le Sud, dans l’enceinte du Mur Sina., dit-elle. Certains membres de mon escouade s’y trouvent déjà, ils sont surveillés par Mike. En fait… Ils recherchent d’éventuel complices d’Annie.

Il pleuvait de plus en plus, l’heure du départ approchait à grand pas. Sören devait probablement l’attendre aux écuries pour pouvoir partir. Elle venait déposer un baiser sur ses doigts avant de venir les coller contre la photo.

– Tu me manques terriblement, Eryck., murmura-t-elle.

Elle restait ainsi quelques secondes avant de finalement se relever. Elle tournait les talons en prenant une grande inspiration mais se stoppa net en voyant Levi qui se tenait près d’un arbre, à quelques mètres d’elle, parapluie dans une main et quelques fleurs dans l’autre. Ils se regardèrent pendant quelques secondes, sans dire un mot. Finalement, il s’approcha de la jeune femme et vint à son tour déposer le petit bouquet d’œillets blancs sur la tombe d’Eryck avant de revenir à ses côtés. Il inclina le parapluie de façon que les deux soient protégés de l’averse qui s’abattait sur eux. Elle le regardait longuement en biais avant de baisser les yeux, elle se demandait depuis combien de temps il était là.

– Tu n’étais pas obligé., dit Erina.

– Un merci suffirait puis, j'en avais envie.

Elle gardait les yeux baissés et elle esquissa un timide sourire aux paroles du Caporal. Elle murmura donc un « merci » entre ses lèvres. Elle passait son bras autour de celui de Levi et tous deux entreprirent une marche, en direction des écuries du Quartier Général. Le départ pour le Sud était imminent, elle devait se préparer.

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Pendant un siècle, l’Humanité vécu en paix à l’intérieur des murs. Elle en oublia la terreur d’être dominée et l’humiliation d’être réduite en captivité. Le jour où les Titans ouvrirent une brèche dans le mur, le combat des Hommes commença. Et alors que les victimes tombaient, innombrables, soldats et civils confondus, ils découvrirent l’existence de Titans dissimulés en son sein. Tandis que certains semblaient se battre pour elle, d'autres voulaient l'anéantir. C'est alors qu'au prix de bien des sacrifices, elle parvint à capturer l’un d’entre eux, Annie Leonhart, cinq ans après l’ouverture de la première brèche. A cet instant, une nouvelle menace pesait déjà sur l’Humanité.

Ils chevauchaient depuis quelques heures maintenant, ils arrivaient enfin à apercevoir la forteresse dans laquelle quelques cadets de la 104ème Brigade d’entrainement avaient été emmenés. Le temps était agréable, Erina essayait de profiter de ce petit moment de paix sans pourtant oublier que les choses étaient loin d’être finies.

– Nous arrivons bientôt, Capitaine., annonçait Sören en la regardant.

– Ah, enfin !, elle soupira longuement.

– Dites, Capitaine.. Quel est le but d’Erwin en isolant les cadets ?

– Erwin pense qu’Annie Leonhart à des complices, qu’elle n’a pas pu agir seule., répondit simplement Erina.

– Et vous, qu’en pensez-vous ?

– Hm… Eh bien.., fit Erina en baissant les yeux. Quelques-uns de mes soldats se trouvent là-bas. Je ne les imagine pas être des ennemis mais ce n'est peut-être pas impossible, après tout je ne les connais pas assez pour savoir.

– C’est difficile à croire, n'est-ce pas ? Que des personnes si jeunes puissent agir ainsi contre l’Humanité., ajouta Sören. Je me demande quel était son but en voulant s'emparer d'Eren.

Elle regardait Sören quelques secondes en restant silencieuse avant de se concentrer de nouveau sur la route qu'ils empruntaient. Il avait raison. Ils espéraient obtenir plus de réponse en capturant Annie mais voilà qu’elle s’était enfermée dans un cristal impossible à briser. Ils atteignirent finalement la forteresse et une fois dans la cour, ils descendirent tous deux de leurs montures. Erina s’étira un instant avant de finalement soupirer de soulagement, ses membres étaient tout engourdis. Un soldat était venu prendre en charge leurs cheveux pour les installer dans des box et les nourrir après ce voyage. Erina se dirigea vers Mike et Nanaba qui se trouvait sur une tour en hauteur, elle emprunta des escaliers en pierre pour les rejoindre, suivi de son fidèle bras droit.

– Ah, vous êtes arrivés !, dit Nanaba en souriant. Le voyage a été bon ?

– Sans encombre., dit Erina. Du nouveau ?

– Non, toujours pas., répondit Mike.

Erina se tourna de trois quarts pour jeter un œil au bâtiment principal qui se trouvait derrière elle. Le ou les complices du Titan Féminin se trouveraient donc ici ? Un frisson désagréable parcourut son échine. Si c'était effectivement le cas, ça voulait dire qu'elle les connaissait probablement.

– Tu as l’air sceptique, Erina., ajouta Mike en la regardant. Tu penses qu’Erwin se trompe ?

– Hm… J’aimerai dire que oui., elle le regardait de nouveau. Mais nous savons tous deux que c’est rarement le cas, n'est-ce pas ?

Mike et Erina continuaient de se regarder, un silence étrange prenait place autour des quatre soldats.

– Qu’est-ce que tu ne me dis pas, Mike ?, reprit la jeune femme.

Il la regardait avant de regarder Nanaba en lui faisant un signe de tête, Erina en fit de même avec Sören. Ils descendirent tous les deux de la tour en reprenant le même escalier emprunté plus tôt. Erina regardait Mike quelques secondes avant de s’approcher de la rambarde de la tour. Elle mit sa main contre la pierre qui s’était légèrement réchauffée avec le soleil avant de porter son regard sur Mike qui s’était approché d’elle en sortant deux documents de l'intérieur de sa veste. La jeune femme s’empara des papiers et se mit à lire les notes qui étaient inscrites dessus. Elle essayait tant bien que mal de cacher sa surprise, ses doigts se crispant sur les feuilles.

– Voici les deux suspects., dit le soldat.