L'automne d'une vie

Chapitre 20 : XIX-Dix-neuvième

1142 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 21/04/2019 16:54

-Caporal ?

-Ah, gamine. Je t'attendais.

-Bonjour…

-Tu te sens prête ?

-Je ne serais jamais prête.

-Je dois le prendre pour un non ?

-Pour un oui.

La petite blonde portait sa tenue d'entraînement. Ça faisait quelques temps que Levi ne l'avait pas vue habillée comme ça, ça lui rappelait quand elle était encore dans les brigades d'entraînement.

-Caporal, ça fait une semaine que je ne vous ai pas vu… où étiez-vous ?

-On a reçu de plus en plus de plaintes des nobles ces derniers temps, alors y'a encore plus de paperasse que d'habitude. J'étais enfermé dans mon bureau h24 pour m'occuper de ça. Surtout que Hanji est tellement occupée à faire toutes les boutiques de la ville pour nous trouver des habits pour le bal qu'on a du de le partager à deux, moi et Erwin.

-C'est pour ça… Mais vous ne mangiez même plus ?

-Si. Mais quelqu'un m'apportait à bouffer.

-Vous devez être épuisé ! On peut reporter ça à demain, si vous voulez !

-Non. Ça ira.

-Vous êtes sûr ?

-Ouais. Certain.

-Bon, si vous le dites…

Ils étaient dans une petite salle que Levi avait réservée pour apprendre à danser à Aki.

-Ok. On y va ?

-Oui.

-Commence déjà par enlever tes chaussures, et vient au milieu de la salle.

Elle lui obéit et se planta à côté de lui.

-Bon. Si tu ne supportes vraiment plus, tu cries. Enfin non, tu me le dis. Ok ?

-D'accord.

-On va y aller doucement.

Il lui prit la main et enlaça ses doigts aux siens. Il jeta un coup d'oeil à la blonde pour vérifier qu'elle allait bien. Elle avait fermé les yeux et contrôlait sa respiration.

-Ça va ?

-Ça va.

-Pose ton autre main sur mon épaule.

Elle obéit sans rechigner.

Il mit sa main sur la hanche de la blonde. Il la sentit frémir. Elle paniqua.

Il la lâcha.

-D-d-désolée, Caporal…

-T'inquiète. Prends ton temps.

Elle reprit son souffle et le regarda, inquiète.

-Je n'y arriverai jamais…

-Ne dis pas ça.

-Mais si ! Et encore, c'est vous alors ça peut aller… Mais quelqu'un que je ne connais pas… et en qui je n'ai pas confiance… Je n'y arriverai pas.

-N'abandonne pas déjà.

-Vous avez raison.

Elle inspira un grand coup et prit un air décidé.

-On y va ?

-Oui.

Il recommença étape par étape. Joindre leurs deux mains, vérifier qu'elle allait bien, lui demander de mettre sa main sur son épaule, poser la sienne sur sa hanche…

Au bout de plusieurs essais, la blonde finit par se contrôler quand il posait sa main sur elle.

-Ça va ?

-Ça va.

-Ok, alors je vais te montrer. C'est super simple. Il faut juste tourner sur soi-même.

Ils essayèrent. Au bout de cinq ou six tours, la jeune fille gémit.

-J'ai la tête qui tourne…

-Quand on tourne, fixe un point qui ne bouge pas. Comme mes yeux. C'est ça. Regarde-moi dans les yeux.

-D'accord.

Il recommencèrent. La petite blonde détestait le fixer comme ça. Ses yeux semblaient lui dire tant de choses à la fois.

Il leur fallut une heure ou deux pour qu'Aki maîtrise totalement la danse.

-C'est bon.

-C'est bon ? On a fini ?

-Ouais.

La petite blonde se laissa tomber par terre, sans lâcher la main du brun, ce qui l'entraîna avec elle. Ils se retrouvèrent étendus par terre, épuisés.

-D-d-désolée, Caporal !

-C'est bon, c'est pas grave.

-Ça n'en a pas l'air, mais c'est épuisant…

-C'est clair. Mais au moins tu connais une danse.

-J'en connais deux !

-Quoi ? Laquelle ?

-Je sais danser un slow.

Il faillit s'etouffer. Elle, un slow ? C'était une blague ? Il n'allait jamais laisser quelqu'un danser un slow avec elle.

-Ça ne compte pas. Je sais même pas si c'est considéré comme une danse.

-Je n'en danserais pas de toute façon. C'est bien trop proche pour moi.

-Tu m'étonnes. Mais si jamais y'en a au Bal et qu'on te demande d'en danser, comment tu vas faire ? Refuser ?

-Je…

Elle lui fit un regard de chien battu.

-Je préférerais encore en danser un avec vous.

Il soupira.

-Ok. Je peux comprendre. Ce sera pas agréable pour toi mais je veux bien, si ça peut te tirer d'une mauvaise passe. Mais… T'es sûre que ça ira ? Je sais que t'as confiance en moi, mais quand même… Je voudrais pas que tu fasses une crise d'angoisse en plein milieu de ce putain de bal.

-Caporal, comme je vous l'ai déjà dit, je ne veux pas que ça me pourrisse la vie. Et je n'ai pas envie de fuir. Pas question d'aller m'enfermer dans les toilettes pour y échapper. Et puis si c'est vous, ça ne me dérange pas… tant que ça. Je ne devrais pas m'évanouir. Ça ira.

-Si jamais tu te sens pas bien, tu me le dis. Si jamais tu en a marre de danser avec des inconnus, tu me le dis. Ok ?

-Caporal…

-Quoi ? Hé, mais pourquoi tu pleures ?

-Vous êtes beaucoup trop protecteur avec moi… Je suis désolée d'être un poids pour vous…

-Tu préférerais que je t'oblige à danser avec des putains de nobles qui te toucheraient sans aucune considération pour ce que tu en penses ?

-B-bien sûr que non, m-mais…

-Mais ?

-Mais, je ne comprends pas pourquoi… moi.

-Arrête de te poser des questions putain, tu es un de nos gamins les plus précieux, alors on a besoin de toi. Pigé ?

-Oui.

-Super.

Ils se regardèrent pendant quelques secondes avant qu'Aki ne détourne la tête.

-Salut vous deux !

La blonde fit un bond. Aucun des deux n'avait entendu Hanji entrer.

-Oh, p'tite Aki, je t'ai fais peur ?

-U-un peu…

-Tu lui as foutu une trouille bleue putain. Tu peux pas prévenir avant d'entrer ?

-Oh c'est bon Leviii ! J'ai une bonne nouvelle !

-Et c'est quoi, quatz'yeux ?

-J'ai trouvé nos costumes pour le bal !

-Super. C'est ça ta bonne nouvelle ?

-Ouii !

-Mais on s'en fout putain.

-Levi, quel rabat-joie ! Et toi Aki, tu en penses quoi ?

-C'est… Bien ?

-Oh, Akiiii ! Tu pourrais être plus enthousiaste ! Je t'ai trouvé une robe tellement belle que même Levi va être à tes pieds !

Le brun leva les yeux au ciel.

-Mais bien sûr.

-Mais oui ! Allez viens avec moi Aki, on va l'essayer ! Tiens Levi, les costumes pour Eren, Erwin et toi.

-Et j'en fais quoi de tes merdes moi ?

-Tu trouves Eren et Erwin et tu leur donne !

-Comme si j'avais que ça à foutre putain.

-Oh arrête de rouspéter ! Allez Aki, on y va.

-A-à plus tard Caporal. Et merci...Mille fois.

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