My Beautiful Beast (LevixEren)

Chapitre 5 : All that's Family's Crap

5344 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/11/2016 07:00

My Beautiful Beast


Chapitre 5: All that Family’s crap.


Ils avaient pris environ une semaine pour déménager.


Alors qu’il déballait l’un des très rares cartons qu’il possédait, Levi se souvint avec rage de la conversation qu’il avait eue avec Erwin quelques jours plus tôt. Le blond était tranquillement installé dans son fauteuil de directeur et il avait à peine relevé les yeux du document qu’il était en train de traiter quand Levi était entré en trombe dans son bureau : « Hey Mono-sourcil ! Qui t’a permis de me virer des dortoirs sans me demander mon accord ?

- Oh Levi. Je suppose que Kenny s’est enfin décidé à te parler de ses projets… » Il avait tranquillement tamponné son document avant de passer au suivant. Levi s’était approché d’un pas décidé pour venir frapper d’un geste rageur la pile de papiers qui se trouvait sur le coin du bureau : « Regarde-moi quand je te cause ! Kenny est une ordure et qu’importe le service qu’il te demande à l’avenir, tu devrais juste l’envoyer bouler. Et à plus forte raison s’il veut gâcher les vies d’une pauvre femme et de son fils. Je pensais avoir été clair, mes emmerdes familiales ne concernent que moi ! » Erwin avait enfin relevé les yeux. Levi s’était vu capturer par la profondeur insondable du bleu glacier de ses pupilles : « Levi, je n’aurais jamais construit Survey Corp. si je n’étais pas prêt à offrir mon aide à toute personne la sollicitant. Je suis un fervent croyant des causes perdues. Je pense qu’elles ne le sont vraiment que lorsqu’on décide de les abandonner…

- Pas de ça avec moi le vieux, tu as bien voulu l’aider juste que parce que ça te permettait enfin de le forcer à accepter d’enseigner dans ton école pour psychopathes! » Erwin avait doucement agité la tête mais aucune de ses mèches blondes, soigneusement peignées en arrière, n’avait bougé d’un iota : « Levi, je suis triste que tu ais une si piètre image de moi. Je ne veux que ton bonheur Et si ton oncle peut accéder à ce bonheur, alors tout le monde est gagnant….

- Etre forcé d’habiter dans une maison avec cet enculé de Kenny et sa nouvelle petite famille, c’est comme ça que tu conçois mon bonheur ?

- Tu vas habiter avec ta nouvelle petite famille, Levi. Là, est tout l’enjeu. Tu es le meilleur élément de mon projet. Tu es fort, tu es intelligent mais tu es aussi extrêmement intimidant. Et bien que je sache que c’est faux, d’autres personnes te jugent aussi d’instable et d’imprévisible. En se mariant, Kenny t’offre une chance d’avoir ce que la vie t’as toujours refusé. Un foyer, une famille, un endroit auquel appartenir. Je veux voir ce que tu deviendras, si toutes les conditions sont réunis pour que tu ais droit au bonheur et à la stabilité. Tu pourrais être le meilleur soldat de l’Histoire si ton moteur principal cesse d’être la vengeance. Il te faut quelque chose qui vaille la peine d’être protégé et non plus juste un ennemi à abattre. » Les yeux de Levi avaient lancé des éclairs, il avait grogné : « Est-ce que je ressemble à un foutu hamster dans l’une de vos foutues cage à expériences ?!

- Levi. Tu as peut-être l’air en colère, mais je sais que tu es assez raisonnable pour comprendre que cette colère n’est qu’un moyen de détourner le problème. Tu veux te protéger, parce l’idée d’enfin posséder quelque chose qui t’appartienne te terrifie. Quand on y réfléchit bien, en vérité mes intérêts importent peu dans toute cette affaire. Est-ce que tu ne devrais pas plutôt être heureux de ne plus avoir à partager ton espace avec l’un de tes camarades de classe? Je crois me souvenir que tu détestais pourtant l’idée de vivre dans un dortoir… » Levi s’était stoppé. Il ne pouvait pas expliquer à Erwin tout ce qui le dérangeait dans le fait de se retrouver propulser tout à coup dans une sitcom sur la vie de famille…C’était bien trop intime et même s’il l’avait voulu, Levi aurait été incapable de trouver les bons mots….

Deux petites mains vinrent l’aider à vider le carton devant lequel il s’était figé : « Dépêches-toi Levi ! Maman veut faire les courses ! » Levi s’insurgea : « Oh, toi là, le crasseux, j’espère pour toi que tu t’es lavé les mains avant de venir poser tes sales pattes sur mes affaires ! » Eren lui lança un regard plein de défi : « Je ne suis pas sale Levi…

- Tu es un morveux donc tu es sale par définition. Ne touche pas à ça. » Eren continua de soutenir son regard tout en agrippant plus fermement le petit tas de livres qu’il tenait : « Je me suis lavé les mains avant le déjeuner…

- Et après ?... » Eren roula des yeux : « Mouis…après aussi…

- Tu oses me mentir… » Sa voix s’était fait grondante et l’enfant s’était mis à trépigner d’excitation. Lorsque Levi se redressa d’un coup pour attraper Eren, l’enfant s’était déjà mis à courir à toutes jambes vers la sortie. Carla hurla : « Arrêtez de vous amuser ! Je ne peux pas compter sur Kenny puisqu’il prépare son premier cours, alors j’aurais besoin de vous pour les courses ! » Eren était rapide et même s’il avait plutôt confiance en ses aptitudes Levi n’avait pas réussi à le rattraper avant qu’il ne s’échappe vers les escaliers. Levi gronda : « Je vais tuer ton porcelet Carla, dis-lui de ne plus mettre les pieds dans ma chambre ! » Kenny passa la tête hors de son bureau : « Attention gamin, tu commences vraiment à parler comme un grand-frère modèle… » Levi lui jeta un regard noir : « Sauf que moi, je vais réellement l’égorger et je me ferais un tapis avec son scalpe… » Kenny renifla, dédaigneux : « Tu ne lui toucheras pas un cheveu, j’ai vu comment tu le regardes, ce gosse est ta kryptonite. Je t’aimais moins que tu ne l’aimes et pourtant j’ai abandonné mon job d’assassin pour t’élever…

- Etre un homme marié ne te donne pas le droit de réécrire l’histoire, le vieux. Tu as arrêté de tuer parce que t’étais trop décrépi pour continuer le boulot. Et parce que tes clients majoritaires ont été décimés par les Titans. Question éducation d’un enfant, tu devrais plutôt être placé en examen pour maltraitance. » Kenny haussa les épaules : « Dis ce que tu veux gamin, je sais ce que je vois et ce que je dis. Et puis, je n’élevais pas un enfant, j’élevais un Ackermann.

- Ah ? Eren porte ton nom maintenant. Tâche de te souvenir qu’il n’est qu’une pièce rapportée si un jour l’envie te prend de vouloir jouer le paternel impliqué. » Un rictus déforma les lèvres de Kenny : « Tu vois. Tu te préoccupes de son bien-être. » Levi eut une furieuse envie de lui écraser le bout de sa botte contre le visage… « Leeeeeeviiiiiiii, Maman veut qu’on l’accompagne, desceeeeend… » Levi leva les yeux au ciel. Rectification, il avait envie de frapper absolument tout ce qui bougeait. Il avait grand besoin de se défouler…


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Mais même après près de deux mois de vie commune, Levi n’avait toujours pas trouvé le courage d’assassiner Eren. Bien que le gosse ait semblé prêt à tout faire pour lui en donner l’envie…


« C’est…très mignon Capitaine…qu’est-ce que c’est, un lapin ? » Levi glissa les yeux vers Petra. La rouquine frissonna alors qu’il prenait conscience de ce qu’elle lui avait désigné du doigt. Là, sur le coin de son cahier était gribouillé une sorte de…créature, sous laquelle était écrit (très mal écrit, avec un e à l’envers) Eren. Le petit malfrat avait osé signer son méfait…Levi poussa un grognement qui attira l’attention de leur professeur de langues même s’il se contraignit très visiblement à les ignorer. Levi se saisit de sa gomme et tenta de se débarrasser du gribouillis mais Eren avait visiblement décidé de travailler au stylo cette fois-ci. Mais quand est-ce qu’il avait réussi à se faufiler dans sa chambre ?!

Petra pouffa de rire : « Est-ce qu’Eren est le prénom de ton petit frère, Capitaine ? » Levi se stoppa un instant : « Ce n’est pas mon petit frère. C’est le gosse, bientôt mort, de la bonne femme qu’a épousée cet enfoiré de Kenny…je jure que je vais le tuer ! » Petra lui tendit du Blanco. Levi accepta en la remerciant. Elle déclara : « J’aimerais beaucoup le voir ! Ça doit être un sacré phénomène pour oser te défier Capitaine ! » L’affirmation de Petra eut le don d’invoquer certaines images d’Eren. Levi le revit en pensées, éclater de rire alors qu’il le poursuivait avec la ferme intention de lui faire passer l’envie de venir empiéter sur son territoire, se glisser dans sa chambre pour faire ses devoirs alors que Levi lui en avait pourtant mille fois interdit l’accès, y lire ou lui rabattre les oreilles d’anecdotes au sujet de ce que l’enfant appelait ‘les missions d’exploration du grand Jäeger’ (en réalité de simples balades pendant lesquelles le gamin explorait le quartier). Malgré lui, l’adolescent se détendit et un léger rictus lui effleura les lèvres : « C’est un vrai casse-pieds, il serait capable de frapper la faucheuse en pleine couilles si elle osait venir le provoquer. Ce gosse est un suicidaire. » Petra en resta bouche bée.


C’était la première fois qu’elle voyait Levi avec d’autres expressions que son éternel air blasé ou son fameux regard de la mort.


Il paraissait détendu, presque joyeux alors qu’il parlait de son nouveau petit frère avec ce que Petra interpréta comme de la fierté. Son envie de rencontrer Eren dépassa sur le coup le simple stade de la curiosité. Et avant la fin de la journée, son engouement s’était très largement propagé à l’ensemble du groupe des E.C. Ce fut donc partiellement agacé et tout à fait non consentant, que Levi les traina jusqu’à sa toute nouvelle demeure.

A peine fut-il arrivé dans l’impasse qui menait à la maison qu’Eren déboula de nulle part, lui fonça dessus comme un boulet de canon et s’écrasa contre ses jambes les deux bras écartés alors qu’il enfouissait le visage dans son pantalon. A chaque fois que Levi rentrait après le gamin, c’était le même cirque. Eren agissait comme si ça faisait des années qu’ils ne s’étaient pas vus. Levi s’était stoppé le temps que l’enfant s’écarte et tous ses camarades en avaient profité pour les encercler. Hanji déclara : « Oh mon dieu ! Regardez-moi ce tout petit humain ! » Moblit haussa les sourcils : « Hanji, tu n’as jamais vu d’enfant avant celui-là ?

- J’en ai vu, quand j’étais moi-même enfant, ensuite on m’a collé au cul une ordonnance restrictive qui stipulait que je ne devais pas approcher à moins de cent mètres des lieux où on pouvait en trouver. » Eld parut effaré : « Mais pourquoi est-ce qu’on me traite d’E.C ? Tout ce que j’ai fait moi, c’est de suivre des grands du quartier dans un gang légèrement craignos…alors que toi Hanji…t’es carrément flippante ! » Oluo intervint : « Eld, ton gang est responsable des cambriolages les plus violents de toute l’histoire de Paradiz, à ta place j’éviterais de la ramener… » Petra les sermonna : « Arrêtez un peu de parler de ça ! Vous êtes stupides ou quoi ? Le petit frère du Capitaine est là je vous signale ! » Oluo haussa les épaules : « Et alors ? Il a quoi, quatre ans ? Ce n’est pas comme s’il comprenait vraiment ce qu’on dit non ? » Moblit poussa un soupire désespéré : « Un enfant de quatre ans est parfaitement capable de comprendre ce que vous dites. Non mais, en réalité, aucun d’entre vous n’a jamais approché d’un enfant en vrai, n’est-ce pas ? »

Eren s’était écarté de Levi quelques secondes, le temps d’observer avec de grands yeux la bruyante bande d’adolescents qui les avait encerclés. Il s’agrippa plus fermement à la jambe de Levi et finit par les vriller du regard avec méfiance. Hanji poussa un cri si strident qu’ils portèrent tous les mains aux oreilles : « OH MON DIEU ! REGARDEZ-MOI CETTE MAGNIFIQUE PAIRE D’YEUX ! » Hanji s’était ensuite accroupie avant d’agripper des deux mains le visage d’Eren. Un frisson secoua l’enfant tandis qu’elle déblatérait : « Ça doit être une mutation ! C’est sans doute le vert d’eau le plus splendide de cette planète toute entière, tu le sais ça mon petit ? Tu as les yeux les plus magnifiques de Mare TOUTE ENTIERE ! Comme tu es mignon, j’aurais presque envie de te croquer. Est-ce que c’est génétique ? Ta maman ou ton papa ont-ils les mêmes pupilles ? Oh, comme tu es A-DO-RA-BLEUH…

- Hanji, tu as trois secondes pour t’écarter de lui ou je te fais bouffer tes putains de lunettes ! » Comme la brunette ne faisait pas même mine de l’avoir entendu, Levi attrapa Eren par les épaules avant de lui faire lâcher prise en le soulevant pour le caler dans ses bras. Hanji parut désespérée : « Lev’ ! T’es horrible ! On faisait connaissance, moi et cette délicieuse petite créature !

- Il est déjà assez fêlé sans ton aide la binoclarde, ne va pas lui donner un traumatisme de plus ! » Levi la gratifia de l’un de ses plus terribles regards noirs. Ils se figèrent tous alors qu’il les écartait de son chemin pour se diriger d’un pas décidé vers la maison qui se trouvait au bout de l’impasse dans laquelle ils avaient commencé à s’enfoncer. Juché sur l’épaule de Levi, Eren posa sur eux un regard mi- curieux, mi- méfiant. Il s’était déjà très visiblement remis de l’attaque d’Hanji, ce gosse devait être aussi solide que son frère adoptif.


Sans plus perdre une seconde, ils leur emboîtèrent le pas.


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La maison était très bien aménagée. Dans un style cosy et chaleureux.


Des plantes d’intérieur, un ensemble canapé, fauteuils et table basse en bois et nylon beige. Un meuble à télé, un écran plat, une baie vitrée qui menait à un jardin où avait été accroché un petit panier de basket (le basket était le sport dans lequel excellait Paradiz dans les compétitions internationales, c’était en quelque sorte le sport national). La cuisine américaine respectait les mêmes tons doux et elle était d’une propreté aveuglante. En réalité, à part le petit sac à dos rouge qui avait été balancé en plein milieu du salon, tout était d’une propreté absolument irréprochable. Après le vestibule, sur la gauche, un escalier en bois menait à l’étage. Cette maison était le stéréotype sans défaut de la parfaite maison de familiale. Voir Levi évoluer avec aisance dans ce type d’environnement, si calme et si agréable, ça relevait presque du mirage.


Même Hanji en resta abasourdie.


Levi, déjà déchaussé, haussa un sourcil et pencha la tête dans leur direction : « Est-ce que vous comptez prendre racine ? » Ils se mirent en mouvement et ôtèrent leurs chaussures avec une retenue presque gênée avant de gentiment les alignés dans le meuble prévu à cet effet. Levi posa son fardeau à ses pieds, Eren parut déçu d’avoir été si facilement abandonné et s’accrocha à nouveau à sa jambe. Cependant quand Levi posa les yeux son cartable renversé dans le salon… : « EREN ! » L’enfant détala comme un lapin. Levi tenta de le rattraper par le col mais le petit était bien trop vif. Levi gronda : « Viens récupérer tes affaires ou je jure que je te les fais bouffer ! » Ce fut Gunther qui le premier, sortit de sa stupeur pour poser un pied sur le parquet du salon. Ils lui emboitèrent le pas comme s’il avait été chargé de déminer le passage. Une fois qu’ils furent tous installés autour de la table basse, plus aucun ne bougea un muscle. Levi, déjà occupé à sortir du frigo de quoi nourrir ses invités (comme il l’avait toujours fait même depuis l’époque où il vivait à Shinganshina) paraissait complètement oublieux quant à l’étrange tension qui emplissait l’air.

Eren était réapparu comme par magie. Il avait ramassé ses affaires éparpillées sur le sol du salon sans les quitter des yeux. Un peu à la façon d’un chat curieux qui jaugeait les invités avant de décider si oui ou non, il allait passer la soirée à se faire caresser la tête ou à se cacher sous un meuble. Au bout d’un moment, quand l’enfant eut fini de ramasser ses affaires, sa petite voix enfantine retentit: « Est-ce que vous êtes tous constipés ? Maman connait une bonne tisane, Levi peut vous en faire.» Hanji roucoula : « Merci petit homme en sucre, on en prend bonne note pour la prochaine fois… » Moblit se passa une main sur le visage : « Puisque je vous dis qu’il comprend, pas besoin de lui parler comme à un demeuré… » Eren pencha la tête sur le côté, visiblement intrigué (Hanji laissa échapper un couinement d’agonie face à tant de mignonnerie) : « Vous êtes qui ? » La brunette aux lunettes répondit d’une voix mielleuse : « On est les amis de ton grand-frère. » Levi arriva à ce moment-là, un plateau sur chaque main : « Ne crois pas tout ce que te dis la folle à lunettes, gamin. Je n’ai pas d’amis. Ce sont des parasites.

- Comme les poux ? » Levi haussa un sourcil, étonné de voir à quel point la comparaison du gosse tenait la route : «Très exactement comme les poux. » Hanji poussa un gémissement : « Awn, Levi, t’es trop méchant… » Eren zieuta les biscuits présentés sur la table basse mais avant même qu’il ne fasse mine d’en prendre un, Levi grogna : « Va te laver les mains porcelet.

- Je l’ai déjà fait.

- Mens-moi encore une seule fois et je te fais passer la tête la première dans la broyeuse à ordure de l’évier de la cuisine. » Hanji ricana : « Je trouve que tu as de plus en plus d’imagination quant aux supplices que tu inventes pour torturer les autres, Levi. Je devrais sûrement remercier Eren pour avoir boosté ta créativité ? » Eld poussa un geignement plaintif : « Je ne suis pas sûr que des remerciements soient les bienvenus…je me souviens encore de cette fois où le Capitaine m’a fait snifer tout un rail de piment rouge en poudre… » Petra pouffa de rire : « Eld, si tu avais oublié alors que c’était il y a à peine deux jours, ça voudrait dire que le piment a eu plus d’effet secondaire que l’on croyait…

- Je n’arrive pas à croire que ça te fasse rire. Je veux dire, 99% du temps le Capitaine n’est qu’un tyran fou furieux, alors je sais bien que tu es folle amour…AIE ! » Petra venait de balancer un coup de pied très bien placé dans le tibia du blond à queue de cheval. Bien qu’elle ait souvent l’air d’être la plus douce, souriante et empathique du groupe, il ne fallait pas oublier que Petra était l’une des rares E.C à avoir déjà fait de la prison pour agressions avec cas de violence aggravée. Après son arrestation le gang des Wildcats avaient été dissous, mais la légende du blouson de cuir rose de leur chef à la chevelure de feu hantera encore longtemps l’Est de Shinganshina…

Eren avait passé la vigilance de Levi, chipé un gâteau sur le plateau et croquait déjà dans son butin alors qu’il demandait : « Pourquoi est-ce que tu as ramené des poux à la maison Levi ? » Levi poussa un soupire, attrapa Eren par le col avant qu’il ne s’enfuit, le souleva d’une main et marcha tout droit vers l’évier de la cuisine. L’enfant effaré se mit à se débattre en geignant tandis que le groupe se demandait encore s’il devait vraiment prendre la menace du Capitaine au sérieux et voler au secours d’Eren. Levi alluma l’eau, ôta le cookie des mains d’Eren et lui lava diligemment les mains sous les regards ébahis de ses camarades. Une fois reposé par terre, le petit garçon plissa le nez : « Je n’aime pas l’odeur du citron ! Je n’aime pas ce savon ! » Hanji s’extasia : « Tu n’aimes pas les agrumes ? Tu es exactement comme un petit chaton ! » Levi renifla, dédaigneux : « Un chaton ? Ou tu vois un chaton toi ! C’est un porcelet ! » Eren lui tira la langue, ramassa son cookie de sur le plan de travail de la cuisine et tourna les talons. Levi ajouta : « Mange ça et file faire tes devoirs ! Ou Carla se chargera de ton cas ! » Eren se dirigea à toute vitesse vers les escaliers : « Au revoir amis poux de Levi ! » Il grimpa les marches quatre à quatre sous la réprimande de l’adolescent : « Ne cours pas dans les escaliers ! Ou tu vas finir comme Oluo, sans dents de devant ! » Puis Levi continua en marmonnant : « Je vais finir par le pendre par les oreilles, je jure que je vais finir par le pendre… »


Lorsqu’il vint rejoindre ses camarades en s’installant sur le dernier fauteuil de libre, ils n’étaient toujours pas remis de leurs émotions.


Moblit s’exclama : « Capitaine tu es…un excellent grand-frère ! » Ils acquiescèrent tous comme un seul homme. Levi fronça les sourcils, incrédule. Eld renchérit : « Je n’aurais jamais cru voir ça de toute ma vie ! Le Capitaine a presque souri ! » Oluo acquiesça vivement de la tête : « Oui ! Quand le gosse a monté les escaliers ? Je l’ai vu aussi !

- Moi aussi !

- Et moi alors ! » Levi leva les yeux au ciel : « Vous avez été victime d’une hallucination collective. Aucun d’entre vous n’aurait dû goûter la sauce blanche aux champignons de ce midi, à la cantine. » Hanji se frappa dans les mains : « Deux mois avec ce petit ange pourrait transformer le pire démon en agneau ! Vous avez vu ses yeux ?! » Levi faillit s’étouffer : « Eren ? Un ange ? Ce gosse est une calamité ! » Oluo désigna toute la maison de la main : « En même temps dans ce genre d’environnement, impossible de rester tout le temps en colère, non ? Si le paradis existait, il ressemblerait sans doute à cette maison ! » Gunther hocha de la tête avec entrain : « Oh oui, cette maison est parfaite. » Levi poussa un soupire : « Parce qu’avant j’étais tout le temps en colère ? » Ils l’ignorèrent. Eld demanda : « Je me demande à quoi ressemble la nouvelle mère du Capitaine… » Hanji se mit à gigoter : « Je rêve aussi de la rencontrer, elle a peut-être les mêmes yeux que son fils ?! » Levi l’interrompit : « C’est aussi ce que j’ai cru, mais Eren doit tenir ses yeux de son père. Carla a les yeux marron. »

Moblit fronça les sourcils : « Capitaine, ça fait déjà deux mois que vous habitez avec Mme Ackermann vous pourriez peut-être commencer à l’appeler Tantine ou Maman ?… » Levi, blasé, répliqua : « Moblit. Je vais te dire très exactement ce que j’ai dit à Hanji il y a peu, si tu continues à m’emmerder, je vais t’enfoncer la tête dans son cul. » Hanji souffla du nez : « Mon cul n’a rien à voir dans toute cette affaire Levi ! Je commence à croire que tu fais une fixette sur mon postérieur… » Levi rétorqua : « Quel postérieur ? » Ce à quoi Oluo répondit : « Elle en a déjà plus que Petra…. » La rouquine rosit et serra le poing : « Olu-outan, je vais continuer l’œuvre du Capitaine de te faire sauter toutes les dents de devant !... » Ils continuèrent ainsi de se chamailler pendant un long moment, prenant de plus en plus leur aise dans ce nouvel environnement.

Puis Eren descendit de sa chambre, présenta ses devoirs terminés à Levi et se fit littéralement kidnappé par le groupe qui avait plus ou moins décidé d’en faire leur mascotte.

Avant qu’ils ne puissent dire ouf, Carla rentrait du boulot et fut ravie d’inviter ‘les amis poux’ de Levi à dîner. Pour le plus grand malheur de Kenny qui affirma de but en blanc n’avoir aucune envie de passer son temps hors académie de Survey Corps avec les chiards handicapés d’Erwin Smith. Il était quasiment sûr qu’à la prochaine séance l’un d’entre eux réussirait à se crever les deux yeux avec son propre poignard. La soirée se déroula dans une ambiance survoltée de convivialité dont Levi n’avait absolument pas l’habitude. Mais il était si simple de se laisser faire, qu’il ne fit rien pour retrouver sa sérénité passée et virer à coups de pieds dans le derrière la bande de pique assiettes qui s’étaient invités chez lui.

Quand ils quittèrent enfin tous la maison, Levi s’installa sur le tapis central sur lequel reposait la table basse et entreprit d’y faire ses devoirs (il préférait les maisons de styles nippons contrairement à Kenny et Carla, alors la table basse lui allait parfaitement pour travailler). D’ordinaire, il travaillait dans sa chambre mais la présence tardive du groupe d’E.C avait fini par lui rendre le salon presque familier et il n’avait aucune envie de retourner tout de suite dans sa chambre.

Eren douché et mis en pyjama s’était traîné jusqu’à Levi alors qu’il tombait presque de fatigue avant de venir tout naturellement se placer au creux de ses jambes. A force de se servir d’Oluo comme d’une monture et de jouer à chat avec Hanji, il s’était épuisé. Depuis deux mois qu’ils vivaient ensemble, l’enfant n’avait pas encore eu l’occasion de recommencer ce drôle de rituel. Eren ne prit qu’une fraction de seconde pour s’endormir contre le torse de Levi. L’adolescent posa une main dans ses cheveux, qu’il se mit à caresser distraitement alors qu’il se concentrait davantage sur son Devoir Maison de Mathématiques. Kenny, qui passait par là, fit tout à coup demi-tour pour venir se planter devant Levi et poser sur lui un regard plein de sous-entendus. Levi prit le parti de l’ignorer royalement. Il se fichait pas mal de ce que pouvait penser sa raclure d’oncle.   

Puisqu’il avait décidé de prendre ses responsabilités jusqu’au bout, quel mal y avait-il à ce qu’il profite de son protégé comme on profite de son animal de compagnie ? Les cheveux d’Eren étaient très doux. Et puis il était de notoriété publique que caresser un chien c’était relaxant.


Quand Levi eut terminé ses devoirs et qu’il monta le gosse pour l’installer dans son lit et le border, il prit quelques instants pour le regarder dormir du sommeil du juste. Le fait qu’Eren paraisse si normal, si détendu, si enfantin, était un miracle. Du peu que Levi savait de leur vie, à Carla et lui, il n’y aurait rien eu d’étonnant à ce que le gamin soit complètement différent. Plus taciturne, grave et sombre. Levi l’observa encore un peu, se remémorant sur le coup la dernière fois qu’il avait passé autant de temps à le regarder dormir. C’était la dernière nuit qu’ils avaient passé ensemble avant que Levi cesse d’escorter Carla…A l’époque, il avait été si sûr de ne plus jamais revoir le gamin. A cette pensée son cœur se noua.

 

Erwin avait raison. Il n’avait aucune envie d’avoir quelque chose qui lui appartienne. Si c’était à lui, ça risquait de lui être enlevé à tout moment.


Il ne savait pas s’il était heureux. Si ça allait durer. Si prendre l’habitude de cette routine pleine de couleurs et d’émotions, c’était vraiment une bonne chose. Levi ne pouvait s’empêcher de penser que tout allait prendre fin, brusquement. Ce petit univers était un mirage. Levi passa une dernière fois la main dans les cheveux d’Eren. Se poser des questions, ce n’était pas son style. Il détestait se prendre la tête. Il supposa donc qu’il lui suffisait de vivre l’instant présent. Pour l’instant, il se sentait bien. Et s’occuper de cette calamité ambulante aux yeux mystiques, l’amusait plus qu’il ne l’admettrait jamais.


Oui. Levi pourrait bien finir par s’y faire. A toutes ses conneries d’esprit de famille.


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