Étrangère

Chapitre 14 : Révélations

3271 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 30/11/2019 18:33

Mon corps menaçait de se briser à tout moment. Mes yeux et ma respiration étaient voilés. Ma dernière vision avait été ce titan qui m'avait avalé. Pourquoi n'étais-je pas morte ? Je sentais encore la douleur de mes blessures, tout particulièrement celle à mon ventre.


J'entendis soudain le hennissement d'un cheval et des pas qui se dirigeaient vers moi. Quelqu'un se rapprochait. Cette personne s'arrêta devant moi. Je ne pouvais apercevoir que son ombre. Elle s'agenouilla puis retira lentement ce qui me recouvrait. Une douce lumière transperça mes paupières toujours fermées. Ma respiration était soudainement plus facile. Je me sentais observée. Elle n'était pas seule, j'entendais des pleurs. Malheureusement, elle reposa le tissu sur moi. Les seuls sons que je percevais à présent étaient le bruit du vent et des herbes qui dansaient. J'étais de nouveau seule. Du moins, je pensais l'être.


-Je suis désolé.


Mon cœur loupa un battement. J'avais reconnu cette voix, cette voix qui ne s'était pas adressée à moi depuis des semaines. Il devait certainement penser que j'étais morte, il était déjà entrain de rebrousser chemin. J'essayai de l'appeler, de crier, de faire quelque chose qui pourrait attirer son attention. J'inspirai alors profondément puis expirai en laissant ma bouche grande ouverte à plusieurs reprises.


-Hana ?


Je constatai un détail sans importance, j'entendais mon prénom sortir de sa bouche pour la première fois. J'ouvris lentement les yeux, je n'avais plus cet étrange couverture sur moi. Livaï venait de la retirer pour de bon. Je perçus à ma plus grande surprise une once d'inquiétude sur son visage. Il passa une de ses mains sous ma nuque, l'autre en bas de mon dos puis me souleva d'une extrême douceur. Remarquant qu'il était impossible pour moi de tenir sur mes jambes, sa seconde main quitta ma nuque pour agripper mon dos.


-J'ai mal, murmurai-je en serrant les dents.


Il s'empressa de lâcher l'emprise qu'il avait sur mon dos pour reposer sa main sur mon épaule. Il passa ensuite son bras sous mes cuisses pour me soulever. Il me porta jusqu'à son cheval puis m'aida à m'installer correctement. Je me retrouvai dos à lui, collée à son torse. Cette position aurait pu me faire rougir si je n'étais pas dans une situation aussi critique.


-Nous ne sommes pas loin des autres, me rassura-t-il.


Il passa ses bras autour de ma taille afin d'attraper les rênes de son cheval. Il lui ordonna ainsi de galoper en direction du reste du bataillon. Pendant ce court trajet, j'avais du mal à retenir les cris de douleur qui sortaient automatiquement de ma bouche. Une fois arrivés assez proche du groupe, la plus part des soldats se tournèrent vers nous.


-Nous avons une survivante ! cria Livaï.


Je remarquai Armin m'observait avec la bouche grande ouverte. Des larmes naissaient au creux de ses yeux. Mes autres camarades me regardaient éberlués tandis que le caporal se rapprochait d'une charrette en bois. Il demanda au conducteur de s'arrêter pour m'allonger en toute sécurité. Livaï laissa son cheval afin de monter avec moi. Eren gagna nos côtés quelques secondes plus tard et se pencha directement au dessus de mon visage.


-Hana ! Tu es vivante ! s'exclama-t-il les yeux humides.


Voir à nouveau son visage inonda instantanément mon cœur de joie. Nos retrouvailles cessèrent lorsque Livaï le tira en arrière.


-Laisse-la respirer, grogna-t-il.


Eren ne se laissa pas faire, se mettant cette fois-ci de l'autre côté avant de saisir ma main. Livaï dégagea délicatement ma veste afin de voir l'étendue de mes blessures. Il appela rapidement Hanji. Celle-ci vola aussitôt dans notre direction. Elle me lança un regard rassurant puis commença à analyser mon état.


-À première vue il semble qu'elle ait plusieurs côtes cassées, supposa-t-elle. Livaï, rapporte moi vite mes trousses de soins !


Il s'exécuta sans plus attendre tandis que Eren me lâcha la main. Il était paniqué.


-Est-ce que tu te souviens t'être blessée autre part ? me demanda Hanji.


-Je me suis cognée en tombant, lui indiquai-je en montrant ma tempe. J'ai perdu connaissance.


Au même moment, Livaï regagna nos côtés. Hanji lui demanda de poser une compresse sur mon ventre et d'appuyer. En sentant la douleur, j'attrapai son avant-bras et y enfonçai mes ongles. À ma plus grande surprise, il me laissa faire. Hanji observait toujours les abords de mon crâne en écartant les quelques cheveux qui la gênait. Perplexe, elle fronça les sourcils en mettant son doigt devant la bouche.


-Je ne vois rien Hana.


Je me souvenais pourtant très bien de ce sang qui coulait à n'en plus s'arrêter le long de mon visage. Voulant m'en assurer moi-même, je bougeai maladroitement ma main vers mon front. Je ne sentais rien mise à part ma peau parfaitement intacte.


-Mais j'en suis pourtant certaine ! la contredis-je.


La colère commençait à monter en même temps que l'incompréhension. Hanji me pria de me calmer. Ma tête se remplissait de dizaines de questions différentes. Pourquoi n'étais-je pas morte ? Qu'est-ce qui m'avait sauvé ? Qu'était-il arrivé à ce titan qui m'avait dévoré ? Avais-je tout inventé ? Étais-je folle ? Mon mal de crâne s'intensifia. Mes pupilles roulèrent en arrière, ma tête s'écrasa contre le bois. J'entendais toujours des voix me crier d'ouvrir les yeux. Je n'avais plus la force de les écouter. Mon mental et mon physique étaient complétement entrain de m'abandonner.


-Aïe ! sanglotai-je. Samuel, tu m'as fait mal !


-Je n'ai pas fait exprès, excuse-moi..


-Qu'est-ce qui se passe ici ? demanda une voix masculine.


-Nous faisions un combat d'épée et..


-Samuel m'a coupé, accusai-je mon frère.


-Les enfants, faîtes attention.


Mon père s'approcha de moi. Pour la première fois, je pouvais détailler chaque passerelle de son visage. J'étais comme spectatrice de ma propre vie. Un rêve ? Un souvenir ? Il s'agenouilla près de moi avant d'observer le bout de mon doigt. Il souffla soudainement dessus.


-Papa ça chatouille, rigolai-je.


Il ricana à son tour. Il passa alors sa main au dessus de mon doigt. J'observai mes yeux de petite fille s'agrandirent. J'avais le sourire jusqu'aux oreilles.


-Il n'y a rien plus et je n'ai plus mal, dis-je étonnée.


Samuel dévisageait notre échange dans un coin de la pièce.


-Tu as des pouvoirs magiques ! criai-je éblouie.


-Non, me sourit mon père, c'est toi qui en a.


Une force invisible me propulsa subitement en arrière. Mon corps s'engouffra dans un tourbillon. J'assistai à présent à une autre scène. J'étais plus grande, toujours accompagnée de mon frère. Celui-ci me poussa violemment au sol.


-Pourquoi est-ce que c'est toujours toi ? Pourquoi est-ce que papa t'a choisi ? s'énerva-t-il.


Je me recroquevillai sur moi-même, enroulant mes bras autour de mes jambes.


-Laisse-moi tranquille ! me défendis-je en larmes. Je ne sais pas de quoi tu parles !


Il se dirigea vers moi encore plus irrité qu'avant. Il empoigna une partie de mes cheveux avant de me trainer le long du sol. Je hurlai aussitôt de douleur. Je me relevai tant bien que mal puis le poussai violemment. Les sourcils froncés, mon regard était plus qu'effrayant. Ce même regard pétrifia complétement mon frère sur place.


-Ne me touche pas ! le menaçai-je.


Il avait maintenant peur. À nouveau, je traversai cet interminable tourbillon. Une lumière blanche transperça mes paupières.


J'ouvris lentement les yeux, me retrouvant nez à nez avec le plafond. J'étais allongée, un bandage serrait fortement mon ventre. Je devinai facilement que j'étais à l'infirmerie. En tournant la tête, je regardai l'heure sur l'horloge. Il n'était que midi mais le ciel dehors était d'un gris très sombre. Des respirations parvinrent soudainement jusqu'à mes oreilles. Je tournai lentement la tête, apercevant Lïvai. Endormi, il était assis sur un tabouret proche de mon lit. Malgré ses bras croisés sur la poitrine et son uniforme, il avait perdu de son aura menaçante. Il n'était pas aussi effrayant que lorsqu'il était éveillé. Néanmoins, je décidai de briser ce moment. Je bougeai lentement ma main dans sa direction afin de le réveiller. Cette main ne l'effleura même pas puisque ses yeux s'ouvrirent subitement.


-Vous attendez depuis combien de temps ?


-Pas longtemps, répondit-il sèchement.


Sa façon de parler n'avait pas changé. Son apparence calme m'avait joué des tours. J'essayai de repenser à ce qui m'était arrivé. Je m'étais évanouie pendant le trajet. J'avais pu revoir des souvenirs de mon enfance. Je me rappelais très bien de ce que j'avais vu, seulement je n'arrivais pas à assimiler toutes ces pièces du puzzle. J'avais guéri par magie. La magie n'existait pourtant pas.

-Hanji ! cria Livaï. Elle est réveillée.


En trombe, la brune se précipita dans ma direction.


-Hana, enfin tu es de retour parmi nous ! s'exclama-t-elle soulagée.


Livaï, exaspéré, la tira en arrière. Hanji regagna son sérieux lorsqu'elle m'expliqua tout depuis le début. Livaï avait retrouvé mon corps recouvert d'une cape du bataillon d'exploration. Elle avait ensuite analysé l'ampleur de mes blessures. Je m'étais bel et bien évanouie et avais dormi jusqu'à maintenant. Un détail attira mon attention.


-Je ne comprends toujours pas ce que faisait cette cape sur moi.


-Je ne sais pas non plus, répondit Hanji perplexe. De quoi te rappelles-tu exactement ?


-Pour commencer, je devrais être morte à l'heure qu'il est.


Ils me regardèrent d'un regard curieux. Ils voulaient en savoir plus.


-Je me souviens de ce titan qui était sur le point de me dévorer. Seulement, lorsqu'il m'a lâché je n'ai rien senti. Mon corps tombait mais rien ne me prouvait que j'avais bel et bien atterri à l'intérieur de son ventre. La dernière chose que j'ai vu était certainement la cape verte couverte de sang.


Ils avaient tous les deux attentivement écouté mon histoire. Ils restèrent cependant silencieux. Livaï fixait un point vide à travers la fenêtre et Hanji réfléchissait.


-Est ce que le titan femelle était toujours présent ? me questionna la brune.


-Oui, il m'a observé jusqu'à la fin.


-Peut-être qu'il t'a sauvé ? supposa-t-elle.


Je lâchai un rictus. Un titan qui sauvait un humain, dans quel but ? Ce monstre avait tué des dizaines de soldats avant moi. Et puis il aurait gentiment posé la cape sur mon corps ? Cette supposition était irréaliste.


-Pourquoi voudrait-il la sauver ? demanda Livaï.


-Parce que ce titan la connaît.


-Attendez une minute, dis-je perdue. Vous pensez qu'il y a un humain à l'intérieur de ce titan ?


Cette nouvelle me choqua. Il m'était impossible d'imaginer une de mes connaissances capable de ces horribles actes. Je priai Hanji d'arrêter toutes ces suppositions. Voulant changer de sujet, je lui demandai comment s'était terminée la mission.


Elle me raconta que la mission avait été un échec. Le titan femelle s'était échappée. Le bataillon d'exploration avait subi de nombreuses pertes. J'étais déçue d'apprendre cette nouvelle. Néanmoins, la brune me rassura en m'apprenant que mes amis se portaient tous bien.


-Il est temps que je change l'énorme pansement autour de ton ventre ! me sourit Hanji pour détendre l'atmosphère.


Elle lança un regard effrayant à Livaï. Il leva les yeux au ciel avant de se retourner tout en soupirant. Hanji déroula mon bandage en prenant soin de ne pas me faire mal. Elle m'indiqua que j'avais perdu une énorme quantité de sang lorsqu'ils m'avaient retrouvé. Par conséquent, je devais rester cloîtrer dans ce lit pendant plusieurs jours afin de me reposer. Je voulais bien la croire mais je n'avais pas l'impression d'en avoir besoin. Une fois le bandage totalement enlevé, la brune se figea. Je pouvais voir sur son visage qu'elle était à la fois surprise et effrayée.


-Il n'y a plus rien, chuchota-t-elle.


Je regardai à mon tour et tout ce que je pouvais apercevoir était ma peau pâle. Seule une simple cicatrice s'élargissait sur tout mon ventre. Livaï se retourna instinctivement. Par réflexe, je rabaissai mon vêtement. Hanji n'arrivait pas à y croire. Quant au caporal, il fronça les sourcils puis dégaina subitement un couteau de sa poche.


-T'es un putain de titan toi aussi, cracha-t-il.


-Quoi ? Mais non n'importe quoi ! paniquai-je.


Livaï attrapa violemment mon poignet puis coupa à l'intérieur de ma main. Une fumée blanche émergea quelques secondes plus tard de ma plaie. Celle-ci se referma doucement comme par magie sous nos yeux les plus ébahis. Dégouté, Livaï me lâcha pour ensuite me tordre le bras. Je ne pouvais même plus bouger, il me maîtrisait complètement.


-Et si c'était elle le titan femelle ? demanda-t-il à Hanji.


-Croyez-moi, dis-je en serrant les dents, je n'en savais rien !


-J'en étais sûr, continua Livaï. Depuis le début tu es louche. Personne ne peut venir de l'extérieur des murs. Ton histoire n'était qu'un mensonge.


J'essayai de me défendre. À chacune de mes réponses, Livaï usait de sa force pour me briser un peu plus le bras. Hanji observait le sol. Elle avait l'air perdue dans ses pensées jusqu'à ce qu'enfin elle leva les yeux dans ma direction.


-Je te crois Hana, dit-elle d'un sourire. Tu es pour moi digne de confiance.


Elle demanda à Livaï de me libérer. Celui-ci hésita un instant avant de l'écouter. Il jeta son couteau au sol puis quitta la pièce. Je n'aimais pas cette atmosphère silencieuse, elle m'attristait. Je pouvais cependant remercier Hanji. Sans elle, Livaï m'aurait fais la peau.


Je commençai à tout raconter à la brune depuis le début, en passant par mes rêves, mes souvenirs et ma famille. Elle m'écouta très attentivement et ne sembla à aucun moment douter de moi. Elle m'expliqua ensuite que ma situation était un peu similaire à celle de Eren. Son père hantait ses rêves. Un symbole revenait sans cesse, une seringue. Ils n'avaient toujours pas élucidé le mystère qui entourait cet objet mais ils étaient pratiquement certain qu'il avait un lien avec notre pouvoir de titan.


Tout concordait à présent. Ma mère et mon frère qui ne m'avaient jamais aimé. Mon père qui avait refusé de m'abandonner. Les médecins qui, à notre arrivée, avaient sûrement remarqué quelque chose d'anormal lors de mes résultats. Ma mère avait décidé de me laisser à l'extérieur des murs. Est-ce qu'il était possible qu'ils étaient entrés à l'intérieur après mon abandon ? À cette pensée, mon cœur loupa un battement. Comment une mère pouvait abandonner son enfant dans le seul et unique but de pouvoir vivre une vie paisible ?


Sous prétexte que je devais reprendre des forces, la brune me conseilla de manger un peu. Je pensais toujours à Livaï. Il était en colère, en colère de savoir qu'une partie de moi était la chose qu'il détestait le plus au monde.


Hanji m'expliqua qu'elle parlerait de mon cas à Erwin un peu plus tard dans la journée. Je n'avais plus besoin de rester dans ce lit. J’étais en parfaite santé.


Je décidai de m'isoler. Il pleuvait dehors mais je me dirigeai tout de même sur un des bancs de la cour afin de me rafraichir les idées. Je restai assise pendant plusieurs minutes qui se transformèrent en plusieurs heures. J'étais un titan et je n'arrivais toujours pas à y croire.


Mes cheveux et mes vêtements étaient trempés. J'avais certainement déjà attrapé froid. Je m'en fichais, plus rien ne m'importait. Pourquoi moi ? Je ne voulais pas être un titan. Je ne voulais pas être cette créature qui avait tué les deux plus importantes personnes de ma vie. Je savais que Eren n'avait pas la vie facile. Beaucoup le dévisageait et peu l'acceptait. J'avais peur du rejet. Cette vérité était trop lourde à porter. Mes amis qui m'avaient prêté leur confiance, comment allaient-ils me voir à présent ? J'avais l'impression que le monde tout entier était entrain de s'écrouler.


-Tu comptes rester dehors encore longtemps ? me demanda une voix sévère.


Je ne bougeai pas. Je devinai facilement qui s'adressait à moi. Venait-il une fois de plus pour m'insulter ? Il aurait pu me tuer tout à l'heure si Hanji ne l'avait pas stoppé.


-Je suis un monstre, chuchotai-je.


L'averse se faisait de plus en plus forte. Livaï avait entièrement raison de se méfier. J'aurais réagi pareil à sa place. Mon passé était louche, j'étais bien placée pour correspondre à la parfaite image du traître.

Un vêtement se posa délicatement sur mes cheveux et mes épaules. Je relevai doucement la tête. Livaï était trempé jusqu'aux os. Il avait déposé sa veste sur moi afin de me protéger de la pluie. Mes joues devinrent immédiatement pourpres. Je trouvais ce geste plus qu'attentionné. 


-Un monstre sur lequel je vais parier, déclara-t-il.


-Vous ne devriez pas, rétorquai-je honteuse. Je n'ai aucune confiance en moi.


-Eren était comme toi, me raconta Livaï. Il a su nous apporter des informations cruciales rien qu'en acceptant de participer à nos expériences.


-Je dois donc jouer au cobaye ?


Je regrettai ce que je venais de dire. Mon regard évita celui de mon caporal. Ma phrase l'avait visiblement irrité.


-Ton travail est d'écouter et de t'entraîner pour devenir un soldat utile pour l'humanité, cracha-t-il. Et tu dois aussi arrêter de mettre ton nez dans les affaires des autres.


Lassé, il se tourna pour faire marche arrière. Il n'avait aussi clairement pas digéré cette histoire avec Eren. Néanmoins, une voix dans ma tête me murmurait de tenter ma chance. Je n'avais rien à perdre, mais tout à apprendre.


-Je vais faire de mon mieux, dis-je en me levant déterminée.


-Ravi de l'entendre, pesta-t-il. Maintenant rentrons.   


Je me précipitai sous la pluie pour rejoindre le bâtiment. Une fois à l'intérieur, je rendis la veste à Livaï tout en le remerciant. J'étais toujours entrain de repenser à son geste lorsqu'une conversation m'extirpa de mes pensées.


-Arrête de poser des questions. Elle n'est pas ici, râla un soldat.


-Vous en êtes certain ? demanda un homme.


Je reconnus cette voix en une fraction de seconde. Je n'arrivais pas à en croire mes oreilles. Je me retournai lentement pour m'assurer que mon esprit ne me jouait pas des tours. Son regard croisa alors le mien. Il se détacha de l'emprise des deux soldats avant de se hâter dans ma direction. Il enroula ses bras autour de mon corps encore mouillé puis posa sa tête au creux de mon cou.


-Nous l'avons trouvé pendant notre excursion caporal, expliqua l'un des deux soldats en s'adressant à Livaï.


J'étais tétanisée, je n'arrivais même pas à bouger. Le garçon retira sa tête de mon cou avant de l'avancer à quelques centimètres de la mienne.


-Hana, sanglota-t-il, je n'arrive pas à y croire.


J'étais finalement entrain de réaliser qui était la personne que j'avais en face de moi. Ce n'était pas un rêve.


-Ben ?


***

[Chapitre relu et corrigé]


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