Étrangère

Chapitre 18 : Retrouvaille

3175 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 24/04/2020 21:32

En me réveillant, je cherchai automatiquement une présence dans la pièce. Personne. Quelques secondes s'écoulèrent et des respirations à peine audibles parvinrent jusqu'à mes oreilles. Je pris soin de ne pas faire de bruit en descendant du canapé. À quelques mètres, Livaï dormait paisiblement sur son lit. Positionné sur le dos, sa main était posé sur son ventre tandis que l'autre était au dessus de sa tête. Son haut était légèrement relevé, laissant apparaître le début de sa musculation.


Je tournai rapidement la tête, me répétant mentalement que ce n'était pas approprié d'épier quelqu'un de la sorte. Je pris quelques affaires avant de partir dans la salle de bains. Sous la douche, je me remémorai ses mots. Il m'avait remercié de l'avoir protégé. J'étais toujours sous le choc mais j'étais aussi profondément contente. Notre relation évoluait un peu plus chaque jour. Et sans grande surprise, Livaï m'avait inconsciemment aidé à maîtriser mon pouvoir.


Je repensai à un peu plus à ma transformation en buvant mon café. Je ne savais pas vraiment comment réagir. Était-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ? Pour moi, être un titan était plus une malédiction qu'un don. J'étais néanmoins beaucoup plus inquiète concernant Ben. Il avait clairement essayé de s'en prendre à un supérieur. Il était et restera toujours la personne avec qui j'avais grandi. Sa tentative n'était qu'une erreur, une grossière erreur.


-Salut Hana, m'aborda une voix masculine.


En relevant la tête, je tombai nez à nez avec Eren. Il s'installa machinalement en face de moi tout en arborant un sourire gêné.


-Je suis désolé ne pas être venu hier après midi avec toi.


Il était vrai que, pendant un instant, je l'avais lui aussi blâmé. Je pensais qu'il était tout aussi responsable que Livaï. Nous nous étions promis de nous aider mutuellement. Hier pendant mon entraînement, j'aurais aimé le voir à mes côtés. Une aide comme lui, qui avait comme moi le pouvoir d'un titan, m'aurait été bénéfique. En observant sa mine déboussolée, je décidai de laisser ma rancune de côté.


-Ce n'est pas grave, le rassurai-je. Tu n'y es pour rien.


Peu convaincu, ses yeux glissèrent le long de la table. Maintenant que j'y faisais attention, Eren avait d'énormes cernes.


-Tu sais, continua-t-il, j'ai souvent entendu parler du titan femelle ces derniers temps.


Sa voix était calme, il parlait lentement. J'avais l'impression que ce sujet de conversation était une obligation, qu'il n'avait pas vraiment envie d'en parler.


-Tu as une idée de qui se cache derrière ce titan ? le questionnai-je perplexe.


Il secoua la tête de droite à gauche. Je doutais légèrement de sa sincérité. À vrai dire, j'y avais moi-même réfléchi. Il était évident que le coupable était une femme, une blonde aux yeux bleus. Il n'y avait qu'une seule personne de mon entourage qui répondait à cette description. Seulement, il était impossible pour moi d'envisager qu'elle était une traitre.


-Tu penses que le titan femelle a des alliés ?


-Je n'en sais rien. Je pense que nous devrions en discuter avec Armin pour mieux comprendre, lui répondis-je honnêtement.


-Tu as raison, me dit-il en se levant. Je dois rejoindre le major alors à plus tard.


Il lâcha un sourire pour la première fois depuis le début de notre conversation. Le saluant à mon tour, je pensais qu'il était sur le point de partir mais il se retourna finalement.


-Au fait, ne laisse pas les autres se moquer de toi ou te regarder de travers juste parce que tu es différente. Si tu as un problème avec l'un d'eux, me rassura t-il en m'envoyant un clin d'œil, appelle-moi.


Il était à présent midi, j'avais passé ma matinée à répondre aux questions les plus sordides de Hanji. Je n'avais cependant pas croisé Livaï. J'avais la sensation étrange d'avoir envie de le voir. À force d'être tête en l'air et de penser à quelqu'un que je ne devrais pas, le nombre de passants que je bousculais sur mon chemin ne faisait qu'augmenter. J'avais décidé de quitter la base afin de changer d'environnement. Puis j'avais entendu dire que Marco faisait sa patrouille dans le coin, alors avec un peu de chance je pourrais le rencontrer.


Je laissai vaguer mon regard sur les différentes personnes qui passaient à côté de moi. Certaines me regardaient de travers tandis que d'autres me souriaient. Elles ne devaient pas être au courant de ce que j'étais réellement. Si elles savaient ma vraie nature, si elles savaient que j'étais un titan, j'étais sûre que leur sourires perdraient de leur éclat. Toujours dans mes pensées, je fonçai droit sur quelqu'un. Inévitablement, je le bousculai.


-Pard.., commençai-je à m'excuser.


Lorsque mon regard croisa le sien, une vague de souvenirs inonda ma tête. L'incompréhension se lisait sur son visage comme certainement sur le mien. Comment est-ce que cela s'appelait ? L'impression de déjà-vu.


-Non, parla-t-il à soi-même, impossible.


Sur ces mots, il se retourna puis continua son chemin. Sa façon de marcher, son visage et sa voix, il rappelait définitivement quelqu'un. Pourtant, je ne le connaissais pas. Je n'eus pas le temps d'y réfléchir plus longtemps que quelqu'un me tira violemment dans une des ruelles de la ville.


-Regardez, une gamine en uniforme de soldat ! se moqua une voix masculine.


Lorsque je relevai la tête, trois hommes assez âgés me faisaient face. L'un d'eux était beaucoup plus mince que les deux autres. Celui-ci me poussa contre le mur. Il appuya son avant bras sous ma gorge, mes poignets se retrouvèrent bloqués au dessus de ma tête. J'arrivais à peine à respirer.


-Alors ça te fait pas trop chier d'être soldat ? me demanda en ricanant le plus vieux des trois.


-Oui, tu préférerais pas plutôt travailler pour nous ?


Comment réagir ? Des milliers d'idées me traversèrent l'esprit. Je n'étais de toute façon pas de taille. Je ne pouvais ni crier ni me battre. Je devais gagner du temps et trouver le bon moment pour m'enfuir. Je n'avais donc pas d'autre choix que de coopérer pour l'instant. Je priai du regard l'homme qui me tenait de me lâcher légèrement afin d'avoir la possibilité de répondre. Il s'exécuta sous l'ordre de l'un des hommes. À ma plus grand surprise, il n'était pas aussi idiot qu'il en avait l'air. Il dé-serra sa prise mais garda tout de même mes poignets contre le mur.


-Quel travail ? demandai-je méfiante.


-Tu as un beau visage, de jolis cheveux, un corps convenable et puis tu es jeune. Un tas d'hommes payeraient pour s'amuser avec toi, me sourit-il malicieusement.


Il avait énuméré toutes ces qualités en me jaugeant de haut en bas. Ce type me donnait envie de vomir. Pour qui se prenait-il ? Il venait clairement de me dire qu'il souhaitait me vendre. L'idée de me transformer en titan me vint en tête. Cependant je repensai à une chose très importante, je ne devais pas me faire remarquer. Ce n'était donc pas la meilleure solution. Ma seule échappatoire était d'attendre le bon moment tout en faisant semblant d'être intéressée.


-C'est d'accord, leur dis-je.


Mes poignets me brûlaient. J'avais de plus en plus mal. Si il ne me lâchait pas maintenant, mon corps pourrait décider à ma place de me transformer. À l'entente de ma réponse, les trois hommes sourirent simultanément.


-Ne crois pas t'en tirer de cette façon. Il faut d'abord que tu passes un test, m'interpella le plus gros.


-Un test ? demandai-je surprise.


L'homme qui me tenait rapprocha son visage du mien. Je pouvais sentir à son haleine que ce type avait sacrément bu pendant les heures précédentes.


-Oui, me souffla-t-il en plein visage, montre moi tes talents ma belle.


J'avais la nausée. Comme en lisant dans mes pensées, il tapota contre sa poche de veste. Il me montra la lame aiguisée d'un couteau pour me faire comprendre que je ne devais rien tenter de stupide. Qu'est-ce que j'étais censé faire ? Les deux autres possédaient eux aussi une arme. À contre cœur, je hochai la tête puis acceptai de passer son test. Passant son regard de moi au sol, il me dicta de me mettre à genoux. Lentement, je m'abaissai puis me retrouvai à la hauteur de ses jambes. Lorsque je relevai la tête, il m'observa hautainement. Je ne m'étais jamais sentie aussi inférieure à quelqu'un de ma vie.


Lorsqu'il commença à déboutonner son pantalon, l'adrénaline s'empara de mon corps. Pivotant ma jambe droite, je tapai l'arrière de ses genoux. Le type, étant assez mince, tomba facilement en arrière. Je me relevai maladroitement, essayant de rapidement m'enfuir en courant. Malheureusement, le second se jeta sur moi. Tombant à plat ventre, je manquai de justesse de me cogner le menton. Tout le poids de l'homme était sur mes jambes et sur mon dos. Pour m'en débarrasser, je donnai un violemment coup de coude en arrière. Touché à la mâchoire, un cri de douleur s'échappa de sa bouche. En me retournant, j'attrapai son visage puis lui donna un deuxième coup au même endroit aven mon genou.


Je me dégageai de son corps puis me relevai. Seulement, une fois sur mes jambes, un énorme coup de poing s'écrasa sur mon visage. Couteau à la main, le premier homme de tout à l'heure se jeta sur moi. J'étais étourdie mais j'essayai tant bien que mal d'esquiver ses attaques. Après maintes tentatives de sa part, je réussis à lui prendre son couteau.


-Si vous ne voulez pas que ça se finisse mal, criai-je en reculant, arrêtez tout de suite !


Je pensais être celle qui possédait enfin les cartes en mains. Seulement, le troisième se dirigea droit sur moi. Il essaya de me frapper mais chacune de ses tentatives étaient des échecs. Je devais mettre un terme à cette situation, je commençais à être à bout de force. Sans une once d'hésitation, je tranchai son buste à l'aide du couteau que j'avais récupéré. Il recula puis tomba au sol. Le premier homme avait réussi à reprendre des forces puis me plaqua au sol. Pendant ma chute, je laissai tomber mon arme. Mon adversaire se retrouva au dessus de moi, canon de pistolet collé contre mon front.


-Perdu ! rigola-t-il.


Son doigt se dirigea vers la détente. J'étais terrifiée, je n'arrivais plus à être courageuse.


-Adieu !


Le rire de mon agresseur résonna dans la ruelle toute entière. Je fermai les yeux, le canon se déclencha. Je pouvais déjà sentir mon sang se déverser sur les pavés de la ville. Pourtant, il ne se passa rien. Ouvrant lentement les yeux, ce que j'aperçus me terrorisa au plus haut point. Le bout d'un fusil était collé contre la tempe de mon agresseur. Son visage était déchiré par l'étonnement et la peur. Cerveau en miettes, l'homme s'écroula. Une flaque de sang commença à se dessiner à mes pieds. Je remontai lentement mon regard le long du fusil pour voir qui m'avait sauvé. Une fille blonde aux yeux bleus, dans son uniforme de soldat. ,


-Annie, dis-je sous le choc. Qu'est-ce que tu..


-Je suppose que j'étais présente au bout moment, me coupa-t-elle nonchalante.


Elle venait d'abattre de sang froid cet homme. Elle était calme, aucune émotion ne la trahissait. Les deux autres de la bande avaient eu le temps de filer. J'étais à présent seule à seule avec une amie que je n'avais pas vu depuis la cérémonie. Je me relevai maladroitement pour essayer de la convaincre de rester un plus longtemps.


-Je dois rejoindre mon équipe alors je te dis sûrement adieu, me dit-elle en faisant demi-tour.


-Annie ! l'interpellai-je.


Elle s'arrêta avant de se retourner. L'occasion se présentait, je devais tenter ma chance.


-Retrouve-moi ce soir après le couvre feu dans cette ruelle.


Étonnée, elle haussa un sourcil. Je n'étais moi-même pas certaine de la raison pour laquelle je l'avais invité. J'avais seulement besoin de comprendre.


-Je ne pourrais..


-S'il te plaît, la coupai-je.


Après quelques secondes de silence, elle soupira. Elle hocha la tête puis se retira sans un mot de plus.


Une fois de retour à la base, je décidai de regagner la chambre de Livaï. Cependant, je changeai rapidement d'avis lorsque je remarquai une personne dans ma propre chambre. Je tentai de me rapprocher pour la reconnaître. Elle n'était pas en uniforme. Elle portait un foulard sur la tête et un chiffon à la main. Une femme ? Sa taille me laissait le bénéfice du doute.


-Vous êtes la femme de ménage ? demandai-je innocemment.


Je voulais la remercier de s'occuper de ma chambre. Seulement, au son de ma voix, elle stoppa tout mouvement. Lorsque j'aperçus sa tête pivoter dans ma direction, j'avalai nerveusement de travers.


-Tu veux que je te montre si je suis une femme ? me menaça Livaï.


Je mordis mes joues, tentant en vain de ne pas craquer. Malheureusement, je pouffai de rire. Seulement, je repensai à hier soir. Timide, je me grattai la tempe. Je n'avais pas oublié ses mots ni son comportement.


-Au fait, je voulais vous demander..


-Je n'ai pas le temps, me coupa-t-il.


J'étais à la fois vexée et curieuse de savoir pourquoi il était si pressé. Perplexe, je lui posai la question tout en croisant mes bras.


-Parce qu'aujourd'hui, commença t-il en se dirigeant vers la fenêtre, il faut faire le ménage ! finit-il en l'ouvrant rapidement.


Je grimaçai instantanément. J'avais eu l'ordre de ramasser tous les détritus possibles et inimaginables de la pièce tandis que lui s'occupait de la salle de bains. L'atmosphère était froide, nous n'échangions aucune parole. Je sentais que lui parler n'était pas une bonne idée. Il avait certainement décidé de nettoyer ma chambre parce qu'il avait vraiment marre de partager la sienne. Une heure plus tard, je pris l'initiative de prendre une pause.


-Qui t'a permis de te reposer ? me demanda-t-il sévèrement balai à la main.


-Moi-même, dis-je insolente en croisant les jambes.


Une partie du travail était terminée. La plus part des débris avaient été ramassé, j'avais bien le droit à un moment de répit. J'attendais une réplique cinglante de sa part mais rien ne s'échappa de sa bouche. À la place, ses yeux étaient rivés sur mes poignets. Nerveuse, je les cachai immédiatement.


-Que s'est-il passé ? me demanda-t-il du tac au tac.


-Je suis tombée, lui répondis-je en évitant son regard.


-Arrête de mentir, s'énerva-t-il.


J'avais honte de raconter cette histoire. Je baissai les yeux tout en soupirant. À quoi bon lui mentir ? De toute façon, j'étais coincée. Je pris mon courage à deux mains avant de m'ouvrir à lui.


-Des sales types m'ont kidnappé et m'ont demandé de travailler pour eux.


Livaï resta inexpressif. Je rigolai nerveusement, lui faisant croire que c'était une blague. Pas convaincu, il se rapprocha de moi. Il attrapa mon poignet avant d'observer davantage ma blessure.


-Est-ce que tu as mal ?


Sa voix était berçante, son touché était doux. Je sentais la pression redescendre petit à petit. J'avais besoin de me libérer, de relâcher toute cette peur. Des larmes perlèrent au coin de mes yeux. Machinalement, je posai la tête sur son torse.


-J'ai eu tellement peur, lui chuchotai-je. Ils étaient trois, j'aurais pu y rester mais je ne savais pas quoi faire !


Un long silence s'installa, silence pendant lequel seul mes pleurs résonnaient dans toute la pièce. À contre cœur, je me dégageai de lui. Il ne m'avait pas rejeté, j'en étais extrêmement surprise. Honteuse, je ravalai mes larmes puis continuai mon activité de tout à l'heure. Il m'interpella aussitôt, me conseillant d'aller me reposer. Je secouai la tête. C'était ma chambre.


Le soir, allongée sur mon canapé, je n'avais pas perdu de vue le rendez-vous que j'avais fixé avec Annie. J'étais actuellement entrain de réfléchir à un moyen pour m'échapper. Connaissant Livaï, un moindre bruit le réveillait. Celui-ci sortit de la douche au même moment. Mes yeux suivirent son déplacement. Irrité, il m'ordonna d'arrêter de le regarder.


-Pourquoi est-ce que vous changez si vite d'humeur ?


-Parce que c'est mieux comme ça, me répondit-il simplement.


-Pourquoi ?


-Bonne nuit morveuse, soupira-t-il.


Sur ces dernières paroles, notre conversation se termina. Je levai les yeux au ciel avant de me détendre. Je devais faire semblant de m'endormir après tout.


Lorsque le bon moment arriva, je me déplaçai sur la pointe des pieds. J'enfilai ensuite rapidement quelques vêtements. Je pris soin de vérifier que Livaï dormait à point fermé avant d'ouvrir délicatement la porte. Je me dirigeai discrètement vers la ville puis vers cette ruelle. Il faisait incroyablement noir.


Annie était déjà présente. Elle m'attendait. J'étais soulagée de voir qu'elle avait tenu sa parole. Toujours avec ce même air stoïque, elle me fixa.


-Annie, est-ce que tu es le titan femelle ? la questionnai-je directement.


Je n'avais pas le temps de discuter, je n'avais plus le temps de me ronger l'esprit. Il me fallait une réponse claire, net et précise.


-Si tu es venue pour me poser cette question alors tu peux repartir, soupira-t-elle, car je ne suis pas le titan femelle.


Je l'aurais cru sans problème si son physique ne correspondait pas autant à celui du titan. Plusieurs personnes de mon entourage pensaient la même chose. Tout se mélangeait dans ma tête. Annie ou les autres ?


-Tu as dis tout à l'heure que tu étais juste présente au bon moment, est-ce que la fois dernière tu pensais la même chose avant de me sauver de ce titan ?


Pendant une seconde, j'aperçus de l'étonnement dans son regard. Elle regagna aussitôt son air habituellement sérieux avant de me répondre qu'elle ne comprenait pas de quoi je parlais. Je n'allais pas avancer de cette façon. Son regard l'avait trahi une fois, je devais réfléchir à une autre solution.


-Je te fais confiance Annie, rigolai-je, tu es mon amie.


Je me retournai sans un mot de plus. Je l'avais encore vu, cette culpabilité. Ce même regard avant de me regarder mourir. C'était le regard de quelqu'un qui s'en voulait. Le regard d'une traitre.


[Chapitre relu et corrigé]

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