Newtmas - « Take me back to where we started. »

Chapitre 6 : Chapitre 05

2796 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 11:06

Thomas se laisse continuellement bercer par les mouvements que son corps a l'air de prendre en main. Son regard se plante finalement dans celui de cette personne qui se trouve à quelques centimètres de lui, ce regard qui le transperce presque entièrement. Il cligne des yeux plusieurs fois, il a l'impression de vivre encore un de ses rêves où il est là mais sans l'être, que sa bouche parle mais sans que ce soit lui qui le veuille. Mais rien n'y fait. Deux yeux d'un marron presque éteint, le fixe. Il connait parfaitement l'identité de celui qui possède ces yeux si foncé, cette peau si claire et lisse, et surtout ces cheveux blonds.

Newt.

Pleins de questions fusent à l'intérieur de son crâne et il est impossible de les arrêter, il n'arrive même pas à les ranger, à les mettre dans l'ordre, mais il commence à avoir l'habitude. Et puis, ce n'est pas en étant ivre qu'il arrivera à parler, penser, et agir correctement. Il se laisse donc aller à son instinct mais avant qu'il ne dit quoi que ce soit, le blond prend la parole :

— Je t'ai promis que je te retrouverais, Tommy.

À ce moment là, la tête de Thomas lui fait moins mal, comme si la voix du blond l'a vidée entièrement, qu'il l'a apaisée. Comme si en un souffle, tout est parti.Finalement, des images déjà vues lui reviennent subitement en mémoire. Newt lui disant qu'il le retrouverait avant d'être envoyé dans le Labyrinthe, ne l'a-t-il donc pas oublié ? Thomas est perturbé. Cela veut dire que depuis tout ce temps, il lui a caché qu'il se souvenait de lui ? Du moins il est sûr qu'il s'est passé quelque chose car il vient de lui lâcher une bombe. Pourtant, il se souvient avoir parlé avec lui, plusieurs fois même, et il se souvient très bien que Newt n'a rien dit, comme si Thomas était un inconnu mais que ça lui faisait de la peine qu'il se rappelle plus avoir été son ami.

***

Cela fait deux jours que Thomas est arrivé par la Boite, et il se familiarise petit à petit à cet environnement. En même temps, il en est bien obligé. Il commence à avoir des rêves particuliers dès la troisième nuit et il se souvient vaguement de Newt, mais c'est encore flou. Il essaye d'en parler au blond mais tout ce qu'il a comme réponse, c'est :

— Non je ne vois pas désolé. C'était qu'un rêve, vu qu'on se connait depuis seulement deux jours et que tu es encore perturbé par ta venue au Bloc, c'est normal que tu rêves de nous.— Ouais, sûrement.

Thomas n'a pas montré plus de conviction, et pourtant oui, il est carrément perturbé, mais pas à cause de sa venue chez les blocards. Du mois pas entièrement. « "C'est normal que tu rêves de nous." Non, j'ai rêvé seulement de toi, Newt. » pense-t-il. Mais il abandonne rapidement pendant de longues journées. Seulement les rêves ne s'arrêtent pas là. Ils continuent et le perturbe encore plus. Il revient vers Newt un soir, alors que les blocards font la fête près d'un feu de camp.

— Newt, commence-t-il tout en jouant avec ses doigts. Je suis désolé de ramener ça comme ça encore une fois mais... tu es sûr que tu te souviens de rien ? Rien avant de te retrouver dans le Labyrinthe ? J'ai encore rêvé, et cette fois c'était triste parce qu'on t'enfermait dans une Boite et que je savais que je te reverrais plus avant très longtemps. Je sais qu'on était amis et qu'on restait souvent ensemble. J'ai des flashs qui me viennent en tête, je te le jure !— Écoute Thomas, je ne sais pas, je ne me souviens de rien et peut-être qu'on a été amis. Pourquoi tu me racontes ça ? Ça ne sert pas à grand chose, si ? On est amis aujourd'hui donc ça ne change rien.— Je pensais que tu aurais pu m'aider à retrouver la mémoire.— Je suis sincèrement désolé, avoue Newt.— Ouais je sais, soupire Thomas.

Le concerné sait très bien que Newt est sincèrement désolé comme il le dit très bien. Il le voit dans ses yeux qu'il semble triste et compatissant, qu'il lui fait de la peine.À partir de cet instant, Thomas n'a plus essayé de chercher si Newt se souvient ou non de lui, il laisse couler et fait comme si rien ne s'est passé, qu'ils se sont simplement rencontrés au Bloc et qu'ils sont devenus amis. Cela dérange Thomas, mais qu'est-ce qu'il peut faire de plus ? Même si ses rêves reviennent petit à petit en laissant toujours des questions sans réponses, Newt reste un mystère et il le revoit parfois dans un souvenir lointain. Mais plus jamais il n'a reparlé de cela au garçon en question.

***

Et maintenant, il découvre qu'il lui a mentit et il ne sait pas s'il doit lui en vouloir ou non. En même temps, c'est peut-être une variante. Il commence à avoir l'habitude maintenant avec le WICKED. Même s'ils ne sont pas là, ils arrivent toujours à lui faire comprendre qu'ils sont présents dans sa tête.

Thomas reprend vivement ses esprits, n'ayant pas dit un seul mot à Newt, le laissant seul dans le doute après ses paroles. Même le brun est ivre et qu'il commence à voir flou dès qu'il essaye de détacher son regard du blond, il arrive à se rendre compte qu'il est en train de danser (Un slow?). Et même s'il veut comprendre pourquoi le visage et le corps de Brenda se sont-ils transformés en ceux de Newt, pour le moment, la seule chose qui l'importe c'est d'avoir retrouvé son ami et qu'il se souvient de lui. Il esquisse alors un léger sourire avant de lui dire :

— Alors comme ça tu aimes bien me mener en bateau ? se vexe-t-il, pour rire évidemment.— Je n'ai pas pris plaisir de le faire, renchéri Newt. Je t'assure. Et puis en plus, au début c'était très flou et je n'arrivais pas à savoir si c'était vrai ou si c'était seulement mes rêves qui me jouaient des tours. Mais après en t'entendant, j'ai compris que j'étais pas le seul. Mais tu sais, je me souviens de seulement quelques petites choses, je pense que tu es plus au courant que moi. Mais ce dont je suis sûr, c'est qu'on se connait bel et bien depuis plusieurs années.

Thomas se demande comment il peut laisser passer cela, Newt lui a mentit. Il l'a mené en bateau certes, mais il l'a aussi laissé seul dans le délire que sont ses rêves. Mais il n'arrive pas à lui en vouloir, même pas un peu. Après il faut lire les grandes lignes, Newt lui a rien fait de mal, il ne l'a pas fait souffrir.

— Écoute Newt, commence-t-il. Je sais que tu n'as pas pris un plaisir à me mentir, je le ressens. Et personnellement je m'en fiche de savoir comment et qui t'as dit de le faire, pour une bonne raison ou non. Mais ça ne fait rien, rien du tout. Tout ce qui importe est de savoir qui nous sommes, et ce que nous faisons en ce moment.

Il voit les lèvres de Newt s'étirer en un léger sourire. Thomas a répété exactement les mêmes mots que le blond a employé quelques jours avant qu'ils arrivent à s'échapper du Labyrinthe. Ces mots sont importants pour lui, ils l'ont toujours été, pour tous. C'est pour cela qu'ils l'ont appelé « La Colle », car c'est le genre de personne qui arrive à les unir tous dans les bons moments comme dans les mauvais. C'est une personne qui colle, qui réunit, qui remet tout dans l'ordre en quelques sortes. Ça va totalement à Newt.

— Je vois que même dans un état second tu arrives encore à dire des choses cohérentes, dit ce dernier.— Faut croire que tu m'aides un peu, répond Thomas dans l'immédiat.— À ne pas tomber surtout oui, ricane le blond.— Arrête, conteste Thomas. Je ne trouve pas ça drôle. J'étais obligé de prendre du bliss, il m'avait promis que mes amis étaient présents à cette fête et il avait raison donc personnellement je m'en fiche là tout de suite.— Tu ne penses quand même pas que c'est vraiment ce qui est en train de se passer ? dit Newt avec comme un pincement au cœur.— Comment ça ?— Tu te souviens que l'homme-rat a dit qu'il fallait faire attention et ne pas croire tout ce qu'on voit, non ?— Oui et alors ? l'interroge Thomas. Tu es bien là avec moi, je peux te sentir.— Oui c'est vrai, avoue Newt. Oublie ce que j'ai dit.

Thomas se sent légèrement basculer en arrière mais Newt le tient fermement. Celui-ci vient même le serrer un peu plus contre lui pour être sûr qu'il ne tombe pas complètement. C'est la première fois depuis bien longtemps que Thomas se sent entièrement en sécurité. Ça lui semble étrange d'ailleurs, mais encore une fois, ça l'importe peu.

— Tu sais, dit-il après quelques secondes. Tu me perturbes un peu, je ne sais pas vraiment comment réagir au fait que tu sois devant moi alors que hier tu es apparu puis tu as disparu sans me laisser le temps de dire quoi que ce soit, alors que tu m'as prévenu de quelque chose. Maintenant tu apparais de nouveau alors que j'étais censé être avec Brenda. C'est bluffant ce qui m'arrive et je n'arriverais jamais à comprendre j'en suis sûr. Mais l'important c'est de t'avoir retrouvé et d'avoir retrouvé les autres.

Newt regarde Thomas, il a une expression étrange au visage. Comme s'il a envie de lui répondre tout en étant retissant. Du coup, il lui sourit simplement en laissant Thomas dans le silence. Enfin, le silence c'est un faible mot, avec tout le brouhaha qui sert de musique. Thomas l'a complètement oublié d'ailleurs, même si cela lui irrite lourdement les tympans. Encore une fois, il n'accorde pas d'importance à cette chose si futile. Il se concentre sur son ami.

— Newt ? Est-ce que tu penses qu'un jour on sera tranquille ? Que plus personne nous demandera de faire telle ou telle chose, tel ou tel test, qu'on nous laisse aller où on veut sans nous faire du chantage, qu'on puisse enfin... vivre ?— Et bien, commence-t-il par dire. Je suis persuadé que oui. Ça ne sera peut-être pas dans l'immédiat, mais oui, c'est obligé qu'un jour on trouve la paix et la liberté totale sur cette Terre, sinon pourquoi ferions-nous tous ça ?— Oui, approuve Thomas. Tu as raison. C'est vrai que j'ai l'espérance qu'on en finisse dans quelques jours.— Concernant les épreuves, je pense que ça sera probablement fini lorsqu'on atteindra tous le refuge.— J'espère que tu as raison aussi sur ça, soupire Thomas. Je ne pense pas que j'aurais assez de force pour continuer sur le même rythme toute ma vie. C'est difficile de s'aventurer quelque part sans avoir cette peur chaque jour qui nous lâche pas, qui nous traumatise au point de nous faire faire des choses complètement insensées. Ça fait des jours qu'on se lève avec une boule au ventre, avec une peur noire qui nous transperce, toutes ces questions qu'on se pose en se regardant les uns les autres ; "Comment va-t-on trouver à manger, à boire ?" – "Qui rencontrerons-nous encore sur notre passage ?" – "Est-ce qu'on arrivera jusqu'au bout ou est-ce qu'on est pas du tout dans la bonne direction ?". (Thomas baisse la tête, se sentant abattu.) Je me demande si ça en vaut vraiment la peine justement. Brenda a peut-être raison, peut-être qu'on devrait rester ici jusqu'à ce qu'on arrive au bout du rouleau.

Après son monologue, plus rien n'a l'air de bouger autour de lui. En fait, il comprend que Newt et lui-même ont arrêtés de se balancer sur la musique. Ça lui fait bizarre d'ailleurs, et sa tête recommence à lui tourner encore plus. En quelques instants, il sent sa tête se redresser seule. Quoi que, en l'ayant ensuite redressée, il voit que c'est Newt qui l'a fait à l'aide de ses doigts. Il cligne plusieurs fois des yeux en remarquant que sa vue se trouble un peu plus chaque seconde. Sa tête se fait encadrer par les mains du blond, enfin il s'imagine que c'est lui. Il a les yeux fermés, sa tête devient de plus en plus lourde et il remercie Newt de le retenir comme cela, sinon il serait à terre depuis bien longtemps. Il l'entend parler au loin, comme si sa voix est un écho.)

— Non Tommy, le secoue-t-il. Tu ne dois pas abandonner, je ne te laisserais pas abandonner. Pas maintenant. Tommy ?

Le concerné n'arrive plus à sortir un son de sa bouche alors qu'elle est entrouverte et qu'elle est prête à parler. Mais ce n'est pas grave. Il doit simplement se reposer un peu et ensuite tout ira bien.

Alors qu'il sent toujours des mains entourer son visage, il se sent flotter de nouveau, comme au tout début lorsqu'il a prit ce bliss. Il se rend compte qu'il aime bien ça. Mais ce n'est pas tout, il sent également un souffle chaud contre le bas de son visage, c'est une nouvelle sensation on dirait. Et il imagine ça au ralentit. Puis ce souffle disparait entièrement et quelque chose de chaud et doux se presse contre ses lèvres. 

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