Newtmas - « Take me back to where we started. »

Chapitre 10 : Chapitre 09

2920 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 06:09

— Je peux savoir ce que vous êtes en train de faire ? s'exclama Minho, qui se tient non loin du lit dans lequel se trouve Newt et Thomas.

Quant à eux, ils se sont redressés vivement à l'entente de la voix de l'asiatique. Ils restent là, sans bouger, le regard rivé sur Minho.

— Pas besoin de me regarder comme ça, je posais juste une question.— On faisait rien, s'énerve Newt.— Pas non plus besoin de me parler comme ça, je vous juge pas okay ?— Il n'y a pas de « je vous juge pas », c'est pas comme si on était en train de faire quelque chose d'intime.— Oui c'est sûr, dit Minho.— Voilà alors ferme la, finit par clore Newt.

Thomas n'a pas sorti un seul son, et c'est peut-être mieux comme ça. Newt se laisse retomber sur le matelas, ses yeux se rivent sur le plafond.

— Je peux te demander quelque chose Tommy ?— Oui vas y, murmure le concerné tout en s'allongeant à son tour sur le dos, le plafond devenant soudain un élément intéressant.— Qu'est-ce que tu as vu dans cette discothèque ? demande finalement Newt.

Thomas se sent perdre pied, s'il n'était pas allongé sur un lit, il serait probablement tombé dans les vapes. Et lui qui pensait en avoir finit avec ça. Mais le problème, c'est qui ne peut pas tout lui dire. Cela lui est impossible.

— Je t'ai vu toi, commence Thomas. Et on dansait ensemble. Tu m'as dis qu'il ne fallait pas que j'abandonne et ensuite je ne sais plus ce qui s'est passé, ment-il.— Ce n'est pas grandiose, soupire le blond. Je ne comprends pas comment tu as pu t'énerver à cause d'une chose si futile.— Je ne sais pas non plus, ça m'a pris comme ça. J'étais encore perturbé à cause du fait qu'on m'a rendu ivre et que j'ai fait un genre de black out.— Je comprends, ça a du être horrible.— Quant est-ce qu'on repart ? fit Thomas, voulant changer de sujet de conversation.— Hum, sûrement dans quelques minutes. Il ne nous reste plus que trois jours.— Seulement trois jours ? s'étonne Thomas. Tu penses qu'on peut y arriver ?— Bien sûr, il nous reste peu de kilomètres à faire jusqu'aux montagnes. On peut largement le faire, en espérant de ne pas avoir trop d'éléments perturbateurs comme des fondus par exemple... avoue Newt.Thomas hoche simplement la tête avant de se lever du lit et de chercher ses affaires des yeux. Il trouve sa veste et son sac qui a l'air bien rempli. C'est à ce moment que Jorge entre.

— Ça va Thomas ? demande-t-il en ramassant également quelques affaires.— Oui, je suis prêt à partir.— Parfait, j'ai rempli nos sacs de provisions, normalement on aura assez pour plusieurs jours.

Newt s'est également levé du lit et avait remit sa veste. Il sort du bâtiment accompagné de Minho. Thomas met son sac sur le dos et quelques secondes plus tard, il sort à son tour avec Jorge. Il sourit très légèrement en voyant Poile-à-frire, Aris et Brenda. Ils lui souriaient également, heureux d'être de nouveau tous ensemble. Enfin, presque tous, Teresa est toujours absente et introuvable. Brenda s'empresse de venir enlacer Thomas, puis ils restent comme cela pendant de longues secondes. Jusqu'à ce que l'un des autres s'éclaircisse la gorge, Thomas ne saurait dire lequel d'entre eux, sûrement Minho.

— Je suis content de vous retrouver, commence Thomas. Je ne pensais pas vous revoir de si tôt, vu la façon dont on a été séparé.— Nous aussi on est heureux que tu sois de nouveau parmi nous, approuve Poile-à-frire.

Thomas hoche simplement la tête, puis, quelques secondes après ils commencent à marcher vers la sortie de la ville. Il n'en peut plus de toute cette poussière, de tous ces bâtiments délabrés qui menacent de tomber chaque instant. Mais à peine leur marche relancée, un coup de feu retentit, puis un autre, et sans plus attendre, ils essayent de trouver abris derrière des voitures, sous des briques ou planches en criant vers les uns les autres pour qu'ils fassent attention. Mais apparemment, quelqu'un n'a pas été rapide. Un cri strident se fait entendre, puis un corps s'écroule à terre. Thomas tourne immédiatement la tête vers ce boucan et ce qu'il voit l'horrifie au plus au point. La peur s'empare de lui comme jamais, mais la colère aussi. Il lance des injures en s'approchant du corps qui se tortillent dans la terre poussiéreuse. Il voit du sang, et il panique. Ses membres commencent à trembler alors qu'il entend de loin les autres lui crier de partir. Il ne peut pas. Mais apparemment, les coups de feu n'ont pas l'air de continuer. Alors ils ont juste voulu toucher l'un d'entre eux, histoire que la tâche soit de plus en plus difficile... Des larmes dévalent ses joues sans s'arrêter et il se revoit dans le laboratoire avec Chuck. Il n'arrive pas à croire qu'il est en train de revivre le même moment, mais cette fois c'est pire, car le corps qui se trouve à terre est celui de Newt. Il tente de le redresser, de l'aider, de vérifier s'il respire bien. Le blond est touché à la jambe, et rien qu'en voyant la blessure, il imagine bien que cela ne doit être que douloureux. Il essaye de le faire parler mais en vain, Newt se calme peu à peu. Non, il ne peut pas le laisser mourir devant ses yeux comme Chuck. Il le secoue tant bien que mal alors que le blessé le regarde dans les yeux. Il entrouvre ses lèvres pour tenter de dire quelque chose, mais rien ne vient.

Puis, une ombre s'agrandit au dessus d'eux, Thomas relève la tête et remarque un engin, de plus en plus gros, foncer droit vers eux. Mais lorsque celui-ci se trouve à quelques mètres du sol, il ralentit et finit par se poser. La trappe s'ouvre et deux hommes en sortent, recouvert de haut en bas par une combinaison. Thomas n'a pas l'air de comprendre ce qui est en train de se passer et cela doit être la même chose pour les autres. Les deux hommes s'approchent de Newt et de Thomas, ils poussent Thomas sur le côté et s'empare du corps faible de Newt. Le brun essaye de riposter, ne voulant pas que ces inconnus s'emparent de son ami de cette façon. Les hommes le repoussent vivement et il retombe sur le flanc, les regardant emmener son ami dans l'engin futuriste. Un détail le frappe immédiatement ; sur le dos de la combinaison des hommes, six lettres, W.I.C.K.E.D. 

Thomas ne bouge pas, à vrai dire, il reste complètement abasourdit par ce qui vient de se passer. Ses amis ont l'air de penser la même chose. Le premier qui vient aider Thomas à se relever est Minho, rapidement suivit de Brenda et Jorge.

— On devrait rapidement foutre le camp de cette ville, protesta Minho.

Et il a raison. Thomas regarde l'engin puissant et métallique s'éloigner d'eux jusqu'à disparaître. Il ne peut pas croire que Newt est maintenant plus loin de lui qu'il ne l'a jamais été. Avec l'aide de Minho qui lui tient fermement la taille, ils avancent en groupe sur plusieurs centaines de mètre, sans qu'un seul ne parle. La sortie de la ville est maintenant devant leurs yeux. Thomas pousse légèrement Minho pour lui montrer qu'il n'a plus besoin d'aide, puis avec un pas de course, il sort de la ville, suivit de ses amis. Après plusieurs minutes, lorsque la ville commence à se fondre sous la poussière et la fumée, Thomas s'assoit sur un tronc d'arbre couché, ses mains se joignant, et ses doigts jouant ensemble tremblants. Brenda vient s'assoir près de lui alors que les autres se postent en face de lui. Jorge prend la parole en premier.

— C'était un berg.— Un quoi ? s'empresse de demander Minho.— Ce que vous avez vu, c'était un berg. Ça appartient au WICKED.— Où l'ont-il emmené ?

Cette fois, c'est Thomas qui lève la voix, il a enfin trouvé le courage de parler. Son regard varie entre Brenda, Jorge et Minho, espérant que l'un d'entre eux puissent lui répondre au plus vite.

— Je pense avoir une idée, commence Jorge. Vu que ce que vous êtes en train de vivre n'est qu'une épreuve de plus pour que le WICKED puisse trouver un remède contre la Braise, vous n'êtes pas censé mourir de cette façon. Vous n'êtes pas censé mourir tout court. Je pense qu'ils l'ont emmené dans un laboratoire pour le soigner, il reviendra parmi nous dans un jour ou deux.

Thomas ne sait pas s'il doit s'énerver ou comprendre la situation et laisser couler. Il hoche simplement la tête, prenant les paroles de Jorge comme vraies.

— Ils nous espionnent pas vrai ? questionne Thomas. Comme dans le Labyrinthe, ils n'ont pas arrêté de regarder et d'analyser chacun de nos faits et gestes depuis le début.— J'en suis sûr, continue Minho. De toutes façons, on est coincé, la seule chose qui nous reste à faire c'est d'arriver à ce foutu refuge.— Mettons nous en route alors, finit Brenda.

Sur ce, Thomas se lève et ils commencent à marcher vers les montagnes qui grandissent à vue d'œil. Il se retrouve encore une fois perdu dans ses pensées. Comment il a pu laisser Newt se faire embarquer par le WICKED sans tenter de les empêcher. Il a essayé oui, mais pas assez. Il se sent coupable de la disparition du blond et il espère vraiment que Jorge dit vrai et qu'il compte revenir parmi eux dans moins de deux jours. Thomas ferme la marche du groupe et il les regarde un par un. Ils étaient au moins vingt lorsqu'ils sont sortis du Labyrinthe et maintenant ils ne sont plus que sept ; Minho, Poile-à-frire, Aris, Brenda, Jorge, lui et Newt qui pour le moment, est en voie de disparition. Tant ont perdu la vie, tant d'amis. Tant de jeunes qui ne verront jamais ce que la vie deviendra lorsque tout ira bien. Thomas est triste pour eux. Et qui sait, peut-être qu'ils n'arriveront pas tous au refuge, peut-être qu'un évènement viendra encore les empêcher de poursuivre leur chemin. Il devient très pessimiste, même si c'est dans ces moments qu'il doit être le plus persuasif et le plus positif.Thomas ne peut imaginer arriver au refuge sans Newt, s'il revient dans deux jours, ils n'auront qu'un seul jour et une seule nuit pour y arriver. C'est beaucoup de pression et c'est pour cela qu'il commence à croire qu'ils foncent tout droit dans la mort.

La nuit tombe peu à peu et ils décident de s'arrêter pour se nourrir, mais Thomas n'a pas faim. Il est rongé par la tristesse et également la colère. La colère qu'il garde en lui depuis trop longtemps. Pourtant, il ne bronche pas et regarde les autres manger. Minho l'oblige à prendre des forces et après plusieurs refus, il accepte.

La nuit bat maintenant son plein et ils dorment presque tous, sauf Thomas. Lui, est assit un peu plus loin, le regard rivé sur les montagnes. On peut croire qu'il est actuellement perdu dans ses pensées comme d'habitude mais ce n'est pas le cas. C'est l'une des seules fois où il ne pense à rien, où il laisse ses yeux le guider dans cette nature si grande dans laquelle il est facile de se perdre. Il se surprend à apprécier ce moment. Et apparemment, quelqu'un veut partager cela avec lui. Quelqu'un s'assoit près de lui et il ne met pas longtemps à se rendre compte que c'est Minho.

— Et si dans deux jours, Newt ne revient pas ? demande tout simplement Thomas.— Tu ne peux pas penser ça, le contredit Minho. À chaque fois que WICKED nous dit quelque chose, il ne ment jamais. Pourquoi nous mentirait-il à propos de notre ami ?— Je ne sais pas, soupire Thomas. Je commence à me demander si les gens là-haut, ne veulent pas un seul candidat final pour créer leur remède et que pour cela, tous les autres doivent mourir...— C'est horrible de dire ça, s'écrie l'asiatique. Mais j'ai peur que c'est ce qu'ils préparent tous autant qu'ils sont. Je n'ai pas envie de rester là-dessus. Profitons de ces trois derniers jours pour arriver coûte que coûte au refuge et le destin nous donnera le reste.— Oui, tu as sûrement raison.— Je sais, c'est écrit que je suis le leader non ? dit-il sur le ton de la plaisanterie.— C'est vrai, et c'est vrai aussi que tu connais Newt depuis plus longtemps que moi, enfin c'est ce que tu penses, mais je ne peux pas assimiler le fait que je l'ai abandonné, que je l'ai laissé partir entre les mains de ces deux hommes.— Écoute-moi, commence Minho. S'il restait avec nous, il serait très mal au point. Donc je pense que c'est mieux comme ça. Ils font ce qui est le mieux. Et garde bien ces paroles en mémoire car je ne risque pas de les redire de si tôt, WICKED craint et je suis le premier à le dire. Mais sur ce coup là, je pense qu'on peut leur faire confiance.

Si même Minho pense cela, alors Thomas aussi commence à le croire. Il a juste envie de passer à côté de ces deux ou trois jours pour retrouver Newt. Il avait encore tellement à lui dire, tellement à lui raconter... Il espère que tout cela soit encore possible et qu'il ne l'a pas perdu à jamais. Croire Minho est sûrement la chose la plus important à l'heure actuelle.

— Merci, dit simplement Thomas.— Pas de quoi. Aller, repose toi quelques heures, on a encore du chemin à faire.

Minho termine sa phrase par un sourire. Thomas l'a rarement vu sourire et le voir là, lui fait plaisir et le fait prendre conscience du court chemin qui les sépare du refuge. Après tout ce qu'ils ont vécus, ils sont actuellement si près du but.

Thomas se couche à son tour, son visage face aux montagnes. Ses yeux se ferment et cette fois c'est seulement un visage qui apparaît, celui de Newt. Newt qui sourit, comme s'il veut le prévenir que tout va bien, que tout va s'arranger et que tout rentrera dans l'ordre très bientôt. Thomas aimerait voir ce visage plus souvent, car même pendant ces moments difficiles, un sourire fait toujours chaud au cœur et nous fait penser que dans tout ce plonk, certains moments resteront des bons souvenirs.

 

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