Newtmas - « Take me back to where we started. »

Chapitre 9 : Chapitre 08

2818 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 04:48

Newt laisse un blanc s'installer après sa dernière phrase, qui n'était qu'un murmure. Il a laissé échapper ces quelques mots sans penser aux répercussions que cela peut avoir. Il l'a juste dit, car il a envie que Thomas comprenne qu'il a échoué certes, mais que la raison principale est qu'il tient à lui finalement, et qu'il n'a pas voulu qu'il souffre sans savoir pourquoi et sans savoir qu'on viendrait le sauver.

Alors, il reste là sans rien faire, même pas un mouvement, même sa respiration s'est mise en sourdine. Il regarde Thomas, qui a opté pour un face-à-face, yeux dans les yeux.

Mais le problème n'est pas là, les choses se sont quelques peu éclaircies, mais Thomas ne sait toujours pas si l'épisode de la discothèque est réel ou non, il n'arrête pas d'y penser. Il se souvient maintenant des plusieurs détails assez intensifs, de certains mouvements, et de quelques paroles. Et s'il reste calme, assis en tailleurs sur le lit à écouter le blond parler, c'est parce que ses pensées sont bien ailleurs. Pourtant, il assimile ce que Newt lui dit, et il ne sait pas vraiment quoi répondre. Mais la dernière phrase le sort complètement de sa phase « stand by » et il crée enfin un contact visuel avec le blond. Celui-ci est d'ailleurs silencieux, attendant sûrement une réponse du brun. Il n'y a pas plus gênant comme situation, Thomas pense à l'échange qu'ils ont eu, ou pas, avant qu'il s'évanouisse. Finalement, il ouvre la bouche et c'est avec une voix cassée qu'il lui répond, sans trop réfléchir.

— Je ne t'en veux pas Newt, d'accord ?

Le ton faible que Thomas vient d'employer surprend grandement Newt. Comment il peut devenir si calme d'un seul coup alors qu'il y a à peine une heure, Thomas avait comme une envie de meurtre en lui faisant comprendre que c'était sa faute.

— D'accord, répond simplement Newt.

Maintenant, Thomas ne peut s'empêcher de penser à une question, qu'il meurt d'envie de lui poser depuis qu'il l'a revu. Alors qu'un blanc s'installe entre eux et que Newt baisse la tête, observant le matelas sur lequel il est. Le brun s'éclaircit la voix.

— Alors, commence Thomas. C'était aussi une illusion l'épisode de la discothèque ?

Comme sa voix est bien plus nette, l'effet qu'elle produit est bien plus poussé. À vrai dire, le temps de réaction de Newt en a pris un coup. Celui-ci relève vivement la tête vers son interlocuteur et il se pince les lèvres, se demandant vraiment quoi répondre à cela. Il est partagé en deux choix, lui mentir, ou pas. Il prend donc une décision.

— Quel épisode ?— Non rien, s'empresse de répondre Thomas. Laisse tomber c'est pas important.— Tu es sûr ?— Oui.

Newt soupire, un soupir de soulagement ou de frustration, on ne saura jamais à vrai dire.

— Tu n'es pas fâché contre moi ? ose demander Newt.— Pourquoi je le serais ? Tu as simplement fait ce que ton instinct t'as dis de faire, et vu la situation dans laquelle on se trouve, rater une variable n'est pas grave je suppose, on n'est plus à ça près. Et je sais également que certains se font une joie de traficoter nos cerveaux.— Ouais... murmure-t-il. Tu as raison.— Je sais, dit Thomas en esquissant un très léger sourire.

Celui-ci tend d'ailleurs sa main vers le blond en signe de paix. Newt ne réfléchit pas une seule seconde et fait glisser sa main dans la sienne pour la lui serrer. Mais il se passe tout autre chose. Thomas n'en reste pas là, il tire le blond vers lui puis il lâche sa main, qui elle se retrouve rapidement dans le dos de celui-ci. Il l'enlace, chose qu'il a rarement faite. Newt parait surpris tout d'abord, puis ses bras viennent encercler Thomas et il le serre contre lui. Le brun ferme ses yeux pour profiter de ce moment avec son ami. Il veut lui prouver qu'il n'est pas énervé contre lui, ou s'il l'a était, c'était seulement une pulsion qui se traduisait par les moments de panique qu'il a vécu. Et cela marche très bien. Newt, de son côté, a aussi fermé les yeux et son menton posé sur l'épaule de son ami lui donne un air de réconfort, de chaleur, de bien-être. Il n'a pas ressentit cela depuis bien longtemps. Ce n'est pas Minho qui peut lui donner une accolade longue et réconfortante.

Mais cela ne s'arrête pas là, ils se laissent tous deux basculer sur le lit pour s'allonger, stoppant l'accolade. Ils se mettent face-à-face, positionnés sur le côté pour avoir assez de place dans le lit. Et ils se toisent du regard. Une fois encore, la pièce devient silencieuse et aucun d'eux n'a envie de casser cela. Thomas n'arrive toujours pas à retirer tous les souvenirs encore un peu flous de ce qu'il a récemment vécu, mais maintenant il a comprit ; ce n'était qu'une illusion. Mais pourtant, il n'arrive pas à se débarrasser de la sensation qu'il a eut, Newt était tellement réel, il a pu le toucher, sentir son souffle et le fait que ce n'était qu'une modification de son cerveau qui l'a fait croire ça, ne peut l'empêcher de penser que son cas s'aggrave d'heure en heure. Il s'adoucit de plus en plus maintenant, se rendant bien compte qu'il a fait une erreur lorsqu'il s'est énervé contre le blond. Il espère tout de même que celui-ci oubliera son égarement violent et qu'ils peuvent continuer à être amis sans aucun souci.

Même s'il essaye de passer à autre chose, il revoit très bien Newt s'approcher peu à peu de lui, et ensuite sentir son souffle chaud sur le bas de son visage. Et puis... il y a ce qui a suivit. Il se dit que c'était peut-être Brenda, mais il n'arrive pas à s'en persuader. Il a envie de parler à Newt sur ce qu'il a vu dans cette illusion, de le raconter ce qui s'est passé, mais le blond le trouverait tellement pathétique et si ça se trouve, il ne le croira même pas. Mais il en a tellement envie, il voudrait avoir le point de vue de son ami, peut-être aurait-il une explication à propos de ça ?

Thomas est toujours face à Newt, ses yeux si foncés le transpercent systématiquement, ils ont l'air tellement profonds et ils sont l'air également de cacher pleins de secrets. Mais Newt n'y ait pour rien, il a toujours été comme ça. Thomas se laisse aller à sa guise et il profite que le blond ne fasse aucun mouvement, pour attraper une de ses mains dans la sienne. Newt paraît surpris au début, très surpris. Mais ensuite, il se laisse faire et il serre à son tour la main du brun. Il lui fait un très léger sourire que Thomas lui rend, puis le blond ferme les yeux un instant.

— Est-ce que tu vas bien ? demande Newt.— Oui ! s'écrie Thomas en le faisant sursauter. Oui, dit-il plus calmement.— Je te trouve bizarre tu sais ? avoue Newt.— Pourquoi ça ?— Tu es sérieux de poser cette question ? Tout à l'heure, tu m'as crié dessus et maintenant tu fais preuve d'une tendresse que je n'ai jamais connue, depuis que je suis arrivé dans le Labyrinthe en tout cas.— Oh... pardon.— Tu n'as pas à t'excuser, c'est bon. On est bien là, ne gâchons pas tout.

Thomas hoche simplement une épaule, l'autre étant bloquée vu qu'il est allongé sur le côté. Newt avait rouvert ses paupières quelques secondes auparavant et son sourire est toujours collé à son visage.

— Arrête de sourire comme ça, dit Thomas.— Pourquoi cela ?— Je trouve que ce n'est pas le moment approprié, on est dans la merde et le fait que tu souris, j'en arrive à en oublier tout ce qui se trouve à l'extérieur.— C'est une bonne chose non ?— Non, je ne crois pas. On ne peut pas se permettre de sourire alors qu'il y a toutes ces difficultés autour de nous qui nous blesse, nous horrifie.— Ce n'est pas une raison pour arrêter complètement de sourire, soupire Newt.— Laisse tomber tu veux ? répond Thomas.De toutes manières, la discussion ne rime à rien. Autant se taire et profiter de cet instant, de ce confort, avant qu'ils ne repartent sur la terre brûlée et ne plus voir de lit pendant plus d'une semaine, et encore. Thomas ferme les yeux à son tour pour essayer de se reposer le plus possible. Et le fait que son ami se trouve à ses côtés l'aide. Il se sent quelques peu en sécurité et il apprécie cela. Mais ça ne dure pas. Il sent le matelas bouger, un coup de genou dans le sien, puis une excuse, mais sa main ne lâche pas celle de Newt. Il s'imagine donc qu'il change juste de position. Sauf que cette fois, il arrive à sentir son souffle chaud contre sa peau. Exactement comme pendant son illusion. Et ça le perturbe. Il entrouvre alors un œil pour voir et il se rend compte que Newt n'est plus aussi loin qu'il l'était. Son visage est proche, d'où son souffle. Il a les yeux fermés aussi.

— Excuse j'ai failli tomber, murmure Newt.— Pas grave, dit Thomas de la même façon.

Ça c'est vraiment étrange. Il ne sait pas s'il se sent gêné ou au contraire que ça lui plait. Mais dans tous les cas, il ressent quelque chose de bizarre. Pourtant, il ne bouge pas d'un trait.

— Ça te gène pas ? C'est vrai que le lit est petit. Je peux partir si tu te sens oppressé.— Non, c'est bon, répond Thomas de façon radicale. Reste.

Thomas s'étonne lui-même de ces paroles. Il se surprend à serrer la main de Newt pour être sûr qu'il ne parte pas. Il a besoin de quelqu'un en cet instant et ce n'est pas de Teresa. Elle, Thomas n'a aucune idée où elle peut être. À vrai dire, cela fait bien longtemps qu'il n'a pas pensé à elle, pourtant elle est son ami aussi, il en est sûr, mais il n'a pas besoin de sa présence. Il a besoin d'une autre présence, qu'il a déjà eu, mais il y a bien longtemps...

***

— Comment je vais réussir à m'endormir lorsque tu ne seras plus là ?— Tu veux dire quand je serais dans le Labyrinthe ?— Ben oui. Même si la couchette est petite, ça va me manquer de ne plus t'avoir ici. Entendre ton ronflement atroce là par contre, ça va me faire des vacances !

Le plus jeune rit, il a toujours ce don qui fait que même dans un moment un peu plus sérieux, voir tendre et silencieux, il arrive toujours à trouver les mots pour tout gâcher. Mais Newt ne lui en veut pas, il l'aime bien ce petit, et à lui aussi il va le manquer.

— C'est pas drôle Tommy, moi je suis vraiment triste de partir et toi tu t'en fiches complètement ! râle Newt de façon ironique.— Tu sais bien que je suis comme ça.— Oui, je sais.Ils se sourient, puis Thomas porte la main de Newt – qu'il tenait déjà dans la sienne – à ses lèvres pour y déposer un court baiser. Le blond trouve ça mignon. Même si Thomas peut être casse-pieds, joueur ou espiègle parfois (souvent), ça ne l'a pas empêché de l'apprécier bien plus qu'il ne l'aurait voulu. Son sourire s'accentue lorsque le brun commence à jouer avec ses doigts.

— Tu devrais dormir un peu, je serais toujours là demain.— J'espère bien, s'écrie Thomas.

Un petit rire s'échappe de leurs lèvres et lorsqu'ils arrivent finalement à se calmer, Thomas ferme les yeux et tente de s'endormir.

Quant à Newt, il regarde le visage du garçon. Que va-t-il faire sans ce turbulent dans le Labyrinthe ? Il n'a pas envie d'y penser plus que ça. Il attend que la respiration du plus jeune se calme, signe qu'il s'est endormi, puis il vient poser sa tête contre la sienne. Newt ferme les yeux et s'endort peu de temps après dans le grand dortoir qui se trouve être dans l'un des bâtiments du WICKED.

***

Et cette présence, il l'a trouvé ; c'est Newt. C'est comme un retour en arrière et ça, même le plus âgé à l'air de s'en rendre compte.

Cette fois, c'est Thomas qui s'approche lentement de Newt, de tout son corps. Même si la distance n'était déjà pas bien grande, il l'a raccourcit encore plus. Il se pince les lèvres tout en venant poser son front contre celui du blond, qui n'a pas l'air de broncher. Thomas se sent gêné, encore plus qu'avant. Mais il ne se retire pas pour autant. Leurs nez se touchent pareillement et finalement, Thomas ne fait plus aucun mouvement. Il n'ose pas ouvrir les yeux, comme Newt n'ose pas non plus le faire. Ils restent là, sans bouger, pendant quelques minutes, puis, le plus âgé décide de bouger à sa manière. Il commence à caresser le bout du nez de Thomas avec le sien, ce mouvement lui arrache un sourire, et il est presque sûr que le brun se trouve dans le même état. Leur petit jeu dure quelques longues secondes, mais pas assez à leur goût. Pourtant, un certain bruit et une certaine voix leur a fait sortir de la phase qu'ils se sont créés, la phase coupée du monde.

— Je peux savoir ce que vous êtes en train de faire ?

 

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