La reine des sables, la princesse pirate et le pyro-barbare

Chapitre 3 : Colère et tristesse

2981 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 07:38

Bonjour/bonsoir à vous, les mandragores !

Encore merci pour votre enthousiasme pour cette fic !

Dans ce second chapitre, on entre dans le vif du sujet avec ce qui est écrit dans le résumé.

Bonne lecture ! =D

***

Chapitre 2 : Colère et tristesse

Comme tous les matins, Elsa se levait tôt. Si la jeune fille était aussi matinale, c'était parce qu'elle aimait prendre son temps de bon matin et tout effectuer sans avoir à se presser.

A peine se levait-elle qu'Elsa ouvrait en grand sa fenêtre de chambre et qu'elle admirait le paysage. Celui-ci demeurait inchangé au fil du temps, pourtant la princesse adorait la vue. De sa chambre, elle pouvait voir une partie de la capitale, les différents bâtiments aux toits plats qui servaient de terrasses et de jardins aux habitants et les oasis présentes ici et là, bordées de tentes en toiles. Malgré l'aurore, les rues étaient déjà grouillantes d'activités, les hommes et les bêtes circulants dans les rues bondées. Mais derrière la ville s'élevait un véritable désert de sable, qui composait la majeure partie du pays, morcelé à plusieurs endroits par d'autres oasis où se trouvaient des caravansérails ainsi que des petites villes et villages, par delà les grands tas de sable. Si Elsa aimait autant contempler le paysage, c'était pour la beauté des montagnes et dunes de sables, dont les formes se modifiaient au gré des vents.

La jeune fille ne se lassait jamais d'admirer ce paysage naturel. Cela la mettait de bonne humeur et lui donnait l'énergie nécessaire pour commencer la journée.

La matinée se déroula normalement. Après s'être préparée, Elsa, répondant à ses devoirs de princesse, alla visiter un hôpital de la capitale et quelques écoles. Elle le faisait régulièrement, mais ne s'en lassait pas. Elle s'habituait à accomplir de plus en plus tâches qui la préparaient à son futur rôle de reine. Et voir la joie des gens la rendait guillerette.

Mais quand elle rentra au palais pour déjeuner en début d'après-midi, quand elle tomba sur le roi et la reine, elle comprit que quelque chose n'allait pas. Ses parents étaient inquiets et montraient un visage grave. Ils discutaient avec leurs ministres et chefs de l'armée. Quand la reine aperçut sa fille aînée, elle alla à sa rencontre.

- Maman, que se passe-t-il ?

- Ma chérie, il y a un problème. Une personne a franchi la frontière illégalement et semble avoir de mauvaises intentions envers notre royaume.

- Une personne ? Une personne seule vous inquiète tant ? Au point que l'armée est dépêchée ?

La reine eut une expression triste.

- Cette personne a un pouvoir. Elle manipule la glace et attaque tous ceux qui entravent son avancée, d'après les rapports que vous venons de recevoir. Arendelle est un très vaste pays et l'ennemi, qui est un homme, avance très lentement. Nous avons envoyé un oiseau pour la poste de Subla, un postier livrera le message à Anna. Elle doit rentrer immédiatement au palais car je n'aime pas la savoir loin de nous en ce moment. Tu devras t'occuper d'elle en notre absence.

- Toi et papa partez sur le front avec l'armée ?

- Le peuple attaqué a besoin de notre aide et de notre soutien.

- Mais c'est dangereux !

- C'est pour cette raison que vous allez rester toutes les deux ici. Et ne t'inquiète pas pour nous, contrairement à nos soldats, nous ne serons pas en première ligne.

- Mais...

Elsa fut coupée par les mots du roi.

- Il est temps d'y aller ! Le temps de nous rendre jusqu'à l'ennemi, nous serons déjà en fin d'après-midi. Avec nos effectifs, nous allons le vaincre facilement et rapidement ! En route !

Mais alors que tout le monde s'en allait déjà, le couple royal en tête, Elsa se précipita vers ses parents.

- Je vous en prie, prenez soin de vous !

- Ne t'inquiète pas ma chérie, tout va bien se passer. Nous sommes bientôt de retour.

Pourtant, Elsa avait un mauvais pressentiment en voyant, impuissante, le groupe quitter le château.

***

Anna et Olaf chevauchaient à vive allure. Depuis leur départ de Subla, ils étaient tellement soulagés d'avoir échappé à leurs corvées, même provisoirement, qu'ils parlaient de tout et de rien sur un ton des plus joyeux.

- La tête d'Erodelbmud ! rit Olaf. Oh sa tête ! C'était extraordinaire !

- Ah ah ah ! Comme quoi, faut que ma famille m'écrive plus souvent à l'improviste pour m'ordonner de rentrer, juste pour revoir cette expression sur le visage de mon professeur préféré !

- D'ailleurs, pourquoi tu dois rentrer chez toi ?

- Aucune idée. C'est juste écrit que je dois rentrer impérativement. Pourtant je n'ai rien fait qui puisse exiger que je revienne chez moi. Enfin, pas de trop grosses bêtises.

- Ça fait longtemps que tu n'as plus revu la capitale ? En tout cas, merci de m'avoir proposé de t'accompagner, je n'y ai jamais été.

- Tu sais très bien que j'y vais parfois, mais c'est rare. J'aurais bien voulu t'y emmener à chaque fois, mais Erodelbmud avait toujours une excuse pour te retenir. Sauf que là j'ai réussi à le prendre par surprise. Quant à ma famille... Je suis trop concentrée par mes études et mes missions de sauvetage et Elsa comme mes parents sont très occupés, donc je ne veux pas les déranger en allant les voir.

Olaf réfléchit.

- Tu dis ça, mais c'est toi qui ne veux pas aller les voir très souvent.

- Ils refusent que je devienne une guerrière ! Ils veulent que je sois une princesse diplomate et bien élevée, comme toutes les autres princesses en ce monde, alors que ça ne m'intéresse pas ! Je veux être une fille forte et indépendante, une barbare, celle qui défiera le grand Bob Lennon en duel après avoir voyagé à travers le monde jusqu'à chez lui !

Anna était en rogne, comme toujours lorsqu'elle évoquait le sujet. Malgré son entrainement intensif, ses nombreux exploits, sa volonté de fer et ses perspectives d'avenir, ses parents refusaient d'en entendre parler, ce qui avait amené à de nombreuses discussions houleuses au sein de la petite famille, avant l'éloignement de la cadette pour Subla. Mais si la princesse n'était pas en froid avec ses parents, leurs relations n'étaient pas des meilleures non plus. Elsa se trouvait entre les deux opinons, heureuse que sa sœur soit heureuse dans cette voie et aide grandement le royaume contre les bandits et autres hors-la-loi, mais peinée de voir qu'elle ne se comportait pas comme une princesse digne de ce nom.

Il n'y avait qu'Olaf pour la soutenir, le seul qui croyait en elle.

- Peut-être que ta famille va enfin accepter ton destin.

- Mouais... De toute manière s'ils abordent le sujet et qu'ils me sermonnent encore, je les menace de fuir hors du pays et...

Anna s'interrompit brutalement. Les yeux écarquillés, le teint un peu plus pâle, les traits crispés par la douleur et la respiration hachée. La princesse ne chercha pas à dissimuler son changement d'état, car Olaf connaissait son secret. Ce dernier s'approcha de son amie et lui serra une main.

- Merci, sourit Anna une fois la crise passée.

- Où ? demanda simplement Olaf.

- Loin d'ici, à la frontière. C'est de l'autre côté de la capitale.

- Tu veux y aller ?

- C'est bien trop loin, il me faudrait quelques heures pour m'y rendre.

- Ta famille t'attend au château.

- Mais c'est quelque chose d'énorme ! De dangereux !

Anna tremblait, signe que le problème était vraiment important, car rien ou presque effrayait la jeune guerrière.

- Olaf, j'ignore quoi faire !

- Je ne sais pas si je suis de bon conseil, mais peut-être que tu devrais te rendre au château, car tu y es attendu. Si ça se trouve, le problème est déjà connu et c'est pour ça que tes parents t'ont demandé de venir.

- Je ne sais pas...

Anna était complètement perdue. Ce qu'elle avait vu l'avait vraiment secouée. Olaf, pourtant proche d'elle et qui savait comment elle fonctionnait, la regardait avec inquiétude. Il y aurait donc une si grande menace ? Il essaya de détendre l'atmosphère.

- Avoue, tu commences à regretter Erodelbmud et ses menaces, pour le coup !

Mais contrairement à son habitude, Anna ne répliqua pas. La jeune fille regardait dans le vague en fronçant les sourcils, laissant sa monture la guider sur la route.

Les deux amis continuèrent leur chevauchée dans un silence quasiment religieux.

***

Elsa était folle d'inquiétude. Depuis des heures que tout le monde était parti, elle n'avait aucune nouvelle et cela mettait ses nerfs à rude épreuve. Elle avait beau avoir confiance en ses parents et en l'armée, la princesse héritière faisait les cent pas dans la salle du trône. Personne n'osait la déranger, car son humeur était telle qu'une tempête de sable s'était formée dans la salle, que seule Elsa elle-même semblait ignorer, perdue dans ses pensées.

D'habitude, elle était toujours de bonne humeur et voyait les choses du bon côté, mais depuis son pressentiment, elle s'inquiétait vraiment énormément. Tout au fond d'elle, Elsa imaginait le pire.

- Elsa ?

L'interpellée se retourna pour voir qui venait de prendre la parole.

- Anna ?

- Grande sœur, que se passe-t-il ? Tu ne peux pas arrêter cette tempête de sable ? Ce n'est pas agréable !

Anna, et Olaf, qui l'accompagnait, s'échangèrent un regard perplexe et inquiet. A peine furent-ils arrivés à la capitale que l'ambiance d'un état de siège les avait saisi. Les habitants avaient vu l'armée royale avec le roi et la reine à sa tête partir quelques heures plus tôt. Beaucoup avaient parlé entre eux et les théories allaient bon train, car personne ne savait ce qu'il se passait, les informations n'ayant pas été divulguées. Et l'attitude d'Elsa ne les rassurait pas. Cela avait-il un lien avec le danger vu par Anna ? Elsa se rendit compte de l'ensablement des lieux et arrêta son pouvoir.

- Anna, tu es enfin là ? Pourquoi tu as été si longue ?

- Subla n'est pas à côté.

- C'est de ta faute ! Si tu avais un caractère plus docile et que tu ne te rebellais pas aussi facilement, tu aurais été là depuis le début ! Regarde-toi, avec ta veste rouge à la noix !

- Eh ! Tu as les nerfs à vif mais ce n'est pas une raison pour me hurler dessus !

- J'ai bien le droit de te hurler dessus, tu n'es jamais là !

Les cris arrivèrent trop trop, trop vite. Elsa déchargeait sa tension sans le vouloir sur sa sœur, quant à celle-ci, comme à chaque fois, suivant son tempérament, laissait éclater sa colère de façon aussi spectaculaire qu'une irruption volcanique.

- Je crois que j'ai oublié un truc sur mon cheval, indiqua Olaf, mal à l'aise devant la dispute des deux princesses. Je vais aller voir ça tout de suite.

- C'est ça ! cria Elsa. Dégagez !

Le ton employé avait été brutal et impoli. Olaf écarquilla les yeux avant de s'incliner bien bas de façon très raide.

- A vos ordres, votre altesse !

- Olaf, attends ! s'écria Anna.

Mais son ami s'en alla rapidement. Alors la cadette ne réfléchit pas et se précipita vers Elsa et la poussa violemment contre le trône.

- Tu as été méchante avec lui ! Il a un physique disgracieux, mais ce n'est pas une raison pour lui parler comme ça !

- Je m'inquiète pour nos parents ! Ton bouffon m'indiffère !

- Ce n'est pas un bouffon ! C'est mon ami et il s'appelle Olaf ! Et je t'interdis de lui parler ainsi !

- Tu m'interdis ?

Elsa oublia un instant ses craintes et invoqua son sable dans ses paumes. Anna se mit en position de combat. Les deux sœurs se regardèrent dans le blanc de l'œil.

- Et après, on s'étonne que je ne veuille jamais rentrer chez moi, maugréa la guerrière.

- Cesse de te plaindre ! Tu es la honte de la famille ! s'écria Elsa.

Anna ferma les yeux. Comme Olaf juste avant, elle refusa de montrer à quels points ces mots lui firent mal.

Elle ne pense pas vraiment ce qu'elle dit. Elle est énervée et j'ignore pourquoi, mais elle ne me ferait pas consciemment du mal ! Je sais que ces dernières années on s'est éloignée l'une de l'autre mais quand même ! C'est ma sœur, je ne vais pas la combattre !

Elsa était sur le point de lancer l'attaque mais un messager arriva précipitamment dans la salle.

- Vos altesses, une lettre du front !

Aussitôt, les princesses perdirent leur position de combat et se précipitèrent pour avoir la lettre. Anna laissa Elsa l'avoir, car elle était l'héritière. Cette dernière lui jeta un dernier regard avant de commencer à lire, car elle était encore énervée.

- Ne crois pas que c'est fini entre nous !

Mais Anna n'était pas du genre à se laisser faire.

- Ne t'inquiète pas, j'ai un duel à gagner contre toi !

Elsa ne s'intéressait déjà plus à elle. Elle lut le billet.

- Non !

La jeune fille s'écroula sous l'émotion par terre en pleurant. Cette vision choqua la cadette.

- Elsa, qu'est-ce qui se passe ?

- L'ennemi a vaincu notre armée... Il... Il y a plu-plusieurs morts ! Nos parents...

Elsa pleura à chaudes larmes. Anna s'empara du papier et le lut à son tour. Jusqu'à la phrase fatidique. Ses parents n'avaient pas survécu à l'attaque, terrassés comme bien d'autres personnes.

Anna ne les avait pas vus depuis un an. Depuis la dernière fois qu'il s'était disputés. Anna, furieuse car le couple royal lui avait dit qu'une princesse n'avait pas à se comporter comme ça et qu'il fallait qu'elle enlève une fois pour toute cette veste rouge, ce à quoi Anna avait répondu qu'elle avait les pires parents au monde. Elle était partie sans se retourner. Ils ne s'étaient plus reparlé depuis tout ce temps.

Quelque chose se brisa enelle, en même temps que les larmes s'écoulèrent le long de son visage.

***

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