My Frozen Heart Tome 2

Chapitre 7 : A choice to make

3359 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 16/03/2017 19:41

Un hurlement perçant résonna à travers les nuages, comme déchirant les airs. Son écho était infini, et le cri se fit entendre un long moment durant comme n’ayant aucune limite. Cela semblait sonner à la fois comme un avertissement et une menace.

Sur le traineau, en direction pour le Pôle Nord, les gardiens observèrent les alentours, tentant de trouver la provenance de ce gémissement si funèbre. Ils regardèrent l’horizon ; mais seul ne défilait sous leurs yeux qu’une vaste forêt qui commençait peu à peu à reprendre vie, en vue du printemps qui approchait. Le museau de Bunny s’affolait, cherchant une odeur, une senteur, permettant d’identifier la source du cri. 


« Vous avez entendu ? » Demanda-t-il alors aux autres.


Jack qui s’était envolé précipitamment à l’écoute de la plainte, atterrit à nouveau sur le traineau, déçu d’être revenu bredouille.


« Il était difficile de louper un tel son. » Répliqua l’esprit de l’hiver, frustré de ne comprendre ce qui venait de se passer.


« D’où est-ce que ça venait ? » Questionna Fée, tout en continuant de regarder les alentours.


Le jeune homme observa à son tour l’horizon, avant de pousser un soupir lasse. Il lui avait pourtant semblé reconnaitre la voix. Il avait été persuadé qu’il s’agissait d’elle. Son corps s’était mis à revivre, comme répondant à cet appel, son cœur avait battu si fort, son âme avait été dans un tel état d’éveil, qu’il ne pouvait que s’agir d’elle. Mais les alentours étaient déserts et vides d’espoirs pour le gardien.


« De partout » Répondit Nord, les mains toujours portées sur ses épées, en cas d’attaque.


L’esprit de l’émerveillement avait trouvé les mots justes. Ce hurlement venait de partout, et semblait prendre part dans chaque partie du corps de Jack. Comme si ses veines, chaque particule de son corps souhaitaient répondre à ce cri. La partie charnelle et spirituelle bouillonnaient rageusement.  

Et soudain, une puissante douleur se fit ressentir dans sa poitrine, arrachant une plainte au jeune homme. A bout de forces, il tomba à genoux devant ses amis, la main posée sur sa cage thoracique. Jamais il n’avait ressenti une si vive douleur. L’éternité lui avait offert l’opportunité de ne ressentir aucune souffrance, alors devoir faire face à cette plaie qui semblait s’ouvrir en son cœur le choquait profondément. On eut dit que son âme sortait de son corps, comme n’ayant plus aucun lien avec ce dernier.

Les autres gardiens, profondément inquiets s’approchèrent, cherchant en vain la provenance de cette douleur. Mais son corps semblait être en parfaite santé.


« Que se passe-t-il ? » Demanda à nouveau Bunny.


Nord recula un instant, observant le jeune homme accroupi, se tordant sous la douleur. Il frotta, songeur, sa barbe à la recherche d’une quelconque explication. Tout semblait si irréel, tout semblait lui échapper, comme si quelque chose n’obéissait pas aux lois de l’univers. Un vent se mit soudain à se soulever. Un vent d’hiver, froid, glacial, dévastateur.


« Nous devons nous dépêcher. » Ordonna alors la faible voix de Jack.


Le Père Noël se tourna vers son ami, le regard inquiet. L’esprit de l’hiver semblait se remettre de cette si étrange torture. Il s’accouda à Fée qui lui avait proposé son aide et hocha la tête pour signifier qu’il allait mieux.


« Quelque chose se prépare. Quelque chose de… mauvais. Je peux le sentir dans le vent. Nous devons au plus vite aller au Pôle Nord. »


L’esprit de l’émerveillement, ne prit pas le temps de réfléchir. Il hocha vivement la tête et se tourna vers ses rênes et leur ordonna d’accélérer le rythme.

Etrangement comme sentant la menace, ces derniers ne se firent pas prier et se rendirent rapidement au repaire du Père Noël. 



La tension était à son comble dans l’antre de Nord. Les yétis étaient sur leurs gardes, et les sourires habituels sur le visage des lutins avaient étrangement disparu. Le vent à l’extérieur était plus fort et plus agressif, comme souhaitant s’immiscer à travers les murs en bois. Une guerre semblait se préparer. Tout se ressentait dans l’atmosphère. Durant le voyage, les gardiens étaient plus tendus, s’apprêtant à faire face à la moindre menace. La tension était plus que palpable est à son comble. Le cœur de Jack semblait vouloir s’échapper de sa cage thoracique à tout moment. Jamais l’opportunité, la possibilité de revoir Elsa était si proche, il se sentait à la fois plein d’espoir mais aussi de peur. Il ne pouvait imaginer ce qu’elle devait endurer depuis plusieurs jours et craignait de voir dans quel état elle sera, une fois retrouvée. Etait-elle-même encore en vie ?

En imaginant le corps de la jeune femme sans vie, Jack déglutit péniblement, soudain ayant le souffle coupé.

Etait-il trop tard ?

Cette douleur ressentie auparavant était-elle due à une quelconque blessure mortelle subie par son grand amour ?

Et soudain, en pensant à son avenir sans Elsa, sa mortalité lui semblait désormais sans fin. La vie humaine passait alors de scandaleusement rapide à insoutenablement longue. Il ne pouvait décemment pas vivre ainsi et laisser passer cela. Elle ne pouvait être morte. Cette option n’était point envisageable pour l’esprit du jeune homme. Il fallait qu’elle vive. Pour lui, pour sa famille et son peuple. Trop de choses la retenaient à la vie pour laisser tomber et s’abandonner face à Pitch Black.

Il avait toujours su qu’Elsa était courageuse et une grande personne avec beaucoup de sagesse et de contrôle de soi. Elle avait été élevée pour diriger un pays, et devoir faire face à un peuple en étant une femme avec en plus des pouvoirs surnaturels, n’était pas une chose facile à assumer. Et pourtant la jeune reine était parvenue à s’imposer et était désormais digne de respect et d’admiration pour son royaume. Et même s’il lui mettait le couteau à la gorge pour leur offrir un héritier, les habitants d’Arendelle avaient toujours eu beaucoup de considération pour elle et ses nombreux sacrifices.

Elsa était parvenue à se faire accepter auprès de son peuple et ne pouvait les abandonner.

Pour lui, elle devait se battre et Jack était persuadé que son esprit n’occupait que cette pensée en ce moment même.

De plus, au fond de lui-même, une idée était en train d’éclore.

S’il voulait être avec Elsa, vivre à ses côtés, l’esprit était conscient qu’il devait l’épouser afin d’accéder à la requête de son royaume et donc devenir roi. C’était une lourde responsabilité qui semblait absurde il y a encore quelques mois dans la tête du jeune homme, mais désormais, il lui semblait indissociable de son amour pour la reine. S’il voulait être auprès d’elle, si il désirait sa place sur le trône, il devait avant tout le mériter.

Et pour cela, il fallait sauver Elsa.

 Un râle de colère s’échappa doucement de sa gorge et il se précipita alors vers le bureau de Nord, qui surplombait habituellement le reste de l’atelier. Il observa les alentours avec une vivacité extrême.


« Je t’écoute Nord, que doit-on faire ? »


Le Père Noël dépassa l’esprit de l’hiver sans un mot et s’avança vers son tableau de bord, qui faisait face au globe. Les lumières scintillantes représentants chaque enfant croyant étaient la seule source de lumière dans cet espace, ce qui donnait l’impression de faire face à un ciel étoilé. Il actionna alors brusquement un levier, ce qui eut pour effet, d’ouvrir le toit et de laisser entrer l’éclat de la Lune. Le faisceau lumineux, se dirigea vers le centre de la pièce ou était gravé un immense cercle, entourant la lettre G magnifiquement manuscrite. Autour se trouvait un logo, symbolisant chacun une légende, son rôle envers les enfants et sa magie.

Jack nota que son symbole était en train de s’effacer au fur et à mesure, comme disparaissant avec l’usure. Il détourna rapidement le regard et attendit, le cœur battant, que le sol s’ouvre, permettant à la pierre de révélation d’enfin sortir.

Chaque légendes s’impatientaient autour du cercle, tous installés à leur place, priant silencieusement que l’Homme de la Lune leur vienne en aide.

Soudain, le sol se mit à trembler légèrement et une trappe s’ouvrit au centre du cercle. Une gigantesque pierre d’une couleur bleue cristal jaillit du sol, dégageant une lumière semblable à celle des traces laissées par les aurores boréales dans les cieux un soir d’hiver.

Jack en fut un instant ébloui. Il avait déjà entendu parler de cette pierre et du fait que c’était par ce procédé que les autres gardiens avaient eu connaissance de son existence et de son avenir, de son futur à devenir l’un des leurs. Et son corps, comme répondant au peu de magie qu’il restait en lui, se sentait attiré par la pierre.

Le rayon de la lune rebondissant sur le cristal offrait une lumière et une atmosphère des plus rassurantes. L’esprit de l’hiver, un instant oublia sa colère et sa peur, fasciné par cette ambiance.

Les gardiens quant à eux, habitués depuis des centaines d’années à ce genre d’évènements se contentaient, d’observer la pierre, en attente d’un quelconque signe permettant de sauver la reine et de se débarrasser de leur grand ennemi.

Et pourtant, même si la magie semblait palpable, même si les conditions étaient requises pour obtenir une réponse de la pierre de révélation, même si la situation était des plus urgentes et alarmantes, rien ne se produit. Les gardiens restèrent là plusieurs minutes, faisant face à leur créateur, à sa magie sans pour autant obtenir de résultat.

Après un long moment d’attente, le cœur de Jack se remit à bondir rageusement dans sa poitrine, en reprenant compte du danger de la situation et en faisant face au vide qui s’imposait à lui.


« Avez-vous attendu aussi longtemps, lorsque l’Homme de la Lune m’a désigné ? » Demanda-t-il avec frustration.


Nord secoua doucement la tête.


« Peut-être que nous nous y prenons mal. » S’empressa de répondre Bunny, toujours apeuré par l’éventualité d’une destruction prochaine provoquée par Pitch Black.

Il se tourna alors vers l’esprit de l’hiver et le pointant du doigt.

« Toi, rapproches-toi de la pierre et pense à la disparue. Imagine son visage, sa voix, sa magie. Si nous donnons une indication au cristal, il sera surement la retrouver. » Proposa-t-il.


Fée hocha la tête, en guise de réponse face à l’idée de son collègue.


« C’est une bonne idée en effet. » Confirma-t-elle avant à son tour de se tourner vers Jack. « Aurais-tu un objet à elle ? Qui porterait son empreinte ? »


Jack réfléchit un moment avant de saisir un objet qui semblait désormais lourd dans la poche de sa cape. Il observa un long moment les gants de la jeune femme. Il avait oublié de les avoir apportés après son enlèvement. Peut-être parce qu’inconsciemment il s‘était saisi de cet objet pour se rattacher à elle, comme un réflexe de la part de son cerveau.

Il brandit alors les gants et se rapprocha de la pierre. Il leva doucement sa main vers elle et s’interrompit avant d’établir un contact. Par respect de l’objet ou par intimidation, mais l’espace d’un instant, l’esprit se mit à hésiter. Comme pesant lourd dans son autre maintenant l’objet appartement à la jeune reine, il oublia sa confusion et posa sa paume sur la surface lisse et froide de la pierre.

Au premier contact il ressentit comme une bouffée de magie l’envahir. Comme si la glace prenait à nouveau possession de chaque partie de son être. Comme si la neige venait se déposer doucement sur son corps. Il repensa alors à sa transformation, sous le lac gelé. Les sensations étaient tout à fait semblables. Cette impression que tout son corps était en train de mourir à petit feu pour ne faire plus qu’un avec la glace. Tout détruire pour mieux reconstruire.

Sous le coup, le jeune homme en eut le souffle coupé. Revivre cette sensation et ce souvenir était des plus éprouvants. Il secoua la tête pour vider ses pensées et ne se focaliser que sur Elsa.

Il repensa en premier temps à ses yeux, et au premier regard qu’il avait échangé. A cet instant-là, la jeune femme avait dégagé une aura si puissante, si envoutante que Jack n’avait pu se retenir de vouloir s’en approcher. Il avait été d’abord timide, comme par peur de se bruler tel Icare face au soleil, puis comme si son corps se sentait attiré par elle, comme répondant à une pulsion il lui avait face et s’était agenouillé par respect mais aussi car ses jambes ne répondant plus, avaient lâché face à la magie étrange qu’avait dégagée cette créature. Elle avait alors pris une figure mystique à ses yeux et jamais Jack n’aurait envisagé pouvoir poser ses lèvres sur les siennes un jour.

Le jeune ne put réprimer un sourire en se remémorant ensuite leur premier baiser et surtout comme son regard avait changé envers elle après. Certes elle n‘avait pas perdu de sa prestance et de sa puissance, mais quand elle lui avait fait face, les joues rosies par l’émotion et les lèvres légèrement gonflées par le baiser ardent échangé, elle lui avait alors semblé plus humaine, plus passionnée et plus enthousiaste face à la vie. Et à partir de cet instant, sa magie avait semblé encore plus éblouissante et avoir plus de pouvoir sur le jeune homme.

Il repensa à cette aura à cette magie, qui l’avait mené jusqu’à elle et qui l’avait amenée à sa perte en espérant pouvoir au mieux retranscrire cela, permettant à la pierre de les guider jusqu’à la victime. Après un long moment, en remarquant qu’aucun son ne lui parvenait aux oreilles, il ouvrit doucement les yeux et observa la pierre qui lui faisait face. Mais rien n’avait bougé, tout était resté en place. La même lumière se dégageait du cristal, et aucun signe ou effet surnaturel ne semblait vouloir se manifester. Jack se tourna furieusement vers ses collègues, qui avaient tous sur leur visage, des traits attristés.


« Que se passe-t-il ? Pourquoi il ne se passe rien ? » Hurla-t-il alors en dirigeant son regard droit vers la lune.

Nord poussa un long soupir.


« Il semble que même au vu de la situation l’Homme de la Lune ne souhaite pas nous apporter son aide. » Conclut-il.

« - Mais c’est impossible ! Des enfants sont en danger. » Répliqua Bunny.


Le Père Noël hausse lourdement les épaules. Il était certain que le refus de son créateur était une véritable surprise pour lui. Tous semblaient déconcertés par la situation. Il était des plus étranges que l’Homme de la lune refuse d’accorder son aide, lorsque les enfants sont en danger. Quelque chose clochait, comme si ils étaient une fois de plus mis à l’épreuve. Et ils devaient désormais se débrouiller tout seul.

Jack quant à lui, ne savait comment retenir un peu plus cette rage qui montait peu à peu en lui. Ils n’avaient désormais plus d’issues pour sauver Elsa et devaient faire face à nouveau à un mur. Fatigué et frustré de devoir faire face à nouveau à un obstacle, le jeune homme observa les gants de la reine qui étaient posés au creux de sa main. Il les pressa un instant contre sa poitrine, tentant par-dessus tout de capter sa magie, ou un peu de son essence qui restait, mais en vain. L’objet était creux de toute présence, comme si la jeune femme ne les avait jamais portés, comme si la jeune femme n’avait jamais existé.

Refusant toujours de faire face à cette opportunité, il enfonça rageusement les gants dans sa poche. Mais un détail attira son attention. Quelque chose de pointu se trouvait dans sa cape et déchirait légèrement le tissu, tant sa surface était coupante. Il s’en saisit, en ne prenant compte de la douleur naissante au creux de sa paume.

Il s’agissait d’un morceau du cristal qui était auparavant dans le repaire de Pitch Black. Il s’agissait d’une partie du cristal ayant permis à son ennemi d’avoir connaissance d’Elsa et du lieu où la trouver.

Son esprit s’emballa alors en un instant et tout lui sembla soudain d’une clarté absolue.


« Nord ! » Héla-t-il d’une voix puissante.


L’esprit de l’émerveillement se tourna vers son ami et poussa un hoquet de stupeur en apercevant l’objet qui trônait dans la main de Jack Frost. Par réflexe, il se recula d’un pas, souhaitant instaurer le plus de distance possible entre lui et le morceau de cristal.


« Jack qu’as-tu fait ? Pourquoi as-tu pris cette chose ? » Demanda-t-il inquiet d’avoir cet objet dans son atelier.


Tel un enfant surpris d’avoir commis une bêtise, l’esprit de l’hiver observa la pierre un moment avant de trouver quoi dire à son ami.


« Je ne sais pas. Je ne m’en suis pas rendu compte. Je viens tout juste de remarquer que je l’avais. » Avoua-t-il un peu confus.


Puis avec une pointe d’espoir, il se rapprocha du Père Noël. Ce dernier se recula vivement, souhaitant toujours conserver cette distance avec l’objet menaçant.


« Mais il a permis à Pitch de retrouver Elsa, alors nous pouvons l’utiliser n’est-ce pas ? »


Nord comprenant le plan qui venait de se dérouler dans la tête de son ami, poussa un soupir triste et lui lança un regard empli de compassion.


« Tu peux en effet. Mais il y a un prix. »


Jack haussa les sourcils, interrogateur. Tout d’abord car cette nouvelle règle lui semblait étrange mais parce que aussi il était évident pour lui que s’il y avait un prix, jack Frost serait prêt à le payer pour sauver Elsa.


« Lequel ? »


Le Père Noël, avant de répondre posa une question muette à travers son regard envers les autres gardiens, comme demandant leur permission avant d’expliquer le risque encourut d’utiliser la pierre. Car ils savaient que Jack s’en préoccupait peu tant que la vie de son amie était en jeu. Mais la situation était urgente, et les enfants étaient aussi menacés. Alors pour aider son ami mais principalement les enfants sous leur responsabilité, ils hochèrent doucement la tête en guise d’accord. Nord s’éclaircit alors la voix, avant de se rapprocher doucement de son ami, toujours en observant d’un œil suspect la pierre et posa sa main sur l’épaule frêle du jeune homme.


« Tout comme Pitch Black, il faudra sacrifier son âme pour les ténèbres. » 


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