Le Hobbit : A la reconquête de soi

Chapitre 14 : Sur la rive

1249 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 04/12/2020 14:50

« Elle ne peut être vue ni être touchée,

Ni être entendue ni même respirée.

Elle gît derrière les étoiles et sous les collines,

Remplit les trous vides sous les racines.

Elle vient d’abord et pour finir,

Termine la vie, tue le rire »,

Gollum, Le Hobbit, Chapitre V.

 

 

*

* *

 

 

Le courant de la rivière se calmait peu à peu et bientôt, la compagnie dû utiliser leurs mains pour avancer dans l’eau calme.

- Rien derrière nous ? Demanda Thorïn.

- A priori rien, répondit Balïn.

A moitié noyés et tremblant de froid, ils réussirent à rejoindre la rive. Bofur sortit la tête de son tonneau en crachant l’eau inondant sa bouche avant d’observer les alentours pour reprendre ses esprits.

- On a semé les Orques, remarqua-t-il.

- Pas pour longtemps. Le courant faiblit, dit Thorïn en regardant derrière lui.

La plupart étourdis par les nombreuses cascades, ils réussirent à sortir de leur tonneau, titubant et glissant sur la pierre. Ori trébucha dans l’eau, tandis que Bombur dû être aidé par Kili et Fili pour sortir de son tonneau.

- Bilbo, vous êtes un véritable génie, fit Kili, un large sourire sur les lèvres.

Le Hobbit, bien trop frigorifié, fit un geste de la main pour toute réponse avant de rejoindre Thorïn. Ce dernier observait les alentours, plissant quelques fois les yeux.

- Silence ! Ordonna-t-il.

Les Nains obéirent tout en se regardant, certains se frottant les bras pour se réchauffer.

- Il nous manque quelqu’un, remarqua alors Balïn.

Les compagnons se tournèrent vers le vieux Nains avant de s’apercevoir de l’absence d’Alyson. Si certains s’en réjouissaient, d’autres s’en inquiétaient et espéraient distinguer une forme familière dans la vaste végétation.

- Où peut-elle être ? S’enquit Bilbo. Malgré sa blessure, elle semblait réussir à nous suivre.

- Je n’en sais rien, répondit Thorïn. Mais vous avez raison Monsieur Sacquet.

- Nous ne devrions pas nous inquiéter pour elle, intervint Dwalïn. Vous avez vu comme moi ce qu’elle est. Elle est dangereuse.

- Alyson n’est pas dangereuse ! S’insurgea Bilbo en faisant de grands gestes.

- Elle nous a menti sur sa nature, continua Dori. Nous ne connaissons pas ce genre de magie.

- Gandalf la connaît, contredit le semi-homme. Il ne lui aurait pas demander de nous accompagner dans le cas contraire. Alyson est peut-être quelque part plus en amont. On ne peut pas l’abandonner !

Le Hobbit se tourna vers Thorïn, puis vers Balïn, cherchant de l’aide auprès d’eux. Le vieux Nain soupira et s’étira avant d’avancer vers leur chef. Ce dernier l’observa s’avancer et l’intima à dire son avis.

- Et bien, Dori a raison. Nous ne savons rien sur ce qu’elle est. Nous ne savons pas si elle est victime d’un maléfice ou non.

Thorïn baissa la tête avant de jeter un coup d’œil vers sa compagnie.

- Elle l’est, lâcha-t-il après quelques secondes. J’ai entendu une discussion entre elle et Gandalf quand nous avons passé la nuit chez elle. Apparemment, elle aurait été humaine autrefois.

- Ce n’est pas très rassurant, balbutia Ori.

- Alyson ne nous ferait jamais de mal ! Continua Bilbo. Faut-il que je vous rappelle ce qu’elle a fait pour nous ?

- On s’est perdu dans les bois à cause d’elle, répondit Dwalïn.

Le semi-homme leva les yeux au ciel.

- Nous n’aurions pas eu besoin d’elle pour ça, grogna-t-il. 

- Si on s’en tient à ce que nous savons, c’est-à-dire peu de choses, nous ne pouvons pas dire qu’elle nous ait mis volontairement en danger. Si on réfléchit bien, Bilbo dit la vérité. Elle a sauvé notre cambrioleur, nous a aidé à nous débarrasser des Orques la semaine dernière, et vient également de nous aider à fuir le Royaume des Elfes tout en tuant quelques Orques au passage, fit Balïn en comptant sur ses doigts.

Les Nains commentèrent les paroles de leur aîné, hochant parfois la tête. Bilbo se tourna vers leur chef, le regard implorant. Thorïn observa une nouvelle fois les alentours avant de hocher la tête.

- Fili, Balïn et Monsieur Sacquet, avec moi. Vous autres, vous restez ici. Vérifiez le périmètre et regardez par où nous pourrions passer pour continuer le voyage.

Un sourire éclaira le visage du Hobbit. Il s’empressa alors de rejoindre les Nains, toujours tremblotant de froid.

 

 

*

* *

 

 

Leur recherche n’avait pas duré longtemps. Scrutant les alentours, observant les moindres recoins de la forêt, le quatuor avait marché moins d’une heure lorsqu’ils distinguèrent, à plusieurs mètres d’eux, une forme immobile, allongée sur les rochers. Tout en essayant de ne pas glisser sur la roche trempée, ils accoururent vers celle-ci pour découvrir Alyson, semi-consciente, trempée et tremblante de froid. Sa jambe blessée saignait abondamment et un petit morceau de flèche était encore ancrée dans sa plaie.

- Alyson ? Balbutia Bilbo en s’agenouillant près de la jeune femme.

Cette dernière n’émit qu’un gémissement avant d’entrouvrir les yeux. La douleur alors visible dans son regard disparut et fut remplacée par de la surprise.

- Elle est glacée, fit Fili en posant sa main sur le front pâle de leur amie.

- Elle est peut-être déjà en hypothermie, ajouta Balïn en secouant la tête. Nous ne pouvons rien faire pour elle sans une source de chaleur.

Lorsque le vieux Nain croisa le regard de Thorïn, il crut apercevoir une once de tristesse dans ses yeux. Mais celle-ci ne dura à peine quelques secondes et son visage redevint alors impassible.

- Je vais la porter, dit-il. Oïn l’examinera et nous tâcherons de trouver un endroit sûr pour la soigner.

Lorsque Ecu-de-Chêne s’accroupit, Alyson se recroquevilla sur elle-même avant de murmurer des paroles que le quatuor ne comprit pas. Bilbo s’approcha alors et l’intima de répéter ce qu’elle venait de dire avant de déglutir.

- Non ! Fit-il.

- Qu’a-t-elle dit ? Demanda Fili, toujours sa main sur le visage pâle d’Alyson.

- Elle veut qu’on la laisse ici.

- Certainement pas ! S’emporta Thorïn.

Tandis qu’elle se débattait, suppliant qu’il la laisse mourir en paix, le Nain réussit à trouver une prise et la serra contre lui pour éviter de la lâcher. Leur guide protesta une nouvelle fois avant d’abandonner, sachant qu’Ecu-de-Chêne ne changerait pas d’avis. Elle referma alors les yeux et se blottit davantage contre lui, profitant de la chaleur que dégageait son corps à travers ses vêtements mouillés. Plongée dans un semi sommeil, Alyson n’entendit pas les paroles d’encouragement de Bilbo et de Fili, ni ne sentit le souffle de Thorïn sur son visage, qui avait approché sa bouche près de son oreille pour lui murmurer des paroles de réconfort.

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