Princesse de Mirkwood

Chapitre 9 : Le subterfuge des nains

2386 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 07:43

Malgré que Lysia lui ait affirmé indirectement que ce Thorin était bien celui qui était le roi sous la montagne, il avait besoin de s’en assurer par lui-même et pour cela il se rendait dans l’échoppe du marchand de tapis et de tapisserie. Rapidement, il arriva en courant dans la boutique.

-Bonjour Bard, dit le commerçant d’un ton amical, qu’est ce que je peux faire pour toi ?

Bard s’approcha d’une table ou reposé un tas de vieilles tapisseries.

-Tu avais une tapisserie, très ancienne ! Ou est-elle ?

-De quelle tapisserie tu parle ? J’en ai tellement ?

-De celle là ! Répondit Bard qui avait trouvé ce qu’il cherchait.

Il étala la tapisserie sur les autres et la déroula aussi rapidement qu’il put, consultant les noms qui s’y trouvaient tissées. Au dehors, il pouvait entendre les conversations des villageois au sujet des nains qu’ils avaient vus un peu plus tôt et la rumeur de la prophétie des gens de Durin vint à se faire entendre. Sur la tapisserie, Bard trouva enfin le nom de Thorin qui le désignait comme étant le légitime roi sous la montagne et que la prophétie allait bien se réaliser. Bard prit conscience que cette troupe de nains n’était en faite pas des marchands, mais les descendant d’Erebor, cherchant à reconquérir leur montagne. Il redressa la tête pour rencontrer le regard tendre de la princesse qui attendait patiemment qu’il assimile cette nouvelle.

-Le seigneur des fontaines d’argent… le roi sous la montagne… chuchota-t-il, à son retour, les cloches sonneront d’allégresses, mais tout ne sera que tristesse, le lac s’instillera… et brulera, dit-il en citant la prophétie.

-Je suis désolée de vous avoir mentit sur leurs identités…, s’excusa la princesse sincèrement.

Bard ignora ses excuses et lui attrapa la main, la nuit commençait à tomber et aussi il l’entraina sur les quais pour regagner sa maison. Il ne lui en voulait pas, car ce n’est pas elle qui avait mené les nains jusque dans vert bois, il se devait juste d’essayer de les raisonner pour éviter qu’ils ne réveillent le dragon et que la prophétie ne se réalise.

 

Ils entrèrent tout les deux en trombe dans la maison, faisant sursauter les enfants, qui étaient seuls et qui rangeaient les couvertures et autres choses dérangés par les nains.

-Papa j’ai essayé de les en empêcher, mais ils…, tenta Bain.

-Ils sont partis depuis longtemps ? Le coupa son père ?

-De suite après toi, répondit le jeune garçon.

-Il faut les retrouver ! Déclara Bard en regardant Lysia, vous trois vous ne bougez pas d’ici, ordonna-t-il à ses enfants.

Le père et l’elfe repartirent aussitôt à la recherche des nains avant qu’ils ne croisent des gardes ou qu’ils fassent quelques choses d’idiot. Que ce soit Bard ou la princesse, tout deux pensaient savoir ou c’était rendu les nains, il leur fallait des armes alors ils étaient partis se servir à la source.

 

La nuit gagnait Lacville et déjà la visibilité était réduite et malgré l’ouïe et la vue développé de l’elfe, les nains restaient introuvables. Et dans les rues les gens commençaient à s’agiter, ayant tous entendu parler de cette prophétie et du passage des nains en villes, ils espéraient tous avoir une petite part de l’or qu’abritait la montagne quand le roi serait de retour. Alors que l’elfe et l’homme continuaient de chercher, fouillant chaque recoin, la princesse retint Bard par le bras et tendit l’oreille.

-Qu’entendez vous ? Demanda-t-il.

-Il y a de l’agitation prés du palais… les gardes… ils ont capturé les nains… répondit-elle.

Aussitôt Bard lui reprit la main et ils se dirigèrent vers le palais du Maitre.

 

Sur la place devançant les escaliers qui montaient jusqu’à la grande porte d’entrée en bois de la maison du Maitre de Lacville, les nains étaient placés en arc de cercle, toutes une troupe de gardes les gardant à l’œil. La porte s’ouvrit violement sur le Maitre de la ville qui semblait mécontent d’avoir été dérangé pendant son diner, son serviteur le suivant de prés.

-Quelle est la raison de ce raffut ? Demanda-t-il.

-Ils volaient des armes messire, répondit Braga.

-Ce ne sont qu’une bande de mercenaires prés a tout voilà ce qu’ils sont messire, dit Alfrid.

Le Maitre fit voyager son regard sur les nains puis Dwalin toujours avec son air renfrogné s’avança de quelques pas pour prendre la parole.

-Vous ignorez à qui vous parlez ! Ce n’est pas un vulgaire nain, il s’agit de Thorin, fils de Thrain, fils de Thror !! Déclara-t-il avec fierté.

Thorin sortit des rangs pour prendre la suite.

-Nous sommes les nains d’Erebor, Dit-il d’une voix forte.

A cette déclaration, une vague de murmure s’étendit parmi les habitants présents.

-Nous sommes là pour reprendre notre terre, ajouta Thorin.

Le roi sous la montagne s’avança encore de quelques pas pour avoir l’attention de tous.

-Je me souviens de cette ville à sa grande époque, des flottes de bateaux arrivaient au port, chargés de soieries et de pierres précieuses, ce n’était pas une ville en déshérence comme aujourd’hui… c’était le centre de tout le commerce du nord ! Je veux voir cette époque revenir, je veux rallumer les grandes forges des nains et voir les richesses couler de nouveau à flots ! Raconta Thorin avec détermination.

Les plans du nain semblaient plaire aux habitants qui affichaient déjà de grands sourires à l’idée de retrouver un train de vie plus respectable. Et le maitre souriait lui aussi bêtement, pensant à tout l’or qu’il pourrait amasser, plus qu’il ne pourrait jamais en dépenser.

-LA MORT ! S’exclama une voix masculine derrière eux.

Des gardes s’écartèrent pour laisser passer Bard et la femme elfe qui vint de placer face à Thorin et au Maitre de la ville qui se redressa et rentra son ventre pour paraitre digne devant la jeune femme.

-Le feu du dragon et ses ravages, ajouta Bard le regard dur, si vous réveillez cette bête, elle nous détruira tous…

-Vous pouvez écouter ce dénigreur, mais je vous promets une chose, reprit Thorin, si nous réussissons, chacun aura sa part des richesses de la montagne…Vous aurez assez d’or pour rebâtir Esgaroth au moins dix fois !!

Les nains acquiescèrent, ils connaissaient les quantités d’or et de trésor qui se trouvait dans la montagne et ces déclarations plurent aux gens qui acclamèrent les nains, ignorant la prévention de Bard et la prophétie.

- Pourquoi devrions-nous vous croire hein !  Nous ne savons rien de vous, douta Alfrid, qui peut répondre de vous ici ?

Il y eut un long silence ponctué de faibles murmures puis derrière Lysia, le hobbit leva la main en se désignant. Elle s’écarta pour le laisser s’avancer et prendre la parole.

-Moi je réponds de lui… j’ai fait un très long voyage avec ces nains, un voyage périlleux et si Thorin écu de chêne fait une promesse, il tiendra parole, assura Bilbon.

De nouveaux cris de joies retentirent dans la foule ainsi que des applaudissements. Bard semblait le seul à voir la réalité en face et surtout le danger que la quête des nains allait amener. Aussi il ne s’avouait pas vaincus et reprit la parole en haussant la voix.

-VOUS TOUS ! ECOUTES MOI ! IL FAUT M’ECOUTER ! AVEZ-VOUS OUBLIER CE QUI S’EST PASSE A DALE ? AVEZ-VOUS OUBLIE CEUX QUI ONT PERIS DANS LA TEMPETE DE FEU ? ET A CAUSE DE QUOI ? DE L’AMBITION AVEUGLE D’UN ROI SOUS LA MONTAGNE ! TELLEMENT CUPIDE QU’IL NE VOYAIT PAS PLUS LOIN QUE SON TAS D’OR !

La foule se rappelait très bien ce qui s’était passé à Dale, cette partit de l’histoire était une des plus meurtrière que les hommes avaient connus et aussi beaucoup avaient perdus des membres de leur famille. Thorin défiait Bard du regard pendant que les nains retenaient Dwalin de se jeter sur lui pour le faire taire. Enfin le Maitre reprit la parole pour canaliser les gens et donner son avis sur la chose.

-ALLONS ! ALLONS !! Calma-t-il, évitons les jugements un peu trop hâtifs voulez vous… hum… il ne faut pas oublier que c’est Girion, seigneur de Dale, votre propre ancêtre, qui n’a pas réussit à tuer la bête, dit-il en désignant Bard.

Suite à cela il rigola et rapidement toute la population acquiesça, cela aussi ils ne l’avaient pas oublié. Thorin comprenait mieux pourquoi le fils du batelier s’était emporté en entendant l’histoire de l’attaque de Dale, défendant son ancêtre et Lysia fut tout aussi surprise que le nain et vit le batelier baisser les yeux quelques instants jusqu’à ce qu’Alfrid reprenne la parole.

-C’est vrai messire, tout le monde connait cette histoire ; il a tiré flèche après flèche et à chaque fois il a raté, se moqua-t-il.

Les habitants étaient définitivement du côté des nains et de leur Maitre donc c’était inutile de se battre pour une cause perdue. Bard s’approcha de Thorin, tentant une énième fois de lui faire prendre conscience du massacre qu’il allait déclencher.

-Vous n’avez pas le droit, pas le droit d’entrer dans cette montagne !

-Tout m’en donne le droit, répondit Thorin.

Le roi nain en avait fini avec le batelier, il lui tourna le dos et s’adressa au Maitre de Lacville.

-Voulez vous voir la prophétie s’accomplir ? Voulez vous partager les immenses richesses de notre peuple ?

C’était une question éloquente, le Maitre fit mine d’hésiter quelques instants en regardant son peuple mais sa décision était toute prise, sa soif d’or étant plus grande que sa raison.

-Je vous dis solennellement… BIENVENUE !!  Proclama-t-il les bras ouvert.

Des cris s’élevèrent de la population, ils jugeaient tous que leur Maitre avait prit la meilleure décision de toute sa vie et une fois que Thorin écu de chêne aurait reprit sa montagne, ils auraient une vie bien mieux.

Bard se sentit abattu, il était seul contre toute la ville et la troupe de nains, toutefois, les doigts fins de Lysia qui s’entrelacent aux sien en guise de soutient, le surprit et après un rapide échange de regard il resserra légèrement sa main pour ne pas que ce lien ce rompt et redressa la tête face à son Maitre.

-Princesse, vous êtes également la bienvenue dans ma demeure, ajouta le Maitre en faisant une révérence.

-Non merci seigneur, je préfère rester avec un homme dont la bravoure et la générosité ne sont pas animée par l’or, répondit-elle aussitôt.

-Bard ! Pouffa Alfrid malgré lui.

Ce rire lui valu un regard sévère de la part de la princesse et il s’arrêta aussitôt de rire, le Maitre de la ville fut offusqué que l’elfe rejette son invitation pour rester avec un pauvre batelier, toutefois il lui restait un roi nain dont le royaume était comblé de richesses donc s’en était plus que satisfaisant. L’elfe et l’homme tournèrent les talons toujours main dans la main pour aller retrouver Sigrid, Tilda et Bain.  

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