Le Royaume d'Orodreth

Chapitre 17 : Epilogue

Chapitre final

1784 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 02:37

EPILOGUE

*** DEUX ANS PLUS TARD ***

La dernière pierre avait été posée au palais deux mois plus tôt. Le royaume en son entier revivait : tous les habitants avaient retrouvé leur place, leur métier et disposaient d'un endroit où vivre. Le mémorial érigé en l'honneur des disparus trônait au bout de la place principale : les crânes des dix-neuf dragons étaient placés en arc de cercle, au dessus des stèles sur lesquelles étaient inscrits les noms des victimes.

Depuis peu, le royaume totalisait huit dragons. Mina avait fait incuber les œufs, d'où en étaient  sortis trois mâles : Eorn, Ingar, Erval, et quatre femelles : Noriel, Eara, Siri et Varya. Les premières semaines, le temps que les bébés grandissent, avaient été difficiles mais c'était déjà maintenant de beaux dragons, aussi grands que des chevaux de trait dont la croissance n'était pas terminée. Aela leur apprenait toutes les techniques de chasse, d’attaque et de défense, grâce à elle, ils deviendraient d’excellents gardiens.

Ce jour-là, tout Orodreth était en effervescence pour célébrer l’union de sa reine avec le seigneur Thranduil. C’était la dernière fois que les futurs époux faisaient chambre à part. La reine venait  d’enfiler sa robe, réalisée avec soin par les couturières les plus habiles de la Lórien. Elle était toute en légèreté et d’un blanc immaculé. La coupe en était droite mais ample, marquée à la taille par une fine ceinture argentée. Le haut, constitué d’un bustier à bretelles avec un col discrètement plongeant offrait un subtil dos nu. Debout devant son miroir à observer d’un œil critique les derniers détails de sa toilette, Mina sentait monter en elle une anxiété irrationnelle à l’idée que la cérémonie ne se passe mal.

Des coups frappés à la porte la tirèrent de sa torpeur. Craignant que ce ne fut Thranduil, elle s’approcha et l’entrouvrit pour ne laisser apparaître que sa tête. Elle fut soulagée de constater qu’il s’agissait de Galadriel qu’elle laissa entrer. La Dame de Lórien fut éblouie de découvrir son amie ainsi vêtue.

— Mina, vous êtes resplendissante !

— Merci, répondit-elle avec un sourire gracieux.

— C’est l’heure, déclara l’elfe blonde.

Mina inspira profondément et acquiesça. Elle plaça soigneusement son diadème sur sa coiffure puis quitta la chambre avec son amie pour se rendre dans la grande salle où son peuple et les invités l’attendaient.

 

Le lieu de réception était plein et tous les regards étaient dirigés vers le trône devant lequel Thranduil patientait. Extrêmement séduisant lui-même en tenue d’apparat, il eut pourtant le souffle coupé lorsqu’il vit sa reine s’avancée dans l’allée dans sa robe sublime. Son pas était lent mais sûr. Au fur et à mesure qu’elle approchait du trône d’un pas lent et sûr, tous les yeux convergeaient vers elle. Lorsqu’elle arriva devant son futur roi, ils lièrent leurs mains avant que Celeborn ne prenne la parole.

— Chers amis et peuple d’Orodreth, nous sommes réunis en ce jour pour célébrer l’union de ces deux êtres : la reine Mina Lùinwë et le seigneur Thranduil de Vertbois.

Les époux ne se lâchaient pas du regard. Après tant d’années, ils allaient enfin pouvoir s’unir.

— Reine Mina, acceptez-vous de prendre le seigneur Thranduil, ici présent, pour époux ?

Elle quitta le roi des yeux quelques secondes avant de répondre favorablement, puis ce fut au tour de Thranduil.

— Seigneur Thranduil, acceptez-vous de prendre pour épouse la reine Mina Lùinwë, ici présente ?

— Oui, proclama le roi.

— De par mon statut, j’ai l’honneur et le privilège de vous unir à jamais et de vous déclarer, seigneur Thranduil, roi d’Orodreth.

Immédiatement, des cris d’enthousiasme collectif s’élevèrent dans la salle, mais beaucoup venaient aussi de l’extérieur, accompagnés des hurlements des dragons. Devant l’assemblée, le roi et la reine échangèrent leurs alliances, de fins anneaux en or blanc sur lesquels était gravé « Je t’aime » en runes elfiques, puis se donnèrent un chaste baiser sous les acclamations de tous.

La réception se poursuivit par un généreux banquet et un grand bal, jusque tard dans la nuit.

Cette journée avait été exceptionnelle, marquant un renouveau pour eux. Peu à peu, le tourbillon de la fête se calma dans le peuple et les invités désertèrent, laissant le couple se retirer dans sa chambre nuptiale. Depuis le petit balcon, Mina admirait les étoiles qui, ce soir, étaient plus brillantes que d'habitude. Thranduil vint l'enlacer par derrière et l'embrassa dans le cou. Elle posa ses mains au dessus des siennes et les caressa doucement. 

— Je t'aime... murmura-t-elle. 

Il la tourna face à lui et ils échangèrent un long baiser avant de fermer la porte du balcon pour retourner près de leur lit. Devant le miroir, elle retira sa tiare, symbole de sa charge royale, tandis que son époux revenait à la charge dans son cou et sur ses épaules qu'il picorait de petits baisers brûlants. Ce qu'il voulait, elle le souhaitait également. Mais ce soir, ils ne seraient que de simples époux. En douceur, elle se retourna pour lui enlever donc son diadème et le ceinturon portant son épée. 

— Tu es sûre de le vouloir ? demanda-t-il doucement. 

Parce qu’il savait qu'il était l'unique amour de Mina et qu'elle n'avait pas connu d'autres elfes avant lui, il ne voulait pas qu'elle se sente brusquée.

— Chut, susurra-t-elle en plaçant un doigt sur ses lèvres. 

Elle fit glisser sa main dans son cou et jusque sur son torse.  

— Je suis tienne, mon amour, et je te désire plus que tout, chuchota-t-elle d'une voix douce.  

Rassuré sur son consentement, le roi reprit ses baisers. Il dévorait son cou nacré et faisait glisser ses baisers jusque dans son décolleté. Elle se chargea de le dépouiller de sa tunique et lui de sa robe, couvrant de ses lèvres chaque partie de peau qu'il dévoilait. Il desserra le laçage d’un précieux cordon de soie et poussa délicatement sur les bretelles. Quand la robe se retrouva au sol, et put faire voyager son regard admiratif sur le corps à demi dénudé de sa Dame. Elle rattrapa son retard en lui retirant sa tunique qui rejoignit la robe par terre. Tous deux à présent torse nu, ils prenaient le temps de se découvrir mutuellement.

Thranduil la prit dans ses bras pour venir la déposer en douceur sur leur couche, se plaçant au-dessus d'elle sans l'écraser. Ses doigts rencontrèrent la cicatrice que lui avait faite Smaug et il l’embrassa comme s’il croyait pouvoir la faire ainsi disparaître. Il continua la douce torture de son exploration jusqu’au nombril de son épouse, s’attardant longuement sur son ventre, dont il espérait qu’il porterait bientôt son enfant. Le couple poursuivit son manège, chacun s'appliquant à faire monter le désir de l'autre, se découvrant et jouant avec leurs sensations.

C’était leur première nuit de bonheur et surement pas la dernière...

Dans les trois ans qui suivirent leur mariage, Mina mit au monde deux enfants : une fille, Lywëlyn et un garçon, Mëdwyn.

 

* * * * * * * * * * * * * *

 

Mina se tenait sur la terrasse de la tour de garde qui surplombait le royaume. Elle observait l'agitation plaisante qui régnait dans les rues.

Il y avait une dizaine d'années, jamais elle n'aurait cru y parvenir, mais aujourd'hui, elle avait tout ce dont elle avait toujours rêvé : un royaume vivant, un époux dévoué et deux magnifiques enfants pleins de vie. Quant à ses dragons, ils régnaient sur le ciel, veillant à la tranquillité des environs.

Une main se posa dans le creux de son dos et un baiser s’abattit sur son épaule. Thranduil, l’avait rejointe pour profiter du spectacle et ils contemplèrent ensemble le soleil se coucher. Aussi parfait qu’ait été le jour, il fallait qu’il meure dans cette autre fin qu’était le crépuscule… Mais dès le lendemain, le soleil inonderait de nouveau le royaume de sa lumière et ce pour encore beaucoup d’années à venir.

FIN

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