L'héritage des valar

Chapitre 2 : Chapitre 1

4301 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 09:50

« -Par quoi commençons-nous ?

-Pourquoi pas par le début. Parles-moi de toi en détails.

-Dr Lawrence vous me connaissez depuis mes huit ans ! Je dois vraiment refaire ça ? »

 

Le regard que lui envoya le psychiatre était sans appel. La jeune femme était fatiguée de devoir faire toujours la même chose au début de chaque séance, c’était une routine épuisante mais qui selon le vieux docteur était un habille moyen de se souvenir de tout et de voir comment la situation évolue au fil du temps. Elle soupira pour la forme, se tortilla sur son fauteuil et croisa ses longues jambes pour signifier qu’elle était prête à lui raconter son « résumé de vie » comme elle l’appelait. Le psy prit un bloc note et un stylo puis pointa la jeune femme du bout du dit stylo pour lui donner la parole.

 

« - Mon nom est Erys Amara Grey et j’ai 21 ans. Actuellement je suis en première année de Master en Biologie à Oxford –parce que maman le voulait. Tenez en parlant de ma mère elle se nomme Gabrielle Grey née Wood –avouez que c’est pas de bol- et il se trouve qu’elle bosse comme PDG d’une entreprise de protection de la nature et a une formation de biologiste. Comme par hasard ! Au départ je voulais travailler dans l’art ou l’équitation mais selon ma mère –encore elle- y a jamais de débouché dans ces deux secteurs. Tu parles de conneries ! J’ai un petit frère de presque 18 ans qui se nomme Erwan Maximilien Grey –heureusement que ce n’était pas Christian- et il est au lycée en section littéraire. Quand à mon père, il n’est toujours pas revenu d’entre les morts. C’est bon vous avez tout ?

-Tu sais toute ces choses tu peux ne pas les dire. Je pensais plus à ce que tu as fait depuis la dernière fois que nous nous sommes vu.

-Y a rien de nouveau. A part si les exploits de mon furet vous intéressent.

-Et tes rêves sont-ils toujours aussi intense ? Vois-tu toujours les mêmes choses ?

-Je suis vraiment obligée d’en parler ?

-Oui c’est pour ça que tu viens me voir « depuis tes huit ans ». Ces choses que tu vois ne sont pas réelles pourtant elles ont un impact important sur ta vie, tu as développé une quasi double personnalité.

-C’est toujours les mêmes événements, des batailles, des morts par milliers et ensuite plus rien. »

 

La minuterie du docteur mit fin à la séance après plus d’une heure et demie de consultation. Erys se leva et serra la main du psychiatre puis s’en alla. Le docteur Lawrence, Henry de son prénom, s’affala dans son siège comme si on venait une fois de plus de lui mettre un sac remplie de pierre sur le dos. Il détestait mentir à cette jeune femme, il savait que ses rêves n’étaient ni plus ni moins que la vie antérieur de la jeune femme mais il ne pouvait pas lui dire, ce n’était pas le bon moment, il fallait encore attendre. Par la baie vitrée de son bureau il pouvait voir la jeune femme se diriger vers un SUV allemand blanc, la démarche de la jeune femme était typique d’un peuple disparu voilà plusieurs Âges déjà. Pourtant elle en portait tous les traits, qu’ils soient physique ou de caractères.

 

Une fois à l’intérieur de sa voiture Erys resta deux bonnes minutes à regarder dans le vide, du moins c’était ce qu’une tierce personne pourrait croire mais son regard était plongé dans une scène de bataille devant une montagne solitaire. Cela avait durait juste deux minutes mais pour Erys ça avait été aussi long qu’une journée de corvée. Puis elle incéra la clé dans le contact et partit en direction du lycée de son petit frère, ce qui était bien avec son cursus c’était que même si la matière demandait beaucoup de travaille Erys avait de grand facilité dans tous les cours. C’était même trop facile depuis toujours, et si elle n’avait pas encore son doctorat c’est parce que sa mère avait toujours refusé de lui faire sauter des classes. Arrivée devant le portail de l’énorme bâtisse qui servait de lycée elle attendit l’arrivée de son petit frère. Elle ne fut aucunement surprise de voir son jeune frère entouré de jeune femme qui devait sans doute lui demander d’être leur cavalier pour le bal de fin d’année. En même temps son frère avait toujours été un très beau jeune homme, très grand et finement musclé, des cheveux brun presque noirs et des yeux bleus turquoise. Lorsqu’il était à côté de sa sœur seuls leur taille indiquait qu’ils n’étaient pas jumeaux mais sinon ils étaient identique et agissaient comme tels.

 

Le visage d’Erwan laissa apparaître un sourire aussi radieux que soulagé et il courut à la voiture de sa sœur dès qu’il l’eu aperçut. Après avoir jeté ses deux sacs dans le coffre il s’engouffra dans le SUV à la place passager, et d’un mouvement rapide il enleva sa cravate et la jeta sur les sièges arrière avec son blazer.

 

« - T’es pas en cours toi à cette heure-ci ? demanda l’adolescent

-Tu vois bien que non. Bien passée ta journée ? Y a pas eu trop de filles qui t’ont tourné autour ?

-La routine ma chère sœur. Mais bon je suis en vacances maintenant alors je vais en profiter !

-N’oublie pas non plus ton examen de fin d’année. Ni tes compétitions d’escrime ou tes récitals de piano. Je ne veux pas être la seule à la jouer enfant de bonne famille.

-Promis je m’entrainerais dur et je réviserais à fond. Au fait c’est toi qui m’emmène au sport tout à l’heure ?

-On est tous seuls pendant les six prochains jours, alors oui c’est moi. On va faire un rapide détour par la maison comme ça on prendra Crystal avec nous et mes affaires de sport aussi. »

 

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Le chemin jusqu’à la demeure des Grey n’était pas tellement long lorsque l’on dépassait la limite de vitesse autorisée, chose que l’ainée faisait à longueur de temps sans pour autant s’être fait prendre une seule fois. Erwan prit ses affaires à l’arrière et son sac de cours pour les jeter au hasard dans sa chambre, ensuite il entreprit de se changer troquant son uniforme pour un tee-shirt ample et un bas de jogging. Une fois tout cela fait il descendit au salon pour y attendre sa sœur qui devait sans doute vérifier la cage du furet, préparer ses affaires et chercher la laisse du chien partout dans l’immense manoir victorien qui leur servait de maison. Tandis que le cadet voyait sa sœur courir un peu partout pour trouver cette fichue laisse une grosse boule de poil rousse s’allongea au pied d’Erwan.

 

La chienne de la famille n’était pas du genre méchant mais elle prenait la mauvaise habitude de menacer n’importe qui se montrant un peu trop violent envers ses maîtres adorés, bien qu’elle ait plus de liens avec Erys étant celle qui l’avait ramené du refuge à l’âge de quatre mois. La jeune chienne était un très beau mélange entre le husky sibérien et le loup, dieu seul savait comment cela pouvait être possible, et avait si bien dressé que la laisse n’était parfois pas utile mais c’était la précaution à prendre quand Erwan et Erys allaient au centre sportif. Et dans un grognement digne d’un ours Erys descendit de l’escalier sans laisse et visiblement essoufflée à cause de ses recherches infructueuses. Elle haussa les épaules et déclara qu’elle trouverait un autre système pour tenir le « pitbull » puis elle prit ses clés de voitures et ses affaires de sport pour faire signe à son frère qu’ils partaient.

 

« -Déjà ?! Tu sais qu’on va avoir plus d’une heure d’avance ? demanda Erwan

-Non tu déconnes ?! se moqua Erys, Bien sûr que je le sais crétin mais ton prof veux te parler à propos de tes futures compètes.

-Et toi tu vas faire quoi pendant ce temps ?

-T’inquiète pas je vais me débrouiller pour pas m’ennuyer, de toute façon va falloir que je m’occupe de mes loulous.

-T’as du boulot alors. »

 

Erwan savait que sa sœur mettrait toujours les besoins des chevaux qu’elle montait bien avant ses projets de concours ou ses entrainements quotidiens. Contrairement à sa sœur Erwan n’avait jamais visait spécialement les grandes compétitions quasi internationales, il y avait été poussé malgré lui grâce à son talent inné avec une épée dans les mains. Arrivé au complexe sportif il vit deux têtes familières et pourtant de quelques années de plus que lui. Erys avait aussi ses deux visages et elle se dit que malgré le fait que le complexe fasse plusieurs centaines d’hectares il fallait toujours que ces deux-là soit collé l’un à l’autre malgré le fait qu’ils soient frères et ne se quittent presque jamais. Les deux frères se tournèrent quand ils aperçurent le SUV et un sourire s’étala sur les deux visages. A la différence des Grey ils étaient aussi différents que le jour et la nuit, l’un était un grand brun aux yeux marron d’un mètre quatre-vingt, tête brûlé et insouciant, alors que l’autre était blond aux yeux bleu dépassant à peine le mètre soixante-treize, mais il était plus posé et réfléchi que son cadet.

 

Alexandre et Ethan Kruger les connaissaient depuis trop longtemps pour qu’ils puissent réellement mettre une date sur leur rencontre. Ce qui était sûr c’est que malgré les deux ans de différence entre les deux frères ils avaient toujours étaient dans les mêmes classes avec Erys, avec qui ils avaient tous deux un an d’écart. Bien que la température ambiante soit assez fraiche les deux frères ne portaient pas grand choses de chaud sur eux, pour l’un c’était sa tenue de sport mais l’autre était encore en « civile » et cela fit lever les yeux de la brune qui frissonna lorsque le vent souffla un peu plus fort à sa descente de voiture.

 

« -Vous devriez faire attention à force d’être autant coller vous allez finir siamois. rit Erys

-Dit celle qui prend son frère pour son jumeau. répliqua Ethan

-Tout doux petit frère, tu veux pas te faire arracher un bras par Miss-J’ai-Des-Pulsions-Meurtrières ?

- Quand on est plus petit qu’une fille on ne parle pas trop non ? Je dis ça je dis rien. se moqua Erwan

-Elle a juste DEUX malheureux centimètres de plus que moi !

-Allez on arrête de jouer à celui qui pisse le plus loin. Erwan ton prof t’attend, Alex je crois que tu as entraînement maintenant non ? Quand à toi Ethan on doit aller ramener les chevaux du pré. »

 

Le groupe se sépara et les deux cavaliers se dirigèrent vers l’un des prés du complexe. L’étendu d’herbe était délimité par des clôtures de bois et des rubans électrique qui empêchaient aux chevaux de sortir, même si Erys avait déjà retrouvé sa jument de tête à plusieurs mètres de son pré en train de brouter de l’herbe car elle avait sauté la clôture. A l’intérieur du pré se trouvait donc cinq magnifiques chevaux très différents les uns des autres, même si les cinq chevaux étaient relativement proche l’on pouvait distinguer deux groupes : les chevaux d’Erys et ceux d’Ethan.

 

Les plus proches d’eux étaient ceux d’Erys, trois magnifique montures de différents pays : la jument de tête d’Erys s’appelait Thalie, c’était une magnifique jument de Selle Française de huit ans venant tout droit des Haras du Pin. Ce qui avait attiré Erys chez la jument c’était avant tout sa robe crème puis son caractère dit « difficile », Erys faisait avec elle des concours de haut niveau même si la jeune femme vise le niveau international depuis deux ans maintenant, cela se voyait à la musculature du cou de la jument, le reste étant caché par une couverture bleu marine. Comme avec tous ses chevaux Erys avait un lien fusionnel avec sa jument. La seconde jument que possédait la jeune femme était une Irish Cob de robe pie isabelle du nom d’Eden, cette dernière était de deux ans plus vieille que Thalie et ne faisait pas de concours, à part si ces derniers étaient entre cavaliers du centre car c’était surtout les balades que la jument adorait et Erys n’allait jamais dans le sens inverse de ses chevaux. Le dernier cheval était le plus important dans la vie d’Erys car il s’agissait du cheval que lui avait offert son père alors qu’elle avait douze ans, un cadeau que sa mère avait trouvé dangereux et pas adapté à la jeune fille mais même le jeune étalon frison qu’avait été Olaf durant sa jeunesse n’avait jamais fait le moindre mal à la petite cavalière qu’il avait sur le dos.

 

Le second groupe se composait de deux chevaux et ils appartenaient à Ethan. Tout comme Erys, le jeune homme faisait beaucoup de compétition mais faisant aussi un autre sport ses concours hippiques étaient d’un niveau Amateur et pas Pro. Cela ne l’empêchait pas d’avoir un cheval de sport du nom d’Argos, un fier Trait Irlandais bai brun avec deux balzanes chaussées sur les membres arrière. Le jeune homme l’avait ramené après être allé voir sa famille en Irlande et il se serait fait sermonné si son père n’avait pas était de son côté. Sa complicité avec le cheval était très amusante à voir car les deux avaient le même caractère ce qui donnait toujours quelque chose de très explosif sur les parcours de saut. Juste à côté de l’étalon bai se trouvait une magnifique jument de trait Clydesdale du nom d’Epona, la jument avait un caractère bien différent de son propriétaire elle était d’un naturel doux et agréable en tout circonstance, rien ne semblait jamais faire peur à la jument et n’importe qui aurait pu la monter.

 

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Erys et Ethan prirent leur monture de balade, préférant laisser leurs chevaux de sport au calme dans le pré. Tandis qu’ils s’activaient à panser leur cheval Ethan s’arrêta et interpela la jeune femme.

 

« -Au fait comment c’est passé ta séance chez ton psy ?

-Comme d’hab’, lente et ennuyeuse.

-Et tes rêves ? Tu en fait toujours ?

-Je pense qu’ils ne me quitteront jamais. Mon dernier en date j’ai cru te voir ainsi que ton frère et ton oncle en plein milieu d’une bataille.

-Raconte.

-Vous étiez tous les trois vêtus de côtes de mailles et armés d’épées mais ton frère avait une moustache avec deux tresses et les cheveux plus longs, tout comme ton oncle et toi. Ils y avaient des bestioles bizarres et tout ça mélangé ça donnait un espace de bordel sans nom ! Mais le pire c’était la fin de mon rêve. C’était horrible…

-Qu’est-ce qui arrivait ?

-Vous mourriez tous les trois. Ton frère se faisait planter et tombait d’une tour, toi tu t’étais fait poignarder et ton oncle aussi mais en donnait lui-même la mort à son adversaire. »

 

Ethan alla prendre la brune dans ses bras quand il vit les premières larmes coller sur les joues de son amie d’enfance. Il ne pouvait pas imaginer la douleur que la jeune femme avait dû avoir en ayant eu ce rêve mais il se doutait bien que cela avait dû être très dur pour elle car elle en pleurait. Il la rassura et lui promit de ne jamais la laisser tomber, cela avait beau être un rêve depuis qu’il connaissait Erys ces derniers n’avaient qu’empirer au fil des années et jamais la jeune femme ne savait si c’était réel ou imaginaire. Quand les sanglots de son amie furent apaisés il la laissa finir de préparer son cheval et tous deux s’en allèrent pour une balade au calme.

 

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Dans un petit café dans un coin de Londres se trouvait trois personnes discutant à voix basse. La première était une femme blonde vénitienne aux yeux aussi verts que les feuilles d’un arbre en pleine été ; le second devait être son mari, car il lui tenait la main, était roux avec une barbe longue et les yeux bleu ; quant au troisième il s’agissait du docteur Lawrence. Le vieil homme se pinçait l’arête du nez comme si un mal de crâne venait de le prendre soudainement.

 

« -Je ne lui mentirait pas encore une fois. Cela fait treize ans qu’elle cherche des réponses il serait peut-être temps de lui en donner non ?

-Nous savon que cela est dur pour vous Olórin mais nous devons attendre encore un peu. Si Morgoth vient à découvrir la fille trop tôt les conséquences pour être grave ! dit la femme

-Yavanna a raison, nous ne pouvons pas nous permettre de dévoiler notre seule arme contre Morgoth. Elle va bouleverser beaucoup de choses et si ce n’est pas au bon moment alors tout sera perdu.

-Rappelez-moi pourquoi est-elle tellement vitale ? Pourquoi elle et pas quelqu’un d’autre ? demanda le docteur

-Elle est la seule à pouvoir contrôler le plus grand pouvoir existant. Je crains par contre, qu’il n’y aura pas assez de soldats. Les morts sur le champ de bataille et ceux partis au Valinor ne suffiront peut-être pas à battre Sauron.

-Mahal il serait peut-être temps de redonner leurs mémoires à ses soldats ? Ne penses-tu pas mon amour ?

-Il faut voir. En attendant continuez de mentir à Amaliel jusqu’à ce que les choses soient définitivement en place. Il va falloir retarder l’échéance à son maximum. Nous nous reverrons une prochaine fois…

-Erys.

-Pardon ?

-Son prénom est Erys. Ce n’est plus Amaliel, ce n’est plus une elfe mais une jeune Anglaise qui a une vie bien à elle, vous ne pouvez pas lui faire ça !

-Ce n’est pas nous qui l’avons voulu. Nous n’y pouvons rien, tout comme elle nous sommes coincés. »

 

Le couple se leva et sortit du café laissant le vieil homme seul, ruminant sa tristesse pour la jeune femme qu’il avait connu dans deux existences différentes. Il savait que la situation ne laissait pas beaucoup de marge d’erreur mais il aurait tant aimé que Erys soit libre de choisir son destin. Au lieu de cela elle allait au-devant de la mort. Une seconde fois.

                                                                                                                                                                                                                                                                           Voilà le premier chapitre, bon c'est plus pour mettre l'histoire en route parce que c'est beaucoup de détail de la vie du personnage principale.J'accepte toutes les critiques du moment qu'elles sont constructives et dit poliment :)N'hésitez pas à laisser des reviews ça fait toujours plaisir.Autre chose je ne sais pas vraiment si la mise en ligne de nouveau chapitre sera régulière parce que je suis assez lente à écrire et que j'ai déjà deux autres histoires qui vont bientôt être postées. J'essayerais de mettre au moins un chapitre par semaine.

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