Une vie parmi d'autre

Chapitre 8 : L'histoire de ta vie, de ta terre

3141 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 13:51

Sa voix était posée, quelque peu monocorde, mais Meleth percevait une note émotive.

Elle était bien, là allongée dans l’herbe, avec son énergie qui remontait en elle grâce à la chair du lièvre. Mais surtout, elle aimait ces yeux bleus, dont l’émotion se lisait à chaque mot.

Le prince, lui, sentait son cœur battre la chamade car il allait lui parler de lui, de son passé, et surtout ses yeux des forêts, plus dorés qu’avant, le troublaient au plus haut point. Il commença.

 

« Je suis née en l’an deux milles sept cent quarante-six du troisième âge. »

 

Mel fronça les sourcils, elle ne savait pas à quelle époque elle était ni ce qu’était le troisième âge. Voyant son incompréhension le nain comprit qu’il fallait remonter à la naissance de la terre du milieu. Il s’asseye par terre, près d’elle mais sans la toucher et prit une branche. Il dessina une carte avec des frontières, des forêts et des montagnes.

 

« Ceci, c’est le monde dans lequel tu es, cette endroit porte le nom de terre du milieu qui est un des continents d’Arda. Elle a été créé par des spirituelles et façonnée par eux. Leur nom de race fut Valar et Maiar, et ils pouvaient contrôler les éléments. Durant une guerre entre les Valars et les Melkors, ces derniers étant le mal absolue et l’antithèse des Valars,  la nature de la terre du milieu fut façonnée pendant plus de deux milles ans. Il n’y eut ni vainqueur ni vaincu car les deux peuples partirent chacun de leur côté. »

 

Meleth était tellement absorbée par ce récit, qu’elle ne vit pas Gandalf s’assoir près d’elle et lui prendre la main. Il lui envoya par télépathie des images de valars, des êtres un peu humain mais sans aucune forme définitive. Elle vit ensuite deux magnifiques arbres sortirent d’un sol vierge. Deux arbres issus de la fin de la guerre l’un blanc et l’autre doré. Il lui dit.

 

« Le blanc porte le nom de Telpirion et symbolise la lune, le doré porte le nom de Laurelin et il représente le soleil. »

 

Thorin continua.

 

«  Ce fut à ce moment-là que la terre du milieu entra dans les années des arbres. Le premier âge, c’est celui où naquirent les elfes. Ces créatures…. »

 

Le nain semblait agacé voir même il répugnait à continuer. Mel sentit la main de Gandalf la serrer. Elle se tourna vers lui.

 

« Ces créatures, aussi appelées beau peuple, sont des humains avec des oreilles en pointes, des cheveux de la couleur des feuilles suivant la saison de leur naissance. Ils ont une vie qui s’étale sur des siècles et sont qualifiés d’immortels. Mais ils sont aussi démunis que les humains face aux blessures mortelles mais leur sagesse leur permette de se soigner très aisément. Ceux sont les êtres qui communiquent le plus avec la nature. Ce fut également durant cet âge que la lune et le soleil furent créés. »

« Les deux arbres. J’ai compris. Et les autres âges ? »

« Soyez patiente, le premier âge vit également la naissance des hommes, des nains, et des orques.  Il prit fin… »

 

Thorin poursuivit, le calme l’ayant de nouveau emparé.

 

«  A la mort de Morgoth. Cet être représentait le côté négatif de chaque être, le côté noir. Le second âge débuta avec la montée en puissance des êtres humains. Regarde ma main. »

 

Elle se mit sur le ventre et le vit lui montrer le bas de la carte, là où se trouvaient de grandes montagnes.

 

« Ici, c’est le royaume des ombres. Ce fut ici que le mal autre que Morgoth se leva. Il s’appelait Sauron. C’était un sorcier qui créa des anneaux de pouvoirs afin de contrôler toutes les espèces de la terre du milieu. Mais les hommes, dont Isildur en était le roi à l’époque, finirent par le défaire. »

 

C’était une terre plus au nord des montagnes que Thorin montra à la femme.

 

« C’était un humain qui parvint à enlever à Sauron la source de son pouvoir. Ce monstre disparut et les serviteurs qui lui avaient été dévoués furent enterrés au plus profond de la terre, fermés par des sorts inviolables. »

 

Meleth serra la main de Gandalf. Il lui répondit.

 

« Oui, cette créature a fait le mal, et ce fut l’union de toutes les espèces qui l’a fait tomber et non les humains seuls comme le dit Thorin. Mais ces unions ne sont plus vraiment présentes à ce jour. Le troisième âge arriva avec ses lots de bonheur mais aussi de noirceur avec le déclin de la force des hommes. Le roi Isildur fut tué par des mercenaires. Ce fut également pendant cet âge que je suis arrivé avec mes autres collègues magiciens. Nous sommes des émissaires des Valars. On nous appels magiciens, mais notre vraie nom est « Istari ». Nous sommes cinq. Le plus sage d’entre nous est Saroumane le Blanc, il y a ensuite les mages bleus dont j’ai oublié les noms et Radagast le brun, lui est comme toi ma princesse. Il aime la compagnie des animaux de la forêt. Thorin continuez, c’est votre histoire. »

« Merci, voilà comment est née la terre du milieu et les âges qu’elle a traversés. Sachant que le premier et le second âge, plus de trois mille cinq cent années ceux sont écoulées sans compter les milles cinq cent ans de guerres du début des Valars. Haha, oui c’est long. »

 

Il voyait la bouche grande ouverte et les yeux écarquillés de la femme. Il la dévisagea et sentit une question dans ses yeux qu’il parvint à deviner.

 

« L’âge des nains et des hommes ? »

 

Elle fit oui de la tête. 

 

« Et bien nous autres nains, pouvons vivre jusqu’à près de cinq cent ans alors que la vie des hommes est plus courte, une centaine d’année tout au plus. Mon âge est de cent quatre-vingt-quinze ans. Je suis née en deux mille sept cent quarante-six du troisième âge sous la montagne solitaire. »

 

La femme se leva, en lâchant la main du magicien.

 

« Ah ce point ! Pourtant moi je sens, mon corps m’envoie un âge de trente ans. »

 

 Elle se mit à genou et écrit le nombre dans la terre et se montra elle-même. Thorin sourit et lui dit.

 

 

« En terme humain, j’ai quarante ans voir moins vu que j’ai énormément pris soin de mon corps. »

 

Elle regarda ensuite les autres nains. A part Fili et Kili qui avait moins de cent ans, soit vingt trente ans chez un homme, les autres nains avaient l’âge de Thorin. Bilbon lui avait cinquante ans, fleur de la jeunesse chez les hobbits as-t ’-il précisé. L’istari, lui, préféra ne rien dire sur son âge. Meleth se dit qu’elle ne devait pas se fier à l’aspect âgé de Gandalf mais préféra garder cela pour elle ; et leva la main pour inciter Thorin à continuer. Il avait le regard dans le vide.

 

« Oui, la montagne solitaire, où son nom Erebor. »

« Erebor, moi qui pensait que c’était le nom d’un de ses proches mais en fait c’est un lieu. »

 

Mel était rassurée par cette révélation mais aussi troublée par le sentiment de bien-être qui s’est emparée d’elle juste après.

 

« C’est une montagne immense où le sommet est enneigé de façon éternel. Son pic voit le lac des hommes, autrefois prospère grâce aux nains. Mes ancêtres se sont installés là car ils ont été chassés du royaume de la Moria, ici, par un balrog qui un monstre d’un autre temps. Erebor, c’est l’or de cette montagne qui nous a tous permis de vivre dans la richesse et la soie. Cette montagne, j’y ai vécu de belles années, jusqu’au jour où l’abomination avec des ailes est arrivé. Smaug, un cracheur de feu. Un dragon. »

 

Ce mot fit un tilt dans la conscience de l’humaine. Elle sentit des souvenirs remonter à la surface et visualisa un corps massif couvert d’écaille bleu. D’un bleu proche d’une pierre précieuse, le saphir. La créature faisait plus de trois mètres de haut et autant de long, elle avait des griffes et des crocs, ainsi que de magnifiques ailes. Elle ne comprit donc pas le qualificatif « abomination », car le dragon qu’elle avait dans sa tête était d’une beauté sans pareil. Elle tendit la main à Gandalf, et celui-ci regarda sa mémoire en fronçant les sourcils.

 

« Étrange, les dragons de notre monde ne ressemblent certes pas à ce spécimen-là. »

 

Le magicien décrit l’animal mythique qu’il voyait dans la mémoire de Meleth. Les nains furent étonnés par cela et Balin s’approcha de l’humaine.

 

« Je vous en prie, regardez le dragon comme je m’en souviens, princesse. »

 

L’humaine prit la main de Balin et vit son aura entré dans la tête du nain. Elle vit son aura former un cercle et, comme si elle se tenait au même endroit et au même moment que le nain, elle vit Smaug. Ce dragon-ci était très laid, et sa couleur ne ressemblait pas à grand-chose. Elle lâcha la main de Balin quand le dragon se mit à attaquer les membres de sa race.

 

« Navré, je ne voulais pas vous montrer ces scènes, aranel. »

 

Ce terme signifiait « princesse » en valar, et non en nain. Meleth ne s’en offusqua pas et pencha la tête pour remercier Balin d’avoir partagé ses souvenirs avec elle. Le prince reprit son histoire en voyant l’humaine s’assoir en face de lui.

 

« Comme tu l’as vu, Smaug a attaqué mon peuple pour sa richesse. Car les dragons de ce monde cherchent tous ce qui brillent afin d’y faire des nids et d’y dormir. Ces créatures sont noires, elles apportent le malheur. Ton dragon de tes souvenirs, sais-tu comment il vit ? »

 

L’humaine fit non de la tête. Elle usa de sa magie, sous les yeux de Gandalf prêt à l’arrêter au cas où. Les nains assistèrent à cela avec étonnement et Thorin, tout prêt de la femme, parvenait même à entendre, de très loin certes, la harpe.

Meleth projeta son aura devant elle, comme elle avait fait pour créer sa tornade. Son cœur reprit une accélération mais la femme respira pour calmer son appréhension. Sous ses doigts, les grains de sable se rassemblèrent et formèrent le dragon de son esprit. Il était la parfaite réplique à taille miniature et de couleur différente. Mais il était magnifique et Thorin comprit qu’il devait s’agir d’un des dragons protecteur des temps des valars. Il en fit la remarque au magicien qui confirma sa thèse.

 

« Oui, je crois aussi que c’est l’un des célestes d’antan. Mais ce que j’aimerais savoir c’est comment cette image se trouve dans ta mémoire Meleth. Tu as trente ans à peine, tu sembles plus humaine que déesse. Vraiment je ne comprends pas. »

 

L’humaine non plus. Le prince des nains finit son histoire en déclarant que son peuple dû quitter sa montagne avec son roi et se diriger vers un autre lieu. Il dû travailler dur auprès des hommes afin de devenir à nouveau indépendant. Mais pour cela il fit des tâches ingrates d’un prince.

Il se releva et alla vers son poney sous les yeux incrédules de l’humaine. Les neveux de Thorin vinrent vers elle. Fili déclara avec entrain.

 

« Tu sais, le fait qu’il t’est autant parlé signifie qu’il commence à vouloir te connaître. Réciprocité. Un jour il voudra communiquer avec toi. Et je sens que ce jour se rapproche. »

 

Kili passa ses bras musclés autour du cou de la femme. Ce geste réchauffa le cœur de Meleth qui tomba quelques larmes de joie.

 

« Dis donc, je ne savais pas que tu étais si fleur bleue. Allons pleures pas. C’est ta magie qui fait ça ? »

 

Elle prit les bras du nain et acquiesça. 

 

« Oui, ma magie me fatigue à chaque fois. Mais là je vais bien, c’est juste que ton geste me fait du bien. Je me sens bien. »

« Tant mieux alors. Oh, on dirait qu’il est temps de repartir. »

 

Oui, les nains se mirent à préparer leurs poneys tandis que Mel resta en retrait pour se rappeler autrechose que l’image de ce dragon. Elle tenta de plonger plus profondément en elle, et entendit des mots sans aucun sens entre eux. Des mots qui sortaient de l’image du dragon : céleste, vie, arbre, animal, plante, soin, soleil, lune, eau, espoir, et ténèbres. Elle pensait que cela signifier une sorte d’incantation. Mais ne parvint pas à en savoir plus. Elle se dirigea vers Bilbon et lui prit sa main.

 

« Merci de n’avoir rien dit à Thorin. »

« C’est normal Mel, le magicien me l’a demandé, mais je ne comprends toujours pas pourquoi. »

« As-tu vu les deux moments où j’ai utilisé ma magie ? »

« Oui, oh je vois, à chaque fois tu étais fatigué c’est cela ? »

« Oui, mon cœur s’emballe vite et ensuite je me sens fatigué. Ma magie pompe ma vie, ou plutôt la vie de mon corps. La seule façon de la récupérer, c’est de me nourrir et de me reposer. Simplement. »

« C’est intéressant. J’aimerais bien te voir effectuer d’autres tours. »

« Moi aussi, mais avant Gandalf me doit des apprentissages. »

 

La jeune femme partit ensuite vers le magicien, ses yeux réclamant son dû. L’isari prit sa main.

 

« Pas maintenant princesse. Nous allons partir. Je préfère attendre la nuit, l’obscurité nous aidera mieux que la lumière car votre aura sera bien plus visible ainsi. »

« Très bien, mais je vous ai à l’œil, istari. Je veux apprendre. »

 

Le vieil homme prit ses épaules et la placa sur son cheval, il monta à son tour derrière et prit les rênes. La compagnie repartit sur la route une fois tout le monde prêt.

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