Princesse de Mirkwood **RÉÉCRITURE !!!! **

Chapitre 3

6029 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 21:29

CHAPITRE 3

 

Les minutes défilaient et Bard ne revenait pas. Il y eut un bruit dans la boutique: des pas se rapprochaient d'eux. La personne contourna le meuble et se retrouva face aux quinze individus dissimulés. C'était une femme d'un certain âge. En découvrant les intrus, elle poussa un cri. L'elfe jaillit et couvrit la bouche de la marchande d’une main tout en maintenant contre le mur.

— Ne dites rien je vous prie... Nous ne sommes pas hostiles, on essaye juste d'éviter les gardes.

La femme acquiesça alors Lysia retira sa main et recula d'un pas. Dans la rue, les gardes avaient été alertés par les cris et ils approchaient. La princesse pouvait entendre Bard qui essayait de les résonner en leur répétant que ce cri n'était sûrement rien. Mais les soldats de Lacville l'ignoraient, poursuivant leur avancée. Lorsque les trois gardes et Bard pénétrèrent dans la boutique, ils se retrouvèrent face à deux femmes qui discutaient en examinant des pans de tissus. Bard fronça les sourcils et en observant bien, il reconnu Lysia. Sa tenue était dissimulée sous un long manteau bordeaux et pour cacher ses oreilles pointues, elle avait un foulard noué autour de la tête. 

— Mesdames, est-ce vous qui avez crié ?  

— C'est moi, se désigna la marchande. J'ai été surprise par une pelote qui est tombé lorsque j'ai tiré un rouleau de tissu, expliqua-t-elle. 

— Bon... Tout va bien alors ?

— Oui, oui... 

— Rien à déclarer ?  

— Non... Je n'ai reçu aucune nouvelle marchandise depuis quelques temps. 

Le chef des gardes acquiesça puis se tourna vers Bard qui attendait en retrait. 

— Qu'est-ce que tu voulais nous dire Bard?

— Rien d'important... 

— Evite à l'avenir de nous déranger pour rien, gronda le chef avant de sortir en le bousculant. 

Ses hommes le suivirent et lorsqu'ils furent tous sortit, le batelier poussa un long soupir de soulagement.  

— C'est pas passé loin, dit il en rejoignant l'elfe. 

— En effet nous avons eut beaucoup de chance.

— Où sont les nains ? Questionna-t-il. 

— Je vais les chercher, dit la mortelle. 

Pendant qu'elle se dirigeait vers le fond de la boutique, la princesse retira le manteau qu'elle posa à cheval sur une chaise. Alors qu'elle s'apprêtait à retirer le foulard, l'homme la stoppa dans son geste. 

— Attendez ! Vous devriez le garder. 

Devant l'air surprit de la femme elfe il argumenta. 

— Ne le prenait pas mal surtout, mais ce foulard cache vos oreilles, il sera plus simple de parcourir les rues. 

— D'accord, vous avez raison, sourit-elle. 

Les nains commencèrent subitement à les rejoindre, la marchande fermant la marche. 

— Nous allons pouvoir y aller maintenant ? S'impatienta Thorin.  

— Je vais vérifier si la voie est libre... 

— Nous avons suffisamment perdu de temps et surtout nous n'avons pas que ça à faire ! 

— Thorin  pour l'amour du ciel faites preuve de patience ! Déclara l'elfe. 

Le chef des nains l'ignora alors que Bard jetait un rapide coup d'œil à l'extérieur. 

— Nous pouvons y aller, annonça-t-il. 

— Ce n’est pas trop tôt ! Lâcha un nain. 

— Vous allez sortir un à un et vous arrêter derrière les caisses qui sont l'autre côté de la rue. 

Les treize nains et le hobbit s'entassèrent devant la porte pour observer l'endroit dont leur parler l'homme. C'est Thorin qui ouvrit la marche et les autres enchainèrent. Avec la foule présente devant les différents étales, personnes ne fit attention aux nains qui déambulaient. Le dernier à passer fut Bilbon. La compagnie étant réunis de l'autre côté, ne manquait plus que le batelier et l'elfe pour poursuivre leur parcours en ville. Bard échangea un long regard avec l'elfe placé face à lui. Puis il détourna le regard vers la propriétaire de la boutique qu'il connaissait bien. 

— Merci pour ta coopération Rosy. 

— Ce n'est rien Bard, je ne sais pas dans quelle histoire tu t’es fourré mais fait tout de même attention à toi. 

— Ne t'inquiète pas, ils auront vite quitté la ville. 

La femme acquiesça et le couple homme/elfe sortit le plus naturellement possible pour rejoindre les quatorze hommes de petite taille. A peine furent-ils arrivés, que Thorin témoigna une fois de plus son impatience. 

— Maintenant où c'est ? 

— Ce sera plus calme maintenant, suivez-moi et toujours en silence. 

Tous le suivirent avec seulement leur bruit de pas résonnant sur le bois humide des chemins de Lacville.

Après avoir traversé deux autres rues avec plus de facilité, le groupe arriva devant la porte d'une maison. Le batelier entra et invita les nains à faire de même. A l'intérieur, ses trois enfants assistaient à la scène, stupéfaits de voir tous ces nains chez eux. Lysia entra la dernière et se plaça à l'écart tendit que les nains essayaient de se trouver une place. 

— Papa ? Appela la plus petite de ses filles.

— Oh ma chérie ! Dit-il en écartant les bras pour l'accueillir. 

Elle se blottit contre son père et les deux plus grands se joignirent à cette étreinte. 

— Papa, que font tous ces nains chez nous ? Questionna sa fille aînée. 

— Ils ont besoin d'armes… Ensuite ils poursuivront leur chemin. 

— Et qui est-ce ? Demanda son fils Bain en désignant Lysia. 

La princesse leur tournait le dos et était en train de retirer son foulard. Lorsque le tissu dissimulant ses oreilles pointues fut enlevé, les trois enfants remarquèrent alors qu'il s'agissait d'une elfe. 

— C'est une... Une elfe... Balbutia Bain. 

En entendant qu'on parlait d'elle, Lysia se retourna pour faire la connaissance avec les trois enfants du batelier. Ses filles étaient sans voix. Très impressionnées par la présence de cette femme elfe dans leur maison. La plus jeune fit une révérence maladroite qui fit sourire la princesse. 

— Les enfants, je vous présente Lysia, elle accompagne les nains, déclara leur père. 

— Temporairement, précisa-t-elle avec un léger sourire. 

Les enfants se muraient dans le silence tout en continuant leur contemplation.

— C'est bien rare que vous soyez si silencieux, se moqua leur père. 

Lysia et lui échangèrent un rire puis la princesse tâcha de prendre les devants en s'adressant aux enfants. 

— Comment vous appelez-vous ? Demanda-t-elle d'une voix douce. 

— Je m'appelle Sigrid, répondit la fille aînée. Et je suis ravie de vous rencontrer. 

Voyant que son frère et sa sœur ne répondaient pas, Sigrid entreprit de les présenter.  

— Mon frère c'est Bain et voici Tilda. 

— Je suis très heureuse de vous rencontrer. 

— Vous vous appelez comme la princesse de Mirkwood, remarqua la petite. 

— Normale ! C'est elle ! Répliqua son frère. 

— Oh... 

— Je croyais que les elfes n'aimaient pas les nains et vice versa, remarqua Bain. 

— C'est plus comme de l'incompatibilité de caractère, répondit-elle. 

— C'est fini toutes ces questions ! Gronda leur père. 

Les nains s'étaient concertés sur le temps qu'il leur restait pour atteindre la montagne à temps. Et leur meneur revint à la charge de Bard.  

— On veut nos armes ! Réclama-t-il. 

Bard durci son regard mais n'ajoute rien.

— Je reviens, dit-il doucement à l'attention de la princesse. 

L'homme disparut à l'étage inférieur. 

— Princesse, est-ce que vous voulez boire quelque chose ? Proposa Tilda. 

— Non merci, tu es adorable. Et tu peux m'appeler Lysia, c'est bien mieux. 

La fillette retourna côté cuisine et Lysia entendit les nains grommeler. 

— Qu'est-ce que vous avez ? Interrogea-t-elle. 

— Je constate que les services des hommes sont bien meilleurs pour les elfes que pour les nains, répondit Thorin. 

— Sans nul doute parce que les elfes sont bien plus polis, courtois et avenant, répliqua-t-elle. 

Le roi nain ria à gorge déployée et ses compagnons gloussèrent. Il n'y a que le hobbit qui échangea un regard triste avec la princesse. 

— Vu la façon dont votre père nous a reçu, la politesse et la courtoisie des elfes n'est qu'une légende ou simple façade, ajouta Thorin. 

— N'en faites pas une généralité ! Mon père nourrit une vieille rancune avec votre famille. Cela ne me concerne en rien et c'est moi qui vous ais aidé à vous échapper.  

— Vous avez notre gratitude princesse, mais à partir de maintenant, ne vous mêlez plus de nos affaires ! 

— Et vous tâchez de montrer un peu de reconnaissance à cet homme qui fait tout ce qu'il peut pour vous aider. 

— Il a surtout hâte de se débarrasser de nous ! 

— Ça se comprend vu la façon dont vous vous comportez !

— Nous sommes pressés mais il ne semble pas le comprendre. 

— Il va vous fournir des armes après vous serez libre de rejoindre votre chère montagne, trancha-t-elle. 

Le nain parla dans sa langue natale et elle ne préféra pas chercher à savoir ce qu'il avait dit, se détournant pour regarder par la fenêtre.

 

Bard remonta avec un sac en peau qui contenait les armes. Ça s'entendait au bruit métallique qui s'en échappait. Il déposa son chargement sur la table de la cuisine et l'ouvrit. Les nains qui s'attendaient à de belles armes joliment forgées, eurent la déception de découvrir des assemblages de différents outils servant d'armes artisanale. 

— Qu'est-ce que c'est que ça ?! S'exclama Dwalin. 

— Vous vous fichez de nous !? Ajouta un autre nain.

Peu à peu, ils commencèrent tous à protester. Ce n'est pas ce qu'ils appelaient des armes. 

— Nous avons payé pour de vraies armes ! Ajouta Dwalin. 

— Ceci est ce que je peux vous fournir de mieux. Si vous voulez autre chose il faudra vous servir dans l'armurerie de la ville, répondit l'homme. 

— Thorin, ceci peut convenir, tenta Balin.

— Non ! Nous allons trouver mieux.  

Bard tiqua en entendant le nom de Thorin. Ça faisait plusieurs fois qu'il l'entendait et ce nom lui disait quelque chose. 

— Faites ce que bon vous semble... Dit-il avec lassitude. 

Pendant que les nains prenaient une décision, il fouilla dans sa petite bibliothèque. Il s'empara d'un livre qu'il feuilleta avec hâte. Pour être plus tranquille, il sortit sur le balcon et continua de tourner les pages. L'ayant vu quitter la maison, Lysia le rejoignit et elle le vit observer Erebor avec insistance. Il fit volte face lorsqu'il entendit la porte se fermer. 

— Ces nains... Ce sont ceux d'Erebor n'est-ce pas ? 

— Oui, ils veulent reconquérir leur montagne. 

Le batelier soupira et déposa le livre sur le bord de la fenêtre. 

— Savez-vous qu'il y a une prophétie concernant ces nains ? Reprit-il. 

— Non je l'ignore... 

— Cela ne m'étonne pas vu qu'elle ne concerne que les habitants de Lacville. 

— Quelle est-elle ? 

— Le seigneur des fontaines d'argent, le roi sous la montagne... A son retour, les cloches sonneront d'allégresse, mais tout ne sera que tristesse. Le lac scintillera... Et brûlera. 

La princesse comprit que cela signifiait que le dragon n'était pas mort comme le pensait les nains et qu'il allait déverser sa colère sur Esgaroth. Elle parut confuse. C’était elle qui avait libéré les nains, mais maintenant ils allaient provoquer un désastre aux conséquences effroyables. 

— Je n'imaginais pas qu'ils pourraient être la cause de tant de maux. Pardonnez-moi...

— Vous n'y êtes pour rien. Ce sont eux les fautifs. Et je les ais conduis jusqu’ici. 

— Parce que je vous l'ai demandé. 

L'homme et l'elfe avaient conscience d'être tout autant responsable l'un que l'autre de l'arrivée des nains à Lacville. Lysia posa une main rassurante sur celle de Bard. Il tourna la tête vers elle et accrocha son doux regard azur. Il avait rencontré très peu d'elfes, mais il pouvait sentir que Lysia était très différentes: attentionnée, soucieuse et bienveillante. Leur instant de sollicitude fut gâché par l'arrivée impromptue d'Alfrid escorté par quatre gardes. 

— Ah Bard et votre majesté, salua-t-il en s'arrêtant. 

— Qu'est-ce que tu veux Alfrid?

— Rien à voir avec toi. Je suis venu pour la princesse. 

Le second du maître fit une révérence désastreuse avant de sourire à l'elfe qui semblait quelque peu gênée. 

— Princesse, mon maître souhaiterait...

La porte de la maison s'ouvrit subitement en le bousculant, le coupant  dans sa déclaration. Alfrid se retrouva alors nez à nez avec Thorin puis il remarqua les autres se trouvant derrière lui. 

— Mais qu'est-ce que nous avons là... 

Le second lança un regard réprobateur à Bard avant de poursuivre. 

— J'ai entendu des rumeurs en ville qui parlaient de nains déambulant librement... J'ai d'abord cru que les villageois perdaient la tête ou s'imaginaient des choses, mais en l'occurrence non. 

— Ils... Tenta Bard. 

— Tu va avoir des ennuies Bard, prévint Alfrid. Quant à vous, poursuivit-il en regardant les nains. Vous allez nous suivre ! 

— Pourquoi cela ? Demanda Thorin pas décidé à obtempérer. 

— Pour rencontrer notre Maître et si vous refusez de nous suivre, nous serons obligé d'utiliser la force. 

Alfrid ouvrit la marche et sous la menace des lances des soldats, les nains n'eurent nul autre choix que de suivre le mouvement.

Lorsque les nains furent tous sortit ainsi que Bilbon, Bard s'approcha de la porte et s'adressa à ses enfants. 

— Restez-ici je reviens !

De retour sur le balcon, il parla à Lysia.

— Joignez-vous à moi, nous devons expliquer au Maître ce qui attend cette ville ! Elle acquiesça et le suivit. Ils coururent sur les étroits pontons pour suivre l'escorte des nains. 

 

Au fur et à mesure que les intrus parcouraient les rues, les habitants s'amassaient derrière eux. Leur route dura quelques minutes jusqu'à ce qu'ils se stoppent devant la petite esplanade qui précède l'entrée de la demeure du maître de Lacville. Toujours sous la surveillance des gardes, les nains commencèrent à être entourés par les villageois. Attiré par le bruit de foule, le Maître ne tarda pas à franchir les grandes portes.  

— Que se passe-t-il ici ? Interrogea-t-il visiblement mécontent. 

Il resta bouche bée de voir tout ces nains dans sa ville. 

— D'où sortez-vous ? 

— Ils étaient cachés chez Bard maître, répondit Alfrid en prenant place à côté de lui. 

— Nous devrons nous occuper de lui...

— C'est prévu maître.

— Bien, très bien...

Le seigneur de la ville descendit quelques marches pour se rapprocher des nains. 

— Qui êtes-vous ? 

— Vous avez devant vous Thorin Écu-de-chêne, répondit une voix féminine venant de derrière le peuple.  

Les villageois s'écartèrent pour ouvrir un passage à celle qui avait prit la parole. Lorsqu'ils virent qu'il s'agissait d'une elfe, de nombreux murmures parcoururent la foule. 

— Il est le roi d'Erebor, termina-t-elle en se postant devant le maître.  

Cette révélation nourrit les chuchotements entre les habitants. Chacun savait ce que renfermait la montagne et ce qu'était leur ville grâce à elle avant l'attaque du dragon. 

— Aah princesse. C'est un réel plaisir de vous accueillir dans ma ville. 

— Elle dit vrai... Assura Thorin. Nous sommes bien les nains d'Erebor et nous sommes ici pour reprendre possession de notre montagne ainsi que de notre trésor. 

A l'évocation de ce dernier mot, les yeux du maître s'illuminèrent. Avide de pouvoir et cupide, il n'y avait que la fortune qui l'animait. 

— Et en quoi puis-je vous aider ? 

— Nous avons besoin d'armes pour combattre le dragon. 

—Vous allez nous mener droit à la mort ! Intervint Bard qui avait rejoint Lysia. Smaug va détruire cette ville et vous en serait les seuls responsables. 

Thorin ignora les mises en gardes de l'homme et prit la parole. 

— Je me souviens de cette ville en son temps de gloire. Elle vivait contrairement à aujourd'hui. Si vous nous aidez, nous vous offrirons de quoi redonner à cette ville son éclat d'antan. 

Le seigneur souriait bêtement, pensant à tout l’or qu’il pourrait amasser. Plus qu’il ne pourrait jamais en dépenser. Et les habitants semblaient enthousiasmés par ces belles paroles. Thorin s'avança et monta quelques marches pour être vu de tous. 

— C'est une promesse que je vous fais à tous ici ! Chacun aura sa part d'or ! Vos vies n'en seront que meilleures ! 

Il fut grandement applaudit. Il faisait miroiter des incertitudes aux mortels qui n'y voyaient que du feu. De cette ville, il n'y a que Bard qui semblait rationnel. Aussi, il décida de les mettre en garde et vint se placer dos au roi nain pour prendre la parole. 

— Avez-vous oublié ce qu'il s'est passé à Dale ? Tous ceux qui ont péris dans les flammes ? Et quelle en est la cause ? L'or des nains ! Leur soif d'or à amené la mort sur Dale, il en sera de même pour Lacville.  

La foule se rappelait très bien ce qui s’était produit à Dale. Cette partit de l’histoire était une des plus meurtrière que les hommes avaient connus. Thorin défiait Bard du regard pendant que les autres nains retenaient Dwalin pour éviter qu'il ne se jette sur Bard pour le faire taire. Enfin, le Maitre reprit la parole pour canaliser ses gens qu'il sentait en proie au doute et donner son avis sur la chose.

—  Mes chers sujets !  Déclara-t-il. C'est une opportunité unique qui s'offre à nous. Et nous ne pouvons nous permettre de la laisser passer. 

Il savoura les applaudissements de son peuple avant de poursuivre dans le but de ridiculiser Bard. 

— N'oublions pas que c’est Girion, le seigneur de Dale, votre ancêtre, qui n’a pas réussit à tuer le dragon.

Suite à cela, il rigola et rapidement, toute la population acquiesça. Cette partit de l'histoire ils ne l’avaient pas oublié non plus. La compagnie de nains et l'elfe furent stupéfaits par cette révélation qu'ils n'auraient put imaginer. Lysia vit le batelier fixer le sol quelques secondes. Il était toujours dur d'être la cible des critiques et moqueries. Elle s'approcha de lui et posa une main sur son épaule. 

— Tout le monde connait cette histoire, il a tiré flèche après flèche sans atteindre sa cible, se moqua-t-il. 

— Croyez-vous que votre ancêtre aurait fait mieux ? Répliqua la princesse. Le seigneur Girion à essayé, c'est une chose que nul d'entre vous ne peut lui reprocher ! 

— Cela ne vous concerne en rien elfe ! Répondit Alfrid. 

— Cette prophétie va vous mener droit à votre perte, Prévint-elle. 

— Les prophéties n'engagent que ceux qui y croient, ajouta le maître. C'est pourquoi, je souhaite la bienvenue au seigneur Thorin et à ses amis ! Entrez donc, un banquet va vous être servit. Annonça-t-il fièrement. 

Derrière lui, des gardes ouvrir les portes pour permettre aux invités d'entrer tendit que les villageois les acclamaient. Tous ne pensant qu'aux richesses à venir. Bard se sentit abattu. Il était seul contre toute la ville et la troupe de nains. Toutefois, il sentit en guise de soutient, les doigts fins de Lysia s’entrelacer aux siens. D'abord surprit par ce geste et après un rapide échange de regards, il resserra légèrement sa main pour ne pas que ce lien ce rompt, puis tourna la tête vers les escaliers alors que le maître reprit la parole. 

— Princesse, vous êtes également la bienvenue dans ma demeure. 

— Non merci ! Je préfère rester avec un homme dont la bravoure et la générosité ne sont pas motivées par la richesse, railla-t-elle. 

— Bard ! Pouffa Alfrid.

Ce rire lui valu un regard sévère de la part de la princesse et il s’arrêta aussitôt. Le seigneur de Lacville fut offusqué que l’elfe rejette son invitation pour rester avec un pauvre batelier. Mais il n'était pas perdant, ayant à sa table un roi nain dont le royaume était remplit de richesses. L’elfe et l’homme tournèrent finalement les talons, toujours main dans la main pour aller retrouver Sigrid, Tilda et Bain. 

 

 

De retour chez lui, Bard découvrit que ses aînées étaient affairées en cuisine et sa cadette lisait allongée sur un lit.  Lorsqu'ils virent leur père revenir avec l'elfe, ils remarquèrent aussitôt leurs mains enlacées. Sigrid et Bain échangèrent un regard complice alors que Tilda se jetait dans les jambes de son père, contente de pouvoir lui faire un câlin. Bard n'eut d'autre choix que de lâcher l'elfe pour porter sa fille. 

— Que s'est-il passé ? Demanda le jeune garçon. 

— Le maître a offert l'hospitalité aux nains.  

— Donc il va les aider ! S'étonna la jeune fille depuis la cuisine.

Un peu en retrait, Lysia ne disait rien, ne voulant pas déranger la petite famille. Bard se tourna vers elle lorsqu'il eut reposé sa fille sur le sol, mais elle le devança dans la prise de parole.

— Je vais partir et vous laisser tranquille.

— Où irez-vous ? 

— Je pense me rendre jusqu'à Fondcombe… 

— Restez ! S'exclama soudainement Tilda avant que son père ne dise quoi que ce soit.  

— Elle a raison, acquiesça-t-il. Restez !

— Je ne veux pas m'imposer, j'ai déjà suffisamment abusé de votre hospitalité.

Sigrid arriva de la cuisine et déposa sur la table les assiettes et les couverts. 

— Votre assiette est déjà sur la table, précisa-t-elle. Vous n'avez pas d'autre choix que de rester princesse. 

La jeune femme elfe hésitait, ces gens n'avaient pas grand chose mais ils avaient un grand cœur et cela était admirable. Ils la regardaient tous avec insistance, attendant sa réponse qui se faisait attendre.  

— Acceptez, s'il vous plaît... Insista doucement Bard sans la quitter des yeux.

Les enfants hochèrent la tête tout en affichant de grands sourires. Si elle venait à refuser ils seraient tous beaucoup déçus. 

— D'accord, j'accepte de rester, répondit-elle de sa voix douce.

Sa réponse réjouit toute la famille et immédiatement, Sigrid retourna continuer de préparer le dîner pendant que son frère dressait la table.

— Donnez-moi vos armes, dit Bard.

La princesse se soulagea du poids de son équipement d'archer, son épée et ses dagues, qu'elle confia au batelier. Elle proposa ensuite son aide à la préparation du repas, mais Sigrid refusa poliment alors l'elfe alla s'asseoir près de la plus jeune enfant qui ne lâchait pas sa poupée de tissus. Alors qu'elle parlait avec ensemble, Bard, depuis la petite cuisine l'observait tout en coupant des légumes en compagnie de sa fille aînée.  

— Elle est vraiment très belle, déclara Sigrid à voix basse. 

— Hum... Répondit son père trop subjugué par son admiration. 

— Et elle est gentille... 

Il savait ce que sa fille cherchait à faire. C'est vrai qu'une présence maternelle manquait dans cette maison, mais Lysia n'était pas ici dans ce but et aussi il tâcha de le rappeler à sa fille. 

— C'est une elfe...

— Et alors ?

— Elle est immortelle, Sigrid. Jamais elle ne nouera de liens avec un mortel. 

Le visage de sa fille se voilà de tristesse. Tout ce qu'elle voulait c'était son bonheur. Et Lysia semblait être la bonne personne pour cela, il y a tellement longtemps qu'elle n'avait pas vu son père se comporter ainsi avec une femme. 

— Je comprends père, murmura la jeune fille.

Il lui déposa un baiser sur la tête puis ils continuèrent le repas. Quand ce fut prêt, ils passèrent tous à table. Les filles se firent un plaisir de servir la princesse chacune leur tour. C'était la première fois que les enfants du batelier rencontraient une elfe et ils avaient pleins de questions qui leur venaient en tête. Apres une longue hésitation, c'est finalement Tilda qui se lança la première. 

— Vous avez qu'elle âge? Demanda-t-elle d'un air innocent en regardant la princesse assisse à sa droite.  

— Tilda! Gronda son père. 

— Il n'y a pas de mal, sourit Lysia. 

L'elfe se pencha près de l'oreille de la fillette.

—  Cinq cent quinze ans, susurra-t-elle à son oreille.  

— Tout ça ! S'exclama l'enfant. 

L'elfe sourit doucement devant l'étonnement de l'enfant. Elle était attendrit par son sourire et son regard malicieux. 

— Vous avez affronté beaucoup d'ennemi ? Poursuivit Bain.

Pour un garçon, c'était normal qu’il s’intéresse plus aux combats qu’autre chose.

— Quelques-uns... Des orcs, des gobelins, des araignées géantes…

— Si vous êtes gravement blessée lors d'un combat comment cela se passe-t-il ? Demanda-t-il. Je veux dire, vous êtes immortelle donc…

— Tu veux savoir si de part notre immortalité, nous, les elfes, supportons toutes les blessures? 

— Oui.

— Pour cela nous sommes l’égale des hommes et des nains. Si la blessure est trop importante nous mourront simplement, expliqua-t-elle plus sérieusement.

— Mais vous êtes une princesse, vous ne devriez pas avoir à vous battre, reprit Sigrid. Votre armée est là pour ça.  

— Chez les elfes il en est ainsi. Prince, princesse, roi ou reine, nous savons tous nous battre et allons à la guerre. 

Le repas se poursuivit, animé par les questions des enfants concernant la vie et les coutumes des elfes. Leur père veillant à ce que leur interrogatoire reste correct et que les questions ne deviennent pas trop privées.

 

Bien plus tard, les enfants durent aller se coucher et Tilda fit une dernière requête à la femme elfe. Elle souhaitait entendre une histoire typiquement elfique. Lysia accepta et alla donc s'asseoir sur le bord du lit pour raconter d'une voix douce et légère, un conte qu'elle tenait de sa mère. Pendant ce temps, Bard était assit à table avec un verre de vin dans les mains et il était attentif à l'histoire lui aussi. Quand elle eut finit, elle déposa un baiser sur le front de la plus jeune et leur souhaita une bonne nuit à tous avant de tirer les rideaux qui faisaient office de séparation avant de rejoindre le batelier.

 

Les deux adultes s'isolèrent sur le balcon pour discuter sans déranger les enfants. Bard sortit avec deux verres de vins et en donna un à la princesse alors qu'elle observait le scintillement des étoiles. 

— Ma maison doit vous sembler bien rustique comparé à votre palais, déclara-t-il en se plaçant à ses côtés. 

— Elle est chaleureuse et déborde de vie, comparé à Mirkwood… Répondit-elle.

Bard but une gorgée et la princesse se détourna des étoiles pour regarder l'homme et poursuivre la conversation. 

— Vos enfants sont merveilleux Bard. 

— Merci... Je fais de mon mieux pour leur offrir ce dont-ils ont besoin... Même si c'est compliqué. 

— Vous leur offrez déjà le principal: L'amour. Vous êtes une famille liée par un amour très fort et cela est très important, assura-t-elle. 

Il perçut de la tristesse dans la voix de l'elfe et ce n'était pas difficile de comprendre qu'elle n'avait pas connu un pareil amour malgré ses longues années de vie. Aussi il trouva judicieux d'orienter la conversation sur un autre sujet. 

— Si votre destination est encore incertaine, vous pouvez rester ici tant que vous le souhaitez, proposa-t-il.

Elle le gratifia d'un beau sourire et appréciait beaucoup sa proposition. Elle avait dans l'idée de se rendre à Fondcombe ou même pourquoi pas en Lothlòrien. Peut-être pourrait-elle s'installer dans un de ces royaumes pour y vivre sereinement sans l'influence de son paternel. Si elle décidait de prendre la route, ce ne serait pas en pleine nuit. Car elle souhaitait pouvoir dire au revoir aux enfants de Bard qu'elle appréciait beaucoup.

Ils restèrent encore une paire d'heures à discuter dans la nuit froide jusqu'à ce qu'elle surprenne l'homme à étouffer un bâillement. Le sommeil était en train d'avoir raison de lui alors qu'il voulait tant rester à discuter avec elle.  

— Vous devriez aller dormir, conseilla-t-elle avec un petit sourire. 

— Et qu'allez-vous faire ? 

— Je serais là demain matin. Je ne partirais pas sans vous dire au revoir.

Cette réponse le rassura et c'est exactement ce qu'il craignait, que s'il allait dormir, elle ne soit plus là au levé du soleil.

— Je vais dormir par terre, je vous laisse mon lit, ajouta-t-il. Vous y serez au chaud. 

— Ne vous souciez pas de cela, je n'ai pas l'intention de dormir cette nuit.

— J'oubliais... Les elfes ne ressentent pas la fatigue comme nous.

— Exact ! 

— Dans ce cas... Bonne nuit Lysia. 

— Bonne nuit Bard.

Après un énième échange de regards, l'homme passa la porte pour aller se coucher. Cette nuit, l'elfe veillerait sur eux.

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