Le commencement

Chapitre 1 : Un début pluvieux.

5274 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 19/07/2021 21:34

Chapitre 1 : Un début pluvieux.



Tout commence pour moi un jour de pluie... J'étais allongé sur un sol métallique, paralysé par le froid quand je reprenais mes esprits… Plongé dans le noir totale, je me sentais complètement perdu... Je ne me souviens de rien, je ne sais même pas qui je suis... Mes mains tremblaient tellement que je n'arrivais même plus à les contrôler et la seule chose que je puisse faire, c'est de me recroqueviller sur moi même… Soufflant de peur… Espérant que quelqu'un m'aide… Que quelque chose se passe…

Soudain, un vacarme effroyable me sortait de ma crise de tétanie, car la cabine dans laquelle je me trouve semblait gravir un certain nombre d'étages. Rapidement, j'apercevais une lumière brillante au plafond et juste avant que la cabine atteigne celle-ci, elle se stop net. Toujours pris de panique, je réussi quand même à me redresser en prenant appuie contre la paroi de la cabine. C'est alors que le plafond coulisse, comme des portes et s'ouvre sur un ciel grisâtre... J'aperçus à ce moment-là que dans la cabine avec moi se trouvait de la nourriture, mais aussi des vêtements, des feuilles de papier et plein de petites choses... Je n'arrivais pas à comprendre ce que je faisais ici... Comment ai-je atterri ici… ? Sur les caisses contenant les objets, on pouvait lire les lettres « WCKD ». Je n'avais aucune idée de ce que ça voulait dire… Mais c'était ma dernière préoccupation sur le moment… J'étais totalement tétanisé de peur et malgré ça, je trouvais le courage de grimper hors de la cabine. C'est là que je découvrais ce qui allait devenir ma prison…


Je n'arrivais pas à en croire mes yeux… J'étais soufflé par le spectacle qui s'offrait à moi… Je me trouvais sur une petite parcelle de terre, avec de l'herbe, des arbres, des fleurs... Mais entouré de murs immenses, fait de métal. Je voyais une seule et unique ouverture dans ce mur au loin...

Je me sentais mal et pris de panique en découvrant cet horrible endroit… Mais la peur et le froid me tétanisent totalement, à tel point que j'ai beaucoup de mal à me déplacer... Je n'avais aucune idée de qui j'étais …? Pourquoi suis-je ici …? Peut-être que je suis mort, et que je suis dans une sorte de purgatoire... ? Ou d'enfer…? En tout cas, il me fallait plusieurs minutes pour réussir à me calmer et à retrouver une respiration normale…

Après avoir un peu repris mes esprits, je décide de redescendre dans la cabine. J'avais aperçu dans une des caisses des vêtements, alors je me couvre avec un sweat très grand mais chaud, qui me tombe en dessous des fesses... Visiblement ce n'était sûrement pas pour moi, vu la taille des vêtements. C'est alors que je me demandais si j'étais le seul ici…? Je ressortais de la cabine et je me dirigeais à petit pas vers la grande porte de métal.

Mais alors que je marchais droit sur la porte, j'aperçus dans un petit coin non loin de la forêt, ce qui ressemblait à un campement de fortune. En m'approchant de plus près, je découvrais un petit feu dans une cabane qui d'ailleurs à cause de la pluie, était presque éteint. Sachant que je n'avais aucune idée de comment faire un feu, je prenais rapidement du bois, qui lui aussi était protégé de la pluie, et je venais alimenter le feu...

Puis, je regardais de plus près le campement fouillant un peu… Je trouvais deux petites gamelles en inox, un pull, des bottines, et aussi un petit journal caché dans l'une des sacoches d'un sac à dos. En ouvrant le petit journal je pouvais lire :


"Jour 7 :

Je me souviens enfin de qui je suis, je m'appelle Alby. Cela fait, je crois, sept jours que je suis seul dans cette … Prison ? Enfer... ? Je ne sais pas vraiment comment décrire cet endroit... A part mon nom, je ne me souviens de rien d'autre. Je n'ai pas beaucoup de nourriture et j'ai très froid... La nuit, j'entends des choses horribles... Je dors très peu... Aujourd'hui je vais essayer de construire une cabane pour me protéger de la pluie, et aussi je vais tenter de faire un feu... Le noir me fait terriblement peur, il amplifie énormément mon anxiété. Je dois réagir…"


Je tournais les pages une à une et je lisais chaque écrit avec attention… Mais aussi avec angoisse… Car ces quelques lignes me donnaient un aperçu de ce que j'allais subir…


"Jour 12 :

Je m'étais dit que je devais écrire tous les jours pour ne surtout pas oublier, ni le nombre de jours qui passent, ni perdre la raison... Alors voilà, j'écris. Aujourd'hui, j'ai enfin réussi à faire un feu, j'avoue que cela me redonne un peu le moral... L'ouverture des portes à lieu chaque matin à six heures d'après ma montre... Je suis rapidement allé voir dans ce que j'appelle le "Labyrinthe"... Mais en fait, je crois que les couloirs sont interminables... J'ai peur d'y aller... J'entends des bruits bizarres, je vois des choses… Pourquoi suis-je ici ? Je ne comprends pas … Je ne me souviens toujours de rien... J'aimerais avoir quelqu'un avec moi, n'importe qui… Je tente tant bien que mal, de survivre dans cet enfer..."


"Jour 13 :

La nuit dernière je n'ai absolument pas dormi, j'ai encore entendu des bruits provenant du Labyrinthe... Je tremblais de tous mes membres… Impossible de me calmer. Dans la journée, j'ai fouillé un peu les bois, pour trouver un truc pour me défendre en cas de problème, mais je n'ai rien trouvé… Je vais probablement tailler un bâton. "


"Jour 14 :

J'ai un nouvel ami aujourd'hui, un corbeau, aussi noir que la nuit et aussi bruyant que ses satané portes quand elles s'ouvrent sur le Labyrinthe... Il reste des heures à m'observer travailler sur ma cabane. J'essaie de faire du mieux que je peux pour la rendre imperméable, mais elle prend toujours la flotte…"


"Jour 15 :

J'ai tellement faim de viande que j'ai décidé de construire un piège pour mon ami l'oiseau... Désolé mais je dois me nourrir et un peu de viande ne me ferait pas de mal, surtout celle d'un oiseau aussi gras que toi. Après avoir posé mon piège j'ai passé ma journée à dormir, j'en pouvais plus, la nuit je ne dors pas tellement l'angoisse est forte... J'appréhende déjà la nuit prochaine."


"Jour 16 :

J'ai mangé mon ami... Je me sens coupable, un peu, de lui avoir ôté la vie… Mais je ne regrette pas… J'avais très faim et ça m'a redonné des forces... Mais la solitude commence à devenir pesante… Je me sens tellement seul, j'en peux plus... La pire des choses ici, c'est sans aucun doute ça, la solitude... Par pitié, faite que cela se termine bientôt... Je deviens complètement parano, j'ai l'impression de voir des choses dans le noir, mais ce n'est probablement que mon imagination…"


"Jour 25 :

Je sais que je n'ai pas écrit depuis un moment, mais j'avais plein de choses de prévues. Je suis retourné dans le labyrinthe, je dois sortir de là... J'ai commencé à tracer un plan pour me retrouver. Il est hors de question que je reste pourrir ici…"


"Jour 31 :

Je pars. C'est décidé. Je n'ai vraiment pas envie de pourrir ici toute ma vie... Je ne supporte plus d'être seul... Tous les soirs j'ai peur... Tous les soir je me demande pourquoi je suis ici ? Pourquoi … ? Qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour mériter un sort pareil... ? Mais une chose est sûre, je ne veux pas mourir ici…! Je dois m'enfuir ! Alors aujourd'hui je pars pour trouver une sortie ! C'est sûrement la dernière fois que j'écris dans ce carnet, alors, si un jour quelqu'un lit cela, voici les derniers mots d'un homme sans identité, courage à vous.

Alby."


Après cette dernière page, plus rien... Je pense que la personne qui a écrit ça a dû partir récemment dans ce qu'il appelle le « labyrinthe », vu que le feu était encore allumé... Donc… Visiblement, lui non plus ne se souvenait pas de son nom et du pourquoi il se trouvait là. Exactement comme moi… C'est vraiment bizarre…

Je regardais vers les grandes portes de métal avec angoisse… D'après ce Alby, derrière celles-ci se trouve un labyrinthe. Cela ne semblait pas être une farce ou un jeu... Que vais-je faire ici… Seul….? C'est horrible…

Je m'asseyais sur une pierre située proche du feu. Il faut que je me réchauffe un peu, je suis glacé… Je pose ma tête contre mes genoux complètement abattu… J'avais envie de pleurer… Qu'est-ce que je dois faire ? Et si le gars du journal était mort ? Je serais alors seul, moi aussi, visiblement pendant un mois…! Mais… Ai-je les capacités pour survivre seul…? Je ne sais pas… Ça m'angoisse terriblement. Mon cœur palpite… Je tremble, et malgré le froid, je sue à grosses gouttes… Il faut absolument que je me calme… Je reste recroquevillé sur moi même pendant une bonne heure, respirant, reprenant des forces, reprenant mes esprits…

Mais je ne pouvais pas rester là à pleurer sur mon sort… Je devais réagir pour ne pas mourir… Si ça se trouve, le gars du journal a trouvé la sortie…? Je me redresse alors doucement et je décide de retourner chercher les caisses dans la cabine de métal. Je les ramène une part une, assez difficilement, et je les entassent dans la cabane de fortune. Celle-ci prenait légèrement l'eau d'ailleurs, alors à l'aide d'une bâche fournie dans les caisses, je venais couvrir la petite cabane. Après tous ces efforts épuisants, j'installais le lit de fortune juste à côté du feu pour me réchauffer... J'étais trempé de la tête au pied… Donc pour me réchauffer encore un peu, je prends des vêtements secs et je me change avant de m'allonger en boule dans le lit… Je ne sais pas combien de temps je restais comme ça, mais à force, je m'endormais épuisé par les émotions de ma dure journée…

J'étais réveillé en sursaut par un effroyable vacarme…! Un bruit métallique horrible résonnait dans tout le « bloc ». Je sortais alors de la cabane de fortune et j'aperçus l'ouverture dans le mur qui se refermait, et à ses pieds au loin… La silhouette d'un homme… Un homme ! Un vrai…! Je n'étais donc pas seul… Je pense que ce garçon doit être celui du journal ! J'étais très content de le voir, mais aussi très angoissé… Si ça se trouve, il ne va pas apprécier du tout de me voir... Je ne savais vraiment pas quoi faire... Mais de toute façon, j'étais pris au piège avec lui. Alors, je n'avais pas vraiment le choix...

Je marchais dans sa direction quand soudain l'homme se retourna vers moi et quand il m'aperçut, il lâchait ce qu'il avait dans les mains comme s’il venait de voir un fantôme. Je m'approchais et lui demande d'une voix légèrement tremblante :

  • Tu dois être... Alby, je présume ?
  • Je rêve… Me répondait l'homme à la peau brune. Il mettait une main sur sa bouche tellement il était choqué de me voir…

L'homme était assez grand et surtout très musclé, comparé à moi... Ses vêtements étaient sales et trempés, et puis surtout, il semblait épuisé…

  • Non... Je suis bien réel. Je suis désolé de ne pas me présenter, mais je ne me souviens pas vraiment de grand-chose… Soufflais-je un peu gêné.
  • Enfin... ! Enfin !!!! Hahaha ! Enfin !!!! s'exclame-t-il en se mettant à rire et à hurler de joie. Il venait même me prendre dans ses bras me soulevant du sol.
  • Oh la…! Pose-moi s'il te plaît ! Lui demande-je à moitié étouffé par son étreinte.
  • Je suis tellement content !! Tellement ! Tu n'imagines pas ! Déclare le garçon en me déposant à terre.
  • Si je vois ça…
  • Je suis resté seul un mois… Un mois dans cet enfer…!
  • Oui je sais. Désolé, mais j'ai lu ton journal... Je pensais pas que tu reviendrais… Lui Avouais-je.
  • Je ne pensais pas vraiment revenir. Grimace-t-il.
  • Tu n’as pas trouvé de sortie, je présume…?
  • Non, rien. Un vrai labyrinthe... Et je t'avoue que c'est tellement angoissant que je n'ose pas trop m'aventurer là-dedans. Tu perds vite le nord… Et l'air est étouffant...
  • Je comprends... Ça ne m'inspire pas trop non plus… Marmonnais-je en lançant un regard vers les portes closes.
  • Mais bref, quand es-tu arrivé ? Me questionne-t-il intrigué.
  • Je ne sais pas trop, ce matin je crois… Je suis arrivée par la cabine de métal, avec tout un tas de caisses... Je ne me souviens de rien d'autre...
  • D'accord... C'est bizarre... C'est comme pour moi.
  • Ah…? Mais…. Tu te souviens juste de ton nom toi ?
  • Oui, mais au début, je ne me souvenais de rien comme toi… Tu vas probablement t'en souvenir bientôt aussi.
  • Peut-être… Soufflais-je en croisant les bras. Alors, ça te dérange pas que je squatte ta cabane ? Lui demandais-je gêné.
  • Oh que non ! Au contraire, je suis tellement content que tu sois là ! Cela signifie que je ne suis plus seul ici…! Car crois-moi, la solitude c'est ce qu'il y a de pire… Soupire-t-il en passant une main sur son crâne rasé.
  • Je veux bien te croire... Je suis rassuré de te voir et de savoir que t'es pas un fou non plus... Lui dis-je en esquissant un petit sourire.
  • Hahaha ! T'inquiètes pas ! Je crois que tu es la meilleure chose qui me soit arrivée depuis que je suis là ! Allez suis moi, on va manger un truc. D'ailleurs, comment tu veux que je t'appelle ? Dit-il en passant à mes côtés pour se diriger vers la cabane. Je lui emboîte le pas et je répondis un peu troublé.
  • Oh... heu... Je ne sais pas...
  • Je peux t'appeler le blond ?
  • Le blond... ?
  • Et oui, tu es blond. Tu es le contraire de moi !

C'est vrai que maintenant qu'Alby le dit, je n'ai absolument aucune idée de ce à quoi je ressemble…? Visiblement je suis blond, car après ça, Alby se décide à m'appeler le blond.

Dans sa cabane de fortune, Alby me racontait tout ce qu'il savait sur cet endroit, les heures d'ouverture des portes, les bruits bizarres la nuit, les cris de monstres semblant venir du labyrinthe… Et aussi, ce qu'il avait ressenti seul ici... J'avoue que personnellement, j'étais vraiment content qu'il soit là avec moi... Il prenait les choses en main, il m'installait un lit de fortune à côté du sien et non loin du feu pour que je puisse me réchauffer et il me faisait même à manger…

La nuit était tombée, sur ce qu'on appelle maintenant "le bloc". On venait de finir de manger et j'étais enfin plus réchauffée et beaucoup moins angoissée... La présence d'Alby m'aide beaucoup… J'avais enfin fini de trembler comme une feuille, en revanche j'étais épuisé... Je m'allonge dans mon lit et Alby fait de même. Seulement au lieu de se coucher pour dormir, il me sourit et déclare intriguée.

  • Je serais curieux de savoir ton âge ?
  • Pourquoi ? Lui demandais-je surpris.
  • Tu paraît vraiment jeune.
  • Ah oui ?
  • Oui, attends. J'ai un truc pour toi. Répondit-il avant de saisir son sac à dos pour en sortir un petit miroir. Regarde-toi, tu verras.

Il me tend l'objet que je saisis avec une légère appréhension… Peut-être qu'en me voyant la mémoire va me revenir…? Que je me souviendrais enfin de qui je suis…?

Une fois le miroir en main, je découvrais enfin mon apparence… Et en effet, je paraissais vraiment jeune... Mes cheveux étaient blond couleur des blés, mes yeux brun, et j'étais assez maigre… Aussi bien de corps que de visage. D'ailleurs mon visage était pâle à faire peur et je semblais très fatigué… Mais malheureusement, me revoir ne ravive pas ma mémoire…

  • Et bien... Je fais peur à voir. Soufflais-je en lui redonnant le miroir.
  • Mais non ! Tu rigoles ? moi je fais peur à voir. Hé hé ! Riait Alby.
  • Mais non... T'es plutôt beau gosse toi je dirais ! Le complimente-je amusé.
  • Hahah ! Je sais, merci ! Mais je te retourne le compliment blondinet !
  • Dis-moi Alby, comment tu t'es souvenu de ton nom ?
  • Je ne sais pas... C'est revenu comme ça… d'un seul coup. M'explique-t-il.
  • Hum... J'aimerais me souvenir... Mais je n'arrive pas à me rappeler… C'est vraiment frustrant et déstabilisant de ne pas savoir son propre nom… Soufflais-je en grimaçant.
  • T'inquiète... Tu t'en souviendras sûrement dans un ou deux jours. Sinon, au pire je pourrais te donner un nom ?
  • Ah oui ? Et genre quoi ? Lui répondis-je avec un petit sourire.
  • Genre, Mike ou Peter ?
  • Hum non… Je risque de ne pas te répondre si tu m'appelle comme ça. Appelle-moi « le blond » pour le moment.
  • Princesse sinon ? Se moque-t-il gentiment.
  • Pourquoi tu dis ça ? Lui demandais-je intrigué.
  • Pour te taquiner ! C'est parce que je t’ai fait à manger et ton lit. Me sourit Alby.
  • Ah... Oui, merci à ce propos.
  • Mais de rien, et t'inquiète, je te taquine. Tu sais, je suis vraiment content de ne plus être seul… Je me sens beaucoup moins angoissé.
  • Et moi grâce à toi, je ne le suis pas. Souriais-je.
  • Je vais te soutenir autant que je peux. Dit-il en croisant ses bras derrière sa tête.
  • Merci. Soufflais-je un peu rassuré.

C'est sur ces mots qu'Alby et moi on termine notre conversation et qu'on s'endormait tous les deux très rapidement, épuisé par la journée. Mais je ne dormais pas très bien… J'étais à l’affût du moindre bruit, et le noir augmente fortement mon anxiété... Alby m'avait prévenu que la nuit on entendait des bruits étranges et cela ne me rassurait vraiment pas. Ce n'est que le matin, quand les bruits s'arrêtèrent que je pu enfin fermer l'œil…

En me réveillant plus tard, je découvrais un ciel bleu et un rayon de soleil qui venait éclairer l'herbe du bloc. La présence du soleil venait me redonner un peu le moral, car j'avoue que je n’étais vraiment pas au top de ma forme... Alby était déjà levé, assis sur la petite pierre près du feu. Il était en train de cuisiner une boite de conserve.

  • Tu te réveilles, princesse ? Déclare-t-il en m'adressant un sourire. Je me redressais difficilement et je venais m’asseoir à côté de lui. Je le fixe dans les yeux je répondis :
  • Newt.
  • Newt ?
  • Je m'appelle Newt.
  • Oh, tu te souviens ?
  • Oui... Je ne sais pas comment ça se fait… Mais en me réveillant c'était comme une évidence...
  • Superbe ! Jolie nom !
  • Merci. Souriais-je.
  • Tu te souviens d'autre chose ?
  • Oui, mon âge.
  • Ah oui ? Et quel âge tu as ?
  • Quinze ans.
  • Seulement ? Ça ne m'étonne pas vraiment vu t'as tête de bébé !
  • Tu te souviens de ton âge toi ?
  • Oui, j'ai vingt ans.
  • Ah d'accord.
  • Oui, je suis l'ainé, donc c'est moi qui dirige.
  • De toute façon ça serait toi quand même, vu que tu étais là avant et que tu semble particulièrement doué pour la survie.
  • Hé hé ! Pas faux, mais t'inquiète pas Newt, on sortira d'ici.
  • J'espère… Soufflais-je.

Après ces quelques paroles et un bon repas qui venait réchauffer nos estomac, Alby me faisait visiter notre prison. Le terrain était quand même assez grand. On disposait d'une petite forêt, d’une grande prairie et aussi d'un petit étang pas très profond, mais il suffisait largement pour qu'on puisse s'approvisionner en eau, mais aussi pour qu'on puisse se laver.

Après la petite visite avec Alby, on sortait tout ce que contenait les caisses et on faisait l'inventaire de la nourriture qu'on possédait. Il fallait qu'on soit vigilant sur l'alimentation pour ne pas se retrouver à cours... Mais alors qu'on faisait les comptes, une idée me venait en tête...

  • Alby…?
  • Oui ?
  • Tu ne trouves pas ça étrange qu'on nous laisse enfermé ici avec des vivres…?
  • Si évidemment.
  • Tu sais… Je ne peux pas m'empêcher de penser que nous ne sommes pas les derniers. Si ça se trouve, tous les mois la boite métallique va remonter avec des vivres et un autre gars comme nous.
  • Tu pense…? S'étonne Alby.
  • Je n'ai pas l'impression que les enfoirés qui nous ont enfermé là, ont l'intention de nous voir mourir de faim… Quand on voit tout ça…
  • Peut-être, on verra bien dans un mois alors.

Malgré cette hypothèse qui était plus que probable, on devait quand même faire attention, alors il valait mieux être prévoyant.



Les journées s'écoulaient, et on passait notre temps à améliorer la cabane et notre confort. Notre campement ressemblait enfin à quelque chose et on était quand même assez fiers de notre travail. Alors certes ce n’était pas un hôtel trois étoiles avec buffet, mais on avait réussi à faire quelque chose d'assez confortable. Mais malgré le fait qu'on soit mieux installé, on avait quand même envie de sortir de là.

Alors, on partait tous les deux dans ce qu'on appelait « le labyrinthe ». A peine avait-on traversé le premier couloir, que je me sentais oppressé et totalement pris de panique. Mon cœur battait fortement et je transpirais à grosses gouttes… Alby semblait beaucoup plus à l'aise que moi. Alors pour me rassurer, il se tournait vers moi et il prenait ma main tout en me disant d'une voix douce.

  • T'inquiètes pas Newt, la première fois je me sentais mal aussi.

Je ne répondais rien tellement je tremblais de peur. On marchait toujours dans ces longs couloirs jusqu'au moment où l'on aperçoit d'immenses lierre qui grimpaient jusqu'en haut d'un mur. Alby décide de monter pour voir s’il pouvait apercevoir une sortie. Je le regardais s'exécuter, mais une fois en haut, il ne disait plus rien, comme s’il était choqué… Toujours sans rien dire, il redescend et revient vite à mes côtés.

  • Alors ? T’as vu un truc ?
  • Oui.
  • Raconte-moi ?
  • J'ai l'impression que le labyrinthe à plusieurs niveaux.
  • C'est-à-dire ? M'étonnais-je.
  • Bah… C'est comme si on se trouvait dans le niveau un et qu’après tu as d'autres niveaux, avec des murs encore plus hauts. Explique-t-il la gorge serré.
  • Sérieux ?
  • Oui... Ce n'est pas en grimpant qu'on va trouver une sortie...
  • Super... On est vraiment comme des souris prises au piège...
  • Oui...

Soudain, on entendait un immense claquement venant du couloir à notre droite ce qui nous faisait sursauter de peur… Un des murs coulissait dans un long grincement mais très vite, des bruits métalliques résonnaient dans le couloir... Alby et moi on restait totalement tétanisés par la peur, observant avec attention le fond du couloir… Et d'un coup, on voyait apparaître une créature monstrueuse….!

J'étais choqué face à cette horrible vue qui s'offrait à nous… Ce truc avait un corps de larve, avec des sortes de bras métallique, qui lui servait à se déplacer... Alby m'attrape par le bras et me hurle…

  • COURS !!

Sans perdre une seconde, on se met à courir le plus vite possible vers le bloc. On entendait un effroyable hurlement derrière nous, puis la créature se met à courir à son tour, nous poursuivant dans un vacarme de cri et de bruit de métal qui claque…! Je cours à en perdre haleine poussé par l'adrénaline… C'est un véritable cauchemar…

Dans le dernier couloir, on apercevait les portes du bloc qui se refermaient doucement et c'est dans un dernier sprint qu'on réussit à passer de justesse…!

On se jetait littéralement à terre pour ne pas se retrouver pris au piège dans le labyrinthe avec cette chose... On entendait la créature venir jusque derrière les portes et on restait couché au sol, tétanisé, fixant les portes avec qu'une seule crainte, que la créature passe....

On attendait une bonne dizaine de minutes, puis plus rien... Alby se redresse en premier et m'aide également à me reprendre…

  • Qu'est-ce que c'était que ça ? Demandais-je la voix tremblante.
  • J'en sais rien Newt, je n'ai jamais vu ça...
  • Comment va-t-on sortir d'ici ? Comment va-t-on faire s’il y a de telles créatures dans les couloirs du Labyrinthe… ? Soufflais-je de désespoirs.
  • Je ne sais pas…
  • Putain… Marmonnais-je en m'effondrant au sol pour pleurer…
  • Newt…

Alby venait déposer ses mains sur mes épaules pour me réconforter… Mais c'était peine perdu… Je me sentais si mal… Après cette épouvantable rencontre, on rejoignait la cabane en silence… On avait vraiment pris un coup au moral… Pour moi, il était clair que sortir de là, c'était quasiment impossible avec des créatures pareilles qui rôdent dans les couloirs... On ne pouvait pas, à deux, combattre ces trucs et trouver une sortie dans ce labyrinthe gigantesque.

J'étais totalement déprimé ce soir-là… Je n'avais pas réussi mangé, la vue de ce monstre m'avait coupé l'appétit. Et puis, je commençais à me dire que la créature pouvait peut-être traverser les murs... On n’était peut-être pas en sécurité comme on le pensait… Et rien que d'imaginer ça faisait monter l'angoisse au fur et à mesure que le soleil disparaissait…. Je me sentais si mal que j'étais partie me réfugier dans mon lit de fortune, pour pleurer, déprimer et angoisser seul…


Plus tard dans la soirée, Alby me rejoignait de bien meilleure humeur que moi. Il déclare en s'allongent dans son lit.

  • C'est bon je me suis lavé, il fait froid ce soir !
  • Et puis, je suis super fatigué après toutes ces émotions.

Je ne répondais toujours rien, en fait j'avais terriblement envie de pleurer et de hurler... Je n’en avais pas après Alby, mais je ne comprenais pas pourquoi j'étais là ?! Qu'est-ce que j'avais fait de mal ? Pourquoi moi ? Qui s'amuse à nous torturer comme ça…?! Et si c'était une prison ? Qu'est-ce qu'on a bien pu faire pour mériter un tel sort ? C'est horrible… Je ne veux pas rester ici… Je ne veux plus… Je plonge ma tête dans mes mains, me recroquevillant sur moi-même…

Alby en me voyant aussi mal, venait déposer une main sur mon épaule et me demandait d'une voix douce :

  • Newt, tu vas bien ? Après un léger silence je finis par lui répondre :
  • Non...
  • Qu'est-ce qu'il y a ? C'est à cause de la créature ?
  • Je suis inquiet pour toi, tu n'as rien mangé ce soir.
  • Alby, lui dis-je en me retournant vers lui les yeux plein de questions.
  • Oui ? Dit-il en glissant sa main sur la mienne.
  • Comment va-t-on sortir d'ici ? T’as vu ces créatures… ? On va mourir ici… Marmonnais-je dans un sanglot. Je plonge mon visage dans mes mains avant de me mettre à pleurer…
  • Oh non, Newt...

Alby me prenait dans ses bras pour me réconforter mais après quelques instants, il me poussait délicatement, posant ses mains autour de mon visage.

  • Newt, je te promets que toi et moi on va s'en sortir ! Je te promets que je prendrais soin de toi, et que je ne te laisserais jamais tomber. Compris ?
  • Alby... Je ne te demande pas de telle chose... De toute façon c'est pas sûr qu'on survive… Marmonnais-je d'une petite voix.
  • Newt, je sais que là, tu vois tout en noir autour de toi, mais crois-moi, j'ai eu des moments très difficile avant que tu n'arrives. J'ai souvent pensé à en finir... Et aujourd'hui, je sais ce que tu ressens. Mais quand je t’ai vu, j'ai su que je devais me reprendre en main. On ne va pas mourir ici, je te soutiendrais compris ?
  • Alby…
  • Mais toi, promets moi de ne pas baisser les bras…?
  • Je vais essayer… Soufflais-je émue.

Alby me tire vers lui et il me garde dans ses bras encore quelques minutes… Je pose ma tête sur son épaule… Profitant de sa chaleur… Je me sentais un peu soulagée… Heureusement qu'il est là… Mais ça reste tellement dur... Que malgré ses mots, je peine à entrevoir un espoir… Après notre longue étreinte, je finis par le lâcher et lui adresser un petit sourire en guise de remerciement. Alby me tend alors sa main et me dit avec un grand sourire.

  • Ami pour la vie ? Je venais poser ma main dans la sienne et tout en séchant mes larmes, je répondis.
  • Ami pour la vie.



...



Après cet épisode, on ne retournait pas dans le labyrinthe... On se contentait de vivre à deux dans ce petit carré d'herbe, en améliorant le plus possible les conditions de vie qu'on avait. Un soir après quatre semaines de cohabitation. On avait bien rigolé pendant le repas, puis on décide de partir se coucher juste après. J'avoue que la journée avait été assez épuisante, car on avait découpé du bois pour notre feu. Alby, me dit juste avant qu'on se couche, inquiet pour le nouveau mois qui allait commencer demain.

  • Et si demain il y avait un nouveau avec qui on ne s'entendait pas ?
  • Ce n'est pas impossible. Lui répondis-je.
  • Newt ? Dit-il en venant prendre l'une de mes mains.
  • Oui ?
  • On devrait se promettre de toujours se soutenir quoi qu'il arrive, et de ne jamais se mentir ?
  • Oui, t’as raison, on a commencé ensemble. Lui souriais-je.
  • Et on terminera ensemble. Dit-il en me tendant sa main. J'attrape celle-ci et on se fait une bonne poignée de mains tout en souriant. Surtout si on tombe sur quelqu'un qui n'a pas la même vision des choses que nous deux. Ajoutait-il un peu inquiet.
  • Oui, il faudra que tu t'imposes Alby.
  • T'inquiète pas pour ça.
  • Bon dormons. On sera vite fixés pour demain.
  • Oui, bonne nuit Newt.




Le lendemain matin, après avoir entendu la même alarme retentir dans le bloc lors de mon arrivée, la boîte métallique remontait comme prévu avec des vivres et un petit nouveau… Il va falloir qu'on apprenne à vivre à trois désormais...



A suivre... !


Prochain chapitre : Des tensions dans le bloc.



Bonjour,

Merci d'avoir lu le premier chapitre de : Le Labyrinthe : Le Commencement !

N'hésitez pas à me laisser un commentaire,

j'aimerais bien savoir si ça vous à plu !


Bye !

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