Un Peuple Oublié

Chapitre 21 : Chapitre 20 _ Juste cette nuit.

2332 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 12/06/2020 14:48

Legolas se tenait sur le parvis du château. Il n'aurait jamais pensé que l'alcool puisse avoir cet effet là.

Gimli s'était endormi en plein milieu de son défi, sous les éclats de rire des hommes ivres qui les entouraient. L'elfe l'avait alors porté pour le mettre dans son lit, culpabilisant de l'avoir mit dans un état pareil. Pour lui, la boisson lui chauffait juste le sang, et brouillait ses idées. Une sensation agréable après ces derniers jours tourmentés. Il n'avait que très peu de souvenirs de sa mère. Et son père n'avait jamais voulu lui en partager d'autres ... Tout ça pour quoi? De quoi avait-il peur? Ou peut être que ce n'était pas cela. Peut être que le grand Thranduil Oropherion était simplement tellement en colère contre son épouse qu'il avait banni jusqu'à son prénom de toute la forêt Noire... Le Prince serra les poings. Quelle importance. Et pourtant des petits détails lui sautaient maintenant aux yeux. La raison pour laquelle son père avait toujours haï et rejeté son besoin de liberté. Son besoin de voir autre chose. La raison pour laquelle il ne l'avait jamais félicité sur son adresse au combat... Il devait tant lui rappeler sa mère.. Il inspira profondément. Une chose était néanmoins certaines. Les elfes noires ne lui avaient pas voler sa mère. C'était Sauron qui l'avait fait. Comme Il s'était juré de prendre toute vie. Et bien voila. Il tomba à genoux.

Il eut alors l'impression que la haine qu'il ressentait depuis toujours envers un peuple venait de s'envoler. Et c'était comme si un énorme poids lui quittait les épaules. Il eut une impression de légèreté. Enfin. De sortir d'une spirale de haine qu'il n'avait jamais comprit et qui avait pourtant toujours résonné dans ses entrailles.

Malgré cela, la pensée qu'il haïssait toujours Naé lui traversa l'esprit. Et lui arracha un éclat de rire. Il savait que cela non plus, n'était pas vrai.

Un sourire naïf se dessina alors sur son visage, tandis qu'un souffle de vent frais lui caressa la peau. Il ne pouvait s'empêcher d'être triste qu'elle soit partie si précipitamment.

Le rire de l'elleth résonna dans sa tête, et pour la première fois, il l'accepta. L'alcool semblait créer un manque dans le creux de son ventre.


Soudain déterminé, il rentra dans le château, et se déplaça dans les couloirs, à pas de loup, évitant de réveiller ceux qui ronflaient ça et là, mais surtout de se faire voir par qui que ce soit.

Après quelques minutes, il se retrouva devant une petite porte. Tout doucement, veillant à se stopper au moindre cliquetis mécanique ou grincement de bois, il entreprit de l'ouvrir.

Il ne sut combien de temps cela lui prit, l'alcool lui ayant fait perdre la notion du temps. Très doucement, il se glissa dans la pièce qu'il venait d'ouvrir, et la referma tout aussi délicatement.

Il ne brisa pas une seule fois le silence. Lorsque ce fut fait, il se retourna, retenant sa respiration, il resta immobile quelques minutes, afin de s'assurer que la chambre était calme.

La pièce était plongée dans une douce obscurité, bercée par la pâle lumière de la lune qui s'engouffrait par la porte du balcon restée ouverte.

Lorsqu'il fut sur de n'entendre aucun bruit, il s'avança, le plus délicatement possible, afin de s'approcher du lit. Il ne savait pas pourquoi, mais il voulait la voir. Là, tout de suite. Il voulait la regarder, et se nourrir des traits de son visage sans se faire insulter.

Il se pencha sur le lit, et fut surprit de le trouver vide.

Son ventre se serra, et il se mordit la lèvre pour contenir sa déception. Se reculant, il s'apprêtait à sortir lorsqu'un détail l'intrigua. Son armure de cuir avait été balancée négligemment sur le sol.

Sans même réfléchir, il marcha jusqu'à la porte ouverte du balcon, comme un réflexe.

Arrivant dans l'embrasure de la porte, il se stoppa net, subjugué par la vision qui s'offrait à lui.


Elle était là. Dos à lui, entièrement nue.

Ses cheveux étaient lâchés, balayés par le vent frais de l'automne.

Elle semblait savourer la nuit, comme si elle la découvrait pour la première fois.

Il resta là, immobile et retenant son souffle, incapable de faire demi tour.


-La vue vous plait ?


En disant ces mots, elle se retourna, s'accoudant à la balustrade.

L'elfe frissonna. Il avait conscience de ne pas être à sa place, il était comme un enfant surprit au mauvais endroit, et bien que sa fierté lui criait de faire demi tour, son corps ne semblait pas en mesure de lui obéir.

N'importe quelle femme aurait été gênée d'une telle situation, mais pas elle.

Non, au contraire, elle affichait un sourire amusé à s'exposer comme ça. Face à ce manque de pudeur, Legolas n'essaya même pas de se retenir et détailla chaque courbe de son corps.

Il la dévorait du regard, sentant sa virilité durcir à la vue de cette nudité qu'il trouva magnifique.


Elle s'approcha de lui, s'arrêtant à quelques centimètres seulement de ses lèvres, plantant ses yeux dans les siens, elle murmura ;

-Fermez la bouche, on pourrait croire que c'est la première fois que vous voyez une femme.

Il tiqua, ne pouvant s'empêcher de se mordre le coin de la lèvre.

-Celles que j'ai fréquenté avaient simplement un tant soit peu de pudeur.

Elle ne put retenir un éclat de rire.

-C'est vous qui entrez dans ma chambre au milieu de la nuit, et vous me reprochez mon manque de pudeur ?

Il avait chaud.

Il avait très chaud.

Et il n'en pouvait plus de la sentir si près sans pouvoir la toucher.

C'est comme si sa peau l'attirait. Elle semblait si douce, reflétant la pâle lumière d'une lune timide. Juste une caresse. Une seule. Pouvoir savourer son odeur.

Il voulait la découvrir. La connaitre. Chaque parcelle et chaque recoins de ce corps qui à présent le fascinait.

-Si seulement c'était la seule chose que je vous reprochais, lui répondit-il, d'un ton emplit à la fois de désir et de tristesse.

Elle ne sut comment prendre ses mots, et cela piqua son ego.

-Et je n'ai aucune envie d'écouter les élucubrations de l'ego princier d'un elfe ivre, répliqua-t-elle sur un ton froid.

-Quel joli choix de mot, il pourrait presque vous caractériser.

-Je ne suis pas ivre.

-Alors pourquoi ne m'avez vous pas encore mit à la porte ?

Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais rien ne sortit.

Elle le fixait, et elle se perdit soudain dans ses yeux bleus. Elle cherchait quelque chose à dire, quelque chose à répondre pour lui clouer le bec.

Pour qu'il parte en rampant en se demandant comment il en était arrivé là. Mais rien ne sortit.

Elle aurait voulu lui dire de partir, de sortir immédiatement de cette chambre, de retourner dans les jupes de son odieux papounet raciste et misogyne, mais ce n'était pas vrai.

Elle voulait qu'il reste.


Alors que le silence commençait à s'éterniser, un éclair de lucidité autorisa enfin le prince à détourner son regard d'elle, et il en profita pour marcher vers la sortie.


-Juste cette nuit, dit-elle, presqu'en un murmure, comme si elle répondait à une question muette.

Il s'immobilisa, et se retourna, comme pour vérifier qu'elle avait bien parlé. Puis d'un coup, il se précipita sur elle, et leurs lèvres se rencontrèrent avec violence.

-Juste cette nuit, lui répondit-il après l'avoir goutté.

Il la plaqua alors contre le mur, et l'embrassa avec fougue.

Ils se libérèrent soudain de tout ce qu'ils s'inspiraient depuis des mois, sans même se l'avouer.

Tous leurs désirs, et leurs haines semblèrent se déverser entre leurs lèvres, tandis que leurs mains se rassasiaient du corps de l'autre.

Naé fit courir ses doigts sur le torse de son amant, relevant sa chemise, jusqu'à lui ôter complètement.

Lorsqu'il se recolla contre elle, elle sentit la douceur de sa peau contre ses seins, et sentit son intimité s'humidifier.

Elle passa ses mains dans le dos de l'elfe y parcourant chaque ligne, chaque muscle qui s'y trouvait.

Perdue par la passion qui s'emparait d'elle, elle y planta ses ongles, comme pour souligner l'envie qu'il lui inspirait.

En réponse, il lui mordit la lèvre avec douceur, faisant courir ses doigts sur les hanches de l'elleth, la tenant avec force.

Soudain, il saisit ses poignets, les plaquant contre le mur au dessus de sa tête. Il avait besoin de la regarder, comme pour vérifier que c'était bien elle.

Que c'était bien réel. Et par les Valars qu'elle était belle. Sa respiration s'était accélérée, et ses yeux brillaient avec intensité.

Son corps se mouvait tout seul, comme pour tenter de calmer la faim qu'elle ressentait.

Il libéra l'une de ses mains, relevant la tête de la jeune femme qui semblait avoir du mal à soutenir son regard. Il empoigna sa gorge avec suffisamment de force pour qu'elle n'ait pas le choix, mais sans pour autant lui couper la respiration.


Elle ne put retenir un sourire de plaisir, et de sa main libre, elle caressa le sexe de son amant à travers le tissu qui le retenait.

Devant son empressement, il libéra sa compagne, et plaqua ses deux mains sur le mur, retenant un soupir de plaisir.

Il la désirait en cet instant comme il n'avait jamais désiré personne. Il savourait son odeur, à la fois musquée, et légèrement sucrée. Il savourait le gout de sa peau, si chaude. Plus encore que la sienne, c'était comme une brûlure à chaque caresse. Il écoutait les battements de son cœur, qui s’accéléraient encore et encore. Jamais encore on ne lui avait fait cela. Jamais encore il n'avait sentit un désir aussi fort.

D'habitude, aucune n'avait jamais prit d'initiative avec lui. Elles ne faisaient toujours que subir son propre plaisir. Mais pas maintenant; Pas ici. Pas avec elle. Il sentait qu'elle aimait jouer. Qu'elle voulait le rendre fou. Et elle était réellement entrain de réussir...

Elle jouait de ses mains, mettant une pression plus ou moins forte sur la virilité du prince pour accentuer les sensations, tandis qu'elle laissait sa langue danser sensuellement dans son cou. Elle entendit son souffle s'accélérer, et quelques murmures de plaisir s'échappèrent de ses lèvres.


D'un coup, il se décolla légèrement d'elle, et retira le bout de tissu qui lui servait de pantalon. Il agrippa sa compagne juste en dessous des fesses, la souleva, et il la pénétra brutalement.

S’agrippant à son dos les jambes autours de sa taille, elle ne put retenir un cri qu'il éteint en l'embrassant.

Ses vas et viens étaient d'abord doux, lents, et sensuels, laissant le temps à leurs corps de se rencontrer l'un et l'autre.

Leur plaisir montait doucement, tout comme leurs corps devenaient brûlants.

Le front plaqué l'un contre l'autre, ils se regardaient, laissant libre court à leur excitation et à la passion qui débordait entre eux.

Les coups de reins s'intensifièrent, et Naé ne put bientôt plus retenir ses gémissements de plaisir, alors que ses ongles s'enfonçaient dans le dos du prince, lui arrachant un sourire.

Leurs corps commençaient à transpirer, se collant l'un à l'autre sous l'ardeur qu'ils exprimaient.


D'un coup, le prince recula, tenant toujours sa maîtresse, et se dirigea jusqu'au lit où il la coucha avant de reprendre ses mouvements.

Elle glissa ses mains sur ses fesses, appuyant pour l'inciter à accélérer.

Les cris qu'elle laissait échapper étaient de plus en plus fort, proportionnels au plaisir qu'elle subissait, et il finit par plaquer ses mains sur ses lèvres pour les étouffer.


Emportée par des pulsions qu'elle n'avait aucune envie de calmer, elle le poussa violemment sur le coté, inversant leur position et se retrouvant sur lui.

Surprit par cette nouvelle soumission qu'il ne connaissait pas, il la laissa faire, et sentit encore monter l'excitation lorsqu'elle lui enserra le cou.

Elle bougeait ses hanches, et il subissait le plaisir de chacun de ses mouvements. Il la touchait, faisant glisser ses doigts sur les hanches et les seins de sa compagne.

Elle lui attrapa alors, et plaqua ses mains sur le matelas derrière lui.

C'était à lui de se laisser faire. Ils faisaient l'amour d'égal à égal, ou chacun aimait se sentir à la fois puissant et dominé.

Il la regarda bouger sur lui, le laissant victime de ses mouvements, et la sentait s'élever jusque dans l'étreinte de leurs mains. Il se libéra soudain, relevant le torse et se jetant sur les lèvres entrouvertes de sa maîtresse, qu'il mordilla avec avidité. Leurs souffles se mélangeaient, et il plaça sa main sous son menton avec force, lui enserrant le cou.

Les vas et viens s'accélérèrent, sentant leur plaisir s'envoler vers son apogée. Leur orgasmes les emportèrent en même temps, laissant leur cris s'éteindre sur la bouche de l'autre.


Ils restèrent immobiles quelques instants, les yeux clos, collés l'un à l'autre, puis Naé se retira, se laissant tomber sur le lit le corps tremblant encore de toutes les sensations qui l'avaient parcourue. L'un à coté de l'autre, ils reprirent leurs souffles, n'osant ouvrir la bouche, pour ne pas rompre l'instant.


Le sommeil fini par les rattraper, et ils s'endormirent ainsi, l'esprit libéré et le corps épuisé. 


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