Un avenir incroyable

Après le départ de Bilbon et des nains, Gandalf rentra dans la maison, il s'installa dans le fauteuil près de la cheminée bientôt rejoint par Frodon et Emily. Tout à ses pensées, le magicien n'avait pas prêté attention à leur présence trop absorbé par sa dernière entrevue avec Bilbon, même si tout s'était bien terminé, il n'en demeurait pas moins que le comportement de son ami était inquiétant.

Il était évident que cet anneau corrompait toute personne l'avait en sa possession depuis très longtemps, il devait tirer cette affaire au clair au plus vite. Par ailleurs, Gandalf souhaitait parler avec les deux jeunes gens d'un phénomène qui le turlupinait, leur arrivée si rapide devant la maison de Cul-de-Sac. Avant toute chose, Frodon devait prendre connaissance du testament de son parent.

"Frodon, vous trouverez sur la cheminée une enveloppe adressée à votre nom, ainsi qu'un objet que Bilbon vous a légué."

Gandalf ne voulait pas mentionner l'anneau devant Emily sauf qu'il ignorait que Frodon l'avait déjà informé sur ce bijou rare.

"Cet objet ? Vous voulez parler de son anneau ? Bilbon m'avait fait savoir qu'il voulait que je devienne son successeur, d'où la raison de la présence de ce document. En revanche, je suis un peu étonné qu'il m'ait laissé son anneau alors qu'il y tenait comme à la prunelle de ses yeux, peut-être que je pourrai m'en servir à mon tour. Au fait, ne vous étonnez pas, mais j'ai parlé à Emily de cet anneau."

Gandalf paniqua et dit.

"Frodon ! Pourquoi avez-vous fait ça ? Vous ignorez tout cet anneau et vous pourriez mettre votre amie dans une situation difficile !"

Frodon se défendit dans ses propos.

"C'était tout à fait innocent, j'ai pris moi-même cette initiative n'y voyant aucun mal de mon point de vue."

Gandalf rétorqua.

"Ce n'est pas un objet ordinaire, Frodon. J'aurais préféré que vous laissiez votre amie dans l'ignorance."

Emily intervint dans le but de rassurer Gandalf si possible.

"Si je peux me permettre Mr Gandalf. Frodon ne m'a rien dit de négatif par rapport à cet anneau, apparemment, il aurait porté chance à Bilbon, car il lui avait permis d'aider le grand Thorin Ecu-de-Chêne et sa compagnie à reconquérir le royaume nain Erebor. D'après ce que j'ai retenu, cet anneau était un bienfait car il avait contribué à la victoire de cette mission."

Gandalf était rasséréné d'une part, car Frodon ne lui avait rien dit de néfaste ; mais de l'autre, Emily en parlait avec le cœur si léger sur ce même ton que Frodon a dû lui faire le récit, tous les deux ne pouvaient voir le mal nulle part. Malheureusement, cet anneau était loin d'être un bienfait, le magicien avait pu en constater les effets sur Bilbon, il devait détromper les deux jeunes gens, mais il n'avait pas assez d'informations.

"Il y a cependant un autre détail qui me chiffonne, comment avez-vous fait tous les deux pour arriver aussi vite devant la maison alors que vous étiez partis bien après moi ?"

"Il y a quelque chose que vous ignorez au sujet d'Emily, mais je ne sais pas si c'est vraiment à moi de vous en parler." Dit Frodon un peu gêné.

"Du fait que c'est une sorcière ? En fait, j'ai déjà été informé."

"C'est Bilbon qui vous l'a dit ?" Demanda Frodon.

"Par une personne haut placé, Bilbon était aussi surpris que vous en apprenant que j'avais été informé de la venue d'une sorcière, car c'est bien ce que vous êtes Emily, n'est-ce pas ?"

"C'est exact, cependant je n'ai pas appris la magie en Terre du Milieu, mais dans un univers complètement étranger." Répondit Emily.

"Oui, je le sais également. Donc, c'est par un de vos sorts que vous êtes parvenus aussi vite ici ?"

"Oui, en utilisant ce que l'on appelle le sort du transplanage qui permet de se déplacer d'un endroit à un autre."

"Ah... Je vois. Cette initiative est venue de vous ?"

"Non, de la mienne. J'ai supplié Emily d'utiliser un de ses sorts magiques pour avoir le temps de revoir Bilbon avant son départ." S'écria Frodon.

"Frodon... Vous avez été imprudent une fois de plus, si d'autres hobbits vous avaient vu faire, Emily aurait pu être suspectée d'avoir utilisé la magie pour faire disparaître Bilbon."

"Soyez rassuré Gandalf, tous les invités de la fête étaient encore dans le pavillon, personne ne nous a vu, je m'en suis assuré. J'ai insisté au près d'Emily car j'aurais été malheureux de ne pas avoir pu adresser mes adieux à Bilbon, mais croyez-moi, elle ne sera pas suspectée."

Après ces explications, il était temps que Gandalf se mette en route pour faire ses recherches au sujet de l'anneau. Il se leva du fauteuil et se rendit au hall d'entrée en prenant son chapeau et son bâton sous le regard interrogatif de Frodon.

"Gandalf, où allez-vous ?"

"Je dois régler certaines choses."

"Quelles choses ?"

"Des questions auxquelles il faut des réponses."

"Mais vous venez seulement d'arriver, je comptais sur votre aide ! Je ne comprends pas."

"Moi non plus. Frodon, gardez bien cet anneau caché, mettez le en sûreté. Emily, je compte également sur vous pour ne pas ébruiter l'existence de cet objet."

"Oui, vous avez ma parole Mr Gandalf, j'espère que nous aurons l'occasion de vous revoir."

"Je reviendrai bien sûr. Soyez également discrète sur l'utilisation de votre magie, ma chère Emily. À présent, il faut que je vous laisse, je reviendrai vous donner des nouvelles dès que possible, au revoir."

Une fois Gandalf parti, Frodon décacheta l'enveloppe, lut le document, il le remit à l'intérieur ainsi que l'anneau. Il emporta l'enveloppe qu'il cacha dans le tiroir de sa table de chevet, puis il souhaita bonne nuit à son amie.

Lorsqu'Emily retrouva sa chambre, elle eut l'agréable surprise de voir le cadeau de Bilbon sur le lit. En le déballant, elle y découvrit une cape bien chaude avec une broche en forme de fleur. Il y avait également une paire de bottines de couleur beige, ainsi qu'une carte qui accompagnait ces beaux présents.

Ma petite Emily,

j'espère que mon cadeau te plaira, c'est avec plaisir que je te l'offre, tu as été un véritable rayon de soleil pour Frodon et moi. Si un jour, tu as envie de faire des promenades un peu éprouvantes, je pense que ça te servira.

Pensées affectueuses

Bilbon Sacquet

Après avoir lu la carte, Emily n'eut qu'un seul regret, c'est de ne pas avoir pu remercier Bilbon pour ses cadeaux et qu'il soit parti si tôt. Elle finit par s'endormir le cœur ravi. Dès que sa toilette fut terminée au lever du lit, elle s'habilla et rejoignit Frodon à la cuisine tandis qu'il préparait le premier petit-déjeuner.

"Bonjour Frodon, tu as bien dormi ?"

"Bonjour Emily, malheureusement pour moi, ma nuit a été assez courte."

"Pourquoi ça ? Qu'est-ce qui s'est passé ?"

"Des hobbits se sont présentés à ma porte mécontents après le petit tour que leur a joué Bilbon, j'ai dû leur faire savoir que mon parent était parti pour de bon et qu'il ne reviendrait pas à Cul-de-sac cette fois ci. En revanche, certains se sont posés des questions sur l'éclair qui a fait disparaitre Bilbon, Gandalf est suspecté, quelque part, je m'en veux d'avoir autant insisté pour que tu utilises ta magie, car tu aurais pu être suspectée toi aussi."

"Mais tu aurais été également malheureux de ne pas avoir pu dire au revoir à Bilbon. Je pense que dans certaines situations, il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises décisions, il faut suivre son cœur dans la limite du raisonnable bien sûr."

"C'est pas faux, même si je continue de penser que Gandalf avait raison sur le fait que je n'aurais pas dû d'inciter à faire de la magie."

"Ne t'inquiète pas pour ça, mais dis moi, j'espère que tu as quand même pu trouver le sommeil après toute cette agitation."

"Oh oui... Ils ont fini par partir, mais je pense qu'ils ne comprendront jamais pourquoi Bilbon a agi de la sorte, surtout à un tel moment."

Pendant qu'ils dégustaient leur petit-déjeuner, Frodon demanda à son amie.

"Alors Emily, quel a été le cadeau que t'a fait Bilbon ?"

"Une paire de bottines, une cape bien chaude avec une broche pour la maintenir fermée agrémentée d'une carte. Bilbon m'écrivait que si je voulais faire des promenades assez éprouvantes, son cadeau pourrait me servir. Et toi ? Que t'a t'il offert ?"

"Il t'a gâté, quoiqu'il a eu raison de t'offrir ces bottines, car tes petites chaussures se seraient vite usées, je me demande même comment elles ont réussi à tenir depuis tout ce temps."

"J'avoue que j'ai fait en sorte que mes chaussures restent intactes en utilisant un sort pour réparer n'importe quel objet."

"Ah d'accord, je comprends mieux, la magie peut être utile dans bien des cas, à ce que je vois." Dit Frodon avec un sourire ironique.

"Je ne vais pas m'en plaindre, c'est certain. Bon et pour toi, quels ont été tes cadeaux ?"

"Bilbon m'a offert des livres sur des voyages, peut-être pour me donner le goût de l'aventure comme lui autrefois."

"Ce n'est qu'une impression, mais on dirait que Bilbon voudrait nous faire apprécier les longues promenades en dehors de la Comté, tu ne crois pas ?"

"Ah oui, ses cadeaux ont de cela en commun visiblement. Seulement, vois tu, je suis partagé entre deux sentiments : d'un côté, j'aimerais partir de la Comté pour rejoindre Bilbon dans la cité elfique dont il nous avait parlé la veille de son départ, et de l'autre, mon cœur ne se sent pas encore prêt à prendre une telle décision. La cité elfique est très loin, et en partant de chez moi, je devrais quitter tout ce qui a fait mon enfance et mon adolescence."

"Rien ne t'oblige à partir de toute façon, sauf si tu souhaitais absolument retrouver Bilbon. Cela dit, si telle était ta résolution, il me faudrait quitter la Comté à mon tour ; de manière légale, j'ai été hébergée par Bilbon et toi. Les Sacquet de Besace me feraient la misère si je restais seule dans cette maison."

"Et bien, si je décidais de rejoindre Bilbon, tu pourrais m'accompagner. Je serais ravi de voyager avec toi."

"S'il s'agit d'une invitation, j'y répondrai volontiers, merci Frodon."

Emily lui fit un clin d'œil qui fit rougir Frodon, puis il dit.

"Nous allons avoir une journée chargée avec la distribution des cadeaux, il faudra trouver un moyen de s'organiser."

"J'ai peut-être mon idée à ce sujet."

"Je t'écoute."

Frodon et Emily furent interrompus dans leur conversation par des coups frappés à la porte.