L'étrange anneau du Roi Isildur

Chapitre 13 : Un dénouement Royal - Partie 1

1906 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 03/11/2025 15:17

Palais Royal

Bibliothèque.


Dans les allées sombres de la bibliothèque royale, une petite torche se balade d'une étagère à une autre. À cette heure avancée de la nuit, c'est la seule.


Le vicaire est inquiet, son visiteur est là depuis 48 heures. Il se fait livrer nourriture et eau et ne sort que pour soulager sa vessie. Quel est cet ouvrage qu'il cherche si désespérément ?


- Altesse ?


L'homme ne répond pas.


- Prince Elendur ?


- Je t'ai dit de ne pas me déranger !


- Oui Altesse, mais c'est que la nuit est presque passée... Êtes-vous sûr que vous ne voulez pas de l'aide ? Si vous cherchez un ouvrage, mes assistants peuvent le trouver pour vous. Si seulement vous pouviez me dire à quoi il ressemble...


- Ce ne sont pas tes affaires, vicaire !


Le prince, les yeux creusés de fatigue, commence à perdre ses nerfs.


- Par la barbe de Morgoth ! J'ai parcouru chacune de ces étagères dix fois ! Pourquoi je ne trouve rien !? Y a-t-il donc une salle invisible ou un sortilège maléfique que je ne saurais voir ?


- Non non Altesse ! Répondit nerveusement le fonctionnaire


- Enfin rien d'invisible...


Elendur fronça les sourcils.


- Commença cela ?


Le vicaire blêmit brusquement, il se mit à regarder ses pieds.


- Tous les ouvrages de la bibliothèque sont dans cette salle n'est-ce pas ?? Il n'en existe aucune autre ? Où tu oserais me mentir ?


- C'est-à-dire que...


- Misérable!


Le prince attrapa le vicaire de ses deux mains et le plaqua contre le mur.


- Je t'ordonne de me dire tout ! Y a-t-il une autre pièce ? Où est-elle ?


- Il y a une pièce interdite, mais.. Mais.. elle est réservée au Roi ! Gemit le pauvre ahurit apeuré.


- Je suis le prince héritier crétin ! Dans quelques années JE serai le Roi ! Ouvre-moi cette salle où, je le jure sur la tombe d'Elendil, je te bannis du royaume !


Le vicaire se mit à trembler de peur.


- Oui... Oui, je vous l'ouvre Altesse.


L'homme amena son prince jusqu'à une grande étagère. Il l’a poussa et derrière elle, une petite porte apparut. Alors un escalier descendait dans les entrailles du château. La pièce secrète était toute petite, à peine une centaine de parchemins. Elendur se mit à l'œuvre sans tarder.


Un papier attira très vite son attention, et pour cause, il reconnut l'écriture de son père.

À la lecture des premiers mots, son visage se figea.


"Il est venu à moi, l'Anneau Unique. Il sera l'héritage de mon royaume. Tous ceux qui suivront dans ma lignée seront liés à son destin, car je ne risquerai aucun mal à l'anneau..."


Elendur releva les yeux, abasourdi.


- Je le savais ! Pendant tout ce temps... J'en avais l'intime conviction. Cet anneau maudit. Il a corrompu l'âme de mon père. Pour le bien du royaume, je dois m'en débarrasser…



Minas Tirith

Ville basse


La nuit vit ses dernières heures. Anarin suit machinalement ses deux ravisseurs. L'un d'eux a une dague à moitié plantée dans ses côtés, prête à le transpercer au moindre geste suspect.


- Même mort on touchera notre prime, alors t'avise pas de faire un coup tordu.


Le prisonnier ne laisse rien paraître, il cultive sa mine de chien battu. Intérieurement il bouillonne, Rohena est là, quelque part derrière lui. Il l'a vue depuis qu'ils sont sortis de la tour,


Elle va me libérer ? Elle a un plan? 


Le vent s'agite par petites bourrasques et vient taper les volets mal fermés. Des gros "CLACK" derangent ici et là le silence funèbre. 


Les deux malfrats savent bien ce qu'ils font. Ils n'empruntent que de minuscules rue désertes. Loin de tous lieux d'intérêt. Aucun risque de tomber sur un riverain un peu matinal. 


Le prisonnier lance des regards furtifs autour de lui. Aucun signe. 


Comment va-t-elle me suivre ? Elle se sert sûrement des claquements pour bouger. 


Encore un coup d'œil sur les côtés mais toujours rien. 


Il ne faut pas qu'elle perde ma trace. 


- ATCHOUM! 


- Oh la ! Silence le vilain ! Tu as déjà oublié ce que je t’ai dit ? Fais ça encore une fois, et je te coupe un doigt. 


- J'y peux rien... j'ai attrapé froid rétorque Anarin comme un benêt. 


- Il appelle pas a l'aide, il tousse. Dit l'autre. 


- Mouais... 


Anarin se tait et se concentre.


CLACK ! Une nouvelle bourrasque. 


J'ai entendu des pas ! C'est elle j'en suis sûr. Elle doit attendre le bon moment. 


Un petit moment a déjà passé. Les ruelles s'enchaînent, les maisons défilent et rien ne se 

passe. 


Qu'est-ce qu'elle attend ?


Arrivé dans le bas quartier de l'est, il devine qu'ils ne sont plus très loin de la fameuse auberge où les "vrais" gardes l'attendent. 


Réfléchis, réfléchis.... 


L'image de son cousin Burek lui vient en tête 


- ATCHOUM !! 


- Je t'avais prévenu. 


Le malfrat attrapa la main d'Anarin et la tira fort vers lui, l'autre bonhomme se jeta sur le prisonnier. 


- Tiens le bien, je vais lui couper le pouce. 


Il posa sa lame sur la phalange... 


- ATCHOUM !! 


Anarin venait de lui éternuer en pleine face. 


- Aah maudit vaux rien ! 


Rohéna si tu es là, c'est maintenant... 



Palais Royal

Écuries



Les premières lueurs du jour sont timides, l'aube est encore sombre. Un cavalier arrange sa selle pendant qu'un homme, dissimulé sous une cape noire, lui donne des instructions.


- Tu as bien compris, tu remettras ce message au seigneur Elfe en main propre, personne d'autre ne doit le lire.


- Oui Prince.


- Cette mission est une priorité absolue, galope comme si Morgoth était à tes trousses. Ne t'arrêtes ni pour manger ni pour te reposer. Si tu dois dormir, attache-toi à ton cheval. Quand ta monture sera à bout, laisse-la mourir et prends-en une autre.


Il lui tend une plaquette en or.


- Voilà ton laisser-passer. Montre-le à quiconque voudrait te barrer la route et rappelle-lui le châtiment qu'il en coûte de freiner le porteur du sceau de Numénor. Si tu es attaqué par l'un de nos ennemis... avale cette lettre et meurt avec son secret. Ta famille en sera récompensée.


Le cavalier grimpe sur sa monture et disparaît dans la brume matinale.

Alors qu'Elendur regarde l'horizon d'un air pensif, deux autres hommes le rejoignent.


- Tu es sûr de ton plan ?


- Non, mais avons-nous le choix?


- Tu ne penses pas que c'est commettre un acte de trahison ?


- Notre allégeance est au Royaume, hors c'est pour le sauver que nous œuvrons.


Il marqua une pause, l'air grave il plongea ses grands yeux bleus dans la face inquiète des deux hommes.


- Aratan, Cyrion, mes frères... Notre père est malade. Et c'est cette saleté d'anneau qui en est responsable. Depuis la dernière guerre, cela fait trop d'années qu'il pend à son cou.


- Et tu crois qu'Elrond aura la solution ?


- Je l'espère... En attendant nous devons l'éloigner de lui.


- Ce sera difficile.


- Peut-être, mais il n’y a que nous qui pouvons, nous sommes les princes de sang... si nous n'osons pas, personne d'autre n'osera.



Minas Tirith

Ville basse



PAFF !!


- Hein ? C'est quoi ? 


Des bruits de pas furtifs résonnèrent. 

Les deux voyous se retournèrent comme un seul homme et brandirent leur épée. 


Enfin ! 


Une ombre menaçante jaillit sur le petit muret qui jouxtait le passage. 


- Montre-toi ! Cria le malfrat à bout de nerfs 


Un silence pesant s'installa un instant. Puis une créature montra le bout de son nez 


- Qu'est-ce que !? 


- Ahah ahah! 


Les deux voyous éclatèrent de rires. 


- C'est qu'un chien ! 


- Elle est bonne celle-là pardi, j'ai sérieusement cru à un complice qui nous faisait le coup de l'embuscade. 


-T'aurais vu ta tête ! 


- Et la tienne, crétin ! Ahah. 


Anarin blêmit. Il tourna 10 fois la tête dans chaque direction, pas de Rohéna en vue

Merde, merde, merde ! Alors... j'ai vraiment halluciné? Je suis devenu fous. 


Le tortionnaire rattrapa son prisonnier. 


- Viens par là toi! On n’y est presque. 


Ils pressèrent la marche à coup de trogne dans les cottes et après cinq petites minutes, le cortège arriva devant l'auberge. 


Un homme à l'air douteux leur tendit une clé et leur indiqua une chambre. La pièce était impeccable, manifestement elle a été bien rangée. 


- On te laisse ici nous, les gardes vont arriver d'une minute à l'autre et te mener à la potence. 


Mais au moment de partir, le malfrat dégaina son couteau. 


D'un coup de lame précis et sec, il déchiqueta le pouce droit d'Anarin. 

Le choc lui coupa la respiration net. Il tomba au sol en hurlant. Du sang gicla et une partie finit sur sa figure déformée par la douleur. 


- Tire pas la tronche vilain. T'auras pas à supporter la douleur longtemps. Ahah Ahah ! 




Palais Royal

Appartements du Roi



Le roi Isildur n'a pas dormi de la nuit. Sa tête cogitait comme un volcan. La mémoire lui est revenue. Ce voleur qui a tenté de lui prendre son anneau. Le souvenir le hante et ne lui laisse aucun répit.


À ses cotés se tient sagement Monsieur le Chambellan.


- Le voleur a été arrété cette nuit Majesté. Mes services me confirment qu’il est en ce moment même en route pour la potence.


- Voilà une bonne nouvelle ! Bon travail chambellan, Très bon travail...


Le courtisan cacha difficilement sa joie.


- Tout pour vous servir Altesse.


- Comment a-t-il pu oser ? Ce misérable gueux... C'est donc qu'on ne me craint pas assez dans mon royaume !


Sur un bout de parchemin, il gribouille frénétiquement des instructions.


- Dans toute la terre du milieu ça résonnera... Ce sera du jamais vu.


Il prépare la mise en scène macabre qui servira d’exemple et d’avertissement.


- Atteindre à mon anneau... C'est atteindre à tout le royaume, atteindre le royaume c'est atteindre la race des hommes...


Pendant qu'il pérore sa vengeance à haute voix, son visage est transpercé de vilaines grimaces vicieuses. Sa voix devient roque et vicieuse.


- Crime... Gravissime crime... Punition... Courroux..

Pendre son corps devant la grande porte ? Trop banale...

Accrocher sa tête au sommet de la grande tour ? Pas assez visible…

Attacher sa tête au corps d’un gobelin, et accrocher ses bras et ses jambes sur le corps d’un orc ! Au beau milieu, sur la place du marché ! Voilà qui est mieux, beaucoup mieux…


- Quelle créativité Sire, c’est une excellente idée ! Se pressa d’enchérir le Chambellan


- Un chef-d'œuvre.. Oui ce doit être un chef-d'œuvre !


Trois gros coups résonnent sur sa porte


- Sire ! C'est l'heure du conseil.


Partie 1/2

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