Histoire en Terre du Milieu

Chapitre 16 : Milva

1697 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 22:27

La faim commençait à se faire sentir. Matt n’avait mangé que quelques bouts de d’une viande étrange et guère ragoutante. 

Saroumane n’était pas revenu le voir depuis la dernière fois. Deux orques le surveillaient, lançant de temps en temps des regards vers lui. Ils s’occupaient plus d’affuter leur arme plutôt que de s’occuper du prisonnier.

Matt avait pensé à de nombreux plans d’évasion, toutes plus fantaisistes les unes que les autres. Il s’était alors allongé sur le sol, cherchant une position confortable parmi les racines et cailloux qui jonchaient le sol.

Perdu dans ses pensées, il n’entendit pas le bruit que firent les deux corps à toucher le sol. Mais il remarqua très bien la main qui se posa sur sa bouche et qui le fit sursauter. Il leva les yeux pour dévisager le visage de son possesseur et en resta muet de stupéfaction.

Aragorn se tenait juste à côté de lui, l’arme au poing et prêt à combattre. Matt se cru dans un rêve, et qu’il n’avait pas encore retrouvé ses esprits. Mais la voix d’Aragorn lui arriva aux oreilles, et elle était emplie d’un tel réalisme qu’il sut tout de suite que ce n’était pas onirique : « Lève-toi ! Nous allons te sortir de là ! »

Il remarqua alors le petit groupe d’elfe qui les entourait, une flèche déjà encochée et prêts à tirer.

L’une d’eux finit par dire d’un ton pressé à Aragorn : 

-Il faut y aller maintenant. Il ne faut pas que l’on nous découvre ici !

Cette elfe à la chevelure rousse semblait diriger le groupe, bien qu’étant la plus jeune de tous.

Matt prit l’épée que lui tendait Aragorn, avant de se relever pour les suivre. Mais au même moment, une alarme se mit à retentir dans tout le camp.

L’orque qui l’avait sonné reçut une flèche entre les deux yeux sans qu’il n’ait eu le temps de sortir son arme, et il s’affalât par terre, la vie l’ayant quitté avant qu’il ne touche le sol. Mais d’autres soldats aux armures noires comme la nuit approchaient, les armes au poing. 

Le petit groupe se mit alors à courir vers les chevaux qui galopaient vers eux pour fuir le plus vite possible. Les quelques orques qui eurent le malheur de croiser leur chemin finirent au sol, morts.

Arrivés à la hauteur des montures, chaque elfe sauta en selle tandis que leur monture continuait de galoper loin du camp. Aragorn sauta également sur le dos de sa monture, et d’un coup de talon, fit galoper sa monture vers Matt. Mais alors qu’il lui tendait la main, Matt fut projeté à terre par une explosion lumineuse.

Il tourna la tête et vit Saroumane, le bâton pointé vers lui. Une lueur blanchâtre émanait de l’extrémité, prêt à tirer un autre projectile magique.

Aragorn s’empressa de faire demi-tour, au milieu des orques qu’il combattait de sa longue épée. Mais une main saisit Matt, et le hissa à moitié sur la croupe d’une monture d’un blanc immaculé. Il se cramponna et réussit à s’asseoir correctement sans tomber, tandis que le cheval filait vers la liberté.

Quand il se pencha en avant pour remercier son sauveur, il reconnut l’elfe qui leur avait demandé de se presser quelques instants avants. 

Au même moment, il aperçut un éclat lumineux qui fonçait tel une flèche vers eux. Il leva son épée, aussi rapidement que lui permettait son bras, et en fit un rempart face à cette énergie magique. Son bras trembla sous le choc, mais il ne cilla pas, protégeant l’elfe d’une mort presque certaine.

Il entendit le cri de rage de Saroumane tandis qu’ils s’enfuyaient du camp orque.

Après plus d’une heure de course effrénée, les chevaux se mirent à ralentir, forçant les cavaliers à faire halte.

Matt descendit de cheval, et se tourna vers l’elfe qui descendait elle aussi de sa monture, bien que plus souplement :

-Merci de m’avoir libéré, ça fait du bien de pouvoir marcher librement, dit-il, le sourire aux lèvres.

-Il ne faut pas, dit-elle d’un air gêné, tu m’as également sauvé tout à l’heure. 

Elle allait rajouter quelque chose, avant de se raviser à la vue d’Aragorn qui se rapprochait d’eux :

-Te voilà, j’ai cru pendant un instant que tu étais resté au camp. J’ai hâte d’apprendre ce qu’il t’est arrivé. 

-Je vous croyais mort.

-Ce groupe elfe m’a trouvé. Je l’étais presque, mais ils m’ont soigné, puis nous avons traqués les orques pour te retrouver.

-Merci pour tout. 

-Il ne faut pas, puis il dit en se levant, nous allons maintenant vers Fondcombe retrouver les autres.


Ils reprirent leur route, tous voulaient retrouver de bons lits le plus rapidement possible. Matt chevauchait avec la jeune elfe. Etant la plus légère du groupe, son cheval pouvait aisément supporter leur poids à tous deux.

Au début, il s’était accroché du mieux qu’il pouvait au cheval, ne voulant pas toucher l’elfe. Mais quand le cheval se mit au galop, il fut obligé de l’entourer de ses bras pour éviter de tomber, ce qui n’était pas pour lui déplaire.

Après quelques heures de route, il finit par se décider à lui parler, ne sachant que faire d’autre. Il cria pour se faire entendre malgré le vent :

-Tu m’as sauvé, mais je ne sais même pas comment tu t’appelles ?

-Mon nom est Milva, je suis la sœur de Legolas…

-La sœur de Legolas ! Tu es donc la princesse de Mirkwood. Aussitôt, l’attitude de Matt se modifia. Il n’avait jamais agi différemment en présence de Legolas, bien que prince de Mirkwood, autant avec Milva, il s’efforça de paraître plus solennel. Il savait bien qu’une princesse ne pouvait avoir comme ami quelqu’un comme lui.

-Et que faisiez-vous en dehors de votre palais ?

-Je m’occupais de surveiller les frontières du royaume de mon père. Je ne peux rester dans un palais à longueur de journée, à apprendre la harpe ou à composer des chansons.

Cette dernière phrase mis fin à la discussion et ils ne parlèrent plus de toute la chevauchée. Après cela, il fit en sorte d’éviter le plus possible de la toucher.


Ils arrivèrent après de longues heures de chevauchée à la faille qui menait à Fondcombe. Aussitôt le pied posé au sol, Matt se fit renverser par quatre hobbits fous de joie. Legolas s’approchait d’Aragorn, mais il s’arrêta à l’instant où il vit sa sœur, qui s’occupait de desseller son cheval, refusant que quiconque le fasse à sa place. 

Elle se jeta dans les bras de Legolas, puis ils se mirent à parler. Matt ne put entendre ce qu’ils se disaient, occupés à se relever avec les hobbits qui lui parlaient tous en même temps.

Elrond fit entrer tout le monde, écoutant le résumé que lui faisait Aragorn. Après avoir souhaité la bienvenue à tous les nouveaux arrivants, il se dirigea vers Matt, accompagné d’Aragorn :

-Bienvenue à Fondcombe, Matt. Je voudrais savoir ce que tu sais du plan de Saroumane. Cela pourrait grandement contribuer à sauver de nombreuses vies innocentes. 

-Saroumane est allié à Sauron et travaille de pair avec la Main Noire. Ce dernier dirige une armée d’orques qui déferlera bientôt sur le Rohan. Il faut les prévenir et les amener au gouffre de l’Helm. 

Il ajouta également, connaissant l’importance de ce renfort pour les assiégés :

-Envoyez des soldats les seconder, comme vous l’avez dit, de nombreuses vies en dépendent. 

Elrond le fixa étrangement, ne connaissant que peu de choses sur ce jeune homme, excepté le fait qu’il venait d’un autre monde. Il regarda alors Aragorn, qui acquiesça pour en confirmer ses dires.

Il promit de penser à cette aide avant de s’éloigner, toujours suivi d’Aragorn. Gandalf se mit à discuter avec eux, non sans avoir auparavant observé Matt d’un air intrigué. Il avait probablement flairé quelque chose d’étrange en Matt, tout comme Saroumane avant lui.

Enfin seul, Matt décida de s’éclipser pour visiter ce lieu fantastique, pressentant que l’occasion ne se représenterait pas de sitôt. Il finit par découvrir une grande salle, qu’il identifia immédiatement comme la fameuse salle du conseil.

Un elfe s’approcha de lui, et après lui avoir expliqué les quelques règles de la demeure elfique, il le conduisit dans la chambre qu’il occuperait pendant toute la durée de son séjour. 

Quand Matt vit la baignoire d’eau chaude, il ne put résister à l’envie de prendre un bain et d’enlever la crasse qui s’était accumulée depuis plusieurs jours. Il se lava à en noircir l’eau, jusqu’à se sentir revigoré.

Enfin propre, il en sortit et se drapa d’une grande serviette écarlate. Il cherchait ses vêtements qu’il avait posés sur son lit, mais en trouva d’autres à la place. 

Propres, légers et souples, aux couleurs de la forêt, ces vêtements n’avaient rien à voir avec ceux qu’il portait d’habitude. 

Mais le plastron de cuir et le fourreau sur la ceinture le ravirent, et il allait les mettre quand il entendit un bruit venir de la porte de sa chambre. 


Il se retourna pour voir Milva, dont les longs cheveux roux tombaient en cascade sur le pas de la porte. 

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