La Communauté après l'Anneau

Chapitre 5 : L'apotheose de Boromir

616 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 20:30

L’Apotheose de Boromir, ou Le rêve de la maturité.

.oOo.

 

TA. 3018, les compagnies de Gondor bivouaquent à Osgiliath. Depuis quelques jours, Faramir rêve d’étranges prémonitions. Il en fait part à son frère aîné. Boromir, à son tour, sombre dans un songe évocateur, un peu différent de celui de son cadet…

.o.

Dessous les brises glorieuses d’occident,

Les enfants du Gondor, dans un élan vengeur,

Déferlent l’oriflamme où fleurit l’arbre blanc.

Du sceptre d’Eärnur le fougueux défenseur,

Tenace vigile, triomphe l’Intendant.

Sa ferme audace exalte au-delà de la peur,

Ses compagnons fidèles en bataillons ardents.

.o.

Sept étoiles palies des fanions jadis

Au dôme du palais enfin refleurissent.

La fierté renaît aux frontons rebâtis

Des demeures d’Osgiliath triomphatrice.

.o.

Le diadème ailé recouvre l’Anduin.

L’héritier de Mardil, sage régisseur,

Esquisse les desseins d’éclatants lendemains.

D’Ithilien marrie, sa main de guérisseur

Relève les vignes, futaies, chaumes, fortins.

Sombre Minas Morgul soumise à son vainqueur,

Retrouve l’honneur avec son nom ancien.

.o.

Cavaliers du Khand, chars princiers de Rhûn,

Déposent à ses pieds des gages d’alliance.

Partout vainqueur son glaive force la fortune,

Les tribus subjuguées implorent clémence.

.o.

Le fils de Denethor, parmi maintes otages,

Princesses conquises des Haradrims hautains,

Dans la rade d’Umbar, épouse la plus sage.

Les naves de Linhir aux périples sereins,

Rendent au pacte d’Uinen leur hommage.

Au gisant de son père, le regard d’aigle éteint,

Des impavides rois, il reçoit l’héritage.

.o.

Se perpétue sa lignée Numénoréenne,

Sous les fleurs argentées d’un vigoureux scion.

L’aîné au sang preux, du flanc de sa souveraine,

Aux stèles consacrées chemine en procession.

La foule rassemblée l’adoube capitaine.

.o.

Au seuil d’assouvir son rêve d’éternité,

Las ! Le leurre sacrilège s’évanouit !

Rath Dinen récuse avec autorité,

D’une vieillesse impie la visée inouïe :

.o.

L'épée qui fut brisée cherchez à Imladris !

Des peuples libres le conclave rassemblé

Forgera le pacte à Barad Dur insoumis.

Le Fléau d’Isildur qui l’ouest fait trembler,

Cèlera son destin d’honneur ou d’infamie.

Les pas du Semi-Homme pourraient ébranler

Le fondement des pouvoirs naguère établis. [1]

.o.

Quelques semaines plus tard, usant de son droit d’ainesse, c’est Boromir qui se lancera à la recherche d’Imladris, soutenu par des espoirs ambigus…

.oOo.

 

NOTES :

[1] La traduction française (édition 1973) de la prémonition rêvée était :

Cherche l'épée qui fut brisée :

À Imladris elle se trouve.

Des conseils seront pris

Plus forts que les charmes de Morgul.

Un signe sera montré

Que le Destin est proche,

Car le Fléau d'Isildur se réveillera,

Et le Semi-Homme se dressera.

Laisser un commentaire ?