Red Dawn Knights - Partie 2 : Les Chevaliers de l'Aurore Rouge

Chapitre 20 : Vérité

1309 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 06:13

Paladïn, Lauraënia et Fiora entrèrent dans la salle du conseil. Elle était grande, ronde et contenait une unique table sur laquelle était posée une carte géante de Valoran. Au fond de cette salle, deux escaliers courbés montaient vers une imposante porte.

Jarvan IV était appuyé sur la table. Il parlait à deux personnes assises dos à l’entrée, derrières leur grande chaise. Il s’arrêta en voyant les arrivants. Le prince ne broncha pas quant à la présence de Fiora et observa la seconde fille. Lauraënia se sentit littéralement nue devant son regard perçant.

-Entrez, entrez, les invita le Prince.

Les deux inconnus se levèrent de leur siège.

-Père ? Mère ?! s’étonna Paladïn en reconnaissant ses figures paternelles.

-Paladïn ! Combien de temps cela fait-il que tu n’es pas rentré à la maison ?

Sa mère le serra dans ses bras.

-Longtemps, à vrai dire, dit son père en croisant les bras.

-Mère, annonça Paladïn. Nous étions sur le chemin de Demacia quand nous avons fait une… intrigante rencontre.

Il s’écarta d’elle pour la laisser devant Lauraënia. Cette dernière fut impressionnée par la carrure de la femme ; grande, mince, soignée… Elle imposait le respect rien qu’à sa posture, mais on pouvait lire de la tendresse et de la compassion dans son regard. La mère s’approcha d’elle et, avant qu’elle ne baisse la tête, lui souleva délicatement le menton pour la regarder dans les yeux.

-Lauraënia…

En entendant son nom, prononcé par cette inconnue pourtant si familière, la noxienne eut des larmes aux yeux.

-Lauraënia, ma fille…

Elles tombèrent dans les bras l’une de l’autre. Paladïn recula pour laisser un espace respectueux entre elles et le reste du groupe.

-Alors c’est bien ce qu’il me semblait… Pourquoi ne m’avoir rien dit ? demanda le top laner à son père qui était resté en retrait.

-C’est la volonté de mon père, et ainsi la mienne, Paladïn.

Il se retourna vers Jarvan IV :

-Comment ça ?

Le prince s’assit. Il fut imité par ses conviés.

-Vous êtes sûr, mon prince ? demanda le père.

-Oui, approuva Jarvan d’une voix grave. Il faut qu’il le sache, de toute façon…

Il y eut un silence puis, après avoir concerté sa femme du regard, le père commença son récit.

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-« Sachez, mes enfants, que nous n’avons pas toujours été des demaciens… Avant ta naissance, Paladïn, et même avant la tienne, Lauraënia, votre mère et moi étions des nobles de Noxus. Héritiers d’une ancienne et respectée maison, nous faisions partie de l’élite des tacticiens de guerre, tout en étant d’excellents scientifiques embauchés à l’Institut elle-même. Mais voilà, chaque médaille à son revers, et le nôtre nous a conduit jusque ici…

» Quand nous avons eu Lauraënia, certaines têtes ont commencé à voir… une certaine menace en elle. Un guerrier comme père, une manipulatrice des ombres comme mère, il était évident que notre fille allait en hériter et cet héritage représentait un danger potentiel pour Noxus, où la puissance est maître de toute chose. Nous avons commencé à prendre peur, surtout quand nous avons appris ta venue au monde, Paladïn, quelques années plus tard. Alors, nous avons décidé qu’il fallait que nous cessions d’avoir cette méfiance constante en nous…

» Une nuit, nous nous sommes dirigés vers la sortie de la ville pour demander asile. Mais c’était sans compter sur l’avis de Jerico Swain qui ne souhaitait pas nous voir partir comme cela… Il nous avait laissé le choix : rester à Noxus et à l’Institut où mourir en noxiens. Alors nous sommes partis, nous avons tout abandonné, travail, foyer, amis... Puis un assassin de renommée nous a rattrapé.

-Talon ? demanda Paladïn.

Son père acquiesça.

-Oui, Talon. Et nous avons de la chance qu’il ait reçu des ordres de Swain, sinon, allez savoir ce qu’il aurait pu nous faire… Il nous a d’abord demandé où nous comptions aller. Ne savant que répondre, je lui ai appris que nous nous dirigions vers li’Institut. Il est évident qu’il ne nous a pas cru, en disant que cette direction ressemblait étrangement à celle qui menait vers Demacia…

-Ton père a donc engagé le combat contre Talon, pour nous donner une chance de fuir, toi, Lauraënia et moi, dit calmement sa femme en lui posant sa main amicale sur la sienne. Mais ce que nous ne savions pas, c’est que Talon n’était pas seul… Il était accompagné par d’autres mercenaires sous ses ordres… En courant pour sauver la vie de mes enfants, dans cette forêt noire et sauvage… j’ai perdu Lauraënia qui était derrière moi…

Des larmes coulèrent sur sa joue.

-Je me souviens encore de ses appels … Je répondais, désespérée, en sachant que quand elle ne répondrait plus, il serait trop tard… Quand ce moment est arrivé, je me suis dissimulée derrière mes ombres…

-Je l’ai retrouvé en fuyant mon agresseur, reprit son mari. Elle avait sauvé Paladïn mais je savais que c’était trop tard pour Lauraënia…

Il y eut un silence. Jarvan conclut sur ces mots :

-Ils sont ensuite arrivés à Demacia pour demander asile à mon père. Et comme je le dis toujours, protégeons les justes. Il n’avait aucune raison de les renvoyer là-bas, d’autant qu’ils nous ont beaucoup aidé, par la suite.

Lauraënia était restée silencieuse. Quand ils eurent tous terminé, elle s’exprima enfin :

-Alors… vous ne m’arrêtez pas ?

-Non, Lauraënia, non… s’exclama sa mère en se levant.

Elle recula la chaise de sa fille et se mit à genoux devant elle.

-J’espère seulement que tu pourras un jour me pardonner pour ne pas avoir réussi à te ramener… la supplia-t-elle en lui prenant les mains et en pleurant sur ses genoux.

La jeune femme resta silencieuse.

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