Que justice soit faite...

Chapitre 16 : Le calme après la tempête

5348 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 11/09/2019 10:04

Aparté : N'hésitez pas à commenter ! Votre avis compte énormément pour moi, qu'il soit positif comme négatif.




Endormie, le vent soufflant légèrement sur sa peau, le bruit des feuilles le berçant, Cripi se sentait enfin au calme. Presque autant que dans son village natal. Une subtile sensation de chaleur le recouvrait, juste assez pour lui faire oublier les frissons de l'air froid venant des montagnes Freljordienne proche de lui. Il pouvait entendre les herbes se mouvoir sous le vent. Une légère odeur de bois, mélangé aux fleurs et herbes, lui caressait l'esprit. Dans son sommeil, lui revient des flash de sa dernière bataille, des bribes de son passé lui venait. Il se remémora ce moment passé avec Ahri dans ce magnifique champ, cela le rendait heureux. Il se promit de s'asseoir à nouveau en sa compagnie sous le vieux cerisier en fleur. Il culpabilisa de l'avoir laissé seul dans la forêt, de s'être effondré sans la prévenir. Peut-être qu'elle a eu des ennuis, se dit-il. Le guerrier décida d'écourter sa nuit afin de s'assurer que ses amies aillent bien.


Il ouvrit doucement ses yeux. Ce dessinait devant lui non pas la clairière l'ayant accueilli, mais une immense salle noire. Le guerrier soupira, cela n'avait pas d'autre sens qu'une longue discussion avec le dieu qu'il enfermait. Sans attendre, Kaminari lui apparut sous une forme bien étrange. C'était la première fois qu'il pouvait voir le dieu sous sa véritable apparence. Il était un peu plus grand que Cripi. Il était habillé d'une magnifique armure faite d'or, de rubis et d'un acier, dès plus brillant. Malgré les matériaux, sa forme n'était clairement pas faite pour l'apparat. Son plastron prenait la forme de son torse, dont de légers reliefs souligné sa musculature développée. Ses épaulières représentaient deux animaux. Celle de droite présentait la partie supérieure de la tête d'un aigle, elle était faite dans un acier des plus pure afin de rendre honneur à cet animal majestueux. L'autre représentait le haut du crâne d'un dragon, au regard féroce. Il était fait d'or, deux cornes sculptées dans du rubis prenait humblement place sur son crâne. L'or servant d'écailles au puissant reptile était un avertissement pour les effrontés. Une cape faite avec la fourrure d'un ancien animal habillait son dos. Quatre morceaux de cuire, issues du même animale que la cape, recouverte d'un tissu rouge brodé de motif doré, venait protéger ses hanches. Un bas ample, confectionné à partir de tissus nobles, d'un noir légèrement rougeâtre, venait s'engouffrer dans deux chaussures montantes, fabriqué dans le même cuire foncé que son armure. Le visage du dieu était caché derrière un masque en ivoire. Y était représenté le visage d'une femme. Un bandeau rouge venait recouvrir ses yeux, aidant aussi au maintien du masque. 

Cripi lui faisait face, intrigué par la prestance qui se dégageait du dieu. Ce dernier se rapprochait lentement. Il dit alors :


"- J'ai vu… Grâce à la lance, j'ai vu le destin tragique dont ma sœur a été victime… Battus à la déloyale, seul contre une immense armé. Elle qui n'avait ni royaume ni partisans pour l'aider. Voilà où la mener sa soif de combattre. Ses pouvoirs auraient largement suffi si ce chien n'avait pas en sa possession le bouclier… Je la revois terrasser les troupes une par une, les ensevelissant sous la roche, se protégeant des murs de flèche derrière des montagnes. Comment une femme pliant la terre à sa volonté a t'elle pu perdre te demande tu ? Ce traître d'Aaron connaissait l'unique point faible de ma défunte sœur : son héroïsme. Jamais elle n'aurait laissé des enfants mourir… Ce descendant de putain avait amené des enfants sur le champ de bataille. Tout était innocent. Il les avait enchaînés à ses plus forts guerriers et à lui-même. Ainsi, elle ne pouvait simplement les écraser sous le poids de montagne… "


Il marqua une pause. Cripi put apercevoir quelques larmes tomber sous le masque du dieu. Il reprit :


"- Tu vois, ainsi, elle ne pût livrer son plus grand combat. À chacun de ses coups, elle devait éviter les jeunes enfants. Elle se fit facilement tuer, mais au moins elle est morte en respectant ses principes… Les légendes que l'on raconte sur nous, sur "l'âge sombre des dieux"... Tout cela est faux ! Nous arrivions à vivre avec les humains ! Je leur ai inculqué la justice, l'honneur ! Voilà comment nous sommes remercié ? Par des traîtrises immondes ? Les mortels n'écoutent que leurs cupidités, rares sont ceux à agir pour le bien commun ! Si seulement… 

- Et Ahri ? Ildri ? Elles aussi te semblent être des traîtresses ? D'immondes créateurs ? Ce sont elles qui m'aident, qui t'aide ! Moi-même, je ne me sers pas de toi pour accomplir mes propres désirs. Nous ne sommes pas de bon contre exemple ?

- Si seulement tu me laissais plus de pouvoir. Nous pourrions faire de grandes choses ! Tu as l'âme d'un juste, tu es le partenaire idéal ! Alors fais moi confiance !

- Tu ne réponds pas à ma question... "


Cripi se réveilla brusquement. L'aube venait à peine de se lever, baignant le ciel immaculé de nuage dans un dégradé allant d'un bleu profond à un orange rougeâtre apaisant. Lorsqu'il ouvrit les yeux, le visage d'Ahri était près du sien. Ils se fixèrent ainsi quelques secondes pendant lesquelles ils rougirent. La renarde lui posa un tissu humide sur le front, recouvrant totalement son visage, puis se redressa en riant. Cripi, vexé, retira lentement le tissu. Il remarqua que la cape servant habituellement à cacher Ahri était sur ses genoux. Il l'a pris dans sa main ganté, la fixa, puis, voulant remercier la renarde pour toute l'aide qu'elle lui donnait, se leva. Cela lui fut difficile, des courbatures lui cinglant es jambes. Utiliser la force de deux armes divines semble plus dangereux qu'il ne pensait. Il manqua de tomber à terre. C'est encore une fois la vastaya qui vient l'épauler. Ne sachant pas comment la remercier pour tous ses efforts, un simple merci sortit de sa bouche. Ahri lui répondit par un grand sourire. Cela gêna le guerrier qui baissa la tête. Ahri aida donc son ami à s'asseoir près d'un feu. Elle s'assit aux côtés de Cripi et posa sa tête sur son épaule. Elle plaça ses queues sur leurs jambes, afin de les réchauffer. Cripi rougit, encore. Il plaça la cape autour d'eux, protégeant du froid mordant de l'aube leurs dos. En face d'eux, Ildri dormait calmement. La vastaya lui avait bandé ses blessures et avait utilisée le peu de sort de soin qu'elle connaissait pour l'aider à guérir.


Ils étaient tous deux assis au milieu de la clairière, loin des dangers de la veille. Le soleil se lever lentement, dévoilant un magnifique spectacle aux deux Ioniens. Cela leur remémora ce moment passé dans les songes du guerrier. Ils ne disaient rien, profitant simplement du moment de répit que leurs accordait ce vaste monde. Cripi prit son courage à deux mains et décida de briser cet instant de tranquillité. Il dit à voix basse :


"- Merci pour tout ce que tu fais pour moi… Tu n'es pas obligé d'en faire autant...

- C'est vrai, je pourrais simplement partir en direction de Ionia seule…

- Ce n'est pas…

- Idiot, tu sais très bien que je ne ferai jamais ça !

- Certes, tu as promis, mais…

- C'est plus que ça… " Elle rougit ", c'est comme si c'était plus fort que moi. Je me sens lié à toi par je ne sais quelle force. Depuis ce jour où j'ai vu à travers ton âme, je ne peux pas te laisser seul.

- Ce que je veux dire, c'est que j'aimerais que tu me laisses aussi t'aider. Tu en fais beaucoup trop pour moi et j'aimerais t'épauler. 

- Tu le fais déjà en ce moment même… "


Elle se blottit plus fort à lui avant de le regarder dans les yeux.


"- Tu m'as donné un objectif, quelqu'un a protégé, une occasion de me racheter auprès des dieux, de tous ceux dont j'ai bu l'âme… Tu es le seul… "


Elle s'endormit avant de finir sa phrase, exténuée par les batailles et les soins. Cripi souriait bêtement face à cela. Son cœur battait fort, il ne savait pas ce qu'il lui arrivait, il ne comprenait pas ce puissant sentiment qui l'envahissait après les paroles de son amie. D'ailleurs elle était plus qu'une amie à ses yeux, mais aucun mot ne pouvait le décrire. Il se contenta de passer son bras droit sur son épaule comme pour la protéger.


Cripi resta éveillé, il repensait à sa journée mouvementé. Comment a-t-il pu perdre le contrôle à ce point ? Certes, c'est à cause de la potion, mais il doit être plus fort que de simples sortilèges sinon, comment protéger Ahri ? Et Ildri, aucun dieu ne semble habiter son arme, pourquoi ? Est-il le seul à devoir accueillir un esprit divin ? Mais dans ce cas, est il possible de s'en débarrasser ? Une cascade de doute, un tourbillon de questions, venait submerger l'esprit du ionien. Il se remettait en question, pourra-t-il vraiment retourner à Ionia ? Peut-être que son frère est déjà mort… La main d'Ahri tomba sur son bras, ce qui le sortit de ses pensées. Il posa sa main libre sur celle de son amie puis la regarda. Elle semblait si calme… Ses tourments le quittèrent à la vue d'Ahri. Apaisé, il se rendormit…


Cripi se fit réveiller en sursaut, encore, après avoir reçu une grande quantité d'eau glaciale au visage. Il se redressa instantanément et vit Ildri lui faire face. La barbare avait un air sévère, elle le fixa plusieurs secondes sans rien dire puis prît la parole :


"- Pourquoi, tu dors encore ? On lève bientôt le camp ! Allez va te laver à la rivière et pour avoir été un fainéant tu te trouveras toi-même à manger ! "


Cripi, ne comprenant vraiment ce qu'on lui reprochait, se leva et s'exécuta. Il été soulagé de voir que son amie avait repris des forces. En se dirigeant vers la source d'eau, il vit deux carcasses de poissons près du feu, ainsi que des graines de fruits. Il balaya du regard le camp et ne vit aucune trace de la renarde. Traînant un peu pour se rendre à la rivière, il reçu dans la tête un seau en bois. C'est Ildri qui l'avait sculpté dans un vieux tronc. Il posa le seau au sol, y mit son manteau ainsi que son tee-shirt, dévoilant des cicatrices dans son dos a Ildri. Elle prit en pitié le guerrier. Jamais elle ne pourrait encaisser tous les supplices qu'à subit son ami. Elle repensa au gant divin, pourquoi lui avoir greffé ? Cette arme est telle différente de la sienne ? Évidemment, il renferme un démon, mais pourquoi ? Ces armes ne sont pas censées contenir le pouvoir de dieux ? Alors que le guerrier s'éloignait, en quête de se laver, elle reprit ses activités. C'est après une vingtaine de minutes qu’elle se remémora qu'Ahri été déjà à la rivière pour se nettoyer… Comprenant la situation, elle courut sans tarder afin d'arrêter Cripi avant qu'il ne soit trop tard.


Cripi se baladait à travers la forêt, il sentait un courant d'air frais lui caresser la peau. Il prit une grande inspiration, une odeur de sous-bois envahi ses narines. Ce mélange de senteurs de mousse, d'écorces humide et d'herbe fraîche le détendit. De sa main nue, il touchait les branches qui lui bloquaient le passage, d'anciennes sensations au toucher lui revenaient. Cela devait faire si longtemps qu'il n'avait pas pris le temps de retrouver ce genre de petite chose. Une voix mélodieuse arriva à ses oreilles, ce mystérieux chant lui fit se remémorer quelques bribes de souvenirs. Souvenir d'un temps si lointain, il se rappelle le visage d'une femme le tenant dans ses bras. Cripi décida d'avancer vers cette suave mélodie. Quelques minutes suffirent pour qu'il atteigne la source des notes. Après avoir poussé deux épaisses branches, une rivière à l'eau quasiment transparente se présenta à lui. Elle était bordée de massif rocher, accompagné de plus petit caillou. Des fleurs d'un bleu azur poussaient sur les berges. Cripi pouvait sentir, en dehors de leurs parfums enivrants, de la magie s'échapper de leurs pétales. Il enleva ses chaussures et chaussettes, puis posa ses pieds nus sur le tapis de fleurs. L'herbe était douce, il pouvait sentir la fraîcheur apportée par la rivière sous la paume de ses pieds. Il posa ses chaussures dans son seau, l'abandonna sur la rive puis commença à chercher la provenance du chant. 


La douce mélodie semblait provenir de derrière un imposant rocher, il faisait au moins deux à trois fois la taille du Ionien. Poussé par la curiosité, Cripi escalada l'obstacle. La roche était lisse, polie par des siècles et des siècles. Une fois en haut, le guerrier eu une vue sur toute l'étendu de la rivière. Il n'y avait aucune trace du passage d'un humain, la nature triomphé royalement le long de l'eau. Il entendit clairement le chant, en contre bas de son perchoir. Il baissa la tête et vit Ahri dans un bassin naturel. Ce point d'eau était entouré de rocher formant une épaisse muraille contre les curieux. Cependant, ce mur n'eut pas eu raison de Cripi. La renarde avait complètement immergé son corps, seule sa tête ressortait de l'eau. T'elle une nymphe, ses chants avaient enivré le guerrier. Il la regardait chanter, cette vue lui semblait magnifique. La beauté du lieu était sublimée par la présence de la Ionienne. La magie emportée par le vent s'engouffrait dans ce bassin coupé du monde. Chaque note, chaque mouvement, rien ne manquait à Cripi. Son corps lui demandait de la rejoindre dans ce lieu idyllique, mais sa raison l'en empêchait. Il restait simplement perché sur ce rocher, se reposant, profitant de la mélodie, admirant cette femme qui lui faisait n'être d'étranges sentiments. Il remarqua les vêtements d'Ahri posé sur le haut d'un petit rocher, comprenant alors que la jeune femme était nue. Il rougit et chercha à partir. Sa conscience réussissant à prendre le dessus sur ses envies. En se relevant, il glissa sur la roche, il ne put s'empêcher de tomber. Il chuta dans le bassin. Ahri n'entendit qu'un son lourd, comme une masse tombant dans l'eau. Elle se releva en sursaut, le regard tranchant, prête au combat. Elle ne voyait que les remous du bassin. Une tâche noire se détachait des flots. Elle s'approcha doucement. Cripi se redressa brutalement, prenant une grande inspiration a la sortie de l'eau. Le Ionien avait eu beaucoup de chance de tomber dans les profondeurs du bassin. Il tomba nez à nez avec Ahri. Elle commença à rougir puis plongea son corps dans l'eau, ne laissant que sa tête de visible. Elle fixa d'abord le torse du guerrier. 

Malgré les cicatrices, elle le trouvait bien sculpté. C'était la première fois qu'elle voyait son torse-nu. Elle ne pouvait s'empêcher de fixer chaque partie de son buste. Son regard descendit peu à peu, suivant les lignes de ses pectoraux. Elle suivit lentement du regard le trait formé pas ses pectoraux amenant à son bassin, formant un "v". Son regard atteignit alors le sous-vêtement du guerrier, dévoilé par un pantalon fuyant après la chute. Elle rougit, ayant honte d'avoir était guidée par ses pulsions. Afin de cacher la profusion de sentiments qui l'envahissent, elle lui jeta un regard féroce. 


Cripi venant de retrouver ses esprits, dû affronter l’air menaçant de la vastaya. Cependant, il la voyait rougir, il pouvait lire une certaine gêne dans son regard. Il vit à plusieurs reprises le regard de la renard fixer son torse, ou bassin. Les joues du guerrier prirent une teinte rougeâtre elles aussi. L'eau étant aussi pure que la magie les entourant, il ne put s'empêcher d'admirer avec envie, et une légère honte, le corps dénudé de la Ionienne. Emplis de honte, il se cacha aussi dans l'eau. Leurs visages étaient au même niveau, ils se fixaient tous deux dans les yeux. Ils laissèrent parler leurs cœurs à travers leurs yeux, n'étant que les miroirs de leurs âmes. Ahri ne savait pas si elle devait chasser le guerrier pour avoir perturbé son intimité ou le remercier d'être présent. Cripi ne savait pas quoi faire, sa conscience lui demandait de partir, mais son corps comme son cœur lui ordonnait de rester. Ils se fixèrent un long moment, ne sachant pas quoi dire. Ahri, n'écoutant que ses envies, fit un pas en avant. Le guerrier rougit plus intensément, son cœur battait au rythme des questions qu'il se posait. Machinalement, il fit aussi un pas vers la vastaya. Ahri sentait de nouveau de vieux sentiments qu'elle avait enfouis. Son cœur battait fort, tellement fort que sa poitrine allé laisser s'échapper son cœur. 


Leurs deux corps se touchaient presque. L'eau autour d'eux ne suffisait pas à refroidir leurs corps bouillant d'envies. Ahri posa ses mains sur le torse du guerrier, elle sentait son cœur battre. Elle ressentait la chaleur de son corps, comprenant qu'ils partageaient les mêmes sentiments. Cripi posa avec hésitation ses mains sur les hanches de sa bien-aimé. Son cœur s'accéléra quand leurs peaux se touchèrent. Sa peau était douce et chaude. Ahri, agréablement surprise, posa délicatement ses mains sur les joues de son amant. Elle rapprocha son visage en fermant les yeux. Cripi fit de même, submergé par ses sentiments, il se laissa emporter par ces derniers. Alors que leurs lèvres ne demandaient qu'à se rejoindre, Ahri rouvrit les yeux. Elle vit le visage d'un homme a la peau blanchâtre, cadavérique. Un homme dont on aurait dévoré son âme, ne laissant qu'une carcasse vide de toute énergie vitale. Effrayait, elle hurla, repoussant le guerrier brutalement. Elle alla se blottir contre les parois rocheuses du bassin, les yeux vides. Un profond traumatisme avait refait surface, avec lui, de nombreux souvenirs douloureux remontèrent. La renarde était hantée par son passé. Les mémoires des personnes dont elle a assimilé l'âme la submergèrent aussitôt. Elle était torturée par sa propre vie, ainsi que celle de ses victimes. Cripi, ne sachant pas quoi faire, accourait à ses côtés. Il ne comprenait pas ce qu'il arrivait a la vastaya. Agenouillé, il essaya de lui parler. Ahri le repoussa violemment, lui hurlant de se tenir loin d'elle. Elle ajouta :


"- Je suis un monstre, ne t'approche pas ! Tu vas finir comme lui… Je ne peux aimer personnes ! Ce sentiment m'est interdit, celui que j'ai aimé est mort par ma faute ! Je ne veux pas que toi aussi… "


Elle éclata en sanglots avant de finir sa phrase. Cripi, n'écoutant pas les avertissements de son amante, l'enlaça. Il ne savait pas comment la rassurer avec des paroles, il se contenta la serrer dans ses bras, lui caressant la tête de sa main non gantée. Ahri passa ses bras autour de Cripi, continuant de pleurer. Elle implorait son pardon, demandant aux âmes qu'elle avait prise de lui pardonner. Le guerrier lui répétait que tout va bien, qu'il ne va rien lui arriver si elle est à ses côtés. Cela ne suffit pas à la rassurer.


Alerté par les cris, Ildri rejoint les deux Ioniens dans le bassin. Elle vit Ahri en pleure dans les bras du guerrier. La barbare se précipita à leurs côtés et demanda à la renarde l'origine de ses pleurs. Submergée par les émotions, elle n'arrivait pas à formuler des phrases audibles. Ildri se trouva donc vers Cripi.


"- Que c'est il passé ?

- Je ne sais pas, on allait… " Il rougit et ne dit rien par peur des représailles de la Freljordienne. " Elle a fermé les yeux puis quand elle les a réouvert elle a hurlé de peur. Je ne sais pas ce qui lui est arrivé !

- Calme toi, calme toi. J'espère que tu n'as rien fait ! "


Ahri, a bout de souffle, réussit à formuler une phrase :


"- C'est ma faute… Je ne veux pas manger ton âme aussi ! Mais… Mais ce peintre… Pourquoi je suis un monstre ? "


Elle s'écroula de fatigue dans les bras de son bien-aimé après ses mots. Cripi et Ildri restèrent bouche-bé, c'était la première fois qu'ils voyaient la renarde ainsi. Ildri demanda au guerrier d'aller allumer un feu au camp pour réchauffer Ahri. Il s'exécuta sans hésitation, attrapant au passage son seau. 


Ildri tenait Ahri dans ses bras. Elle attrapa les vêtements de la belle dormante. Avec son pouvoir elle fit aplatir une des roches du bassin. Elle y posa la renarde. Elle la sécha en l'enveloppant dans un large tissu. Tout en l'habillant, elle écoutait les murmures de la vastaya. Elle semblait parler à quelqu'un, un homme, un ancien amant, ce n'était pas claire pour Ildri. La barbare commença à avoir des doutes quant à la stabilité de son amie. Elle se remémora ce combat, leurs premières rencontres. Ce jour-là Ahri s'était déchaîné, cela glaçait encore le sang de la Freljordienne. Elle se demanda de quoi peut bien avoir peur la renarde, cela ne pouvait être de Cripi. Elle avait rapidement compris que ces deux-là partageaient des sentiments. Ildri décida d'arrêter d'y penser pour le moment, si son amie a un traumatisme elle lui en parlera d'elle-même. Une chose était sûr, elle devait garder un œil sur les deux amants. Ces deux âmes errantes s'étaient tout de même bien trouvé pensa-t-elle. Avec son pouvoir elle sculpta les roches du bassin pour en faire un escalier. Ainsi, elle put sortir aisément son amie de ce lieu faussement idyllique. Ildri traversa la forêt, Ahri dormant péniblement dans ses bras. Une fois arrivée au camp, elle vit Cripi en train de préparer un feu, il pointa son doigt vers un petit tas d'herbe puis lança un peu de foudre. Une flamme apparue, il s'empressa de rajouter des bûches. Il faisait tout cela avec une concentration pouvant sembler excessive pour cette tâche. Lorsqu'il vit les filles arriver, il se poussa afin de laisser place à sa bien-aimée. Ildri la déposa doucement près du feu. Ils s'assirent ensuite, le calme étant revenu. Cripi fixait la renarde dormir, s'assurant qu'elle aille bien. Ildri sourit légèrement en voyant cela. Elle posa sa main sur l'épaule du guerrier pour le réconforter.


"- Ne t'inquiète pas, elle va bien. Je pense qu'elle a besoin de temps. Maintenant, c'est à toi de lui prouver qu'elle peut te faire confiance. Crois-moi, si une femme aussi belle et dévouée qu'Ahri t'as choisi, tu as beaucoup de chance. Fais en sorte qu'elle ne se soit pas trompé d'âme sœur. "


Cripi pouvait entendre une once de regret dans les mots de la barbare. Il la regarda dans les yeux et lui dit :


"- Je te promet de ne pas la décevoir. Toute a l'heure, je sentais mon cœur battre fort, le temps s'était arrêté. Je n'avais jamais ressenti ça… 

- Tu viens de découvrir l'amour ! C'est sûrement le sentiment le plus puissant de ce monde. "


En entendant le mot "amour", le corps de Cripi frémit. Il pouvait enfin mettre un mot sur ce sentiment étrange. Il se sentait léger quant à l'idée qu'une femme comme Ahri puissent “l'aimer”. Il demanda alors à Ildri :


"- Tu as déjà connu l'amour ? "


Elle ne sut d'abord pas quoi répondre, surprise par la spontanéité de la question. Une certaine innocence en ressortait, elle réfléchit quelques minutes puis répondit :


"- Oui. Plus jeune, je m'étais éprise d'un homme de mon village, sûrement le plus puissant guerrier après moi. C'était un ami d'enfance, au fond de moi, je savais qu'il me plaisait. Il était grand, fort et charismatique. Il était voué à devenir un puissant guerrier.

- Comment tu lui as dit que tu l'aimais ?

- C'est une drôle d'histoire, je n'ai d'ailleurs pas fait le premier pas. Lors d'une de nos chasses, un dragon de feu nous a surpris sur son territoire. Nous avons fui le combat, nous avions à peine la majorité, on ne faisait pas le poids. Le dragon nous a poursuivis sur des kilomètres ! Par chance, nous avons pu nous cacher dans une petite cavité. Lorsqu'on nous avons cherché à sortir,nous somme tombé sur une grotte remplie de cristaux rose. Elle habitait aussi un bassin d'une eau cristalline. Nous nous y étions reposés, on profitait du calme. C'était un lieu magique. Nous avions décidé que cette grotte était comme notre cabane secrète. À force d'y passer du temps, nous nous sommes rapprochés.

- Que c'est il passé ?

- Un jour, il m'offrir une bague sculptée à l'aide des cristaux de la grotte. Il me déclara sa flamme après me l'avoir passé au doigt. Puis nous nous sommes embrassé. Cette grotte était devenue notre maison en quelques sortes. C'est d'ailleurs là-bas que nous nous sommes offerts pour la première fois…

- Comment ça ? "


Ildri rougit. Prise dans sa narration elle n'avait pas retenues ses mots. De beaux souvenirs l'envahissaient. Elle reprit :


"- Tu le découvrira bien assez tôt ! Mais pour l'instant, attend d'avoir passé plus de temps avec Ahri. Elle t'expliquera…

- Ton histoire est plutôt belle.

- Elle était belle effectivement… 

- Comment ça ?

- Cela faisait deux ans que nous partageons nos vies. Un jour, une femme magnifique s'installa au village. Elle tomba éperdument amoureuse de mon bien-aimé, ce qui semblait être réciproque. Il m'avoue ne plus éprouvé de sentiments pour moi puis il partit habiter avec cette femme… 

- Mais l'amour n'est pas le sentiment le plus fort au monde ?

- Et bien, l'amour est quelque chose d'étranges, il peut être passager, même sur de longues durées. Il peut aussi être éternel et indestructible. Tout dépend des personnes qui s'aiment et de comment elles évoluent, de leurs personnalités et de leurs vécus.

- Tu lui en veux ?

- À qui ?

- À ton ancien amant.

- Au début, oui, je haïssais cette femme. Je la portais coupable d'avoir brisé notre relation. En réalité, je me voiler la face. Ce n'est qu'avec le temps que j'ai compris et que je leur ai pardonné. Mon ancien amant et moi prenions des directions différentes. Il rêvait d'une vie calme et de fonder une famille tandis que moi, j'étais voué à devenir la protectrice de cette lance, et donc à devenir une guerrière. Aujourd'hui, je ne lui souhaite que d'être heureux…

- Je vois, au final ton histoire finit bien.

- Oui, car j'ai pris du recul…"


Les deux amis ne parlèrent plus, surveillant simplement la renarde. Ils ne savaient pas quoi faire, ils ne pouvaient pas l'aider… Le ventre de Cripi cria famine, venant détendre l'atmosphère pesante du camp. Ildri rit légèrement, surprise. Cripi avait honte, mais rit aussi. Ils décidèrent de partir chercher à manger. Ildri resta au camp pour cueillir des fruits et racines, tout en surveillant son amie. Cripi alla chasser, tout en prenant le sceau afin de ramener de l'eau.


Une demi-heure passa. Le guerrier revient avec deux lapins, son seau rempli. Il avait aussi ses poches remplies des herbes poussant sur la rive. Quand à Ildri, elle avait rassemblé plusieurs fruit rouges ainsi que des tubercules. Elle avait eu le temps d'entamer la création de grossier pillon et bol en bois qu'elle avait passé rapidement au feu pour enlever les maladies. Ils préparèrent alors un repas. Avec les herbes, Ildri créa une concoction calmant les troubles d'Ahri. Alors qu'ils profitaient de leurs récoltes, Cripi sortie sa carte de Runeterra. Étonnait de voir une carte aussi détaillée, Ildri demanda :


"- Où as tu eu une carte comme ceci ?

- Un scientifique à Piltover me l'a donné. 

- Tu cherches un chemin pour Ionia ?

- Oui, mais j'hésite… Il serait plus rapide de passer par Noxus mais…

- Mais c'est dangereux. Tu as vu comment nous a accueilli Demacia ? Si on passe par Noxus ce sera pire ! On ne nous laisserait pas la chance de faire un procès… La seule règle là-bas, c'est "Les forts vivent".

- On pourrait alors s'imposer par la force nan ? On contrôle les éléments et…

- Impossible, il y a des être bien plus fort que nous a Noxus. Au vu de nos états, on ne tiendrait pas longtemps. Au vu de vos origines, s’ils vous capturent, je ne donne pas cher de vos peaux... "


Cripi repensa à ce général Noxien qu'il avait croisé. Il est vrai que le Noxien semble vouer une haine pour son peuple. Il serait trop dangereux d'y amener Ahri… Il proposa une autre solution :


"- Et si on s'y infiltrait ?

- Impossible. Leur chef est un démon à la vision absolue. Il nous verrait arriver au moment même où l'on pénétrait sur leurs terres. Et puis Noxus doit être en alerte à cause de tes dégâts à Piltover. On nous trouverait trop facilement…

- On ne peut donc pas passer par Noxus…

- Par contre on peut prendre la direction de Freljords. Regarde, on passerait par mon village afin de se préparer. Puis on traversera les montagnes pour atteindre l'océan. Il ne nous resterait qu'à trouver quelqu'un qui nous amènerait à Ionia !

- Il fait froid chez toi nan ?

- On fera le plein de provision et de vêtements chaud a mon village. Ne t'inquiète pas.

- Tu dois avoir raison.

- Il faudra simplement éviter de passer par les grandes villes. On ne passera pas inaperçu malheureusement. Et puis il y a des tensions entre les grandes tribus, on risquerait des ennuis. On passera par les montagnes, ça sera plus dur, mais on gagnera du temps et on aura moins d’ennui.

- Ça me vas, nous partirons dès que Ahri sera réveillé. "


Ildri regarda le ciel, intrigué par la présence d'un oiseau de proie. L'oiseau faisait des ronds au-dessus d'eux. Inquiète, elle ordonna à Cripi :


"- Nan, on va partir maintenant. J'ai un mauvais pressentiment. Cet oiseau n'est pas normal. On est toujours sur les terres de Demacia, on a dû nous prendre en chasse. "


Cripi rassembla rapidement ses affaires, il plaça le reste de ses plantes dans une poche latérale de son sac. Ildri fit de même. Ils laissèrent tous leurs instruments en bois et atteignirent leur feu. Cripi porta Ahri encore endormie sur son dos avec l'aide de la barbare. Étant trop faible pour utiliser leurs pouvoirs, ils prirent la direction de Freljords à pied. Ildri se retourna une fois et vit l’oiseau partir vers l’intérieur des terres. Elle demanda à Cripi de presser le pas...

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