Crazy Criminal Partnerz

Chapitre 1 : ☠ Tag, You're It ♦

2130 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 11/09/2017 23:13

Piltover, surnommée ''La Cité du Progrès'', est le tout premier centre de recherche techmaturgique écologique de Valoran. Étant une nation côtière, ses habitants utilisent les liquides et les gaz des marais proches comme source d'énergie viable pour alimenter la ville. La connaissance est primordiale dans cette cité-état réputée pour ses nombreuses universités et académies, qu'il s'agisse du domaine des sciences, de la techmaturgie, de la médecine ou même de l'archéologie, blah-blah-blah... Piltover doit également son surnom de ''Cité du Progrès'' à son faible taux de criminalité et à sa prospérité à nulle autre pareille. Mais ça, c'était avant l'arrivée de Jinx !



Cette Jinx, c'est moi ! Mon arrivée à Piltover a fait des ravages et a complètement stoppé le progrès de cette ville terriblement ennuyeuse. Mon goût pour le chaos et la destruction m'a valu le surnom de ''Gâchette Folle'', ce monstrueux pseudonyme me collant parfaitement à la peau. Si y a bien quelque chose que je hais par-dessus tout, c'est le calme. Et c'est là la principale caractéristique de Piltover. Il était grand temps que j'en fasse mon terrain de jeu, à coups de graffitis, de feu et d'explosions ! Je m'y suis découverte un nouveau passe-temps très amusant : emmerder les autorités. En particulier deux gonzesses aussi idiotes que pathétiques, j'ai nommé Miss Chapeau et Grosses Mains ! La première, appelée Caitlyn, est la shérif de Piltover. Elle a mis ma p'tite tête à prix et souhaite que la paix règne de nouveau sur la Cité du Progrès. Quant à la seconde, elle se nomme Vi, et est une ancienne voleuse devenue limier de Piltover. Son principal objectif est de m'arrêter au plus vite, étant agacée par mon irrésistible sourire psychotique. Parce que oui, je suis folle ! Mais j'ai un mot d'excuse du toubib'.



Seulement, comme le disent régulièrement les gens chiants, ''il y a un début à tout''. Bordel ! Pour la toute première fois, Vi a réussi à m'arrêter ! Putain, ça fait des mois que je sème mon p'tit bazar à Piltover, j'suis toujours parvenue à échapper à tous ceux qui veulent ma peau, et là... arg, j'suis dégoûtée ! Contrairement à ce que doivent ressentir la plupart des criminels en cavale qui finissent par s'faire choper, je ne me sens absolument pas humiliée. C'est pas mon orgueil, ni mon égo' qui en prennent un coup. Ça me fait juste bien chier d'être emprisonnée, pour je ne sais combien de temps. Pfff, quel ennui !

« Voici ta cellule, sale cinglée ! »

La voix rauque de Vi résonne dans le couloir de la prison, alors qu'elle me jette au sol de ses bras robotiques puissants. Secouant vivement ma tête en me redressant, je me lève rapidement et me précipite vers la porte métallique de la cellule. Mais c'est trop tard, Caitlyn l'a déjà fermée à double tour. Je m'appuie aux barreaux en grognant, passant mes mains à travers en frappant l'air. Ces deux connes sont trop loin pour que je puisse les taper. Comprenant que j'les atteindrai pas, je tape du pied et leur tourne le dos en croisant mes bras, d'une mine boudeuse.

« Tss, c'est d'la triche ! »

Elles sont visiblement satisfaites de me voir dans cette situation, hors d'état de nuire, sans mes fidèles armes. Caitlyn, son fusil sur l'épaule, lance :

« Il y a un début à tout, Jinx. À partir de maintenant, Piltover va retrouver son cours paisible et redeviendra la célèbre Cité du Progrès. »

Qu'est-ce-que je vous disais ? Cette shérif est le stéréotype de la personne chiante par excellence... Elle est mortellement ennuyeuse, avec ses beaux discours sur la paix et le progrès. Et je vous parle même pas du moment où Vi a ouvert sa grande gueule :

« Quant à toi, espèce de tarée, ta place est désormais ici. J'espère qu'elle te plaira.

-J'me passerai de tes commentaires, Grosses Mains ! Je réplique avec mon éternel sourire. Tu sais mieux que moi que je réussirai à m'évader en moins de temps qu'il n'en faut pour dire ''Bang-Bang'' !

-L'espoir fait vivre... Murmure Caitlyn avec un sourire en coin et sa main droite sur la hanche, l'autre tenant fièrement son fusil. Mais ici, on préfère l'innovation à l'espoir. »

Avant qu'elles ne partent, je hurle, animée par mon enthousiasme indestructible :

« Au fait, Miss Chapeau, je pourrais avoir des craies ?

-Des craies ? Demande Caitlyn en se tournant vers moi.

-Bah alors, la shérif de Piltover est sourde ? Ouais, des craies ! Mais pas seulement des craies blanches. Des craies de toutes les couleurs !

-Non mais pour qui tu te prends au juste ? Lance Vi en tapant du poing sur les barreaux.

-Laisse... Dit Caitlyn en tenant son haut-de-forme. Tu auras tes craies, Jinx. »



Aujourd'hui, ça fait exactement une semaine que j'suis ici, seule dans cette cellule froide. Je deviens folle à cause de l'enfermement... quoique j'étais déjà bien entamée de c'côté-là. Mes deux meilleures ennemies viennent me rendre une p'tite visite pour une raison que j'ignore et dont je me fiche carrément. Surprises, elles se rendent compte que je suis assise au centre de la petite pièce, toute recroquevillée, les genoux contre ma poitrine et mon front posé dessus, le visage caché par mes bras. Et tout autour de moi, cette cellule grise et terne est devenue un décor complètement multicolore et psychédélique, grâce aux craies que j'ai réclamées. Des dessins d'ours en peluche décapités se mêlent aux têtes de mort, aux étoiles et aux éclairs. Ouais, j'ai commis un acte de vandalisme dans une prison, aucune limite ! Elles vont pas être contentes, les deux pouffiasses, mais je m'en fous ! Je suis dans mon univers, coupée du reste. Et au fond de moi, je me demande si, dans ce monde ennuyeux, il existe quelqu'un comme moi, possédant une imagination sans limite, un constant désir de s'amuser, et une folie destructrice.


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En 1635, un mercenaire norvégien a fondé Gotham City, à 60 milles au nord de Metropolis. La ville est ensuite passée sous l'autorité des Britanniques. À présent, c'est une métropole riche et grouillante, et ce depuis la guerre d'indépendance des États-Unis. Seulement, les malfrats multiplient leurs crimes et délits, et la corruption se généralise. C'est dans ces conditions d'insécurité que l'asile d'Arkham fut construit, sur les collines de Gotham. L'établissement a été créé par Amadeus Arkham au début du XXème siècle, afin d'abriter tous les fous de la ville. Mais l'un d'entre eux, interné à plusieurs reprises, est rapidement devenu le maître des lieux : le Joker.



Craint de tous, le Joker est surnommé ''le Maître du Crime''. Avant de devenir ce criminel sombre et clownesque, il a chuté dans une cuve de déchets toxiques, plongeant ainsi dans la démence. Psychopathe au sens déformé et sadique de l'humour, il se sert de son intelligence au service du mal. Contrairement à ceux des autres malfaiteurs, les actes du Joker ne sont pas motivés par l'argent ou le pouvoir, mais par la seule volonté d'instaurer le chaos. Il fait le mal pour le mal, et c'est ce qui le rend complexe à cerner, surtout pour une psychiatre de l'asile d'Arkham comme moi. Ou du moins, ex-psychiatre. Mon véritable nom est Harleen Frances Quinzel. Il y a de cela environ deux ans, j'ai décidé de m'intéresser au cas particulier du Joker, étant spécialisée dans la réhabilitation des patients. J'étais loin de me douter que ma vie en serait radicalement changée. Innocente et appliquée dans mon travail, je n'aurais jamais cru que le Joker serait si intéressant et charismatique. Chacun de ses mots, de ses pensées, de ses actes sont mystérieux, si dingues et pourtant si nets. J'ai appris à mes dépends que l'amour est semblable à la folie : il ne se contrôle pas. Le Joker est l'être le plus mauvais qui soit. Et je l'aime pourtant de tout mon cœur.



Maintenant, je me fais appeler Harley Quinn. Je peux être qualifiée comme étant la moitié du Joker, sa fidèle complice, ou encore son éternel bras droit du crime. C'est lui, mon petit poussin, qui m'a créé et a fait de moi ce que je suis. Pas seulement une simple amoureuse détraquée. Mais une anti-héroïne à l'imagination sans limite et aux capacités physiques surhumaines, qu'il s'agisse de force ou d'agilité.

Habitant désormais aux côtés du Joker, je suis ses traces et apprends à faire le mal autour de moi, à commettre des actes monstrueux, et surtout à m'amuser en semant le chaos. Je développe peu à peu un certain goût étrange pour la destruction, le carnage et le meurtre. Je me ris des conséquences, tant que je peux m'éclater et être auprès du Joker.

Au début, je tuais uniquement pour lui, pour lui faire plaisir, même si au fond de moi je n'en avais pas la moindre envie... je faisais tout ça uniquement pour le voir satisfait, pour le rendre fier, pour qu'il m'aime. Mais à présent, toute cette mascarade assassine me divertit, et je ressens ce besoin constant d'être mauvaise.

Il m'arrive cependant de foncer tête baissée, en cherchant justement trop à jouer. Et il est fréquent que je sois arrêtée et placée en garde à vue.

Mais aujourd'hui, c'est différent. Mes horribles actes prenant progressivement de l'ampleur, et mes délits se transformant peu à peu en effroyables crimes, pour la toute première fois, je suis véritablement jetée derrière les barreaux du pénitencier de Blackgate, pour une durée certes indéterminée, mais sûrement plus longue qu'un petit mois.

Je suis seule... véritablement seule. Évidemment, Mr.J (c'est comme ça que le Joker est aussi fréquemment nommé), s'en est sorti. Pour tout dire, c'est moi qui ai fait diversion afin qu'il ne se fasse pas prendre. Du coup, me voici dans cette cellule aussi sombre que froide, dans cet horrible uniforme orange trop grand pour moi. Et ce que je m'ennuie. Il n'y a personne dans la cellule qui fait face à la mienne. Celles d'à côté sont fermées par des portes blindées, et non par des barreaux comme la mienne et celle d'en face, ce qui fait que je ne peux même pas communiquer avec les autres détenus. De toute manière, me parler seule ne m'a jamais vraiment dérangé, bien au contraire ! Faisant quelques étirements de gymnastique, étant incroyablement souple, je demande à un gardien qui passe par là :

« Hey beau gosse ! Dis-moi, tu peux me ramener une ou deux craies ?

-Des craies ? En quel honneur ? Demande-t-il en levant un sourcil.

-Juste histoire de pas trop me faire chier dans ce trou à rat ! 

-Tsss, la bonasse à couettes veut faire du coloriage comme un bébé... »

Sur ces mots, il s'en va, me laissant au milieu de ce silence pesant. Malgré tout, j'ai un terrible sourire en coin, et lâche un ricanement moqueur en faisant une nouvelle souplesse arrière, retombant habilement en grand écart.



Contre toute attente, le gardien est revenu quelques minutes plus tard, avec trois craies à la main : deux blanches, plus ou moins abîmées, et une rouge. Esquissant un sourire charmeur, je l'ai remercié avant de lui envoyer un baiser. Je m'assieds alors sur cette banquette dure qui me sert de lit et commence à dessiner des cartes à jouer, des maillets et des petits clowns sur le mur humide. Le temps reste très long, mais au moins je libère ma folie d'une certaine manière. Au bout de plusieurs heures à taguer ma cellule, je recule pour observer la fresque murale que j'ai réalisée. J'esquisse un immense sourire, passant une main tremblante dans mes cheveux. Je suis si fière d'être une mauvaise fille. Et dans ma tête, une question ne cesse de se poser : existe-t-il une autre gonzesse aussi dingue et méchante que moi ? M'allongeant sur le matelas en riant aux éclats, je me dis que c'est totalement impossible. 


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