Crazy Criminal Partnerz

Chapitre 2 : ☠ Far away from home ☠

1640 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 11/09/2017 23:12

« Debout, la tarée ! On a une grande nouvelle à t'annoncer. »

Toujours recroquevillée au milieu d'ma cellule, je relève ma tête en ricanant, toisant les deux bouffonnes d'un air espiègle. Je m'exclame en me levant et en tapant des mains :

« Une bonne ou une mauvaise ? Parce que, si c'est une bonne nouvelle, j'espère qu'ça concerne le menu d'la cantine ! »

Vi lève les yeux au ciel en lâchant un ''Tsss'' désespéré, alors que Caitlyn se saisit de la clef d'ma cellule, accrochée à un trousseau pendant à sa ceinture. Elle ouvre lentement la porte dans un grincement strident, et entre pour me passer les menottes dans mon dos.

« Laisse-toi faire, gamine. Dit-elle sèchement en me faisant avancer hors de la pièce.

-Putain ! Lâche-moi ! Je m'écrie en gigotant dans tous les sens pour qu'elle me laisse tranquille, remuant mes pieds et secouant ma tête de droite à gauche.

-Du calme ! Hurle Vi en prenant mon bras puissamment dans son immense poigne.

-Vous m'emmenez où, salopes ? Je demande en gueulant, me débattant comme je peux, faisant valser mes deux longues tresses bleues.

-Laisse-nous t'expliquer, tu veux ? Lance Caitlyn après avoir refermé la cellule, se plaçant face à moi, bien droite, son fusil contre son épaule. Piltover est une cité de progrès, d'innovation et de paix. Elle a longtemps été réputée pour son taux de criminalité extrêmement bas, voire inexistant. Depuis ton arrivée, le chaos est devenu le maître des lieux. C'est pourquoi nous devons nous débarrasser de toi, une bonne fois pour toutes.

-Quoi ? Vous allez m'tuer peut-être, vous qui êtes si loyales et braves ? Je lance avec un sourire confiant et une intonation moqueuse. Non seulement vous n'oseriez jamais m'buter, mais surtout... j'suis en prison maintenant ! Alors où est l'problème ?!

-Le problème, continue Vi après avoir craché au sol sous les yeux exaspérés de Caitlyn, c'est que nous savons que tu parviendras bientôt à sortir de là. 

-Merci de reconnaître mes dons naturels de fugitive ! Je lance avec un sourire narquois.

-C'est pourquoi tu vas être transférée loin, très loin d'ici, lâche Vi en esquissant un sourire en coin, tirant mon bras pour que je la suive dans les longs couloirs de la prison.

-Tu vas être envoyée dans le pénitencier le plus impénétrable de tous. Aucun détenu n'en est jamais sorti. Au moins nous serons sûres que tu ne remettras plus les pieds ici. »

Ces mots de Caitlyn, qui nous suit et dont le fusil est pointé dans mon dos, ont fait bondir la p'tite grenade qui me sert de cœur. Et merde ! Comme si ça suffisait pas d'être emprisonnée, je serai loin de mon terrain de jeu favori qu'est Piltover...

« Okay, j'suppose que j'ai pas mon mot à dire, t'façon... Je demande ensuite, après avoir baillé d'un air ennuyé : J'peux au moins savoir où c'est exactement ?

-Au pénitencier de Blackgate, à Gotham City, m'explique Miss Chapeau, avec un sourire satisfait que je ne vois pas mais que je peux sentir dans sa voix.

-Un camion est déjà là rien que pour toi et t'attend en bas du bâtiment, si tu veux tout savoir, lance Grosses Mains dans un mauvais rictus. »

Ayant cessé de me débattre, je grogne entre mes dents, comprenant que, de toute manière, j'peux pas lutter.



J'entre de force dans la camionnette noire, violemment poussée par Vi, après que Caitlyn ait retiré mes menottes pour les ré-attacher devant moi, et non plus dans mon dos. J'me relève difficilement, afin de m'asseoir confortablement sur la banquette arrière, le pied gauche posé de manière désinvolte sur mon genou droit. Une fois bien assise, je fais exprès de gigoter brusquement pour faire chier Caitlyn qui attache ma ceinture de sécurité. Mais elle finit par y arriver. Tss, c'qu'elle m'énerve, j'sais pas ce qui m'a retenu de lui cracher dessus. De là où j'suis, je ne vois pas le conducteur, à cause d'une vitre teintée qui nous sépare. De toute façon, il m'a l'air ennuyeux à en mourir, il ne parle même pas ce con !

Vi claque brutalement la portière et me lance un regard de connasse, avec un sourire satisfait au coin des lèvres. Caitlyn, tenant la visière de son haut-de-forme, me toise également. Appuyant mes mains à la vitre, je hurle avec un immense sourire :

« Je reviendrai ! Ne croyez pas vous débarrasser de Jinx aussi facilement ! »

Elles ne me répondent pas, et se contentent de me tourner le dos et de partir, le petit poing de Caitlyn frappant joyeusement dans l'énorme main métallique de Vi. Je les regarde s'éloigner, lâchant un p'tit ricanement dément, et la fourgonnette démarre en trombe.



La route a été longue à en crever. Il a fallu traverser tout Piltover jusqu'aux côtes, afin de rejoindre le Big Bridge, l'interminable pont qui relie l'île de Valoran aux États-Unis.

De l'autre côté de cette ligne droite paraissant infinie se trouve Gotham City. Je me dis d'abord qu'il me sera facile de retourner à Piltover, puisque seul un pont sépare les deux villes. Mais je constate en regardant au dehors à quel point le Big Bridge est vigoureusement surveillé par de nombreuses troupes. Il faut dire que Valoran n’apparaît sur aucune carte et est une sorte d'île protégée, dont les habitants sont tous... particuliers (pas autant que moi, bien sûr !). C'est la raison pour laquelle il est aussi difficile d'y accéder.

Au bout d'une bonne heure, la camionnette a entièrement franchi le pont et pénètre dans la ville grouillante qu'est Gotham City. Le ciel ensoleillé de Piltover a laissé place à une intense nuit noire. Avec curiosité, je colle mon nez et mes mains menottées à la vitre froide, contemplant le paysage avec un grand sourire, mordillant ma lèvre sous l'excitation. Les gratte-ciels sont démesurément hauts, et les lumières des panneaux d'affichages éclairent la ville toute entière, sans quoi elle serait plongée dans l'obscurité la plus totale.

Ma joie est soudainement redescendue lorsque nous avons quitté le centre-ville mouvementé pour nous rapprocher dangereusement des lieux isolés où se situe l'imposant pénitencier de Blackgate. Il est planté dans un décor plus reculé, silencieux et lugubre. Il s'agit d'un bâtiment noir, aux multiples tours massives. Personne ne semble pouvoir en sortir.



Une fois que le conducteur a garé la fourgonnette devant l'établissement, je vois arriver vers moi deux flics baraqués et lourdement armés. À ce propos, c'est un truc de dingue ce que mes armes, ou devrais-je dire ''mes jouets'', peuvent me manquer !

L'un des deux mecs ouvre ma portière, et le second empoigne brusquement mes biceps pour me faire sortir du véhicule, qui repart aussitôt je-ne-sais-où-et-je-m'en-fous.

« Alors c'est elle qui vient de Valoran ? Lance le premier en me toisant.

-Ouais. Elle s'appelle Jinx. Continue l'autre en commençant à marcher vers la prison. »

Alors que les deux hommes me traînent sans aucune difficulté, j'me débats comme je peux, en hurlant une rafale d'insultes. Bordel, même moi j'aurais jamais cru être aussi énervée et peu souriante un jour ! Ils ouvrent les lourdes portes du pénitencier et de nombreux regards se tournent vers moi. Plusieurs gardiens me dévisagent. J'me sens un peu mal à l'aise. J'aime tellement être libre comme l'air... Là, avoir les mains attachées, être dans un bâtiment aussi protégé et surveillé... c'est clairement pas pour moi ! Je ne suis pas sûre de supporter cette situation bien longtemps. Au fond de moi, je sais que je vais vite m'évader.

Après avoir pris la traditionnelle photo de nouveau détenu, en tirant fièrement la langue et en tenant une pancarte sur laquelle est inscrit ''Piltover City'' et un numéro à rallonge (sûrement mon matricule), j'ai dû enfiler un uniforme orange ample ridicule. Même moi j'ai l'air chiante maintenant, super ! Je ne suis plus moi-même, j'suis juste une prisonnière quelconque... juste comme tout le monde quoi !

Puis, j'ai de suite été conduite dans ma cellule. Elle ressemble beaucoup à celle de Piltover : grise, terne, froide, trop grande pour moi seule, mais trop petite pour laisser libre cours à mon imagination et à ma folie. Dans un élan désespéré, je m'appuie aux barreaux et lance au gardien qui m'a emmené ici et qui vient tout juste de fermer la grille à double tour :

« Hey, le poulet ! Ramène-moi des craies, s'te-plait ! »

Le gars s'arrête de marcher et se tourne vers moi avec un regard dur. Il lâche sèchement :

« Tu peux toujours aller te faire foutre. »

À peine sa phrase achevée, le mec tourne les talons et continue sa route, faisant tourner le trousseau de clefs autour de son doigt. Quel enculé... Je m'assois mollement à genoux, mes longues tresses traînant sur le sol humide. Je regarde mes mains tremblantes, sur lesquelles je suis appuyée. Je frappe soudain mon poing par terre en hurlant un ''Putain'' retentissant dans tout le couloir. La tête baissée, ma mèche faisant de l'ombre à mes yeux roses, je fais un truc que je n'ai plus fait depuis très longtemps : j'ai versé une larme pleine de rage.


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