Life is Strange : Le Gardien du Temps

Chapitre 1 : Solitude

1405 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/11/2016 23:14

Le vent soufflait fort et l'orage grondait.

Je regardai autour de moi avec une horrible sensation de déjà-vu.

 

« Oh non pitié pas encore...pitié faites que ça ne soit pas le phare ». Mais malgré mes supplications j'y étais. Au phare.

 La tornade se déchainait plus forte que jamais, les éclairs zébraient le ciel, vrombissant dans mes tympans. Les éléments semblaient me hurler leurs reproches.

 

J'étais là, debout, impuissante devant le drame qui se déroulait devant mes yeux, encore une fois. Je m'approchai du banc, glacé par le froid, essayant de trouver une explication logique à tout ceci quand j'entendis un craquement derrière moi.

Je me retournai, la peur au ventre, sachant malgré moi ce que j'y trouverai. Et je la vis.

 

Chloe. Ma meilleure amie. Peut-être la seule que j'ai jamais eue.

Celle-ci se tenait le ventre, pliée en deux, mortellement blessée par Nathan Prescott.

 

Elle leva son regard plein de désespoir vers moi : « Tout est de ta faute Max. Pourquoi est ce que tu m'as fait ça ? »

 

Les mots semblaient coincés dans ma gorge, emprisonnés par ma culpabilité : « Je suis tellement désolé Chloe, je ne voulais pas... »

 

« Ah ouais ? Bah pas autant que moi qui suis morte dans les toilettes de ce putain de lycée. Comment tu as pu laisser Nathan me tuer ? Tu aurais pu me sauver, tu aurais du me sauver ! », me cracha-t-elle au visage.

Et avant que puisse dire quoique ce soit d'autre, elle se jeta sur moi.

 

Je me réveillai en hurlant, le cœur battant à toute vitesse, transpirant de peur.

« C'était un cauchemar Max, juste un cauchemar. Juste un de plus... »

Je tentai de me calmer. En vain. Je me trouvais toujours dans ma chambre, à   1 h 12 du matin en panique et en pleur.

Depuis la mort de Chloe, j'étais coincée dans le même schéma tous les jours : Je me levais tant bien que mal le matin, plus par habitude que par envie et je vaquais à mes occupations sans être vraiment présente. Le soir je n'arrivais pas à trouver le sommeil, trop crispée, les nerfs à vifs, je n'essayais même plus de m'endormir. Le sommeil était devenu mon ennemi. Implacable, il finissait toujours par se jeter sur moi, pour réanimer ma culpabilité. Le repos procuré par le sommeil me fuyait, tandis que mes cauchemars m'attendaient tels des monstres affamés tapis dans l'ombre.

 

Les vibrations de mon téléphone finirent par interrompre le flux interminable de mes pensées. J'avais reçu un nouveau message. J'ouvris ce dernier sans même regarder qui en était l'expéditeur :

 

« Hey Max, je sais que tu ne regardes pas trop ton téléphone ces derniers temps, mais je voulais te dire que suis là pour toi si tu as besoin de quoique ce soit »

 

Encore un message de Warren, il m'en avait envoyé quelques uns depuis les funérailles de Chloe. Comme à tous les autres je n'y ai jamais répondu.

Je décidai d'y répondre cette fois-ci, Warren avait été très prévenant après tout. Personne, ou presque, n'avait compris la raison de mon chagrin. Après tout, ils ne connaissaient pas ma relation avec Chloe. Personne ne saurait jamais à quel point j'avais pu être heureuse avec Chloe lors de nos retrouvailles.

Pour eux je ne devais qu'être traumatisée par le meurtre d'une fille que je ne connaissais même pas mais qui s'était déroulé sous mes yeux. Si ils savaient...Mais non, ils ne sauraient jamais.

Devant leurs regards insistants j'avais fini par me résoudre à leur dire que Chloe et moi avions été amies avant mon départ par Seattle.

Kate et Warren avaient veillé sur moi. Ils avaient vraiment essayé de m'aider. Vraiment. Mais malgré toute leur aide, je n'allais pas mieux. Mes amis avaient finis par comprendre que j'avais avait besoin d'être un peu seule.

 

« Merci Warren ». C'est un peu court, mais je ne me sentais pas la force d'ajouter autre chose que ces pauvres mots pathétiques. « Tu mérites vraiment mieux comme amie » murmurais-je à voix basse

 

Toc toc toc

 

« Mince, j'ai du réveiller quelqu'un ». J'ouvris la porte et découvris sans surprise que c'était Kate.

 

« Salut Max » me dit-elle avec chaleur.

 

« Salut Kate » répondis-je la voix quelque peu éraillée. J'étais surprise de ne pas être complétement aphone à force de pleurer et de hurler chaque soir.

 

« J'ai cru t'entendre crier cette nuit, me dit-elle calmement. Est ce que ca va ? Enfin je veux dire, je peux faire quelque chose pour toi ? »

 

« Tout va bien Kate, désolé de t'avoir réveillée ».

 

« Oh non pas du tout, me dit-elle précipitamment, bien que sa chevelure et ses cernes témoignaient du contraire. Tu veux un peu de compagnie ? »

 

« Je...je pense que je vais sortir quelques instants. J'ai besoin de me rafraichir les idées. »

 

« Tu veux que je t'accompagne ? »

Je ne savais pas comment lui dire que je préférais être seule. Avant même que j'ouvris la bouche, cherchant quelque chose à répondre, elle me dit :

 

« Si tu as besoin d'être un peu seule, je comprendrais »

 

« Hum, oui merci Kate. »

 

« Pas de soucis je comprends » me rassura-t-elle avec un mince sourire. Je compris aussitôt qu'elle était un peu déçue.

Elle referma doucement la porte et s'en alla.

 

La sollicitude de Kate était d'autant plus touchante que dans cette réalité, ou ce passé, nous n'étions pas vraiment proche. L'affaire de la vidéo postée sur le net où l'on voyait Kate embrasserde nombreux garçons avait rapidement été éclipsée par l'arrestation de Mr. Jefferson et de Nathan, tout deux mis en causes pour divers crimes.

Les élèves de Blackwell avaient compris le destin qui avait été réservé à Kate à cause de ces deux psychopathes. Les moqueries et le harcèlement s'étaient rapidement arrêtés quand ils avaient compris que cela aurait pu arriver à l'un d'entre eux, du moins chez les filles.

Déchirée par la mort de Chloe, je n'avais pas été très présente pour Kate.

« Décidemment Max il semblerait que tu sois vraiment nulle pour aider les gens qui se soucient de toi. » Mais je ne pouvais rien y faire pour le moment.

Je me levai et décidai d'aller me promener quelques instants, malgré le renforcement de sécurité dans le campus. Je ne pouvais à me résoudre à rester dans ma chambre. Une atmosphère malsaine s'y dégageait, je ne voulais pas rester une minute de plus dans cet endroit.

 

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