L'amour au-delà de la haine

Chapitre 19 : L'interview du siècle

11810 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 28/09/2022 22:57

Chapitre XIX : L’interview du siècle

 

Nos investigations sur Crâne Rouge se poursuivent, et pour le moment, elles restent infructueuses. Et pendant ce temps, nous sommes en pleine tourmente médiatique avec des tonnes de messages qui se déversent sur ma relation avec Tony, celle que je suis supposé avoir vécu avec Bucky. Mais le pire c’est qu’il y a des rumeurs, récentes, qui court selon lesquelles j’aurais eu une relation avec le père de Tony, Howard, et qu’en revenant aux temps modernes j’aurais reporté ça sur Tony… Toutes ces fausses informations sont écœurantes et je ne comprends pas pourquoi les gens se sentent obligés de raconter des choses aussi horribles. Aussi, j’ai vraiment espoir que l’interview que nous aurons ce soir permettra de rétablir la vérité et ne pas empirer les choses. Ceci-dit, je ne vois guère comment cela peut être pire.

Afin d’être prêt pour ce soir, tout le monde m’a fait des briefings pour que je sois opérationnel. Natasha m’a conseillé de prendre le temps de répondre, et de ne surtout pas paniquer ou bafouiller. Car j’aurais l’air suspect et cela se retournerait contre moi. Quant à Tony, il m’indique qu’il va sélectionner les questions avant l’interview pour exclure celle auxquelles nous ne repondérons pas. Cela évitera les moments de malaise. Quant à Sam, il m’a simplement dit qu’il prendrait des pop-corn pour savourer ce moment.

 

L’heure approchant, nous grimpons dans l’une des voitures de luxe de Tony pour nous rendre chez Giovanni. Tony ayant estimé que nous devions porter de nouveaux costumes devant les caméras, nous y sommes passés il y a trois jours pour que les vêtements soient prêts avant ce soir. Aussi, on se rend chez le couturier pour nous vêtir. Lorsqu’on arrive, et comme toujours, Giovanni s’avance vers nous dans une tenue d’un rose flamboyant avec deux coupes de champagne dans les mains.

-      Mes chéris ! Vous êtes sublime !

On attrape les verres et on le salue à notre tour. Comme toujours, il fait le tour de Tony en passant sa main sur sa taille et en le dévorant des yeux.

-      Oh mon cher, tu es si beau. J’ai hâte de te voir dans le costume que j’ai confectionné. Tu seras divin !

Il prononce ces mots comme s’il était en train d’avoir un orgasme. Puis, il se retourne vers moi, et me tourne autours comme une mouche autour d’un bout de viande. Mais, au moins, il n’ose pas me toucher.

-      Vous serez magnifique ! S’exclame Giovanni. Je vous ai prévu une tenue assortie. Vous allez être resplendissant !

On suit le styliste jusqu’au showroom dans lequel il nous désigne les cabines dans lequel nous attendent nos tenues. Toutefois, les rideaux sont fermés et il nous annonce que nous allons aller les enfiler, et on sortira en même temps pour découvrir l’effet que la tenue aura sur nous et sur notre conjoint.

-      C’est un peu comme pour un mariage, on ne doit pas voir la mariée avant le grand jour ! Là c’est pareil mes petits chéris !

Je file en cabine en compagnie de l’un des couturiers de Giovanni qui m’aide à enfiler le costume sans qu’il n’y ait aucun miroir. L’artiste est quant à lui en compagnie de mon ingénieur. Lorsque j’entre, je découvre mon costume installé sur un mannequin. Il s’agit d’un costume bleue marine avec des coutures blanches sur les bords. La chemise était d’un blanc immaculé, ornée d’une cravate de la même couleur que le costume. Je l’enfile avec l’aide du courtier, puis nous attendons le feu vert du créateur pour sortir de là. Et au bout de quelques minutes qui me parurent une éternité, il nous invita à sortir.

Je pousse le rideau, et je retourne dans le showroom pour découvrir Tony qui sort en même temps que moi. Lorsque je pose mes yeux sur lui, je ne peux m’empêcher d’admirer sa beauté. Vêtu d’un costume identique au mien, mais aux couleurs inversées, je reste bouche-bée devant sa prestance. Le costume est donc entièrement blanc, mais avec les bordures bleues marines. Une chemise bleue marine et une cravate blanche. Avec sa peau dorée par le soleil, son sourire charmeur et son petit regard d’aguicheur, je suis abasourdi par sa beauté.

-      Ferme la bouche, dit-il en s’approchant de moi et en posant sa main sur mon visage.

Mon cœur bat la chamade, et je déglutis bêtement avant de bafouiller :

-      Tu es…magnifique.

-      Tes costumes font leur effet, s’exclame Tony à l’intention de Giovanni.

-      Évidemment, vous êtes assortis ! Vous êtes des opposés, et pourtant vous êtes les mêmes ! Vous êtes si beau tous les deux ! J’en suis si ému ! Commente-t-il en joignant ses mains comme pour une prière.

-      Grâce à toi, on va faire sensation ce soir.

-      Oh Chéri, fit Giovanni en posant sa main sur le torse de Tony, même avec un sac poubelle tu ferais sensation.

-      Pour une fois, je partage son avis. Acquiesce-je.

-      Je sais, mais fallait bien faire quelque chose pour lui. Dit-il en me désignant.

-      C’est sûr qu’il est beau, s’exclame Giovanni en me fixant, mais trop lisse comparé à toi.

-      Je suis supposé dire merci ?

-      Au moins, il te trouve beau. Se moque Tony.

-      En même temps, faudrait être difficile pour ne pas trouver Captain America… hot. Fit-il en se ventilant.

-      Je croyais que j’étais trop… Lisse ?

-      Lisse ne veut pas dire moche. Mais si je pouvais te donner un look un peu débraillé, tu serais… hum.

Giovanni se mord la lèvre sans doute est-il en train de fantasmer sur moi. Je pousse un soupire, mais je ne réplique rien. Cela ne servirait de toute façon à rien. Et puis Giovanni est ce qu’il est, et c’est un très bon ami de Tony. Qui a toujours su nous confectionner des tenues adaptées à notre personnalité, et surtout qui sublime toujours mon amant. Aussi, je peux lui pardonner son tempérament excentrique.

 

Puis, l’heure approchant, nous remontons dans la belle voiture de Tony en direction du studio. Plus nous approchons du lieu de rendez-vous, et plus je sens l’angoisse monter en moi. Je n’ai jamais aimé ce genre d’exercice. Si on me qualifie souvent de bon orateur, j’ai conscience que la presse et surtout ce type d’émission à tendance à déformer les propos. Et ce soir, plus que jamais, j’aimerais que cela ne soit pas le cas. Afin de rétablir un peu de vérité. Sans doute que mon ingénieur se doute de l’agitation qui m’amine puisqu’il pose sa main sur ma cuisse avant de me dire :

-      Ça se passera bien, et au pire, cela ne va pas empirer les rumeurs. Après tout, qu’est-ce qu’il pourrait bien raconter de pire ? S’amuse-t-il.

-      C’est vrai, approuve-je sans rien rajouter de plus.

Je vois l’ingénieur me jeter un petit regard amusé avant de se reconcentrer sur la route. Une fois arrivé à destination, on est conduit à l’intérieur du plateau et on nous fait patienter sur le côté. On y retrouve Happy qui est sûrement déjà arrivé depuis un long moment, et il vient voir Tony pour vérifier avec lui les questions qu’ils ont sélectionnées. Ils échangent sur le déroulé de la soirée, tandis que je les écoute de façon distraite. Mon attention se porte sur tous les salariés de la production qui s’affaire pour préparer le studio. Ils courent partout en écoutant les ordres qu’aboi un vieil homme au crâne dégarni. Soudain, une jeune femme aux formes squelettiques s’approche de moi pour me proposer une retouche de maquillage, ce que je décline gentiment. Cependant, l’ingénieur accepte et me force à en faire de même. Sous prétexte que sans cela, nous aurons l’air très pâle voir malade.

 

Puis, on vient nous chercher et on nous installe sur deux fauteuils moelleux. Mon angoisse monte d’un cran lorsque j’aperçois le présentateur s’installer en face de nous. Il s’agit d’un homme d’une quarantaine d’année avec une coupe soignée et propre sur lui. Vêtu d’un costume bleu marine bien plus basique que les nôtres, il nous adresse un sourire d’une blancheur immaculé.

-      Bonjour à toutes et à tous. Bienvenu dans le Night Show pour une émission très spéciales en compagnie de Captain America et Iron Man en personne. C’est la première fois qu’ils acceptent de se livrer face à la caméra, et c’est dans notre émission qu’ils ont choisi de nous confier leurs secrets les plus intimes. Dites-moi, les amoureux, je peux vous tutoyer ?

-      Bien sûr, approuve Tony.

Quant à moi, je ne réponds rien. Je n’aime pas être tutoyé par des inconnus, mais je ne tiens pas à me faire remarquer. L’ingénieur, qui doit sentir mon angoisse prends ma main dans la sienne. Un geste qui n’échappe pas au regard du présentateur qui enchaine directement :

-      C’est attendrissant de voir un couple gay qui ose s’afficher ainsi dans les journaux. Mais, je dois vous avouer, qu’une question me taraude. Ce baiser dans le parc, c’était une façon détournée pour afficher votre homosexualité ? Ou étais-ce un accident ?

-      Ce n’était pas prémédité, se confesse Tony. Mais, en même temps, on ne cachait pas non plus notre relation. Tous les Avengers, et tous nos proches, sont au courant. Certains de nos ennemis l’étaient aussi par ailleurs. Aussi, on peut clairement dire que c’était un secret de polichinelle.

-      Oh, c’était donc un acte manqué ? S’en amuse l’animateur.

-      On peut dire ça, ose-je enfin prendre la parole.

-      Captain America, n’est-ce pas trop dur pour toi d’avoir fait un coming-out alors qu’à ton époque, le simple fait d’être homosexuel constituait un crime ? Me questionne-t-il avec un sourire en coin qu’il tente de dissimuler.

-      Je… Bafouille-je sans vraiment savoir quoi répondre à ce genre de question.

Il est vrai que cela m’a perturbé au départ, mais j’avoue que je me suis laissé rapidement prendre par mes sentiments à tel point que cette question n’est qu’anecdotique. L’amour que nous nous sommes portés l’un à l’autre, dès le démarrage, a été plus fort que tout. Plus fort que les préjugés que j’avais à l’époque.

-      On n’est plus en mille neuf cent quarante, s’exclame Tony le sourire en coin. L’homosexualité n’est plus un crime depuis des décennies.

-      Tu as toujours su que tu étais gay ? Continue de me questionner le présentateur.

-      Non, je n’ai jamais été attiré par un homme avant de connaître Tony. Me confie-je.

Je sais que je me dois de dire la vérité. Si je mens, cela se retournera contre moi, et les gens vont continuer de raconter des histoires glauques à mon sujet et m’inventer des relations tordues. Et puis dire que je n’ai jamais été attiré par un homme avant Tony peut mettre fin à toutes ces rumeurs insensées.

-      Intéressant, on te prête pourtant des relations avec ton ancien ami d’enfance, devenu entre-temps, le soldat de l’hiver : Bucky Barnes. Cette histoire ne serait donc qu’une rumeur ? Entame-t-il directement.

-      Oui, Bucky est comme un frère pour moi. Je ne comprends pas d’où ça sort, et surtout… C’est complètement contre-nature pour moi de penser ça ! Proteste-je avec véhémence, mais tout de même soulagé que le sujet soit abordé ce qui me permets de l’éclaircir.

-      Je vois, ce sujet semble te toucher.

-      Cela ne vous toucherait pas que l’on raconte ce genre de chose sur vous ? Lui renvoyé-je la question.

-      Sans doute que si. Et toi, Tony, si je peux t’appeler par ton prénom, cela fait-il longtemps que tu sais que tu es homosexuel ? J’avoue avoir été presque plus surpris d’apprendre cela de toi, que du Captain, tant on t’a connu avec de très belles femmes.

-      Cela fait longtemps que j’ai aussi connu de très beaux hommes, plaisante Tony avec aisance. C’est juste que je me suis moins affiché avec eux.

-      Et comment êtes-vous tombés amoureux tous les deux ? J’imagine que frôler la mort tous les jours doit rapprocher, mais quel fut le déclic ?

Je resserre mon étreinte autours de la main de mon amant. Je n’aime pas divulguer ma vie privée devant tout le monde. J’ai simplement envie de lui répondre que cela ne le regarde pas. Cependant, nous sommes venus ici afin de dissiper des malentendus, et eux, souhaitent faire de l’audience. Faut donc jouer un peu le jeu.

-      Autour d’un café, comme toute histoire faite pour durer. Explique Stark.

-      Nous avions pris l’habitude de prendre un café ensemble tous les jours, et à force de parler, nous nous sommes rapprochés. Dis-je sans vouloir en exposer plus que cela.

-      Et quand étais-ce ?

-      Oh, c’était il y a plusieurs années. A vrai dire, nous n’avons pas compté, car notre relation à connue des hauts et des bas, et nous nous séparés à plusieurs reprises. Lâche spontanément Tony avec un brin de nostalgie.

-      Comme il y a deux ans ? Nous demande-t-il sournoisement. Votre séparation aurait-elle un lien avec le soldat de l’hiver ?

Cette question me crispe. Car oui, cela a un lien avec Bucky. Mais pas du tout celui que les gens s’imaginent. Et si on répond étrangement, cela ne fera qu’alimenter les ragots. Mais heureusement pour moi, c’est Tony qui reprend la parole avec naturel :

-      Oui, et non. Nous étions en profonds désaccord sur l’application des accords de Sokovie, et l’attentat duquel a été injustement accusé le Sergent Barnes a mis le feu aux poudres entre nous. Mais, si votre question était de savoir si Steve m’a quitté pour aller vivre une idylle avec lui, vous vous fourvoyer complétement.

-      Et puis, nous nous étions déjà séparé quelques temps avant les accords de Sokovie, et cela n’a fait qu’amplifier l’absence de dialogue possible entre nous.

-      Quel était donc le motif de cette rupture si ce n’est pas le sergent Barnes ou les accords de Sokovie ? Nous demande-t-il avec curiosité.

-      Cela reste de l’ordre du privé, le recadre Tony avec un sourire polis.

-      Je vois, vous ne me direz pas pourquoi vous vous étiez séparé ? Tente-t-il à nouveau sa chance.

-      Non. Confirme Tony sans en dire plus.

-      Tu es dur en affaire, plaisante-t-il. Bon Tony, dites-moi, qu’est-ce qu’y t’as fait craquer chez lui ? Serait-ce ses beaux yeux bleus ou peut-être le fait qu’il ait le plus beau cul de l’Amérique ? Plaisante le présentateur.

-      Incontestablement son cul. Renchéri Tony.

Mort de honte, je m’enfonce dans mon fauteuil. Je n’aime guère ce genre de blague en privée, alors à la télévision devant une grande majorité d’américains curieux…

-      Et toi, Captain ? Qu’est-ce qu’y te fait craquer chez Tony ?

-      Je… tout… Tout chez lui me plait.

-      Oh, et plus précisément ? Me pousse-t-il pour obtenir une réponse qui ferait sans doute le buzz.

-      Que pouvait-il répondre d’autre que tout en même temps ? Tu m’as vue ? Je suis beau, intelligent et riche. Plaisante le milliardaire.

-      C’est pas faux, rit à son tour l’animateur. Et, à contrario, quel est le pire défaut de l’autre ?

-      Un défaut de Steve ? Je dois choisir par ordre alphabétique ou par pénibilité ? Plaisante Tony.

-      Pénibilité, assurément. Confirme le présentateur.

-      Je dirais, dit-il avant de me jeter un petit regard aguicheur, sa jalousie. Il a tendance à être assez jaloux.

-      Oh, j’aurais plutôt imaginé que tu serais le jaloux du couple. Déclare-t-il à l’intention de mon amant.

-      C’est vrai que j’ai un tempérament plus passionné, mais Steve n’est pas en reste contrairement à ce que son image d’enfant sage laisse présager.

-      Et toi, Captain, quel est le pire défaut que tu lui trouves ?

-      Son côté séducteur, ose-je.

-      Évidemment ! Rit le présentateur. Tu es donc effectivement un jaloux !

-      Je ne dirais pas jaloux, mais Tony est naturellementPlaisant avec autrui et cela peut être interprété comme de la drague parfois.

-      Mais ce n’en est jamais. Assure l’ingénieur avec un petit sourire tout en caressant ma main.

-      Malgré ces petits désaccords, vous avez l’air proche aujourd’hui. Comme ce sont passé vos retrouvailles après les accords de Sokovie ? Vous étiez séparés, et maintenant vous êtes en couple. Ont-elles été tout de suite chaleureuse ?

-      Pas vraiment, au début c’était plutôt glacial. Explique Tony. A tel point que j’ai songé à quitter les Avengers.

-      Vraiment ? Je n’aurais jamais cru cela possible ! Les Avengers sans Iron Man ?

-      On aurait jamais pensé que les Avengers puissent exister sans Captain America, et pourtant, cela a été le cas pendant deux ans. Souligne Tony.

-      Ces deux années de séparation n’ont pas été trop dur à vivre ? Nous questionne-t-il.

-      Un enfer. Répondis-je du tac au tac.

-      Oh, j’ai pourtant ouï-dire que tu étais en couple avec une femme pendant ces deux années. Est-ce aussi une rumeur infondée ?

-      Non, c’était le cas. Mais, Tony m’a tout de même beaucoup manqué pendant cette période, avoue-je.

-      Votre relation avec cette femme était ce que l’on peut qualifier de relation pansement ? Me demande-t-il.

Contrarié, je ne sais que répondre. Il est vrai que ma relation avec Sharon m’a apporté du réconfort et de la distraction lorsque j’en avais besoin. Elle m’a permis de tenir le coup après toutes les épreuves que nous avons traversés lors des accords de Sokovie. Cependant, je ne l’ai jamais vraiment aimé. Pas comme j’ai aimé Tony. Ou même Peggy. Mais, cela n’empêche pas que je l’apprécie. Et que je ne veux pas lui faire plus de mal que ce que j’ai déjà fait. Et je ne tiens pas à dire devant l’Amérique entière que je ne l’aimais pas et qu’elle n’a été qu’une distraction. Car ce n’est pas tout à fait la réalité, et j’étais bien et heureux avec elle. Simplement, nous avions une relation douce et toute en facilité. Mais sans passion.

-      Encore une question qui restera sans réponse, s’exclame Tony pour venir à mon secours. Après tout, on n’est pas venu là pour parler de nos ex.

-      Effectivement, mais d’après ce que j’ai entendu, Captain America l’aurait quitté dès votre soirée de retrouvailles, est-ce la vérité ?

-      Vous êtes bien renseigné, commente Tony. Dès que l’on s’est revu, c’était une évidence.

Je ne dis rien, mais je ne peux m’empêcher d’être surpris par le mensonge sortit par Tony avec tant de facilité. Car on ne peut pas dire que c’était si évident que ça.

-      Pourtant tu m’as dit tout à l’heure que tu voulais quitter les Avengers ?

-      J’ai dit que c’était une évidence, quand on s’est vue, mais je n’ai pas dit que cela avait été évident. Le corrige-t-il. Ces retrouvailles, après deux ans de séparation, et une profonde discorde n’a pas été simple à surmonter.

-      Je ne comprends pas quelle est la différence, cela doit être trop subtile. Explique-moi.

-      Dès que l’on s’est revu, les sentiments que nous avions enfouis pendant deux ans se sont réveillés. Mais, ce n’est pas pour autant que les disputes, et nos différents, se sont effacés. Il a fallu faire face à toutes les émotions suscitées par les retrouvailles. C’est comme si une vague avait tout soulevé, le bon, et le mauvais et que tout s’était mélangé. Explique-je.

-      Intéressant, pourquoi vous vous disputiez ? Tout le monde sur ce plateau se demande ce que peut être le sujet de dispute, quotidien, important ou pas, de deux super-héros.

-      Comme tout le monde, on se dispute pour des choses futiles. Précise Tony.

-      Comme quoi ?

Tony se tourne vers moi comme pour réfléchir à la question. Pour ma part, je n’ai guère envie d’étaler ce genre de chose. Surtout qu’en général, on se dispute pour des choses assez graves… L’alcoolisme de Tony, sa peur de l’abandon, mes mensonges, ma jalousie… En soit, on ne s’est jamais disputé pour des broutilles.

-      On n’a pas d’exemple précis en tête. Conclus-je sans lui laisser la porte ouverte à d’autres questions sur le sujet.

-      Je vois, parlons de sujet plus chaleureux, tout le monde se pose la question de savoir si vous avez déjà eu des relations sexuelles ensemble ?

-      Vous ne connaissez pas ma réputation ? Déclare Tony avec un large sourire.

Quant à moi, je suis choqué de cette question. Franchement, qui cela intéresse ?

-      Vous vous protégez durant vos rapports ?

-      Cela ne vous regarde pas, m’exclame-je furieux qu’il pose ce type de question.

-      Vous savez, les relations homosexuelles ont la réputation d’être plus risquées que les autres. Précise-t-il comme pour se défendre.

-      Je ne vous savais pas homophobe, le tacle l’ingénieur dont la patience semble commencer à atteindre sa limite.

-      Oh non non, panique le présentateur. Ce n’est pas cela, mais c’était plus donner un bon exemple aux jeunes.

-      Oui, mettons ça sur le dos des jeunes. Rétorque mon amant dont l’agacement est dissimulé derrière un sourire de facade.

-      Autre question, en profite le présentateur pour changer de sujet, envisagez-vous de vous marier ? C’est désormais possible aux États-Unis, et c’est une question sur toutes les lèvres.

Je sens la main de Tony qui serre la mienne. Ce sujet du mariage est un sujet que nous avons déjà abordé, et que l’Iron Man refuse même d’envisager. Un sujet de discorde tel que nous nous étions séparés quelques temps après que j’ai évoqué le sujet il y a quelques années de cela. Aussi, cette fois-ci, c’est moi qui prends la parole :

-      Cela ne fait pas partie de nos projets. Pour l’heure, nous sommes concentrés à arrêter Crâne Rouge et son complot.

Quant à l’ingénieur, il ne répond pas. Visiblement, quelque chose le contrarie.

-      Intéressant, mais ce n’est pas parce que vous êtes en guerre contre des terroristes que vous ne pouvez pas vous marier. Ou vous Pacser. Continue-t-il sur sa lancée.

-      On vient de vous répondre. Rétorque sèchement Tony.

-      Et, à défaut de mariage, pensez-vous fonder une famille ?

C’est la question de trop pour Tony qui se lève et m’invite d’un geste à faire de même. Sans plus de cérémonie, je m’exécute pour le suivre sous les supplications du présentateur pour que l’on revienne s’asseoir. En vain, l’ingénieur quitte le plateau d’un pas pressé que je tente de suivre toujours sans piper le moindre mot.

 

Nous regagnons le parking, et lorsque l’on grimpe dans la belle voiture du milliardaire, il démarre en trombe. Une fois que nous nous sommes éloignés du studio, je déclare :

-      Merci d’avoir fait ça pour moi.

-      C’est rien, grommelle-t-il.

-      Ce présentateur… il était assez intrusif. Commente-je.

-      Ça c’est le moins que l’on puisse dire. On lui avait interdit de parler de trois sujets : le sexe, le mariage et les enfants. Et ce bâtard parle des trois. S’énerve Tony.

-      En même temps, il voulait sûrement une interview croustillante, et on lui a donné ce qu’il voulait. Commente-je.

-      C’est pour ça que je t’avais dit que ce n’était une bonne idée. Me reproche-t-il.

-      Je ne suis pas d’accord, on a tout de même pu éclaircir certains sujets. M’exclame-je en pensant à Bucky et à son père.

-      Certes, mais encore faut-il qu’on ait eu l’air convainquant.

-      Il n’y a pas de raison. Nous avons été honnête.

-      Cela ne veut rien dire, et maintenant, tout le monde va spéculer sur notre mariage. Enfin, sur la raison pour laquelle on a refusé de répondre à cette question. Et pareil pour les enfants…

-      Ça ne me dérange pas que les gens parlent de ça.

-      Moi ça me dérange, se plaint l’ingénieur. Si on ne veut pas se marier, cela ne regarde personne.

-      C’est vrai, mais que peuvent-ils dire de mal là-dessus ?

L’ingénieur ne me réponds rien mais je peux voir ses mains se crisper autours du volant. Je décide de ne rien rajouter afin de ne pas le contrarier plus qu’il ne l’est déjà.

 

Lorsqu’on regagne notre appartement, l’ingénieur jette sa veste blanche sur le sol et défait le col de sa chemise. Toujours contrarié, il se dirige vers la cuisine dans laquelle il serre deux verres de whisky. Avant de m’installer à ses côtés, je prends soin de ranger la bouteille.

-      Franchement, pourquoi aller sur des sujets qui fâche ? Il ne pensait quand même pas que nous allions rester assis bien sagement à répondre aux questions qu’il pose !

-      Tu as quand même répondu sur les relations sexuelles, alors il a dû tenter sa chance. Avoir l’exclusivité de l’information d’un mariage gay au sein des Avengers aurait sans doute été le scoop de l’année pour lui.

-      Tu as probablement raison. Soupire l’ingénieur en buvant une gorgée.

Puis, un silence s’installe. Je m’assois à côté de lui et j’entame à mon tour la liqueur qu’il nous a servi. Je décide de ne pas en rajouter. Connaissant l’ingénieur, si je reparle du mariage, notre discussion va s’envenimer très vite. Et ce n’est pas ce que je souhaite. Surtout que pour l’heure, un mariage avec Tony est le cadet de mes soucis. Très honnêtement, je préfère que l’on continue d’avancer sereinement. Cela ne fait pas si longtemps que nous sommes de nouveau ensemble et que notre relation se porte bien. Je ne gâcherais pas tout pour rien. Pour un statut maritale qui ne m’apportera rien si ce n’est des disputes.

-      Tu veux toujours te marier ? Fini par me demander Tony en brisant le silence qui s’était peu à peu instaurer.

Je pose le verre sur la table, je me tourne vers lui et je pose ma main sur son visage.

-      Tony, je n’aspire à rien d’autre que toi. Que l’on se marie, que l’on se pacs ou que l’on reste concubin ne m’importe pas tant que l’on reste ensemble jusqu’à la fin de nos jours. Je veux passer ma vie à tes côtés que ce soit en tant que mari, que partenaire ou qu’amant. Tant que nous sommes côtes à côtés, je serais heureux.

-      Vraiment ? Me demande-t-il visiblement touché par mes propos.

-      Évidemment, je t’aime et je t’aimerais jusqu’à ce que la mort nous sépare, et même après cela, je t’aimerais encore.

-      Tu es bête, si un jour je meurs avant toi, tu auras intérêt à t’en remettre. M’ordonne-t-il avec un petit sourire.

-      Impossible, la vie sans toi n’est même pas envisageable. Ne t’avise pas de partir le premier, je te l’interdit. Lui ordonne-je à mon tour.

-      Ne dit pas de sottise. Je ferais quoi sans toi, moi ? Me dit-il en posant sa main sur la mienne.

Je rapproche mon visage du sien pour venir l’embrasser. Sincèrement, que vaut le mariage face au plaisir de d’embrasser l’homme qu’on aime ? De l’étreindre ? De lui faire l’amour toute la nuit ? Et ce jusqu’au restant de nos jours.

 

Bonus :

 

Point de vue : Sam Wilson

 

Sur le feu, je surveille le maïs qui se transforme progressivement en popcorn dans la petite casserole surmontée d’un film en aluminium. Et dès que j’entends les petits crépitements m’indiquant que le délicieux mets est prêt, je m’empresse d’attraper un saladier pour les mettre dedans.

-      C’est prêt ? Me demande une voix féminine dans mon dos.

-      Yep, confirme-je. Prête ? Ça n’ devrait pas tarder à commencer.

Avec impatience, on s’empresse de gagner le salon pour se blottir dans le canapé. On allume l’immense écran de télévision qui diffuse des spots de publicités avant que commence l’émission tant attendu. J’ai tellement hâte de voir Steve, l’air pataud, sur le plateau de télévision à essayer de se défendre de rumeurs infondées. Seulement, avec l’air coupable et paniqué qu’il risque d’aborder, cela ne fera qu’empirer les choses. Franchement, ce couple c’est vraiment du gros n’importe quoi. Mais bon, qu’est-ce que je peux lui dire de plus ? Rien que je n’ai déjà dit. Je lui ai déjà exprimé le fond de ma pensée sur Tony, mais, s’il est heureux avec lui, j’vais pas non plus m’opposer.

-      Tu penses qu’ils peuvent être heureux ensemble ? Fini-je par demander à Nat’.

-      Oui. Si Tony arrive à le pardonner réellement. Mais ces dernières semaines, ça a l’air bien parti.

-      Jusqu’à la prochaine crise de bipolarité. Souligne-je.

-      S’il se faisait soigner, ça irait sans doute mieux. Commente la veuve noire.

-      Ah dans le fonds, tu n’es pas aussi gentille que tu en as l’air ! Me moque-je gentiment.

-      Gentille c’est pas le qualificatif qu’utilise le plus ceux qui me côtoient pour me désigner, me précise la belle rousse.

-      Cap’ si. Précise-je. Il ne jure que par toi.

-      Il me fait confiance, mais il sait que je ne suis pas gentille.

Soudain, notre conversation est interrompue par le jingle de l’émission qui débute. On s’arrête de parler, et j’attrape une poignée de popcorn à pleine main que j’engloutis en quelques secondes seulement. L’émission s’ouvre sur le présentateur qui salue nos deux amis. Puis, très vite, il enchaine sur le couple.

-      Mon dieu qu’il est crispé, me moque-je.

Natasha approuve mes propos, et sans doute que l’Iron Man qui se tient à ses côtés l’a senti également puisqu’on le voit clairement lui attraper la main. Ce qui ne manque pas d’amuser l’animateur. Un présentateur qui enchaine directe avec les questions qui fâchent :

-      « C’est attendrissant de voir un couple gay qui ose s’afficher ainsi dans les journaux. Mais je dois vous avouer, qu’une question me taraude. Ce baiser dans le parc, c’était une façon détournée pour afficher votre homosexualité ? Ou étais-je un accident ? »

Vue la tête que fait Cap’ à ce moment-là, heureusement que c’est Tony qui prend la parole. Car j’imagine même pas la réponse peut crédible qu’il aurait fourni.

-      Heureusement que Tony est un habitué des médias. Comment la plantureuse rousse qui m’accompagne.

-      Ça c’est l’moins que l’on puisse dire. Approuve-je. Contrairement à Steve qui l’air d’être sur le point de faire une syncope.

-      « C’était un acte manqué ? » Demande le présentateur qui a l’air de bien s’amuser.

-      « On peut dire ça » Déclare le Captain dont on entend le son de la voix pour la première fois depuis l’émission.

-      « Captain America, n’est-ce pas trop dur pour toi d’avoir fait un coming-out alors qu’à ton époque, le simple fait d’être homosexuel constituait un crime ? »

-      Il en pose de drôles de questions. Commente-je.

-      Oui, mais pour certains, même à notre époque l’homosexualité représente un crime. S’exclame Natasha d’un air sérieux. Tout le monde n’est pas aussi ouvert d’esprit que nous.

-      Pas faux ! Approuve-je.

L’émission continue, et l’animateur entame enfin les vraies questions qui passionnent tout le monde :

-      « Intéressant, on te prête pourtant des relations avec ton ancien ami d’enfance, devenu entre-temps, le soldat de l’hiver : Bucky Barnes. Cette histoire ne serait donc qu’une rumeur ? »

-      « Oui Bucky est comme un frère pour moi. Je ne comprends pas d’où ça sort, et surtout… C’est complètement contre-nature pour moi de penser ça ! »

-      Woh, on le sent déter’. Commente-je en prenant une nouvelle poignée de popcorn.

-      En même temps, Bucky est vraiment un frère aux yeux de Steve. Il l’a toujours protégé lorsqu’ils étaient enfant.

-      Pff, Bucky est insupportable. A croire que Cap n’aime que les relous.

-      Je te signal qu’il t’aime beaucoup, se moque gentiment Nat’.

-      On d’vrait se poser des questions sur nous-même alors ! Plaisante-je.

-      Sûrement. Approuve-t-elle tout en mangeant également quelques friandises sucrées.

On écoute la suite de la conversation qui dévis sur l’orientation sexuelle de l’ingénieur qui réponds avec toujours autant de brio. Puis, le présentateur enchaine pour savoir comment a débuté leur relation.

-      « Autour d’un café comme toute histoire faite pour durer » Répond l’ingénieur.

-      J’me demande comment Steve a pu tomber amoureux d’Tony à cette époque-là. Il était une loque après que Pepper l’ait quitté, et il buvait jusqu’à plus soif.

-      Tu sais, je pense que c’est ça qui attire Steve. Il aime prendre soin des autres, et être le sauveur[1].

-      Bah là, il a du boulot. Plaisante-je. Et si on va par là, Tony aime bien être la victime.

A cette époque-là, Tony était une épave. Et très honnêtement, je trouve que son état ne s’est pas tellement amélioré de mon point de vue. Ils passent plus de temps à se déchirer qu’à s’aimer. Et je ne parviens pas à comprendre pourquoi ils s’accrochent autant l’un à l’autre. Très honnêtement, je ne comprends pas cette passion qu’ils éprouvent l’un envers l’autre. C’est un mystère absolu.

-      Mais Nat’ entre toi et moi, tu penses pas qu’y ont rien à faire ensemble ? Qu’ils passent leur temps à s’déchirer ?

-      L’amour à ses raisons que la raison ignore. Dit-elle en avant des popcorns.

-      Oh non, me joue pas ce couplet-là. On est qu’entre nous là.

-      Qu’est-ce que tu peux bien me donner en échange de mon avis ? Me questionne la plantureuse rousse avec un sourire narquois.

-      Qu’est-ce que tu veux ? Demande-je.

-      J’aimerais savoir ce que tu penses de Bucky. Ces deux dernières années, vous êtes devenus plus proches. Je me trompe ?

-      Oui ! Proteste-je immédiatement. Tu te trompes totalement !

Mais au regard que me lance la veuve noire, je peux voir qu’elle n’en croit pas un mot. Pourtant, je ne vois pas pourquoi elle dit ça. Même s’il est vrai que nous avons eu Barnes à nos côtés pendant une année avant qu’on le confie au Wakanda pour qu’il puisse penser ses blessures psychologiques, nous ne sommes pas devenus proches. Enfin, si, un peu. Je dois avouer que nous nous sommes bien moqués de Steve et de sa relation avec Sharon qui semblait cucul. Mais, de là à imaginer une histoire entre lui et moi ? Natasha se fait des films. M’enfin, même si on ne peut pas dire qu’il est moche. Et il a un certain sens de l’humour. Mais il est si… je ne sais pas. Agaçant ?

-      « Comme il a deux ans ? S’exclame le présentateur. Votre séparation aurait-elle un lien avec le soldat de l’hiver ? »

-      Oh faut qu’on écoute la réponse ! Tu me diras après.

-      Quand on parle du loup… Blanc. Commente Nat’ en me fixant avec amusement.

Puis, suite à ce petit pic, avec Nat’, on se penche vers la télévision pour observer les réactions de notre Captain. Et comme on pouvait s’y attendre, il se fige ce qui lui donne tout de suite un air coupable. Encore une fois, heureusement pour lui, c’est l’ingénieur qui reprend la parole :

-      « Oui et non. Nous étions en profonds désaccord sur l’application des accords de Sokovie, et l’attentat duquel a été injustement accusé le sergent Barnes a mis le feu aux poudres entre nous. Mais, si votre question était de savoir si Steve m’a quitté pour aller vivre une idylle avec lui, vous vous fourvoyez compléments. »

-      Ça pour sûr ! Commente-je hilare.

-      Cela ne t’aurait pas arrangé si cela avait été le cas. Me lance Nat’.

-      Oh ! Laisse-moi tranquille avec tes théories fumeuses. Je t’ai répondu, maintenant, dis-moi ce que tu penses réellement de leur couple.

-      Je pense qu’ils sont dépendant l’un de l’autre. Commence-t-elle par m’avouer. Ils s’idéalisent, et même temps, ils voient tous les défauts de l’autres et ne peuvent s’empêcher de l’aimer avec passion. Une passion qui parfois les détruits, et qui, parfois les réunis.

-      Mais tu penses que ce genre de relation est saine ? J’appellent même plus ça des hauts et des bas.

-      C’est sûr que ce sont les montagnes russes entre eux. Mais c’est leur façon de s’aimer Sam. Tu devrais savoir que l’amour ne se contrôle pas.

-      Oui, c’est ce qu’on dit. Mais leur relation est toxique. Explique-je.

-      Je ne peux pas te dire qu’elle ne l’a pas été. Mais je pense, qu’aujourd’hui, ils repartent sur de bonnes railles. Et sans les mensonges, ça ira mieux.

-      Mais Stark est-il capable de ne pas mentir ? De ne pas cacher des informations à ses proches ? Franchement, j’pense pas. Et y va s’passer quoi quand il s’lassera de Steve ?

-      As-tu déjà vue Tony se lasser de quoique ce soit ? Me demande-t-elle le plus sérieusement du monde. Il manque de confiance en lui, contrairement à ce qu’il essaye de renvoyer, et il s’entoure de peu de personne à qui il donne une confiance aveugle. S’il arrive à faire confiance à Steve comme à Pepper ou à Rhodes, leur relation va rouler. Tu verras, Tony ne se lassera pas. Au contraire, il est du genre à devenir accro aux autres.

-      Si tu l’dis, tu l’connais mieux que moi. Après tout, vous vous êtes même envoyé en l’air !

-      C’est bien vrai, et c’est pour ça que Tony ne fera jamais confiance.

Elle n’a peut-être pas tort. Je ne connais pas bien Stark, et ce que je connais de lui n’est que l’image qu’il renvoi aux autres. D’après elle, et Steve, il est bien plus que cela. Aussi, j’ai décidé de ne plus les embêter, et de laisser Steve faire ses erreurs. Ou, peut-être que ce ne sont pas des erreurs. En tout cas, il trace sa vie comme il l’entend avec Stark. Et peut-être que cela aboutira à quelque chose de beau. Même si je n’aime pas trop l’Iron Man, c’est tout le malheur que je leur souhaite : Vivre heureux tous les deux. Et quoi qu’il arrive, je soutiendrais mon ami.

-      « Tu es dur en affaire. Plaisante l’animateur. Bon Tony, dites-moi, qu’est-ce qu’y t’as fait craquer chez lui ? Serait-ce ses beaux yeux ou peut-être le fait qu’il ait le plus beau cul de l’Amérique ? »

-      « Incontestablement son cul » Rétorque Tony.

On ne peut s’empêcher de rire face à la réponse décomplexée du milliardaire et de l’image du Cap qui s’enfonce, rouge de honte, dans son fauteuil.

-      « Et toi, Captain ? Qu’est-ce qu’y te fait craquer chez Tony ? »

-      « Je… tout… tout chez lui me plait. » S’exclame le Cap avec un sourire tendre peint sur le visage.

-      Pff, non mais on n’aura tout entendu.

-      S’il était honnête, il aurait répondu le sexe, plaisante Nat’.

-      Venant de toi, c’est le meilleur compliment du monde ! Plaisante-je à mon tour.

Sentant mon téléphone vibrer, je regarde et il s’agit de Barnes qui m’envoie un Snap dans lequel on voit le passage que nous venons tout juste de voir et on entend le soldat de l’hiver déclarer :

-      « Plus cucul, tu meurs. »

Je lui demande donc par message s’il regarde aussi, et il me rétorque qu’il ne pouvait évidemment pas louper ça.

-      « Un défaut de Steve ? Demande Tony en répétant ainsi la question du présentateur. Je dois choisir par ordre alphabétique ou par pénibilité ? »

J’envoie à Barnes : « L’hôpital qui se fout de la charité » ce qui ne manque de faire rire le soldat de l’hiver qui m’envoie un « bien dit ».

-      « Je dirais sa jalousie. Il a tendance à être assez jaloux » Déclare Tony.

-      Jaloux ? En même temps, il aguiche tout le monde !

-      Tony a un côté séducteur, c’est vrai. Mais, je ne pense pas qu’il ait l’intention de tromper Steve ou de considérer ses actes comme de la tromperie.

-      En même temps, tu vas pas me dire l’inverse, tu es exactement comme lui.

Sur mon téléphone s’affiche : « Est-ce qu’on peut dire que là c’est la charité qui se fout de l’hôpital ? ». Je réponds : « Mais grave ! ».

-      « Oh, j’aurais plutôt imaginé que tu serais le jaloux du couple. S’exclame le présentateur à l’intention de l’Iron man. »

-      « C’est vrai que j’ai un tempérament plus passionné, mais Steve n’est pas en reste contrairement à ce que son image d’enfant sage laisse présager. »

-      C’est ce que l’on appelle plus communément l’amour.

-      Ou la folie. Plaisante-je.

-      Les deux vont de paires. Déclare la belle rousse.

-      « Et toi, Captain, quel est le pire défaut que tu lui trouves ? »

-      « Son côté séducteur » Déclare-t-il sûr de lui.

-      « Évidemment ! Tu es donc effectivement un jaloux » s’en amuse l’animateur.

On regarde la suite de l’émission, et je continue d’envoyer des messages amusés à Bucky. Qui semble prendre tout cela autant à la rigolade que moi. Aussi, j’ose lui demander :

-      Tu savais qu’il y avait ce genre de rumeur sur vous deux ?

-      « Ouais, j’ai vue ça. »

-      Et ça ne t’as pas gêné ?

-      « Non. Les gens peuvent bien dire ce qu’ils veulent ».

Au moins, il le prend avec philosophie. Bien plus que Steve.

-      « Malgré ces petits désaccords, vous avez l’air proche aujourd’hui. Comment ce sont passé vos retrouvailles après les accords de Sokovie ? Vous étiez séparés, et maintenant vous êtes en couple. Ont-elles été tout de suite chaleureuse ? »

-      Il n’a pas froid aux yeux le présentateur. Commente-je.

-      « Pas vraiment, au début, c’était plutôt glacial. A tel point que j’ai songé à quitter les Avengers ». Explique Tony d’un air calme.

-      Je ne pensais pas qu’il en parlerait à la télé.

-      En même temps, s’ils ne sont pas un minimum honnête cela se verra tout de suite.

Elle n’a pas tort. Surtout Steve qui est incapable de mentir sans que cela se voit à des kilomètres à la ronde les rares fois où cela lui arrive.

-      « Oh, j’ai pourtant ouï-dire que tu étais en couple avec une femme pendant ces deux années. Est-ce une rumeur infondée ? » Les questionne le présentateur.

-      « Non, c’était le cas. Confirme le Cap. Mais Tony m’a tout de même beaucoup manqué pendant cette période. »

-      Ça s’voyait qu’il ne pensait qu’à Tony.

-      Dès qu’il a su qu’il avait besoin d’aide, c’est devenu une obsession.

-      « Votre relation avec cette femme était ce que l’on peut qualifier de relation pansement ? »

Une question à laquelle ne répondra pas l’ingénieur. « Pauvre Sharon, je l’aimais bien moi » envoyé-je à Bucky qui approuve mes dires. Nous avons passés deux années à fuir la police, interpole et les Avengers. Et Sharon nous y a beaucoup aidé.

-      J’trouve ça dommage que Cap ai quitté Sharon. Y étaient bien ensemble ces deux dernières années.

-      Sauf que ça se voyait qu’il ne l’aimait pas.

-      J’trouve pas. Ils étaient attentionnés l’un envers l’autre, et Cap avait des gestes tendres envers elle.

-      Parce qu’il est gentil, et que sa relation avec elle lui faisait du bien. Mais, tu le trouves aussi amoureux de Sharon qu’il ne l’est de Tony ?

-      Aussi mystérieux que cela puisse me paraitre, non.

Je dois bien avouer qu’avec Sharon notre cher Cap ne faisait pas de vague. Il était agréable avec elle, mais ne montrait aucun signe de jalousie. Ou, pire encore, elle ne lui manquait pas. Alors qu’il suffit que Tony quitte la pièce l’espace d’une minute et il ne peut plus respirer. Je pense qu’il ne s’en rend pas compte, mais, il n’est plus le même quand il n’est pas dans les parages.

Puis, je regarde mon téléphone sur lequel un message de Barnes apparaît :

-      « Tu penses qu’elle regarde ? »

-      J’espère pas, répondis-je honnêtement.

La pauvre, si elle voit ça, elle va deviner qu’il a toujours aimé Tony. Et elle ne mérite pas qu’on lui fasse de la peine. Elle a toujours été présente pour Steve, et a pris de gros risques pour nous. Et franchement, je ne comprends pas pourquoi Steve ne lui prête pas plus de considération. Lui qui est toujours si droit et si carré, il la traite comme une inconnue et ne prend pas soin d’elle. Tout ça parce qu’il est obnubilé par Tony.

-      « Effectivement, mais d’après ce que j’ai entendu, Captain America l’aurait quitté dès votre soirée de retrouvailles, est-ce la vérité ? »

Une question du présentateur qui en amène une de mon ami qui s’interroge sur ce qu’il a bien pu se passer durant cette fameuse soirée. Surpris, je lui demande si Steve ne lui a pas déjà raconté ces événements. Après tout, ils sont très proches tous les deux. Comme des frères dont la proximité est évidente pour tous ceux qui les ont côtoyés.

-      « Non » Me réplique-t-il avec simplicité. « On ne parle plus beaucoup depuis que je suis au Wakanda »

Je ne réponds rien et je me doute que la raison de ce silence de la part de Rogers est dû à l’horrible individus qui se tient à ses côtés. Aussi, je me contente de lui demander :

-      Ça ne te fait pas trop de peine ?

-      « Non. Après ce que j’ai fait, je comprends qu’il n’ait pas envie de me parler »

-      Tu n’as rien fait à Steve. Rétorque-je agacé que Cap le rejette à cause de Tony.

-      « Je n’ai pas rien fait, Sam. J’ai tué les parents de son petit-ami qui étaient de très proches amis à nous. Howard est celui qui a transformé Steve en Captain America après tout ».

-      Oui, mais tu n’étais pas toi-même. Commente-je. C’est pas comme si tu avais eu le choix.

-      « Ça ne change rien au fait qu’Howard n’est plus de ce monde » me dit-il froidement.

-      Mais, y t’manque pas Steve ?

-      « Parfois » Se contente-t-il de me répondre.

J’imagine qu’il doit lui manquer plus que parfois s’il ose me le dire. Parce que Bucky n’est pas du genre à se plaindre, alors s’il en vient à dire que Steve lui manque, c’est qu’il doit vraiment lui manquer. En même temps, il traverse l’une des phases les plus difficiles de sa vie. Si Hydra n’a pas été une partie de plaisir pour lui, là, il se remémore tous les crimes qu’il a commis ces dernières années. Il fait face à la peur d’être à nouveau un pantin aux mains de personnes mal intentionnées, et tout ça, il le fait seul. Sans celui qui devrait être un frère pour lui. Ce n’est pas très juste.

-      « Dès que l’on s’est revu, les sentiments que nous avions enfouis pendant deux ans se sont réveillés. Mais, ce n’est pas pour autant que les disputes, et nos différents, se sont effacés. Il a fallu faire face à toutes les émotions suscitées par les retrouvailles. C’est comme si une vague avait tout soulevé, le bon, et le mauvais et que tout s’était mélangé » Explique Steve à la télévision.

-      De quoi parle-t-il ?

-      De leurs retrouvailles. C’est marrant que tu ne sois pas concentré, sans doute que ton petit ami te fait tourner la tête.

-      Bucky n’est pas mon petit ami. La contredis-je.

-      Je n’y crois pas une seconde. Fit-elle en me toisant avec le sourire.

-      D’ailleurs, en parlant de Barnes, tu penses que Steve est injuste avec lui ? Il vient de me dire qu’il lui manquait.

-      Délicate situation dans laquelle se trouve notre cher Captain. Fit la rousse d’un air pensif.

-      Ouais, mais bon, d’la à délaisser son ami…

-      Bucky est certes l’ami de Steve, mais c’est aussi celui qui a tué les parents de Tony. A sa place, tu infligerais ça à la personne que tu aimes ?

-      Si c’était Steve, je pense pas que je pourrais le ghoster. Dis-je en croisant les bras.

-      Tu ne peux dire cela avec certitude car tu n’es pas confronté à ce que peut ressentir Steve. Ce n’est pas comme s’il pouvait imposer sa relation avec Bucky à Tony.

-      Tony lui impose bien sa relation avec Pepper, et avec Strange.

-      C’est différent. Ils n’ont pas tué des proches de Steve.

-      Ils ont tous les deux couchés avec Tony. Commente-je. J’comprends pas comment y peut s’mettre avec quelqu’un qui a des mœurs si légères.

-      Quelqu’un aux mœurs légères ne méritent pas de trouver l’amour ? Dit-elle me fixant avec intensité.

Pris au piège parce que Nat’ est une femme ayant eu un passé chargé, je ne peux me résoudre à lui dire oui. Mais, à mes yeux, dans le cas de Tony, c’est un oui ! Enfin, il mérite d’être heureux. Mais peut-être avec quelqu’un d’autres que Steve.

-      « Je vois, parlons de sujet plus chaleureux, tout le monde se pose la question de savoir si vous avez déjà eu des relations sexuelles ensemble ? » Questionne le présentateur ce qui attire tout de suite notre attention.

-      « Vous ne connaissez pas ma réputation ? » Lui demande l’ingénieur avec un large sourire tandis qu’on attrape en même temps une grande poignée de popcorn avec la veuve noire.

-      « Vous vous protégez durant vos rapports »

-      « Cela ne vous regarde pas » S’exclame le Captain furieux.

-      Tu m’étonne que ça l’énerve ! Ils sont sans gêne ! Rétorque-je choqué.

-      En même temps, ils cherchent à faire le buzz.

-      « Vous savez, les relations homosexuelles ont la réputation d’être plus risquées que les autres »

-      Et homophobe en plus. Déclare-je.

-      « Je ne vous savais pas homophobe » rétorque également l’ingénieur qui semble agacé.

-      « Oh non non, panique le présentateur. Ce n’est pas cela, mais c’était plus donner un bon exemple aux jeunes »

-      Quelle excuse pathétique.

-      Il aurait dû dire qu’il cherche à faire le buzz. Approuve Nat’. Cela aurait semblé plus crédible.

Après ce moment malaisant, le présentateur leur demande s’ils souhaitent se marier. Un changement de sujet brutal et pas très discret d’après moi. On a connu mieux.

-      Manquerait plus que ça ! Plaisante-je.

-      Je suis sûre que Steve en rêverait.

-      Pour sûr, il aime Stark au-delà de toute raison.

-      « Cela ne fait pas partie de nos projets. Pour l’heure, nous sommes concentrés à arrêter Crâne Rouge et son complot » Rétorque Steve avec un calme olympien.

-      Tiens, je trouve que Tony est tendu après cette question.

-      Ah ouais ? Déclare-je car moi je ne remarque rien d’anormal.

-      Si, regarde, il serre la main de Steve. Son sourire se crispe, et il serre les dents.

-      Tu vois tout ça à la télé ? Demande-je bluffé par les capacités d’analyse de l’espionne.

-      La qualité est bonne en même temps. Plaisante-t-elle.

-      « Intéressant, mais ce n’est pas ce n’est pas parce que vous êtes en guerre contre des terroristes que vous ne pouvez pas vous marier. Ou vous pacser. » Insiste l’animateur.

-      « On vient de vous répondre » Rétorque sèchement l’Iron man.

-      Et bah, il a pas envie de se marier.

-      C’était déjà un sujet de dispute il y a deux ans. Me précise Nat’.[2]

-      Tu sais vraiment toute leur life.

-      Steve aime bien venir me parler, je l’écoute.

-      Moi aussi, mais il me raconte pas ces trucs-là.

-      Parce qu’il sait que tu n’aimes pas Tony.

-      C’est pas que je l’aime pas, mais c’est que je l’trouve pas bien pour lui.

-      « Et à défaut de mariage, pensez-vous fonder une famille ? »

-      Que Dieu nous préserve d’une telle idée, plaisante-je.

Mais cette question semble déplaire à l’Iron Man qui se lève d’un bond, et invite le Cap’ à en faire de même. Et c’est sous les protestations qu’ils quittent le plateau.

-      Y se passe quoi ? Rétorque-je choqué.

-      Sans doute que le sujet du mariage et de la famille étaient des tabous.

-      Peut-être, en tout cas, on s’est bien marré. Conclue-je.

-      Oui, et je ne suis pas sûre que cela ait l’effet escompté. Les gens vont maintenant parler du mariage.

-      Ça va faire les choux gras de la presse ! Approuve-je.

Puis, on zappe sur un autre programme, et on passe la soirée de la télévision à papoter avec Nat’.


A suivre


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Bonjour, Bonsoir


J’espère que ce chapitre vous aura plus !


Petit bonus avec le point de vue de Sam Wilson ! Ça change un peu ! J’espère que vous aurez apprécié vous retrouver dans sa tête, et surtout découvrir l’interview avec les commentaires de Sam et Natasha !


N’hésitez pas à laisser un commentaire, cela fait toujours plaisir ! Et un grand merci à ce qui le font ! Je les lis toujours avec joie 😊


Bonne soirée et bonne lecture


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[1] Natasha fait ici référence au syndrome du sauveur expliqué via ce lien pour tous ceux qui ne connaissent pas : https://www.qare.fr/sante/triangle-de-karpman/syndrome-du-sauveur/#:~:text=Cette%20th%C3%A9orie%20explique%20le%20fonctionnement,le%20bourreau%20et%20la%20victime.

[2] Il s’agit bien sûr d’une référence à « l’amour n’est pas un long fleuve tranquille ! »

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