L'amour au-delà de la haine

Chapitre 18 : Une rumeur infondée

7874 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 29/08/2022 22:54

Chapitre XVIII : Une rumeur infondée

 

           J’ouvre les yeux, confortablement installé dans notre lit moelleux, aux côtés de mon amant. Extenué par notre nuit d’amour, il dort profondément. Je me tourne vers lui pour observer les traits apaisés de son visage. Je grave ce moment dans ma mémoire, car après ce que nous venons de traverser ces derniers temps, je sais que la vie peut être courte. J’ai eu tellement peur de le perdre hier lorsque Crâne Rouge l’a mis en joue. Si je l’avais perdu, sincèrement, je n’ai aucune idée de la façon dont j’aurais réagi. Je l’aime, et je prie les Dieux pour que l’on ne soit jamais plus séparé. De quelque façon que ce soit.

           Tony ouvre difficilement les yeux, et s’étire en douceur avant de se tourner vers moi.

-      Tu as gardé l’habitude de m’observer quand je dors ?

-      Je t’observe dès que j’en ai l’occasion.

-      En même temps, je suis incroyablement beau, se vante-t-il tout sourire.

-      Ça, je ne peux pas le contredire. Lui murmure-je tout en m’approchant de lui pour l’embrasser.

On s’échange un long baiser emplie de tendresse. Et sans attendre, mon ingénieur colle son corps contre le mien. Tout en continuant de m’embrasser, il se glisse sensuellement au-dessus de moi. Lorsque notre baiser se stoppe, il colle son front contre le mien avant de me susurrer :

-      J’ai envie de toi.

Sans attendre, je me redresse pour l’embrasser avec passion. Après quelques préliminaires, nous entamons les choses sérieuses lorsque mon ingénieur prend les choses en main. Il s’installe au-dessus de moi, et commence des va-et-vient lentement. Puis, au bout de plusieurs minutes, il accélère ce qui augmente ainsi notre plaisir. Tout en continuant de s’embrasser, on s’approche d’une extase qui vient bientôt sublimer ce moment. Puis, on pousse le soupire libérateur.

 

Fatigué après ces ébats, l’ingénieur vient se coller contre moi. Je passe mon bras autours de lui, et nous nous lovons l’un contre l’autre. Savourant ce moment, je ne peux m’empêcher de déclarer :

-      Je suis tellement heureux…

-      Évidemment, on vient de coucher ensemble. S’exclame-t-il en frottant sa tête contre moi.

-      Je dois t’avouer que j’ai eu peur… que rien ne soit plus jamais comme avant…

-      Je… suis désolé… Souffle-t-il. Je... ne voulais pas te faire de mal…

-      Je sais, et je sais que tu as fait énormément d’effort. Mais j’avais peur que tu ne puisses plus m’aimer. Lui avoue-je.

L’ingénieur se redresse un peu pour me regarder. Puis, avec sérieux il me déclare :

-      Je n’ai jamais cessé de t’aimer, et c’est ça qui était douloureux.

-      Je n’ai jamais cessé de t’aimer non plus, même lorsque nous étions séparés, mes pensées étaient inlassablement tournées vers toi.

-      Vraiment ? Dit-il en caressant doucement mon visage.

-      Oui, je n’ai jamais aimé quelqu’un autant que toi, pas même Peggy. Lui avoue-je.

L’ingénieur esquisse un sourire amusé, avant de me demander :

-      Et Sharon ?

-      Ah… souffle-je un peu honteux de l’avoir oublié. Sharon, était… comment dire, une distraction pour essayer de ne plus penser à toi en permanence.

-      Je vois, comme Strange quoi.

Je grimace à l’évocation de ce nom. Je n’aime vraiment pas ce type, il est égoïste, arrogant et il se pense supérieurs aux autres. Typiquement le genre d’individu que je n’apprécie pas. Franchement, j’espère que nous n’aurons plus jamais affaire à cet individu.

-      Oui, on peut dire ça…

-      Ne soit pas jaloux, s’en amuse-t-il. Même si tu es sexy quand tu es jaloux.

-      Je ne suis pas jaloux, mais je n’apprécie pas cet homme. Répondis-je un peu contrarié.

-      Oh, donc tu n’étais pas jaloux quand tu l’as frappé ? Dit-il en caressant mes pectoraux.

-      Je suis jaloux dès que quelqu’un s’approche de toi. Avoue-je en venant l’embrasser.

-      Hum, fit-il en venant m’embrasser. Et tu comptes faire quoi pour remédier à ça ? Taper tous ceux qui me parlent ?

-      Quand même pas, je te fais confiance.

-      Moi, je taperais tous ceux qui s’approcheront de toi. Dit-il en grippant à nouveau sur moi. Tu es à moi.

-      Et toi à moi.

Nous nous embrassons à nouveau avant de reprendre des activités plus physiques et plus intimes.

 

Lorsque nos ébats furent terminés, on se rendit sous la douche où nous prolongions nos câlins. Une fois sortie, l’ingénieur, affamé, me propose de commander quelque chose pour manger un peu. J’approuve l’initiative et tandis qu’il choisit notre repas, je reçois un appel. C’est Sam qui tente de me joindre. Je décroche rapidement car ce n’est pas vraiment dans ses habitudes de m’appeler ainsi, surtout lorsque je suis avec mon amant :

-      Allo

-      « Allo, Steve, ça va ? »

-      Oui et toi ? Lui demande-je en retour.

-      « Oui, oui. On s’inquiétait un peu pour vous » M’avoue-t-il. « Alors j’viens aux nouvelles »

-      Tout va bien, rassure-toi.

-      « Et bah, surprenant de t’voir en aussi bonne forme. » S’exclame-t-il avec surprise avant de clairement s’adresser à quelqu’un d’autre : « Il est tout joyeux. »

-      En même temps, nous sommes miraculeusement tous en vie, explique-je. Que demander de plus ?

-      « Une nuit torride ? » Me questionne une voix féminine et sensuelle que je reconnais instantanément.

-      Heu... non... Mentis-je en bégayant un peu.

-      « Rien d’mieux qu’la mort pour rapprocher les corps. » Se marre Sam.

-      Il était temps, se moque Natasha à son tour.

-      « Ce n’est pas drôle. » 

-      Tu me raconteras, dit-elle. On ne va pas vous déranger plus longtemps les amoureux.

-      « Ouais ! Et ne va pas casser le dos de Stark ! On a encore besoin de vous deux en forme ! » S’exclame Sam en raccrochant.

Mort de honte, je repose le téléphone sur la table. C’est affreux, je ne peux rien leur cacher. Je ne sais pas comment Natasha fait pour tout comprendre sans que je ne lui dise rien. Je sais bien que je ne suis pas un excellent menteur, mais tout de même, Natasha a du flair, car elle me comprend sans même que j’ai besoin de parler. Quant à Sam, je pense que cette situation l’amuse beaucoup.

Mais pour l’heure, j’ai d’autres sujets de préoccupations, et je retourne auprès de mon amant qui est installé sur une chaise de bar en train de siroter un verre de soda. Je m’installe à ses côtés et nous discutions d’un peu tout et rien. Cela fait longtemps que nous n’avions pas eu des échanges d’une telle qualité. J’ai l’impression de le redécouvrir et que, cette fois, notre relation repart enfin sur de bonnes bases.

 

           La journée s’écoule sans le moindre heurt. J’ai prévenu par message les Avengers que nous souhaitions nous reposer après les événements d’hier, mais qu’évidemment, en cas d’urgence, ils pouvaient toujours nous contacter. Je sais que ce n’est guère le moment de prendre une journée de repos au vue de ce que nous traversons, mais j’en ai besoin. Crâne Rouge a toujours un coup d’avance sur nous, il devient dangereux. Même si je dois admettre qu’il l’a toujours été, il a failli réussir son coup trois fois de suite. Et à force de passer aussi près de la mort, au bout d’un moment, si on continue sur notre lancée, l’un de nous y perdra la vie. Que ce soit Tony, un de nos amis ou moi. Je me refuse à lui donner encore et encore de telles opportunités. Nous devons nous ressaisir. Le retrouver et l’enfermer. C’est notre devoir en tant qu’Avengers de le stopper, et encore plus le mien en tant que Captain America. C’est le premier ennemi que j’ai affronté. Et le seul qui m’ai autant poussé dans mes retranchements. Pour arrêter ses plans, j’ai dû plonger dans la glace avec le Tesseract ce qui m’a conduit à me réveiller soixante-dix ans plus tard. Mais au-delà de ça, c’est aussi mon rôle en tant que Steve Rogers. Pour venger autant Barnes pour ce qu’il a subi que la mort des parents de Tony. Des amis qui m’étaient précieux. Cependant, tenir de tels discours c’est bien beau, mais je n’ai aucune idée de ce que nous devons faire. Comment contrecarrer ses plans au lieu de tomber dedans bêtement. Nous ne devons pas agir sur un coup de tête, mais nous ne pouvons pas non plus laisser des innocents mourir. 

           Plongé dans mes pensées, Tony vient me voir et pose ses mains sur mes épaules pour commencer à me masser un peu.

-      Il fait encore jour, tu veux aller courir un peu à central Park ? C’est juste en bas. Me propose-t-il.

-      Pourquoi pas, approuve-je car lorsque je cours mes problèmes ont tendance à s’envoler.

On se rend dans l’immense dressing de Stark afin de nous changer dans une tenue adéquate à la course à pied. Je resterais toujours impressionné par les quantités de vêtements impressionnante que possède Tony dans tous les endroits où il habite. Je pense que si on réunissait tous ses costumes au même endroit, il pourrait remplir une maison. Je comprends mieux pourquoi Giovanni le traite comme un Dieu. Il doit lui faire son chiffre d’affaires de l’année. Tony me désigne alors un coin dans le dressing dans lequel je peux me servir. Toutefois, au milieu des affaires qui me sont dédiées, je trouve un t-shirt avec un taxi dessiné dessus et une inscription indiquant « I survived my trip to New-York »[1] qui est bien trop petit pour moi. Et sans doute également pour mon amant.

-      Qu’est-ce que c’est ?

-      Oh ça, c’est sans doute à Peter. Me dit-il le plus naturellement du monde.

-      Le jeune Spiderman ? Vous êtes proches tous les deux, non ?

-      Oui, il vient dormir ici de temps en temps.

Je ne peux m’empêcher de sourire face à cette déclaration. Je n’aurais jamais imaginé Tony prendre un enfant sous son aile. Et très honnêtement, je pense qu’il fait un mentor excellent.

 

On descend au pied de l’immeuble, et en moins d’une minute on se retrouve dans le célèbre parc New-yorkais et on court côte à côte. Ce qui m’oblige à ralentir, car, aucun humain non modifié n’est capable de courir à ma vitesse. Mais si cela ne me pousse pas dans mes retranchements, je prends plaisir à parcourir le chemin en compagnie de mon amant. Nous progressons à bon rythme, cependant, à mi-chemin il s’arrête net. Je l’imite à quelques foulées près, et je lui demande :

-      Ça va Tony ?

-      Oui, dit-il l’air pensif. Je pense que j’ai trouvé le moyen de retrouver Crâne Rouge.

-      Quoi ? M’exclame-je surpris. Comment ?

-      Je devrais être en mesure de tracer l’énergie dégagée par mon réacteur ARK. Une telle quantité d’énergie devrait être détectable !

-      Ça vaut le coup d’essayer, dis-je en me rapprochant de lui.

-      Et peut-être que cela m’aidera à savoir comment fait M.O.D.O.K pour se téléporter… Si Banner était là, il pourrait me donner un précieux coup de main. Grogne-t-il.

-      Tu n’as pas besoin de lui, tu es suffisamment intelligeant pour y arriver seul. Dis-je en posant ma main sur son visage.

-      J’aurais pas trop le choix… Après, je peux toujours voir si Reed est dispo…

-      Ça ne coûte rien de demander, après tout, vous vous entendez bien tous les deux.

-      Oui. On devrait retourner au Q.G, j’ai beaucoup plus de matériel là-bas. M’annonce-t-il comme s’il s’excusait.

-      Tu as raison.

-      Désolé de ne pas te laisser le temps de te reposer…

-      Je me suis suffisamment reposé en ta compagnie, lui murmure-je en venant l’embrasser.

Mais à peine-je j’ai eu le temps de poser mes lèvres sur les siennes que j’entends des voix s’élever autours de nous qui s’écrient : « Captain America embrasse Tony Stark ! ». Un peu paniqué en entendant ces propos, je me recule et je réalise que je viens d’embrasser Tony devant tout le monde à Central Park. Depuis que nous avons renoué, j’avoue ne plus penser aux regards des autres. Or, jusque-là, les autres, c’étaient les Avengers qui étaient tous plus ou moins au courant de notre relation. Mais pas devant des inconnus…

-      Demain, on fait la une des tabloïdes, s’en amuse mon amant.

-      Je suis désolé… j’avais oublié qu’il y avait du monde partout…

-      Et que les gens dégainent facilement leur téléphone ? Plaisante-t-il.

-      Ce n’est pas drôle… Souffle-je. Je ne tiens pas à ce que notre relation soit étalée dans tous ces magasines à scandales…

-      C’était déjà le cas il y a trois ans. Me rappelle Tony.

-      Oui, et déjà je n’aimais pas ça. Ils racontent toujours n’importe quoi là-dedans, et à l’époque, c’était présenté comme des rumeurs… Rien n’était officiel…

-      Bienvenu dans le monde des célébrités, s’en amuse-t-il. Quelle idée de m’embrasser dans la rue si tu ne veux pas que cela soit affiché partout.

On regagne l’appartement de Tony. Et alors qu’on se prépare à partir, je vois des messages de Natasha et Sam sur mon portable avec des photos de nous deux en train de nous embrasser. Sam m’indique même que je suis en « TT »[2] même si je n’ai aucune idée de ce que cela peut bien être. En tout cas, il n’aura pas fallu longtemps pour que les personnes présentent avec nous tout à l’heure publie ça sur internet. Et que des articles de site tous plus bizarres les uns que les autres exploitent ces photos pour commencer à faire des suppositions sur notre vie amoureuse. Franchement, la technologie n’a pas que du bon. Je comprends mieux ce que vivait Wanda lorsque tous les journaux spéculaient sur sa grossesse. Cela n’a rien d’agréable.

           Tandis que je suis en train de ranger mes affaires, Tony s’approche de moi avec une tablette à la main.

-      Regarde ça, ils titrent : « Captain America dans le lit d’Iron Man, qui l’aurais cru ? », commente-t-il avec amusement.

-      Cela n’a rien de drôle. Rétorque-je agacé.

-      Ou celui-là, « Captain America sous le charme de Tony Stark » ou encore « Une idylle gay chez les Avengers : Captain America en couple avec Iron Man ».

Je soupire mais je ne réponds rien. Je n’aime pas qu’on étale ma vie privée. Ce n’est pas parce que je suis devenu un super-héros que j’ai envie que ma vie sentimentale doit se retrouver étaler dans les journaux. Je ne comprends pas l’attrait des gens dans les romances des autres. Tout cela me dépasse.

 

Finalement, on finit par prendre la route vers le Q.G des Avengers tandis que la rumeur sur notre couple ne cesse de grandir. Et lorsque l’on arrive auprès de nos amis, personne ne nous demande quel plan nous avons en tête pour stopper Crâne Rouge. Mais tout le monde nous parle de cette stupide photo.

-      Franchement si j’avais su qu’en vous prenant en photo, j’aurais pu m’faire un tas de thune, vous seriez déjà dans tous les tabloïdes, se moque Sam en me montrant son portable.

-      Bonsoir quand même. Soupire-je.

-      T’es jaloux qu’aucun journal, même les journaux de lycée sans budget, s’en fiche de tes photos Sam ? Se moque Tony à son tour.

-      En même temps, rien de plus croustillant qu’un couple gay entre les deux plus grands super-héros de cette terre. Déclare Nat’ de sa voix toujours aussi sensuelle.

-      Qui aurait cru que Steve s’rait aussi inconscient à t’embrasser d’vant tout le monde ?

-      Franchement, j’étais choqué. Continue de se moquer Tony. Mais je ne pense pas qu’il mesurait la conséquence de ses actes.

-      Non, et je ne pensais pas qu’on aurait ce genre de conversation ce soir. Me plaigne-je.

-      Mon pauvre Steve, tu n’es encore qu’une âme si pure. Plaisante gentiment la veuve noire.

-      Pourtant ce n’est pas faute de le dévergonder, en rit Tony.

-      Bon assez parler de nous, tu es venu ici pour essayer de traquer Crâne Rouge. Recadre-je les choses.

-      Tu as raison, allons-y ! Se reconcentre-t-il.

Tony file s’enfermer dans son laboratoire afin de traquer le Nazi d’une autre époque. Quant à moi, après lui avoir apporté un café essentiel à sa survie, je regagne ma chambre. Fatigué, je m’installe dans mon lit et je me saisis de mon carnet à croquis. Je tourne les pages avec nostalgie et j’observe les nombreux portraits que j’ai réalisé de mon amant. Inspiré, je commence à en griffonner un nouveau. Je crois sincèrement que je ne me lasserais jamais de mettre ses traits sur papier.

Tandis que je suis occupé à crayonner, j’entends frapper à la porte. Sans m’arrêter, j’invite ce visiteur nocturne à entrer. Et, c’est évidemment la plantureuse rousse qui entre avec deux boites de nouilles chinoises entre les mains.

-      Tu as faim ?

J’approuve d’un geste de la tête, car je n’ai rien avalé pour le moment, et la jeune femme vient s’installer à mes côtés. On commence à manger tout en parlant de banalités. Puis, très vite, et évidemment, le sujet enchaine sur moi.

-      Officiellement réconcilié ? Me demande Natasha avec un sourire en coin.

-      Officiellement, approuve-je. J’avoue que ça fait du bien de se retrouver.

-      Tant mieux, vous le méritez tous les deux.

-      J’ai l’impression que l’on s’aime plus que jamais. Me confie-je.

-      Vous êtes dans votre période lune de miel c’est pour ça, se moque-t-elle.

-      Peut-être, mais j’espère que cela ne s’arrêtera jamais.

-      Il n’y a pas de raison. Il faut juste que vous travaillez sur votre communication. Me conseille-t-elle.

-      Oui, c’est notre plus gros point faible. Soupire-je. Je ne sais pas pourquoi c’est si difficile avec Tony et si facile avec toi…

-      C’est déjà bien de le savoir, fit-elle avec un petit sourire moqueur.

-      C’est sûr, et maintenant, parlons un peu de toi. Comment tu vas ces derniers temps ?

-      Je vais bien. Me dit-elle. Je me sens… de nouveau en famille.

-      C’est vrai qu’on a l’impression que notre famille est enfin réunie.

-      Et je pense que le fait que vous soyez tous les deux, ça aide à donner cette impression.

-      Le fait que Wanda soit enceinte aussi. D’ailleurs, quand est prévu l’accouchement ?

-      D’ici la fin de semaine. S’ils ne sortent pas tout seuls, elle sera déclenchée.

-      Elle fera une mère formidable.

-      A n’en point douter, approuve-t-elle.

Nous continuions ensuite à discuter de tout et de rien, et lorsque notre repas se termine on range les boites sur le côté tout en continuant notre conversation. On parle de tous les sujets qui nous intéresse et de ceux qui nous inquiète. Je lui mentionne mes inquiétudes face à Crâne Rouge. Et surtout de ma peur de perdre l’un d’entre nous. Par ma faute.

-      Ne dis pas de bêtise, Steve. Nous sommes tous très bien entrainé, et on est plus soudé que jamais.

-      Certes, mais eux aussi.

Elle me fixe sans rien rajouter. Elle sait aussi bien que moi que c’est vrai. Nous ne sommes pas à l’abri que l’un d’entre nous ne revienne pas l’un de ces jours. Et si je serais plus qu’anéantis si je devais perdre Tony. Même si, soyons honnête, perdre un autre de mes amis serait une douleur toute aussi vive. Et je me sentirais coupable qu’importe ce que l’on me dira.

-      Les articles pleuvent à votre sujet, détourne-t-elle peu subtilement la conversation.

-      J’en reviens pas que ça se soit rependu aussi vite… Tous les journaux, même les plus sérieux, ont déjà écrit dessus. Alors que ça ne date que de cet après-midi.

-      Les nouvelles vont très vite maintenant, vous allez officialiser les choses ? Me questionne-t-elle.

-      Je ne sais pas… je ne sais pas ce que veut faire Tony à ce sujet, mais moi je n’ai guère envie de partager tout ça… Je trouve que ma vie privée… ne regarde personne…

Natasha me regarde comme si elle comprenait où je voulais en venir, mais ne semble pas partager mes propos.

-      Steve, désormais, tu es Captain America. Le chef des Avengers. Et tu sors avec Tony Stark, un inventeur de génie. Playboy, philanthrope et milliardaire. Sans compter le fait que ce soit Iron Man, et une célébrité. Votre couple intéresse forcément tout le monde. Cela ne peut pas être autrement.

-      Mais je ne vois pas en quoi c’est intéressant, justement. Nous sommes des soldats, des héros. Ce qui devrait intéresser les gens, c’est de savoir combien de personne on sauve et pas avec qui on couche.

-      Dans un monde idéal, ce serait le cas. Mais dans la réalité, qui tu sauves importe moins que de savoir qui est dans ton lit.

-      Après, je vois pas ce que je vais pouvoir raconter de plus à la presse. Avec ce baiser, ils savent déjà tout.

-      Ils en savent moins que moi, s’exclame-t-elle un petit sourire aux lèvres.

-      Heureusement, sourire-je à mon tour. Merci d’être là pour moi Natasha. Tu es un soutien important pour moi.

-      Et toi pour moi, me déclare-t-elle. Bon, et quelle est la prochaine étape de votre couple ?

-      Très honnêtement, il n’y a pas d’étapes. Juste continuer à être ensemble en évitant au maximum les disputes.

-      Ce qui est déjà pas si mal.

La conversation continue et s’étend jusqu’au bout de la nuit. Notre repas terminé, nous avons mis de côté nos boites de nouille et nous avons discutés de tout un tas de sujet. Finalement, la fatigue nous a rattrapé, et nous nous sommes assoupis dans mon lit.

 

-      Et bien, heureusement que je ne suis pas jaloux de Natasha. S’exclame la voix de Tony ce qui me tire de mes songes.

J’ouvre péniblement les yeux, et j’aperçois mon ingénieur qui se tient debout en face de mon lit. A mes côtés, mais à une distance raisonnable se trouve Natasha qui est, elle aussi, tirée de son sommeil.

-      Tony… ce n’est pas ce que tu crois... Tente-je immédiatement de me justifier.

Cette situation peut en effet prêter à confusion. Et nous avons déjà fait l’objet de nombreux quiproquo par le passé. Je ne voudrais pas que cela se reproduise…

-      Que tu t’es simplement endormi avec Natasha après avoir passé la nuit à papoter ? Me questionne Tony. Se serait-il passé quelque chose d’autres ?

-      Non ! Je… il ne s’est rien passé ! Panique-je.

-      Heureusement que je te connais. Car je pourrais douter de toi vue ta façon de paniquer.

-      Il ne sait pas gérer son stress quand tu es là. Se moque Natasha en s’étirant doucement.

-      Ça je sais, bon laissez-moi de la place. Je suis mort.

L’ingénieur se glisse entre nous, et vient se lover contre moi.

-      Je vais vous laisser, s’exclame Natasha.

-      Te sens pas obligé de partir, lui déclare Tony. Je suis de toute façon trop épuisé pour salir la réputation de mon petit soldat préféré.

-      Je vois, dit-elle en se réinstallant.

-      J.A.R.V.I.S éteint la lumière, déclare Tony toujours posé contre moi.

Soulagé qu’il m’ait cru, je passe mon bras autours de lui et je l’embrasse dans les cheveux. Mais avant de sombrer à nouveau dans les bras de morphée, je lui demande :

-      Tu ne devais pas trouver une solution pour traquer Crâne Rouge ?

-      J’ai préparé les formules, et J.A.R.V.I.S fait des tonnes de testes. Avec un peu de chance, il aura réussi à trouver d’ici notre réveil.

Et c’est à trois dans le même lit que nous finissons par être happé par le marchand de sable.

 

Le lendemain, et comme souvent, je suis le premier qui ouvre les yeux. Tony est toujours lové contre moi, et Natasha est venue se coller à nous. Enfin, plus précisément à Tony durant son sommeil. Je ne peux m’empêcher de sourire devant ce spectacle qu’il y a quelques mois encore aurait été impossible. Et, même dans mes rêves les plus fous, je n’aurais jamais imaginé que cela puisse se produire.

Au bout de quelques minutes, c’est au tour de Natasha, relativement matinale, d’ouvrir les yeux à son tour. Dès qu’elle réalise où elle est, elle s’éloigne de Stark. Puis sans un bruit, elle se lève telle une ombre avant de repartir. Je la laisse faire sans rien dire pour ne pas réveiller mon amant qui semblait exténuer hier soir. En même temps, après tout ce que nous avons vécu ces derniers temps, nous avons quelques heures de sommeil à rattraper. Je décide de profiter que l’ingénieur soit blotti contre moi pour passer mes bras autours de lui. Tout en faisant, bien sûr, attention à ne pas le réveiller.

 

Toutefois, deux heures plus tard, je décide de me lever afin de laisser l’ingénieur dormir autant qu’il en a besoin. Je me dégage en essayant au maximum de ne pas perturber le sommeil de mon amant. Ce qui est plus ou moins une réussite car à part quelques grognements, ses yeux restent clos.

Je regagne le salon dans lequel je ne trouve que Natasha. Comme il n’est que neuf heures, les autres Avengers sont probablement encore en train de dormir. A l’instar de mon amant d’ailleurs. La jeune femme me propose un café, ce que j’accepte. Nous préparons ensuite un petit déjeuner équilibré et on s’installe autours de la table.

-      Je suis désolée pour ce matin, finit-elle par me lâcher en plein milieu d’une conversation qui n’a rien à voir.

-      Désolé pour quoi ? J’étais déjà réveillé quand tu t’es levée.

-      Je sais, mais durant la nuit… Je me suis rapproché de Tony.

-      Oui j’ai vue, en même temps, le lit est prévu pour deux, pas pour trois. Commente-je.

-      Ça ne te dérange pas ? Même… en sachant que Stark et moi on a eu des relations… Il y a quelques années ?

-      Non, j’ai confiance en toi, Nat’.

-      Et bien, vous êtes impressionnants tous les deux. Commente-t-elle. Je crois qu’à ta place j’aurais été jalouse.

-      Même si ça avait été moi ? Et puis, bon, j’étais qu’à quelques centimètres de vous deux. C’est pas comme s’il allait se passer quelque chose dans tous les cas.

-      Ce n’est pas faux, dit-elle avec un petit sourire. Merci.

-      A vrai dire, j’ai trouvé ça plutôt… sympa de dormir tous ensemble. Je n’aurais jamais pensé que cela puisse se produire un jour.

-      C’est sûr que j’aurais pas parié là-dessus non plus. Confirme-t-elle.

J’avoue que j’avais oublié que Natasha m’avait confié qu’elle avait déjà eu des relations intimes avec Stark. Et si cela m’avait perturbé sur le coup, franchement, je leur fait confiance à tous les deux. Pas une seule seconde, je ne doute de l’un ou de l’autre.

Notre petit déjeuner touchant à sa fin, Sam nous rejoins et s’installe à nos côtés. Après avoir échanger quelques banalités, on commence à débarrasser nos couverts. Et tandis qu’on range la vaisselle, Sam me demande :

-      Tu as eu le temps de checker les réseaux sociaux ce matin ?

-      Non, pourquoi ? Demande-je me doutant que les gens doivent continuer de raconter toute sorte de ragots sur nous.

-      Ça part dans tous les sens, s’en amuse le faucon.

-      Tu parles de ce qui se raconte sur Barnes ? Le questionne Natasha tout en me surveillant du coin de l’œil.

-      Sur Bucky ? Qu’est-ce qu’il a à voir là-dedans ? Demande-je confus.

Natasha me tend son téléphone pour que je puisse consulter ce qui se raconte. Et très honnêtement, je tombe des nues. Certaines personnes sur les réseaux sociaux racontent que la raison pour laquelle je serais parti il y a deux ans c’est pour vivre une relation amoureuse avec… Bucky. Et certains avancent même l’idée que j’ai trompé Tony avec Bucky. Ça me révulse.

-      Mais pourquoi ils racontent ça ?! Demande-je sous le choc.

-      Pour s’amuser, commente Sam avant de me demander : Ça va ?

-      Non, comment… ils peuvent raconter ça sur Bucky et moi ? C’est écœurant ! C’est… un frère pour moi ! Répondis-je totalement déboussolé.

-      Ouais, mais en même temps, certains pouvaient penser que t’étais comme un frère avec Stark, me fait remarquer Sam.

-      Sam a raison, personne ne sait vraiment quelles sont les relations que tu entretiens avec eux. Approuve la veuve noire.

-      Oui, mais pourquoi raconter ça comme si c’était des vérités ! Et y a plein de message qui approuve cette théorie en dessous ! Réplique-je consterné par ce que je lis.

-      En même temps, tous les idiots haineux se retrouve sur Twitter. Réplique Natasha.

-      Moi j’adore Twitter, même si là, c’est pas cool. Déclare le faucon.

Je ne rétorque rien, et je continue de défiler les messages. Ils sont de plus en plus nombreux, et certains, si je comprends bien, sont même adressés à Tony pour lui « conseiller » de me quitter.

-      Ils conseillent à Tony de me quitter… Souffle-je.

-      Il ne les écoutera pas, tente de me rassurer Natasha.

Et c’est pile à ce moment-là que Rhodes entre dans la cuisine.

-      Bonjour tout le monde, comment allez-vous ? Nous demande-t-il avec son calme habituel.

-      En pleine tourmente, commente Sam avant de croquer dans sa tartine.

-      Tourmente ? Que se passe-t-il ? S’enquit-il avec une pointe d’inquiétude.

-      Tout Twitter conseille à Stark de quitter Cap’, commente Sam.

-      Ah, oui cette histoire de photo. Fit Rhodes. N’y prêtez pas attention, cela se calmera quand ils auront quelque chose de plus croustillant à se mettre sous la dent.

-       Plus croustillant que les deux plus grands super-héros de la terre qui s’avère être gay et en couple ?

-      Et qu’en plus, ils pensent que Steve a trompé Stark avec Barnes. Rajoute Sam. Franchement, s’ils avaient passé plus de cinq minutes avec le soldat de l’hiver, ils sauraient que c’est hautement improbable.

-      C’est sûr que de comparer le sergent Barnes avec Tony, c’est un peu comparer le jour avec la nuit. Approuve Rhodes.

-      Ils racontent que des horreurs là-dessus. Me plaignis-je en désignant le téléphone.

-      Bienvenue dans le XXIeme siècle Captain. Se moque gentiment War Machine.

Si cela les amuse, ce n’est pas mon cas. Je ne trouve pas ça drôle que des inconnus conseille à Tony de me quitter. Qu’ils racontent des histoires totalement fausses sur Bucky et moi. Et si Tony commençait à y croire ? Et que va penser Bucky quand il va lire ça ? Sa réputation est déjà suffisamment salie comme ça pour ne pas rajouter des histoires d’adultère.

 

Abattu, je décide d’aller rejoindre Tony pour voir avec lui quelle est la meilleure stratégie à adopter dans ce genre de situation. Mon amant est quelqu’un qui vit avec son temps, et qui a l’habitude de ce genre de chose. J’imagine qu’il sait comment rétablir la vérité aux yeux de tous. Aussi, je m’empresse de rejoindre ma chambre dans laquelle se trouve mon ingénieur en train de pianoter sur sa tablette. Je me blottis à ses côtés tout en lui demandant s’il a eu un repos réparateur. Il acquiesce avant de se plaindre de son intelligence artificielle qui n’a toujours pas trouvé son réacteur A.R.K volé par Crâne Rouge.

-      Tony, dis-moi, tu as été sur internet pour lire les messages ?

-      Oh oui et pas qu’un peu. S’en amuse-t-il. On est plus célèbre que jamais. Quel que soit la plateforme, on fait la une.

-      Ce n’est pas drôle, et en plus, les gens racontent des mensonges ! Qu’est-ce qu’on peut faire contre ça ?

-      Rien, si on dit quelque chose, ce sera pire.

-      Mais on ne peut pas les laisser dire n’importe quoi ! Grogne-je.

-      Tu ne devrais pas laisser ce genre de commentaire t’atteindre. Ce sont des gens malheureux sur internet qui pensent que, parce qu’ils sont anonymes, ils peuvent déverser leur haine sur les autres sans que cela n’ait d’incidence.

-      Peut-être, mais… Tony… ils t’envoient des messages à toi…

-      Pour me demander de te quitter ? Dit-il en posant la tablette sur le côté avant de se tourner pour me faire face.

-      Oui…

L’ingénieur passe ses fines mains autours de mon visage avant de s’approcher pour me déposer un tendre baiser.

-      Maintenant que je t’ai retrouvé, sache que je ne suis pas près de te quitter.

-      J’espère… Murmure-je avant de l’embrasser à nouveau.

Puis, nous nous exprimons tous l’amour que l’on ressent l’un pour l’autre d’une façon plus physique.

 

Une fois terminé, on prend une douche ensemble avant que l’ingénieur ne regagne son laboratoire. Quant à moi, je me rends dans la grande salle de réunion pour travailler sur des programmes d’entrainement et des stratégies de combats. Lorsque j’en ai assez, je pars faire un footing avant de regagner la cuisine. Seul, je déjeune en tête à tête avec la télévision. Je mets les informations en espérant me changer les idées avec les actualités. Seulement, j’oubliais que je suis l’actualité la plus importante du moment… Et ceux même pour des journaux sérieux. Je zappe, mais peu importe la chaine sur laquelle je zappe, il n’y a pas un seul programme qui ne parle pas de nous. Certains se content de mentionner la photo, d’autres, comme J.Jonah Jameson parle de toutes les rumeurs et prétends que notre relation amoureuse a conduit à la destruction des Avengers pendant deux ans. Si dans le fonds ce n’est pas totalement faux, ce n’est pas non plus totalement la vérité.

Agacé, je décide de retourner voir Tony. A mon époque, un communiqué officiel serait suffisant pour faire taire les ragots. Peut-être existe-t-il encore quelque chose dans le même genre ? Lorsque je lui en parle, l’ingénieur reste sur sa position et préfère laisser le sujet se tarir.

-      Tony, cela ne va jamais s’arrêter ! Tout le monde va continuer de raconter des horreurs sur nous deux. Ils vont continuer…

-      Ne laisse pas ce genre de commentaires te toucher. Me dit-il très sérieusement.

-      D’habitude, ce que l’on peut raconter sur moi ne me touche pas. Car, on parle de moi en tant que Captain America. Pas en tant que Steve Rogers. Là, cela touche à ce que j’ai de plus précieux, toi et mes amis.

L’ingénieur soupire et se gratte la tête. Puis, à contrecœur, il me dit :

-      On peut toujours tenter d’en parler devant un plateau télé. Mais cela ne fera pas taire toutes les rumeurs, et cela peut même les amplifier. Me prévient-il.

-      Mais au moins, on aura dit ce qu’on veut dire.

-      Et que veux-tu dire ? Tu veux nier ?

-      Dire la vérité, si tu es d’accord.

-      Donc tu veux avouer devant tout le monde que tu aimes les hommes ? Me questionne-t-il avec un petit sourire séducteur.

-      Je veux dire au monde entier que je t’aime toi.

-      Et bien allons officialiser tout ça.

J’embrasse mon ingénieur pour conclure cet échange. Maintenant, il n’y aura plus de retour en arrière possible.


A suivre


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Bonjour, bonsoir,


J’espère que ce chapitre de réconciliation vous aura plu ! Notre héro est perturbé par l’ère des réseaux sociaux, mais encore plus par les rumeurs qui courent sur lui ! Notre Captain puritain à des soucis à se faire car les Talk-show ne sont pas une sinécure !


Et merci à tous ceux qui laissent des commentaires !


Sur ce, bonne soirée et bonne lecture !


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[1] J’ai survécu à mon voyage à New-York, il s’agit évidemment du T-shirt porté par Spiderman dans les films !

[2] Pour ceux qui ont le même niveau que Captain, cela signifie être en tendance sur Twitter.

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